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Accueil du site > Actualités > International > Swissleak : ni évasion, ni paradis, désertion et parasite !

Swissleak : ni évasion, ni paradis, désertion et parasite !

Les révélations sur les pratiques d’HSBC, qui aurait détourné pas moins de 180 milliards d’euros du fisc ont de nouveau démontré à quel point une partie des élites échappe aux impôts malgré la forte baisse des taux marginaux depuis plusieurs décennies. Mais dans ce débat, les termes sont souvent mal choisis.

Une guerre des mots mal engagée
 
Il est tout de même frappant que même Hervé Falciani, à l’origine de ces révélations, persiste à employer le terme « paradis fiscal ». Pourtant, comme Eric Hazan l’a si bien démontré dans son livre « LQR », le choix des mots n’est pas neutre dans le débat public. Et ici particulièrement. Quand on parle de « paradis fiscal », on sous-entend quelque part que les autres endroits pourraient être des enfers. Ce faisant, le choix de ce mot déforme le débat, en incriminant les Etats qui ne seraient pas des paradis et en présentant les voyoux fiscaux sous le jour flatteur de « paradis ». Voilà pourquoi, depuis des années, je me bats pour les appeler des « parasites fiscaux » et non des « paradis fiscaux ».
 
Il en va de même pour le terme d’évasion fiscale, qui pose les mêmes problèmes, de manière à peine moins subtile. Le terme « évasion » est souvent utilisé pour les prisonniers qui s’échappent d’une prison. Bien sûr, cela pourrait donner une connotation négative pour ceux qui s’en rendent coupables. Mais les choses sont plus compliquées que cela car si on s’en tient à ce raisonnement, cela implique qu’ils seraient dans une prison, manière de dire que les personnes qui fraudent leur fisc le feraient pour échapper à ce qui serait alors une « prison fiscale ». Voilà pourquoi, ici aussi, il convient de bannir ce terme de notre vocabulaire. On peut lui préférer le terme de « désertion » et donc de « déserteur ».
 
Des causes et des conséquences

Bien sûr, il convient de sanctionner les déserteurs et ceux qui ont organisé ce qui est, in fine, un vol des impôts, un vol de la communauté nationale. Et cela est d’autant plus choquant que cela vient de personnes qui gagnent bien leur vie. Il faut remercier le travail des journalistes, malgré la pression des actionnaires, comme Matthieu Pigasse et Pierre Bergé qui a parlé de « délation  » et de « noms jetés en pâture  », s’attirant une réaction des journalistes du Monde, le président de la Société des rédacteurs ayant rappelé que « Pierre Bergé sait très bien ce qu’est l’indépendance d’une rédaction, et il a signé l’accord qui stipule que le contenu éditorial du Monde ne dépend pas des actionnaires  ».

Mais ne penser qu’aux sanctions, c’est traiter les conséquences en oubliant les causes. Il est bien évident que la libre-circulation des capitaux, sanctifiée par les traités européens, facilite ce genre de fraudes. La globalisation de la finance aussi : il serait bien plus compliqué de le faire avec des banques nationales. Elle est aussi la conséquence de la complexité de nos lois, qui ouvre la voie à ce genre d’abus. Ce sont bien des abus car si tout le monde adoptait leur fiscalité, alors leur base fiscale s’effondrerait. Leur réussite ne tient qu’à la non réplicabilité de leur modèle par les grands pays, qui y perdraient trop, ce qui leur permet d’attirer une base fiscale sans commune mesure avec leur taille.
 
Bien sûr, il faut sanctionner ceux qui fraudent le fisc et les aident. Mais cela n’est pas suffisant. Il faut couper l’alimentation aux parasites fiscaux en réorganisant nos sociétés pour restaurer les droits et les devoirs des citoyens, bafoués par les pratiques d’un trop grand nombre d’individus et d’entreprises.

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19 réactions à cet article    


  • colere48 colere48 16 février 2015 11:50

    Ya Ka Y Fo Con ....
    Blablablablaba .... que de la pub pour son site, pas beaucoup de concret.


    • Michel DROUET Michel DROUET 16 février 2015 12:06

      Appelons un chat un chat : c’est de la délinquance, tout simplement, et les coupables doivent être traduits en justice.


