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Accueil du site > Actualités > International > Sur l’intervention de la France au Mali

Sur l’intervention de la France au Mali

En général quand le gouvernement français s’occupe des Maliens c’est pour les expulser, pourquoi tout d’un coup se métamorphoserait-il en défenseur des populations maliennes ? En tentant de répondre à cette interrogation, inévitablement on pointe les responsabilités propres de la France dans la crise malienne.

Les responsabilités de la France dans la crise du Mali

Politique d’ajustement structurel

La crise de la dette dans les années 80 a eu des répercussions dramatiques sur le continent africain. Pour le Mali en 1968, la dette était de 55 milliards de FCFA [francs CFA, Franc de la Communauté Financière Africaine], en 2005, elle s’élève à 1766 milliards de FCFA. Les plans d’ajustements structurels et leur déclinaison en politiques Initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) ont eu des conséquences désastreuses pour le Mali qui se sont traduites par une privatisation massive des entreprises maliennes pour le plus grand bénéfice des multinationales au premier rang desquelles les françaises. La distribution d’électricité est passée sous le contrôle de Bouygues qui est aussi présent dans l’extraction, les mines d’or comme la mine de Morila. La compagnie malienne du développement textile qui gérait la filière coton a été vendue en partie à Dagris. Orange par sa filiale de l’époque Ikatel récupère la téléphonie. L’office du Niger qui gère les terres arables devient un promoteur des accaparements de terres. A cela s’ajoute la présence des multinationales comme Delmas, ou Bolloré avec des entrepôts de 100 000 m2essentiellement pour le stockage du coton La seconde conséquence est l’affaiblissement de l’Etat incapable de remplir ses fonctions tant sociales que régaliennes. Les structures sanitaires et d’éducation sont délabrées, l’armée, comme on l’a vu, est totalement déficiente. Cette tendance est plus marquée dans le nord du pays qui est la région la plus pauvre.

Corruption massive

Dans le même temps existe au Mali, un personnel politique particulièrement corrompu. L’entourage d’Amadou Toumani Touré (ATT) et son clan ont amassé des millions d’euros du fait de la corruption et des trafics notamment dans le nord du pays. Trafics en tout genre qui financent non seulement les bandes armées djihadistes ou non mais aussi la hiérarchie militaire malienne et le personnel politique. La France n’a eu de cesse de soutenir Amadou Toumani Touré qui, s’il a été capable après le coup d’Etat de rendre le pouvoir aux civils, s’est présenté et a gagné les élections présidentielles de 2002-2007, puis une seconde fois en 2007 -2012 mais là, dans des conditions de transparence et de sincérité du scrutin fort discutables. Comme à son habitude la diplomatie française a fermé les yeux et a soutenu ATT alors qu’il menait le pays droit vers l’abîme.

Intervention en Libye

La France a été le fer de lance dans l’intervention militaire en Libye. Comme pour le Mali, Sarkozy a prétexté l’urgence pour intervenir - à l’époque il s’agissait de colonnes de blindés qui s’apprêtaient à entrer dans la ville libérée de Benghazi. On connaît la suite, d’une intervention pour bloquer cette colonne, elle s’est transformée en une intervention massive de l’OTAN qui a volé la révolution aux Libyens et a empêché, au fur et à mesure des conquêtes de territoires, de construire et de fonder des structures de pouvoir. La militarisation à outrance et la chute brutale de Kadhafi ont créé un vide propice permettant à tous les groupes djihadistes et les trafiquants de puiser largement dans les stocks d’armes. De plus cette soudaineté de l’effondrement du régime libyen sans remplacement crédible d’une structure gouvernementale a déstabilisé la région entière en enlevant une source de médiation dans les conflits sahéliens.

