Tibet : cessons la désinformation contre-productive !
Après les charniers de Timisoara en 1989, après la justification de la guerre en Irak en 2003, les événements se déroulant à Lhassa, capitale du Tibet, depuis mars 2008 font l’objet de nombreuses désinformations provenant de tous les camps (pro et anti-chinois), quelques mois avant les jeux Olympiques de Pékin.
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH214/_yartidesinfo001_ChinoisMoines-5f343.jpg)
J’ai reçu hier par un email, qui était déjà cinq ou six fois transféré et dont la provenance est difficilement identifiable, une photographie qui est désormais célèbre et accompagnée de ces quelques mots (dont j’ai corrigé ici les fautes) :
« Ils sont encore pire que ce qu’on pensait. Et, pourtant, on a de l’imagination. Comme la Chine fait de la désinformation... Photo des militaires chinois s’apprêtant à revêtir des robes de bonzes... Photo prise le 20 mars par l’Agence de communication de Grande-Bretagne. Introduction : les moines de Lhassa ont dit qu’ils étaient enfermés et n’étaient pour rien dans les manifs. Certains le savaient depuis le 20 mars grâce à cette photo. La photo est passée par l’Italie et revient vers nous. Nous espérons qu’elle franchira toutes les frontières et sera vue dans le monde entier. Il faut faire vite ! »
Un hoax alarmant et efficace, plusieurs versions différentes
Sans prendre en compte le français approximatif sans doute provenant d’un traducteur automatique, ce message est malgré tout alarmant et ce qui était d’ailleurs frappant, c’est que la personne qui me l’a retransmis, digne de confiance en ce qui me concerne, l’avait accompagné d’un mot identique : "je l’ai reçu d’untel, qui est une personne fiable".
En recherchant bien, d’autres ont reçu ce type d’email, avec parfois la précision que cette photo avait été prise par un satellite espion (on imagine aisément le délire d’une telle information quand on voit l’angle de la prise de vue) ou une date différente (14 mars 2008).
Depuis deux semaines, cette information ou, plutôt, cette désinformation a déjà été commentée par les internautes, notamment le 2 avril 2008.
Photo non truquée, mais légende abusive
Alors, qu’en est-il de cette photo ?
Elle est évidemment vraie et ne semble pas avoir été retouchée. Mais les commentaires qui l’ont accompagnée sont complètement faux.
Analysons mieux la photographie.
Un esprit attentif qui ne connaît rien au Tibet ni à Lhassa remarque déjà tout de suite que pour une photo prise le 20 (ou le 14) mars 2008, les civils autour des militaires sont vêtus pour une saison particulièrement douce (or, à cette date, c’est encore l’hiver et les gens se promènent encore avec de gros anoraks).
La seconde observation du candide est encore plus éclairante : la présence justement de ces civils. C’est très étrange que des militaires, qui veulent odieusement tromper la Terre entière en se déguisant en moines tibétains, préparent leur forfait en plein jour, dans la rue, devant tous les passants. Pour la manipulation, il aurait été plus judicieux d’effacer ces civils sur un logiciel de graphisme.
Pour le non-connaisseur, la réflexion se limite là. Et au doute systématique : rien ne dit que cette photo date du 20 (ou 14) mars 2008. Mais rien, à par la première observation, ne dit qu’elle ne date pas du 20 mars 2008.
"Heureusement", le gouvernement chinois veille et se montre très alerte sur les questions de communication ces temps-ci. Ses observations supplémentaires mériteraient sans doute confirmation de meilleurs connaisseurs, spécialistes et experts de la Chine et du Tibet, mais me paraissent quand même assez convaincantes.
La chaîne de télévision chinoise China Central Television a notamment réagi le 6 avril 2008.
Par exemple, le toit de la cabine passager du vélo-taxi de Lhassa est aujourd’hui vert avec des rayures bleue et rouge, couleur différente du bleu clair de la photo. La couleur a changé depuis octobre 2004. La photo daterait donc au moins d’avant cette date.
Les uniformes des militaires chinois ont eux aussi changé depuis mai 2006 (d’autres disent depuis janvier 2006) par rapport à ceux de la photo, notamment en raison de l’absence d’insigne et de galon (ces uniformes dateraient de 1987). Par ailleurs, les uniformes montrés sur la photo sont des uniformes d’été et pas d’hiver.