      • philoxera philoxera 16 février 2015 12:28

        De la « délinquance », ca ne me parait pas assez sévère. Je dirais plutôt « criminalité » voire « traîtrise envers la nation ».


      • o.man 16 février 2015 13:46

        On devrait les décorer de la légion d’horreur ... au fer rouge , suivit d’un bain de goudron avec des plumes !


      • colere48 colere48 16 février 2015 13:53

        bain de goudron avec des plumes !

        Oh oui ! j’en rêve....
        je les ferais défiler dans les rues sous les hués des citoyens , les enfants des écoles leur jetteraient des œufs pourris ! 
        Oh yeaahhhhh  !!! smiley  smiley


      • Rmanal 16 février 2015 12:13

        Les vrais responsables sont leś banquiers, qui non seulement fraude le fisc en association de malfaiteur, ce qui en soit devrait leur valoir la prison à vie, mais en plus ils aident au traffic des terroristes comme la qu aida ou daesh. Alors pourquoi ils ne seront jamais inquiétés ? Mais parce que ce sont les mêmes que les hollande, Sarko, Merkel et consort. Ils profitent tous de ce système et ils se tiennent tous pas les petits et grands secrets. Notre système politique est complètement corrompu.



          • sicome 16 février 2015 13:53

            20000 noms supprimes pas un politique a part cahuzac voir lien suisse


          • Le p’tit Charles 16 février 2015 14:47

            Toutes les grandes banques Françaises sont implantées dans des paradis fiscaux....

            Le milieu de la banque est « POURRI »...

            • asterix asterix 16 février 2015 15:30

              De Gaulle a fait plier Monaco en 15 jours.
              Il suffirait d’organiser un blocus complet des îles Caïman, de Guernesey, des Tuamoutou etc ( liste non exhaustive ) et le tour serait joué.
              Quant à l’Europe, qu’elle commence par uniformiser les législations fiscales de tous ses états membres, mais là c’est AUSSI rêver !


              • sicome 16 février 2015 16:19

                d apres les 2economistes suisse precites 1er EU 2e GB ( par ile anglo saxonne ) -((


              • soi même 16 février 2015 15:33

                Pourquoi en vouloir à la Suisse, c’est bien ce pays l’inventeur des trous de gruyères ?


                • colere48 colere48 16 février 2015 15:33

                  Il suffirait d’organiser un blocus....

                  Vous rêvez !
                  Il n’y a strictement aucune volonté d’en finir avec ces « chancres »
                  Le discours et les blablablabla ne sont que de l’enfumage  !

                  Rappelez vous : « mon ennemi le monde de la finance... » hahahahahah

                   smiley smiley


                  • egos 16 février 2015 16:07

                    Par l’effet combiné de blocages en ts genres (indices, salaires, retraites, prestations & remboursements tranches ir ...) du relèvement de la fiscalité, suppression d’abattements, introduction ou modulations de nouvelles taxes (attendons la prometteuse réforme de la taxe d’habitation et de l’impôt immobilier) et d’1 inflation (attendue comme la pluie par la tribu de Bercy suite aux incantations du grand Marabout de l’Elysée) tant bien que mal dissimulée par l’INSEE, 


                    le pouvoir d’achat des classes modestes, salariés, fonctionnaires, professions indépendantes est promis à un sévère coup de rabot, un crash auprès duquel les tragédies de MA paraitraient anecdotiques (sujet journalistique éminemment curieux par le silence actuel délaite profession érigée en modèle de la collaboration active)

                    selon les déclarations d’1 ponte de Goldman Sachs (fin 2013), les revenus des français seraient à corriger de 30 % (pas d’erreur d’interprétation, il s’agit bien du signe -) pour rétablir la compétitivité de l’économie, des comptes, et conséquemment l’emploi

                    Quel(s) emploi(s), au juste après 4 décennies durant lesquelles nos gouvernants se sont employés à naufrager le secteur productif au profit des banques, de la spéculation-corruption 
                    et des majors du cac qui lorsqu’elle ne réalisent pas la quasi totalité de leur ca & profits à l’étranger, délocalisent leurs sièges financiers ou siège tout court.

                    Aux coûts de représentation dispendieux d’un Etat clientéliste, sa pompe monarchique, s’ajoutent ceux de la corruption : 
                    puis de l’évasion fiscale frauduleuse et sa composante légale encore plus conséquente.