La France joue avec le feu

La France comme les autres métropoles impérialistes comprend qu’ATT se refuse à combattre réellement AQMI au nord Mali. Cette question est d’importante pour la France car AREVA investit de fortes sommes pour l’extraction de l’Uranium dans la zone du Niger frontalière à celle du nord Mali. Elle voit dans le MNLA la possibilité de s’en servir comme d'une sorte de supplétif capable d’assurer la sécurité des installations minières et de contenir les attaques d’AQMI. Le mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) est une organisation touarègue laïque, son agenda est l’indépendance de l’Azawad situé dans le nord du Mali. Il est le fruit d’une recomposition parmi les organisations touarègues. L’essentiel des troupes combattantes viennent de Libye où elles servaient dans l’armée. Avec la chute de Kadhafi elles sont retournées au Mali avec des armes et des véhicules équipés de mitrailleuses. Un convoi qui parcourra des milliers de kilomètres sans jamais être inquiété. La diplomatie française à l’époque conduite par Juppé, toujours droit dans ses bottes, expliquait que le temps était venu d’engager des négociations avec le MNLA lui donnant crédibilité et encouragement : « Paris est favorable à un dialogue politique inter-malien. Alain Juppé l’a réaffirmé sur les marches du palais présidentiel : « C’est un dialogue politique qui peut permettre de s’en sortir et pas une confrontation. Un dialogue inter-malien est absolument nécessaire ». Lors de cet entretien le ministre français a rappelé que la France était attachée au respect de l’intégrité territoriale du Mali et que l’adversaire numéro un avait un nom : Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique" [1].

Le scénario se déroule différemment de ce qu’avaient prévu les stratèges du Quai d’Orsay. Le MNLA va faire alliance avec les djihadistes dans la lutte contre l’armée malienne puis sera expulsé des principales villes du nord par ses anciens alliés. Il existe quatre groupes djihadistes, Ansar Dine organisation touarègue qui a refusé de se joindre au MNLA, sa priorité est l’instauration de la charia. AQMI qui vient du l’organisation Algérienne du GSPC, Groupe salafiste pour la Prédication et le Combat, le MUJAO (Mouvement pour l’Unicité du Djihad en Afrique de l’Ouest) et Boko Haram qui est une secte qui sème la terreur au nord du Nigeria en s’en prenant à l’Etat, ainsi qu’aux Nigérians de confession chrétienne.

La politique de la France dans la gestion de la crise malienne

Rappel

L’intervention de la France au Mali se situe dans une longue tradition d’interventions. Depuis l’indépendance des pays africains la France est intervenue une soixantaine de fois. La stratégie de la France est de garder son influence politique et économique au moyen d’un soutien sans faille aux différentes dictatures qui, en échange de cette assurance tout risque, favorisent les intérêts français. Ainsi les multinationales hexagonales bénéficient de véritables niches commerciales, dans l’agroalimentaire, la logistique, les transports, la téléphonie, mais aussi dans le pillage des ressources naturelles, pétrole et uranium notamment.

Les pions de la France

Quand elle le peut, la diplomatie française évite d’intervenir directement. Ainsi dans la crise malienne. Elle dispose de deux structures. La présidence de L’Union Africaine assurée par le Béninois Boni Yayi. Lors de sa visite en France le 30 mai, Hollande lui a conseillé que l’UA fasse une demande de recours au Conseil de Sécurité de l’ONU pour demander une intervention militaire africaine : « Abordant les différentes pistes pour une sortie de crise, le président français a demandé à la Cedeao et à l’Union Africaine de saisir le Conseil de Sécurité de l’ONU, afin que celle-ci puisse « désigner un cadre qui permette au Mali et plus largement à la zone Sahel de renouer avec la stabilité » ». [2] Lorsqu’il apprit à Montréal l’intervention militaire française, Boni Yayi a déclaré qu’il était aux anges (sic) [3]. Le deuxième point d’appui de la France est la CEDEAO qui est l’organisme qui regroupe les Etats de l’Afrique de l’ouest ; elle est présidé par Alassane Ouattara qui doit son poste de président de Côte d’Ivoire aux blindés de la France. L’argument à l’époque était de faire respecter les résultats des élections présidentielles. Un scrutin dont la légitimé est de plus en plus discutée. Quant au médiateur de la CEDEAO, ce n’est autre que Blaise Compaoré bien connu du sérail de la Françafrique, puisse qu’il a contribué à renverser Thomas Sankara et a été le complice de Charles Taylor condamné pour crimes contre l’humanité pour ses exactions au Liberia et en Sierra Leone.