Le site EastSouthWestNorth a affirmé dès le 31 mars 2008 que la même photo avait déjà été utilisée par le Centre tibétain pour les droits de l’homme et la démocratie (TCHRD), qui combat le gouvernement chinois, dans la dernière page de son rapport annuel de... 2003 et qui a été reprise par un site bouddhiste (hostile aussi au gouvernement chinois) pour montrer la capacité manipulatrice du gouvernement chinois par des leurres.
Dans sa vidéo que je mets à la fin de cet article, avec la fameuse musique de Vangelis du film 1492 : Christophe Colomb, les autorités chinoises expliquent que cette photographie a été prise en 2002 (d’autres disent en 2001) pour un film sorti en 2002, The Touch (réalisé par Peter Pau, de Hong Kong) où devaient figurer de nombreux moines tibétains. Comme aucun moine réel ne souhaitait apparaître dans un tel film (sans doute par peur d’être manipulés), c’est finalement l’armée chinoise, nombreuse, facilement et rapidement mobilisable, qui a reçu l’ordre de jouer le rôle de figurants et, donc, de s’habiller en moines tibétains (de là à vanter les mérites de l’armée chinoise qui s’impliquerait beaucoup dans les actions sociales et éducatives).
Un procédé de désinformation déjà utilisé à propos du Tibet
Hélas, ce n’est pas la première fois que ce type de désinformation a été réalisé en France.
Le 27 mars 2008, dans l’émission d’Arlette Chabot À vous de juger (que j’avais évoquée récemment), pour illustrer les émeutes et la répression à Lhassa, France 2 avait repassé un reportage complètement hors sujet puisqu’il s’agissait de policiers népalais (en treillis bleus) à Katmandou et à Bodnath au Népal (et pas des militaires chinois au Tibet).
Des autorités chinoises pas moins touchées par la volonté de manipuler
Évidemment, le gouvernement chinois, qui, pour l’affaire de cette photo, a réagi rapidement et a sorti les grands principes de déontologie de l’information, est loin d’être exempt de tout reproche en matière de désinformation.
Dans une autre vidéo, datée du 2 avril 2008, le gouvernement chinois montre de nombreuses images de casseurs au Tibet et de militaires chinois blessés. Des images pour émouvoir et aussi difficilement appréciables que celle qu’il venait de critiquer.
Et la propagande se fait par le même moyen, la vidéo. Le gouvernement chinois énonce ainsi une vision assez particulière de la relation entre le Tibet et la Chine : d’une part, que le Tibet a toujours fait partie de la Chine qui est un pays non pas uni-ethnique, mais à 56 groupes ethniques différents, et, d’autre part, que la Chine a beaucoup développé les infrastructures du Tibet à raison de 40 millions de dollars par an (ce qui, à mon sens, est assez faible). En résumé, cette autre vidéo, clairement prosélyte, accuse exagérément l’Occident qui craint la puissance chinoise de vouloir transformer la Chine en Yougoslavie, avec un démembrement de ses régions et fait, par exemple, une comparaison hasardeuse en disant que demander l’indépendance du Tibet (ce que ne réclame pas le Dalaï-Lama), c’est comme demander l’indépendance d’une République du Texas libre.
L’opacité des informations devrait inciter à la prudence
Mes propos se veulent neutres. Je dénonce cette photo reçue, mais je suis bien incapable de savoir ce qu’il s’est exactement passé à Lhassa en mars 2008 et je ne doute pas que le gouvernement chinois a utilisé également toutes les ficelles de la manipulation de l’information pour créditer les arguments qui allaient dans son sens.
Ici, mon but n’est donc pas de prendre partie dans un débat (faut-il ou non boycotter les cérémonies d’ouverture des JO de Pékin en août 2008 ?) qu’aucune démocratie occidentale n’a jamais voulu, mais que le CIO a imposé sans faire preuve de beaucoup d’anticipation (tout ce qui se passe était facilement prévisible) et qui place justement les démocraties occidentales dans une position impossible entre la défense indispensable des droits de l’homme et une coopération économique nécessaire avec la Chine.
Récupération contre-productive
Ce qui est clair, c’est que de telles désinformations, aussi grossières, vont très rapidement devenir contre-productives avec une technologie comme internet.