                    Rappelons que le pays des Droits de l’Homme surtout si l’homme en question est riche, banquier, politicien ... est classé au 25 ème rang mondial en matière de lutte contre ce fléau ...

                    L’adversaire de Hollande et de sa clique ne renomme pas finance mais les ennemis de la finance, journalistes, fonctionnaires, rédacteurs indociles ...

                    La Grèce représente les fondements de notre culture, notre passé , 
                    à voir les évènements de plus près, notre présent et avenir proche avec certitude
                    (préparons ns à être tondus tel le premier Mérinos venu)

                    à cela près que ns ne connaitrons pas de Siryza ni de Tsipias, les partis de gauche (! ?) restant trop liés au pouvoir social-démago-atlantiste, bellicistes pour couronner le tout (en language populaire ou populiste de vrais mauvais cons)
                     
                    quant à la droite, quelles droites pourrait on s’interroger ?

                    • lloreen 16 février 2015 16:30

                      Parcours d’ un financier devenu ministre anglais de l’ économie et anobli par la reine d’ Angleterre...

                       (...)

                      "En octobre 2010, pour la deuxième fois depuis 2003, la justice des États-Unis met en demeure HSBC d’arrêter ses activités criminelles. Le public n’est pas au courant. Il est grand temps pour Stephen Green de quitter le navire. Le 16 novembre 2010, à la demande de David Cameron, il est anobli par la Reine d’Angleterre et devient le « baron » Stephen Green de Hurstpierpoint du Comté du Sussex occidental. Cela ne s’invente pas. Pour un businessman qui a permis de blanchir l’argent des « barons » de la drogue, c’est une belle promotion. A ce titre, il devient membre de la Chambre des Lords le 22 novembre 2010. Vous liriez cela dans un polar, vous vous diriez sans doute que l’auteur exagère.

                      En décembre 2010, il démissionne de la présidence de HSBC et, en février 2011, il devient ministre du Commerce et de l’Investissement. |14| A ce titre, il met son savoir-faire au service du patronat britannique avec lequel il entretient des relations très fructueuses et étroites puisqu’il occupe depuis de mai 2010 le poste de vice-président de la Confédération de l’industrie britannique. Il joue aussi un rôle important dans la promotion de Londres qui se prépare à accueillir les Jeux Olympiques en juillet 2012. C’est le mois au cours duquel une commission du Sénat des États-Unis remet son rapport sur l’affaire HSBC. Stephen Green refuse de répondre à des questions des membres de la chambre des Lords concernant son implication dans ce scandale. Il est protégé par le président du groupe des Lords conservateurs qui explique qu’un ministre n’a pas à venir s’expliquer devant le Parlement pour des affaires étrangères à son ministère. |15|

                      David Cameron a affirmé en 2013 que Lord Green a réalisé un "superbe job" en intensifiant les efforts du gouvernement britannique pour renforcer les exportations britanniques, pour faire avancer les traités commerciaux et notamment le traité transatlantique entre l’Union européenne et les États-Unis. Lord Green a beaucoup œuvré pour augmenter les ventes d’armes britanniques sur les marchés mondiaux. Il a terminé son mandat de ministre en décembre 2013 et dédie son précieux temps à donner des conférences (certainement très bien rémunérées) et à recevoir les faveurs que lui prodiguent de multiples autorités académiques.

                      Sa carrière n’est certainement pas terminée. Son hypocrisie n’a pas de limites. En mars 2009, alors que HSBC était totalement impliqué dans le blanchiment de l’argent d’organisations criminelles, il a le culot de déclarer lors d’une conférence de presse à propos des responsabilités dans la crise qui a commencé en 2007-2008 :