La France s’oppose à un processus de transition politique

Lorsque la hiérarchie militaire a voulu envoyer les soldats maliens sur le front en leur assurant que les armes et les munitions viendraient après, une révolte a éclaté dans la caserne de Kati située à une quinzaine de km de la capitale Bamako. Les mutins se dirigent vers le palais présidentiel, défendu faiblement par quelques membres de la garde présidentielle. ATT doit s’enfuir. Les mutins se retrouvent au pouvoir, ils annoncent la création d’un conseil national. Le putsch est appuyé par la gauche radicale, les organisations de la société civile militante et une partie des organisations syndicales qui vont fonder le Mouvement Populaire du 22 mars. Cette organisation ambitionne d’être l’aile politique des militaires. La diplomatie française est en phase avec les pouvoirs africains en place, la peur est grande que le Mali s’émancipe de l’ordre établi et vont tout faire pour remettre en selle le pouvoir précédent pourtant honni. La CEDEAO va organiser un blocus économique dont l’efficacité se fait vite sentir du fait de l’enclavement du pays. Elle va saboter toutes les initiatives visant à une refondation politique qui réponde aux exigences des populations et réussir à mettre en place le président de l’Assemblée Nationale qui n’a aucune légitimité ni populaire ni constitutionnelle. Pire, alors que les djihadistes renforcent leur position, la CEDEAO va bloquer dans les ports de Dakar et de Conakry les chargements d’armes que le Mali a pourtant achetés en toute légalité [4]. Ils seront débloqués quand le gouvernement malien signera la demande d’aide militaire extérieure

Lobby belliciste

C’est la France qui va faire un travail intense de lobbying pour que la communauté internationale accepte le principe de l’intervention militaire, c’est elle qui va écrire la résolution de l’ONU et bataillera pendant des mois contre le scepticisme de l’ONU, des USA, et de l’Algérie elle-même qui devra accepter à contre-cœur le principe d’une négociation avec certains groupes, notamment le MNLA et Ansar Dine.

L’intervention militaire de la France 

Des observateurs comme Jacquemot dans l’hebdomadaire L’Express explique que cette intervention a été longuement préparée : « Le déclenchement de l’intervention française a été soudain, mais il était planifié. Pour preuve, la contre-offensive menée ensuite au-delà des localités menacées était bien préparée » [5]. Le Drian ministre de la Défense lui aussi parlait en 2012 d’une intervention inéluctable [6].

Une fois de plus, l’urgence évoquée d’une intervention militaire sert à éviter le débat et permet d’avancer des objectifs qui évoluent au fil du temps. En effet l’intervention a été justifiée pour stopper l’avancée des djihadistes. Aujourd’hui on voit bien que l’objectif initial atteint, un nouveau apparaît désormais : on parle « d’éradiquer les islamistes, de sécuriser l’Etat malien », ce qui permet à la diplomatie française d'avoir toutes les marges de manœuvre.

Une intervention qui est faite en dehors du cadre juridique international.

Rappelons que la résolution 2085 du conseil de l’ONU n’autorise que les interventions des forces armées africaines. La France a obtenu un assentiment a posteriori du conseil de l’ONU avec cependant de fortes réserves des experts militaire de cette instance.

Toujours pour rester dans le cadre légal, la France argumente qu’elle a agi suite à la demande du président malien qui, comme nous l’avons vu, n’a pas plus de légitimité constitutionnelle que populaire.

Une intervention qui va durer

Cette intervention va durer du fait de la résistance importante des djihadistes liée à leur entrainement et à leur armement. De plus la tactique opérée par ces groupes est désormais de se séparer et de tenter d’envahir des villes moyennes ou petites. Ainsi les frappes des avions Mirages et Rafales vont vite devenir inopérantes. En effet ils servent avant tout à frapper des positions fixes clairement établies, QG, entrepôts, camps d’entraînement, etc. Dans tous les cas des opérations terrestres devront avoir lieu. Déjà des combats ont été engagés par les militaires français à Diabali. Théoriquement ces opérations devraient être du ressort des armées africaines, mais ces dernières, comme celles du Niger ou du Sénégal sont peu efficaces et, si elles sont relativement efficientes, elles ne connaissent pas le terrain comme l’armée nigériane. Aussi dans tous les cas l’armée française devra se déployer, et il n’est pas exclu qu’elle soit en première ligne dans les affrontements. Le début d’une intervention pérenne est amorcé puisque l’objectif est de déployer 2500 soldats au Mali.