L’association France-Tibet, qui milite pour faire dresser le drapeau tibétain sur le frontispice de toutes les mairies de France, a ainsi demandé le 15 avril 2008 de démentir les commentaires accompagnant la photo afin de réduire la confusion et la manipulation en concluant : « Stoppez ce document fallacieux qui ne constitue en rien une preuve ».
Ces méthodes de désinformation ne sont malheureusement pas nouvelles.
Les charniers de Timisoara, autre exemple de désinformation
Ainsi, en décembre 1989, la confiance de nombreux téléspectateurs (dont la mienne) a également été abusée par la vision des charniers à Timisoara, l’un des éléments déclencheurs de la révolution contre la Roumanie de Ceausescu. Il s’agissait d’évaluer le nombre des victimes des émeutes du 17 décembre 1989 à Timisoara.
Alors qu’on parlait le 23 décembre 1989 d’une dizaine de milliers de morts (le 24 décembre 1989, le Premier ministre belge Wilfried Martens avait même annoncé douze mille morts), en février 1990, on apprit que le nombre était compris entre 96 et 147 selon des décomptes officiels, et que des cadavres avaient été sortis de la morgue d’un hôpital local pour cette odieuse mise en scène (l’observation consciencieuse des 19 cadavres exposés aux télévisions du monde entier pouvait facilement démonter une telle désinformation).
La fin justifie-t-elle les moyens ?
Je vous épargne par ailleurs les fausses "preuves" abondamment commentées et contestées que le gouvernement américain et la CIA se sont cru obliger de produire aux Nations unies pour déclencher la guerre en Irak.
Hélas, désinformer est une vieille ficelle quand on veut faire passer des idées. La fin justifie-t-elle les moyens ? Bien sûr que non lorsqu’on souhaite préserver son honnêteté intellectuelle.
Les images trompent facilement.
Ne nous trompons pas.
Sylvain Rakotoarison (17 avril 2008)
Pour aller plus loin, je conseille cette vidéo.
Documents joints à cet article
![Tibet : cessons la désinformation contre-productive !](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L620xH414/_yartidesinfo002_CharnierTimisoara-d89dc.jpg)
99 réactions à cet article
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Selon Marianne de cette semaine, cette photo date de 2003, où l’armée chinoise avait été réquisitionnée pour faire de la figuration dans un film historique.
Et en effet, même si elle peut aller dans le sens de nos conviction, il ne faut jamais oublier qu’une simple photo n’est pas toujours une preuve....
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Voici la source de la photo : http://www.buddhism.kalachakranet.org/c … -tibet.htm
Dans la légende, il est clairement précisé qu’il s’agit de soldats utilisés comme figurants pour un film :
This is not an uncommon ’tactical move’ from the Chinese government,
as could be seen on the back-cover of the 2003 annual TCHRD Report
This photo was apparently made when soldiers were ordered to put on robes to play as actors in a movie.Il n’y a donc aucune "manip" des Tibétains à l’origine de la diffusion de cette photo, c’est ensuite que la manip a été opérée... Qui peut bien être à l’origine de la campagne virale de désinfo grossière autour de ce cliché qui sert si bien la propagande chinoise ?
Certains manquent sérieusement de vigilance, décrypter la propagande US pour tomber dans le panneau de la propagande chinoise, c’est un comble, d’autant plus que les méthodes des deux empires sont quasiment les mêmes ! Attention, bientôt on va finir par donner crédit à des conneries comme ça :
Chinese police arrested nine Buddhist monks suspected of bombing a government building in Tibet, the official Xinhua news agency reported.
It was the first report of the bombing, which Xinhua said occurred on March 23.
It did not mention any deaths or damage caused by the bomb.
A senior monk in the Tongxia Monastery in Gyanbe Township in Tibet was the ringleader, Xinhua said, adding he and the eight other suspects, all monks from the same temple, had confessed to the crime.
China has accused Tibetan groups of planning suicide attacks following last month’s riots and protests, but this would appear to be the first report of a bomb attack during the unrest.ou ça : Dalai clique planning suicide attacks
Tibétains (et Ouigours) = terroristes, ça rappelle quelque chose comme réthorique, en même temps, faut dire, les robes de moines c’est bien pratique pour planquer des bombes, un peu comme les djellabas...