                      « Ces évènements nous ramènent à la question de l’éthique du secteur financier. C’est comme si, trop souvent, les responsables ne se demandaient plus si leur décision est correcte et ne s’occupaient plus que de sa légalité et de sa conformité aux règlements. Il faut que le secteur retrouve ce sens de ce qui est éthiquement correct comme moteur de ses activités. »
                        C’est ainsi que Stephen Green, gredin et requin au-dessus des lois, s’adresse à des larbins qui vont s’empresser de répercuter ses bonnes paroles dans la grande presse. En février 2015, la revue de l’honorable Institut Royal des Affaires Internationales a publié, une longue interview de Lord Green afin de mettre en valeur sa grande connaissance du monde. Cela fait partie de la propagande dont bénéficie ce bandit de la haute. Le titre de l’interview annonce le contenu publicitaire de l’exercice de communication : « Un ancien président de HSBC, germanophile durant toute sa vie et chrétien convaincu, Lord Green of Hurstpierpoint parle du futur de l’eurozone, des cathédrales désertées et de ce qui préoccupe les leaders chinois ». |18| L’intervieweur ne lui a pas posé de question sur l’évasion fiscale organisée par HSBC et sur le blanchiment de l’argent de la drogue... Est-ce un oubli ?

                      Conclusion

                      Green et tous ceux qui ont organisé le blanchiment d’argent au sein de HSBC doivent répondre de leurs actes en justice et être condamnés sévèrement avec privation de liberté et obligation de réaliser des travaux d’utilité publique. HSBC devrait être fermée et la direction licenciée. Ensuite, le mastodonte HSBC devrait être divisé sous contrôle citoyen en une série de banques publiques de taille moyenne dont les missions devraient être strictement définies et exercées dans le cadre d’un statut de service public."
                      Source :http://fr.sott.net/article/24778-HSBC-blanchiment-d-argent-barons-de-la-banque-et-de-la-drogue

                      • julius 1ER 16 février 2015 16:44

                        Bien sûr, il faut sanctionner ceux qui fraudent le fisc et les aident. Mais cela n’est pas suffisant

                        @l’auteur,

                        cela relève du voeux pieux, car beaucoup de gens ont intérêt à ce que cela continue......
                        déjà la liste de noms n’est pas représentative du nombre de clients français qui seraient chez HSBC, puisque l’on parle de 3 000 noms alors que la clientèle française serait de l’ordre de 25% dans cette banque...... il y a fort à parier que la liste a déjà été expurgée des noms les plus encombrants !!!! 
                        d’autre part lorsque l’on fait des embargos économiques contre de petits pays, il serait très facile d’organiser des embargos fiscaux contre les dits-paradis.
                        le problème est que finalement la délinquance en col blanc n’a jamais été traitéee comme un crime.... la preuve même Spartacus trouve bien que APPLE ne paye que 2à3% d’impôts alors que la moyenne est de 33%......cherchez l’erreur !!!! 
                        le jour où ne pas payer d’impôts relèvera de la non-assistance à Démocratie en danger... eh bien les choses changeront !!!!!

                        • lloreen 16 février 2015 17:53

                          Au Canada : le peuple vs Banque du Canada.
                          Diffusez cette avancée contre les banques. Même si cela se passe au Canada, le système bancaire est le même ailleurs.

                          https://www.youtube.com/watch?v=4x1Fn5yFcF8&feature=youtu.be


                          • foofighter foofighter 17 février 2015 13:15

                            Le choix des mots est évidemment très important, et il a forcément un impact vis à vis de l’inconscient collectif. Qualifié un acte odieux de « crime » n’a pas la même signification qu’un acte de « guerre », George Lakoff l’a beaucoup étudié.
                            Je ne peux qu’abonder dans le sens des recommandations de cet article. Malheureusement, force est de constater que d’un bord ou de l’autre, les grands partis des grands pays n’ont aucune volonté de réformer ce système creusant tous les jours un peu plus les inégalités entre les plus riches et tous les autres, pourtant bien plus nombreux, les « sans dent ». Sans doute parce que ces élites nous montrent régulièrement qu’ils en bénéficient aussi.
                            Les choses finiront cependant bien par changer, de gré ou de force, l’Histoire nous l’a toujours montré.


                            • julius 1ER 18 février 2015 08:22

                               Voilà pourquoi, depuis des années, je me bats pour les appeler des « parasites fiscaux » et non des « paradis fiscaux »

                              de même le terme évasion est connoté......

                              @ l’auteur,
                              on ne peut être plus en accord avec vous concernant toute cette terminologie bisounours, qui renvoie à des images positives ........
                              dans le même registre on pourrait dire la même chose du mot Capitalisme, qui renvoie à un système progressif alors qu’il n’assure que la permanence justement de ceux qui possèdent le Capital......

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