Notons car c’est aussi un élément important à l’heure de l’austérité budgétaire que le coût de l’intervention actuelle est estimée à 400 000 euros par jour [7], on imagine ce que l’on aurait pu faire avec de telles sommes pour l’amélioration des structures sanitaires et sociales dans la région du nord Mali.

Le renforcement du plan Vigipirate, la volonté d’une dramatisation à outrance des risques de terrorisme, contribuent à créer un climat d’union nationale, et renforcent dans le même temps le climat raciste de la France. Une fois de plus les thèses de l’islam comme danger potentiel pour la France vont être renforcées.

Un risque de crise humanitaire majeure

Après six jours de conflit l’ONU a enregistré plus de 150 000 réfugiés qui fuient les zones de guerre et se réfugient dans des pays où déjà la population est pauvre ainsi que 230 000 déplacés à l’intérieur du Mali [8]. Faute d’accompagnement politique, le vide créé par la fuite des djihadistes des principales villes de la région risque de voir éclore des conflits entre les communautés basés sur des ressentiments anciens. Le nombre extrêmement important d’armes en circulation dans la région, les milices qui se sont créées notamment le Ganda Iso (fils de la terre en langue Songhaï), une des trois milices qui constituent le Front de Libération du Nord Mali, la récente prise de position du MNLA qui refuse que l’armée malienne puisse entrer au nord Mali, font craindre une explosion de violence ou, du moins, une succession de conflits extrêmement meurtriers alimentés par la mise en place de milices d’auto-défense des différentes communautés. Il y a un risque avéré de voir une situation identique à celle de l’est du Congo Kinshasa (RDC), où pourtant les forces de l’ONU sont présentes mais n’arrivent pas à enrayer cette spirale. D’autant que, comme pour la RDC, au-delà des conflits entre communauté, les enjeux économiques liés aux différents trafics dans cette région sont énormes, notamment celui de la drogue. Le cas le plus parlant est l’atterrissage d’un Boeing 727 rempli de cocaïne à destination de l’Europe avec une valeur marchande de plusieurs millions d’euros. Déjà, nous assistons aux exactions perpétrées par l’armée malienne comme l’indique le journal Le Monde [9]

Rester internationaliste

Notre position va à l’encontre d’une quasi union nationale. Certains ont pu se laisser envahir par une émotion tout à fait légitime face à la barbarie des djihadistes et la souffrance des populations, mais, dès maintenant les choses deviennent plus claires, on nous explique que la guerre sera longue coûteuse et dure.

La France qui est la source des problèmes ne peut être la solution. En effet la France qui depuis l’indépendance des Etats africains n’a eu de cesse de soutenir les pires dictatures, les pires massacres, les pires guerres, qui est impliquée dans le génocide du Rwanda, n’est certainement pas la mieux placée pour défendre les droits des peuples en Afrique.

Nous ne pouvons que dénoncer la Françafrique, son soutien aux dictateurs, le fait que Hollande reçoive les Bongo, les Déby, les Compaoré, le fait qu’elle n’ait pas prononcé une seule protestation contre les violences des forces de répression au Togo à l’encontre des manifestants.

Nous devons réaffirmer notre solidarité avec les forces progressistes africaines et maliennes qui s’opposent à l’intervention française.

Paul Martial, le 16 janvier 2013

(1) http://www.rfi.fr/afrique/20120226-...
(2) http://www.lanouvelletribune.info/i...
(3) http://afriqueexpansion.com/news/68...
(4) http://www.maliweb.net/news/armee/2...
(5) http://afriqueexpansion.com/news/68...
(6) http://www.maliweb.net/news/armee/2...
(7) http://french.irib.ir/info/internat...
(8) http://www.lemonde.fr/afrique/artic...
(9) Le Monde.fr | 15.01.2013


L'article sur le site national du NPA 

Sur l'appui apporté par la gauche radicale malienne au coup d'état du 22 mars 2012, lire l'article du même auteur dans Inprecor : Une crise globale

Lire à partir du paragraphe D’une mutinerie au coup d’État

Illustration : Hollande_va‑t‑en_guerre‑ef4b3.jpg
 

 A lire aussi

 Mali. Il y a urgence à contrer la propagande guerrière et son intox !