Et pour finir et pour comprendre que la propagande des médias chinois n’a pas rien à envier à celles des médias occidentaux, cette petite perle de chez xinhua : http://www.french.xinhuanet.com/french/ … 616694.htm
Jusqu’à présent, 2 204 personnes, dont 519 moines, en relation avec les émeutes à Gannan, se sont livrées à la police, selon les sources officielles. La police a relâché 1 870 d’entre elles, dont 413 moines, coupables seulement de délits mineurs.
MDR ! Les flics chinois n’ont même pas besoin d’arrêter les Tibétains, ils se livrent eux-mêmes tout penauds et tout repentants !
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La preuve que par cet article et les commentaires le média citoyen réagi efficacement à la désinformation.
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@ l’auteur : bravo pour cet article qui ramène la raison dans un débat exacerbé. J’espère que les transpositions à d’autres sujets seront nombreuses.
@ gasty : désolé, je voudrais bien vous croire sur la preuve que constituerait cet article dans la lutte contre la désinformation via AV, mais pour un excellent article combien de ragots circulent sur AV ?
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@ perlin
A l’incontournable nouveau média citoyen. Cette article est une réaction à l’actualité et les commentaires une réaction aux articles qui comfirme ou infirme ; qui suggere l’ expectative plutot que l’acquise. Les idées peuvent circuler.
Une opinion, un coup de gueule, un partage de connaissances professionnelles pour certains, c’est ce que je retrouve dans AV. Les ragots pas tant que ça ! Ou peut etre pour la déconnade
Cordialement.
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Merci pour vos précisions il est clair qu’il est facile de tromper l’opinion publique par des photos ou des videos nous en avons eu des exemples sur des sujets moins graves aux infos ....restons donc vigilants à toutes infos sensationnelles sur des sujets aussi graves.
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La preuve est que cette photo et commentaires n’ont pas circulé parmis les média traditionels mais plutot parmis de simple citoyen...
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La désinformation était trés efficace au temps où les lecteurs n’avaient qu’un nombre limité de sources. Je pense particulièrement à la période qui a précédé la première guerre mondiale. Les mêmes journaux, publiés par un certain lobby qui a généré une catastrophe pour ses co-religionnaires à la guerre suivante, excitaient en langue allemande le nationalisme allemand contre les français et excitaient en langue française le nationalisme français contre les allemands. Cela a été trés efficace mais la seule chose qui en reste aujourd’hui dans la version officielle est que le nationalisme serait la cause de tous les maux, en oubliant toutes les manipulations dont il a été l’objet.
De nos jours, les managers des agences de propagande officielle en sont restés au même schéma sans se rendre compte que la presse écrite perd pied et que le public peut accéder à toutes sortes de sources d’information grâce à Internet, au téléphone portable et au transport aérien.
Pour attaquer la Serbie, l’Agence Finn recrutée par le gouvernement des Etats-Unis, a inventé de toutes pièces des scènes cherchant à présenter les serbes comme des nazis afin de rallier les lobbys juifs américains qui pour une fois étaient contre la guerre (rappelons pour la petite histoire que les serbes ont résolument défendu les juifs contre les nazis pendant la 2° guerre mondiale). Ainsi, des photos ont été truquées en rajoutant des croix blanches dans la campagne pour montrer des soit-disant charniers et en présentant des gens derrières des barbelés alors qu’ils étaient dehors, le photoghraphe étant dedans.
Des charniers de Caucescu à la fiole d’Anthrax que Collin Powell a osé amener au Conseil de Sécurité mettant gravement en péril la vie des délégués des autres pays, la liste des mensonges officiels devient tellement longue que plus personne de croit plus personne. En fait, la crédibilité est devenue inversement proportionnelle à la visibilité médiatique de celui qui parle. Ainsi, si le boulanger du coin nous annonce que la guerre atomique a commencé on serait presque tenté de le croire tandis que lorsque Arlette Chabot ou Sarkozy prennent la parole on sait d’avance qu’ils nous racontent des mensonges.
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Bonjour Internaute,
Pour moi, l’une des plus grosses supercheries de ces derniers années est le fait de notre Ministre des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner : Michel Collon s’en explique.
Je me souviens très bien de cette affaire, et lorsque j’en ai appris le dessous des cartes (ou plutôt des retouches photographiques) ça m’a vraiment dégoûté... D’autant que la bonne foi ne pouvait être invoqué pour le coup.
Cordialement
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... et toujours aucune mention sur le site de Reporters Sans Frontière de l’assassinat du journaliste palestinien de Reuters Fadel Chana par le tir d’un char israélien.
Le silence est la forme la plus grave de la désinformation.
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Ah ! Je me posais justement cette question de savoir si oui ou non les dernieres images de Fadel passaient en France.
A Pekin, elles sont passees sur toutes les chaines : la mort en direct/choc.
Nous sommes victimes d’une guerre mediatique qui ne dit pas son nom et qui transcende tout ce qu’on a connu pendant la "guerre froide". Un conseil : suivez bien Al jazira et CCTV ! L’information (la vraie) peut profiter de ce genre de "tensions". Si ca continue, on saura bientot le nom des empereurs.
L’Empire occidental a cinquante ans de manipulation d’avance, les journaleux et internautes des pays dits"du sud" (en voie de developpement) doivent faire vite et rattrapper ce retard.
Dans quelques annees on cessera d’appeler "opinion internationale" l’opinion occidentale.
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L’empire de l’ouest était vraiment "à l’ouest" sur ce coup Tibet-JO.
RSF s’est fait ridiculiser, mais ils ont l’habitude.
Par contre, les grands médias, blessés, vont l’avoir mauvaise pendant quelques temps encore.
Finalement la Chine s’en sort bien. Elle n’a plus de leçons à recevoir et ses prochains attaquants savent désormais qu’ils devront se montrer moins arrogants à son égard.
L’arrogance occidentale, voilà bien le problème dans les relations internationales.
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Ca commence à réagir.
La grosse manip médiatique a du mal à passer.
Quant à moi, j’arrête de parler français en public.
Pas envie d’être boycotté.
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...pas si étonnant : "RFS et Menard impliqués dans un scandale de corruption" !
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Effectivement , il y a désinformation à plein tube sur cette question du Tibet , et du boycott des J. O .
D’un coté , les US ne savant penser que de manière binaire , Chinois , méchant ou les Tibétains gentils et pacifistes et de l’autre les autorités chinoises , utilisant tout les moyens pour éviter que ce conflit fasse tache d’huile dans d’autres provinces .
De nombreux échos semblent confirmer que ce sont les Tibétains qui se sont d’abord attaqués aux Chinois , au début des évenénements , mais il est évident que la réaction des autorités chinoises a été digne des milices des pires dictatures . ( http://parceque.over-blog.com/article-17722093.html )
Maintenant , quelle attitude adoptée pour les JO ???
Boycoter , serait donner aux gouvernants chinois les moyens de renforcer la fibre nationaliste , et c’est bien d’ailleurs la position qu’ils ont choisi à la suite des événements à Paris et à Londres sur le parcours de la flamme . ( Lire l’article de Rue89.com ) .
Pour le peuple Chinois , il est évident qu’il ne faut pas boyotter ces J.O. mais essayer de faire entendre non pas la voix de l’Occident , qui si peu crédible mais celle du respect des droits de l’Homme qui est l’esprit même des J O .
La Chine ne se réformera pas de l’extérieur , c’est au peuple chinois de prendre les rènes de la démocratie , cela se fera progressivement . Vouloir l’imposer de l’extérieur , comme le font les US , c’est donner à la dictature chinoise les moyens de crédibiliser sa propagande nationaliste .
Lire : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1895
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Il est complètement établi que les événements du TIbet ont commencé par des émeutes selon le témoignage des touristes sur place. Des "moines" tibétains ont attaqué les Hans et les musulmans, faisant au moins 18 morts dont 5 vendeuses brûlées vives dans leur magasin et plusieurs personnes assassinées à force de coups de gourdin. Ils ont pillé et brûlé tout un quartier le Lhassa.
Naturellement, l’armée est intervenue. Et là-bas, on tire d’abord à balle réelle sur la foule, comme le fait d’ailleurs n’importe quel mercenaire de Blackwater en Irak.
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Pour une information approfondi sur la chine, je vous conseille les deux rubriques suivantes de cet excellent Blog :-
En Chine, les journalistes ne peuvent s’exprimer. Il est interdit de dire quelque chose sans l’accord d’un commissaire du peuple. Le comble, c’est que nos journalistes, qui ont une marge de manoeuvre incomparablement plus large, ne savent plus faire du journalisme. Ils racontent n’importe quoi, et du coup, la Chine s’en donne à coeur joie dans la dénonciation de la "désinformation occidentale". Ce n’est pas de la désinformation, mais de l’incompétance.