La position du NPA, des députés et sénateurs du Front de Gauche, du PG, de EELV, de AL et de LO à la suite de l'article ci-dessous

16+01+13+TEAN+Mali.JPG


Les dangers du choix de François Hollande

Mali : la guerre aveugle et solitaire de la France

Mediapart 15 janvier 2013 | Par François Bonnet

(extraits) 

[...] Ancienne puissance coloniale, la France investit massivement le Mali : chasseurs bombardiers, hélicoptères, véhicules blindés, troupes spéciales et services de renseignements et, dans les jours qui viennent, une force de 2 500 hommes qui seront déployés sur le terrain et engagés dans les combats. Contrairement aux déclarations de campagne de François Hollande, la France fait le « gendarme en Afrique » et bien plus encore. [...] 

Plus d'infos »

 

NPA. Le drame d'In Amenas condamne l’intervention militaire Française au Mali !

Communiqué de SURVIE : La France intervient au Mali et réaffirme son rôle de gendarme en Afrique

Vidéo.Survie à propos de l'intervention française au Mali

Sur l’intervention de la France au Mali (Europe Solidaire Sans Frontières)

Mali : questions sur une intervention par Philippe Leymarie (Les blogs du Diplo)

Mali, Afghanistan, les leçons oubliées par Alain Gresh(Les blogs du Diplo)

Questions sur le Mali à Bérangère Rouppert, chercheur au GRIP (Jean-Marie Collin) 

Les allégations sur des exactions de l'armée malienne se multiplient (Le Monde)

Comment Areva laisse mourir ses travailleurs au Niger par Emmanuel Haddad (Basta !)

Algérie 2012 : un régime de vieillards sanguinaires en fin de règne (Algeria Watch)

 Nos dossiers Gouvernement, guerre, international, PS

.............................

Mali. La France est la source des problèmes, elle ne peut être la solution ! Troupes hors du Mali !

www.npa34.org


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14 réactions à cet article    


  • Aleth Aleth 21 janvier 2013 12:16

    Voici une intervention magistrale du député Laurent Louis au Parlement belge concernant la guerre au Mali, dévoilant les véritables raisons de cette opération militaire néo-colonialiste, dénonçant la manipulation internationale, le mensonge de la lutte anti-terrorisme, le soutien des Occidentaux aux djihadistes en Libye, Tunisie et Syrie.

    Et voici une intervention de Michel Collon (vidéo 1 / vidéo 2) concernant les médiamensonges relatifs à l’intervention militaire au Mali.

    « En guerre contre le terrorisme, vraiment ? Pourquoi les médias ne parlent-ils pas des ressources naturelles convoitées, des multinationales françaises qui se construisent des fortunes dans cette région, de la misère dont elles sont responsables ? Pourquoi nous cache-t-on les véritables cibles : Mali, Niger, Algérie et l’Afrique en général ? Et le Qatar, allié de Paris, qui arme les islamistes maliens, qu’est-ce que cela cache ? Ou bien part-on en guerre pour des intérêts économiques et stratégiques soigneusement cachés ? »

    Hollande (comme son prédécesseur) n’est qu’une marionnette aux ordres de l’oligarchie et au service commandé d’intérêts particuliers. Les intérêts de la France et des Français il n’en a rien à foutre. Pour rappel il avait assuré en novembre 2012 : « en aucun cas la France n’interviendra au Mali ». Paroles, paroles, paroles... C’est comme pour son « ennemie la finance »... il n’y a rien à espérer de lui. Du vent et des effets de manche.


    • LE CHAT LE CHAT 21 janvier 2013 13:45

      Peut être aussi qu’un des buts de l’opération vise à empêcher qu’un flot de réfugiés fuyant les horreurs perpetrées par les islamistes fanatiques vienne demander asile chez nous ........
      il est plus efficace de s’en prendre au motif de leur exil .......