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"Les journalistes ne peuvent pas s’exprimer". Allez voir ca " rue89 chinatown patriotes contre liberaux"
attention, le loup deguise en agneau (Pierre Haski) a ses "convictions"(parti-pris anti-Han).
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@l’auteur
En Chine et non-equipe proxy, je n’accede pas aux videos proposees. Vous parlez de manipulations chinoises, pouvez-vous en dire plus ?
La photo et ses legendes francophones subissent une manipulation maintes fois demontree sur la toile, mais ces videos (si ce sont bien tout ou parti de ce que j’ai vu des evenements de Lhasa, ici a Pekin) sont-elles des manipulations ? Si oui alors merci de preciser.
bonne continuation.
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@Haina, je suis très flatté de recevoir de votre part à peu près la même insulte que celle du gouvernement chinois au dalaï lama : "un loup déguisé en agneau"... En attendant, je vous signale que sur Rue89, cette photo des soldats déguisés en moines a été décryptée et démontée dès le 2 avril, soit avant même la télévision chinoise si j’en crois cet article ! Comme quoi, contrairement à ce que vous croyez et que vous répandez sur d’autres sites, je fais mon travail plus honnêtement que cette description fiéleuse ne le laisserait croire...
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@Pierre
Je ne pensais pas vous faire sortir de votre tanniere (bergerie) avec ce genre d’"insulte".
Toutefois je precise qu’ici il ne s’agissait pas de salire votre reputation.
Elle doit vous etre chere puisque vous repondez ici et pas sur rue89
Il ne s’agit pas de vous insulter mais bien d’avertir l’eventuel lecteur que mon message aurait dirige vers votre site que vos convictions sont telles que votre apparente impartialite masque trop bien vos crocs.
Au plaisir de relire une de vos reponses, sans que celle-ci ne s’en tienne a ma ludique provocation, qui fasse que le debat avance.
Je ne dis pas bravo a votre travail qui degage encore cette acre "bienveillance fielleuse" ou "insincerite visqueuse" (au choix !). Au contraire le dernier article de David Severnay montre assez bien la ligne editoriale de rue 89 (face a la dictature tous les moyens sont bons meme les plus crapuleux).
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"Des "moines" tibétains ont attaqué les Hans et les musulmans, faisant au moins 18 morts dont 5 vendeuses brûlées vives dans leur magasin et plusieurs personnes assassinées à force de coups de gourdin. Ils ont pillé et brûlé tout un quartier le Lhassa ."
est ce vrai ? si oui pourquoi on n’en parle pas (les médias) ? N’y a t’il pas un racisme anti-chinois au tibet et un racisme anti-jaune en europe et ailleurs ? Compliqué...
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Sur les événements du 14 mars :
http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2008-03-28%2014:10:11&log=invites (et des dizaines d’autres articles en cherchant sur Google)
Sur la préparation de ces événements :
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=8723
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...la vieille methode...
sortir une information prouvé comme fausse decredibilise toutes les infos Vraies.
On s est juste bien fait niqué. La contestation face au fait que les JO aient lieux en Chine est plus que legitime, et donc prevue, attendue.
On nous a donc orienté logiquement vers une contestation ultra ciblée, voir sectaire. Nous n aurions pas du suivre les medias en acceptant la lutter ouvertement pour un Tibet libre, mais pour un monde libre.
Qui peut se permettre de croire que les choses se passent bien dans son propre pays ?
Pas moi.
La chine, la france : la seule difference c est le temps. on est sur d excellentes voies pour les rejoindre. et le pire c est que l on parviens a faire croire au Peuple francais que c est une necessité.
Je le repete. on c est fait niqué.
Liberté.
DPM
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Vous-vous êtes fait niqués.
C’est un fait.
Alors, merci qui ?
Merci RSF.