      • WeaPon-X WeaPon-X 21 janvier 2013 14:00

        Pour ma part le motif de leurs exil, et de tous les problèmes dans le monde c’est ... Le FRIC. L’argent pourri les gens !!!


        • WeaPon-X WeaPon-X 21 janvier 2013 14:04

          Coupons les têtes de ceux qui sont à la tête de la Finance dans le monde et de leurs sous-fifres les politiques. Un nouveau 1789 ou les bourgeois ne prendrais pas la place des Aristos et du Clergé.


          • jpg 21 janvier 2013 15:00

            en 2 lignes, pouvez-vous « simplement » expliquer pourquoi seul la France a decider d’intervenir militairement au Mali svp ?

            merci

            • zany 21 janvier 2013 15:52

              6000 ressortissants qui deviendrons pas otage, mais le NPA s’en branle...


            • antoine (Montpellier) antoine (Montpellier) 21 janvier 2013 19:26

              Les ressortissants sont l’arbre humain qui cache la forêt inhumaine du néocolonialisme qui dépossède les peuples des quelques richesses qu’ils ont, qui déstructure les bases de leur subsistance, leur impose les ajustements structurels qui structurellement les mettent à la merci de ce que les « ressortissants » représentent : les pilleurs et affameurs des africains ! Vous n’arriverez pas à m’apitoyer sur le sort des Français qui « décident » d’aller travailler dans ces pays et OBJECTIVEMENT participent des mécanismes de domination que j’évoque. Quelques ressortissants français ne valent pas plus que des millions d’africains. D’ailleurs UN Français ne vaut pas plus qu’UN Africain. Or, dans ce qui se passe au Mali, sous l’hypocrisie de protéger les Maliens de terroristes dont par ailleurs nous jouons pour défendre les intérêts décrits plus haut, un Malien cote moins qu’un employé d’Areva. Lequel employé d’Areva d’ailleurs ne vaut pas grand chose pour les actionnaires et autres managers, etc. Mais c’est la dure loi de la valeur, du capitalisme et de son avatar impérialiste !

              Il y a dans tout cela un petit fond de sous-évaluation de certaines personnes qui travaille et qui est très déplaisant, vous en conviendrez. Certains disent que cela participe des formes larvées du racisme...


            • antoine (Montpellier) antoine (Montpellier) 21 janvier 2013 19:33

              La France est soumise à une forte pénétration américaine sur ce qu’elle considère sa chasse-gardée en Afrique. Elle a là l’occasion de reprendre la main. Elle a aussi des intérêts propres pas immédiatement intégrables à des intérêts européens. Et, d’un point de vue plus hypocrite, Hollande cherche à se refaire une santé dans les sondages pour faire oublier la politique impopulaire-antipopulaire qu’il mène en France à coup de rapport Gallois, etc. Le mariage pour tous se transforme en sac de noeuds et ne peut plus servir de dérivatif. Un look de guerrier, même si l’expérience montre que tout cela peut revenir en boomerang, rien de tel pour créer du chauvinisme franchouillard : ah ! la Fraaaaance qui va remettre de l’ordre chez ces pauvres nafricains et qui fait oublier le social !


            • zany 21 janvier 2013 20:15

              Votre second commentaire est cohérent, le premier par contre...


              oui nous avons des intérêts en Afrique, oui il faut les défendre des usa a qui ont vient de donner une sévére leçon

              Je suis allez au Mali, je connais Bamako/kaye et un petit village heureusement loin des zones de conflit, nous avons raison d’y aller car le terrorisme musulman ne se serais pas arrêter au Mali...

              Vous vous foutez complètement des africains car vous êtes prisonnier de votre idéologie, tous n’est pas rose c’est sûre mais de là à laisser tomber toutes l’Afrique de l’ouest sous une loi moyenâgeuse avec châtiment corporel infliger en place publique me laisse dubitatif


              je vous pose la question suivante, les cautionnez-vous ?

              Je sais bien que je perd mon temps avec vous, mais écouter les africain qui savent mieux que quinconce ce qui est bon pour eux, ce n’est pas à nous d’en juger...

              les malien sont musulman soufi à 90 pour cent, vous êtes donc anti-musulman ? votre position est intenable.

              Et Vive La France Fidéle A Ses Amis, 
              nous sommes en guerre, je soutien nos soldats au front.

            • antoine (Montpellier) antoine (Montpellier) 21 janvier 2013 21:46

              Vous cédez paradoxalement à l’idéologie, à celle qui manipule le terrorisme et l’intégrisme pour les présenter comme des horreurs absolues. Non que je minimise la nécessité de les combattre, je suis pour, mais je diverge sur les moyens qui ont été mis en oeuvre et qui sont mis en oeuvre : à commencer par l’instrumentalisation par les Etats occidentaux de ces mêmes intégristes (Afghanistan, Lybie, etc.), la mise en oeuvre de mégaprocessus de paupérisation des populations qui sont la base pour crédibiliser les réponses intégristes, la non prise en compte des exactions continues par les armées des Etats corrompus que l’on soutient (Les militaires maliens coupables d’exactions à Sévaré), etc.

              Je suis contre l’introduction des catégories de l’absolu, du bien, du mal dans les questions politiques. Elles empêchent de penser les situations et le sort des populations. Alors merci de ne pas m’infliger vos amalgames. Je suis un anticapitaliste laïque qui combat l’intégrisme et n’a pas de leçons à recevoir sur mon rapport ouvert à l’islam car je ne le confonds pas avec l’intégrisme islamiste.

              Vous, en revanche, vous gagneriez à « penser » vos simplismes. Il ne suffit pas d’avoir été à Bamako pour penser le Mali ! Et arrêtez les ridicules accusations d’idéologie : ce sont ceux qui s’en croient immunisés qui pataugent dedans, dans celle précisément qui fait l’air du temps, ce que l’on tient pour naturel, normal, etc. Bref le grand consensus mou qui évite d’aller au fond des choses et des questionnements...


            • antoine (Montpellier) antoine (Montpellier) 21 janvier 2013 21:52

              Quant à penser que tous les Maliens soutiennent le corps expéditionnaire français :

              Femmes du Mali : Disons « NON ! » à la guerre par procuration

            • Avic Avic 21 janvier 2013 21:06

              La France joue avec le feu, en effet. Même si les conditions d’engagement ont été préparées de longue date, les risques d’enlisement sont immenses.

              http://avicennesy.wordpress.com/2013/01/16/des-rizieres-de-lindochine-au-desert-du-sahara-attention-bourbier/


              • alinea Alinea 22 janvier 2013 00:47

                Très bon article, merci. En revanche j’ai du mal à croire que faire cette guerre redore le blason de Hollande, pour qui que ce soit ; et ce dans un premier temps pour le fric qu’elle coûte !
                Mais vous avez peut-être raison ; en tout cas si la France avait décidé de donner 400 000, même 100 000 euros par jour pour faire quelque chose d’intelligent au Mali, là je pense bien que tout le monde se serait levé comme un seul homme ! C’est dingue


                • antoine (Montpellier) antoine (Montpellier) 22 janvier 2013 02:44

                  Bonsoir Alinea.

                  Je distingue 

                  1/ l’idée que, je suppose, Hollande a de redorer son blason de mou-mollasson-(qui-quand même impose l’austérité et joue le patronat contre la population) pour justement essayer de faire oublier qu’il est de droite et rejeté par le populo sur le terrain social 

                  2/ que cette idée soit une bonne idée : je pense même que, comme tous les chefs d’Etat qui font dans la gestion des affaires du capital, il va à l’échec dans cette guerre : il va vers l’enlisement et cela se retournera contre lui.

                  C’est un cas habituel d’aveuglement chez ceux qui raisonnent contre les peuples, en termes de logistique, de géostratégie militariste, de gestion bureaucratique-technocratique du social et du militaire ; ils sont foncièrement court-termistes : gagner quelques points dans les sondages dans cette guerre alors que lesdites guerres se gagnent et surtout se perdent sur le temps ! Par ailleurs ces histoires de sondages, etc. ne doivent pas faire oublier l’essentiel : il s’agit d’une guerre pour des intérêts économiques, énergétiques et des rapports de forces geopolitiques.Les équations personnelles et politiciennes à coup de sondages s’inscrivent à la marge dans ce bloc de défense des intérêts des dominants qui confirme que le PS est une gauche de droite !

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