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Mon Moulin 18 avril 2008 16:15Un peu d’histoire :
La bombe atomique indienne : le bouddha souriant
Dès le début, c’est-à-dire quand il est devenu manifeste que la révolution chinoise allait se solder par un succès en 1949, les USA ont essayé de convaincre le dalaï-lama de gagner l’exil. Ils mirent de l’argent, toute une logistique et leur propagande à sa disposition. Mais le dalaï-lama et son gouvernement voulaient que les États-Unis envoient une armée sur place comme ils l’avaient fait en Corée et ils trouvèrent donc la proposition américaine trop faible. (Modern War Studies, Kansas University, USA, 2002). En 1959, les Etats-Unis parvenaient quand même à convaincre le dalaï-lama de quitter le Tibet, mais il fallait encore convaincre l’Inde de lui accorder l’asile. Eisenhower proposait un « marché » à Nehru : l’Inde acceptait le dalaï-lama sur son territoire et les Etats-Unis octroyaient à 400 ingénieurs indiens une bourse d’études afin qu’ils s’initient à la « technologie nucléaire » aux États-Unis. Le marché fut accepté. En 1974, la première bombe A indienne fut affublée du surnom cynique de… « bouddha souriant ».
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=7771
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Il n’y aura pas de manipulation de l’information sur ce qui s’est passé au Tibet en mars 2008 si les autorités chinoises avaient bien voulu laissé les journalistes du monde entier faire leur travail !!
C’est quand même hallucinant qu’on en vienne à défendre un pays qui ne respecte en rien la liberté de l’information !
Quand on voit ce que les télévisions chinoies ont pu diffuser des événements de Londres ou de Paris, quand on sait que la Chine est coupée du monde, même par internet où des centaines de sites sont interdits d’accès, faut-il encore se poser la question de savoir où sont les manipulateurs ???
A quand un article sur l’odieuse désinformation des médias occidentaux sur la famine en Corée du Nord, la liberté syndicale à Cuba ou la liberté sexuelle à Téhéran !!!
N’importe quoi ! C’est vraiment le monde à l’envers !
Icks PEY
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Il y avait AU MOINS UN journaliste au centre de Lhassa (au moins un qui parle je devrais dire). Mais apparament sa vision des evenement ne passe pas tres bien en France. De meme, les nombreux temoignages de touristes occidentaux et les images (portables, camescopes, cameras de surveillance civile, camera de police etc) semblent rencontrer une censure sans nom en occident. Meme les images des journalistes (encadres, c’est vrai) invites par deux fois lors de la restriction au Tibet, ne trouvent de tribune que pour montrer des moines appelant le dalai lama ! Ou sont passes les Tibetains( j’entends le peuple tibetain) !?
L’information existe, tronquee peut-etre, bidonnee c’est possible, mais elle existe ! On ne la propose pas aux Francais : demandez-vous pourquoi !
Un Francais en Chine et au courant
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Attention aux articles et infos rédigés par les cabinets de com’ ou autres que le régime de Pékin a engagé récemment à grand frais pour sauver la face et le J.O.
Que cette photo ne corresponde pas à ce que certain lui ont fait dire, pas de PB, l’info circule depuis bien longtemps, notamment ici.Par contre, certains se demandent si ce n’est pas volontairement que cette photo a été mise sur le Net, afin de décrédibiliser la cause qu’elle est censée défendre. Un moyen classique de guerre de l’information, faire circuler de fausses infos pour ensuite attaquer ceux qui les utilisent.Le régime chinois n’est pas un perdreau de l’année en matière de propagande, et de l’argent il en plus qu’il n’en faut pour engager, notamment aux USA et en Europe les meilleures agences de com’ et autres…La comparaison avec d’autres événements tels que Timisoara, l’Irak permet l’amalgame d’un événement avec un autre très négatif, et donc la décrédibilisassions de celui-ci.-
Très bien vu ! D’où vient réellement la désinformation ? Et à qui profite-t-elle ? Nul doute que la diffusion de ce cliché de la police militaire chinoise avec des tenus de moines tibétains sous le bras peut être une provocation ourdie par Pékin ou ses sbires. La désinformation, c’est faire prendre le faux pour vrai ou le vrai pour faux. Derrière la désinformation, il y a la manipulation. Là, on voit effectivement l’amagalme se dessiner à partir d’un seul et unique cliché qui n’aura été repris comme information par aucun organe de presse digne de ce nom. Et plus c’est "hénaurme" plus ça risque de marcher, se dit-on ! Même si les associations de soutien comme France-Tibet ont elles-mêmes dénoncé avec force le stratagème .... Le but recherché est bien entendu de créer la plus grande confusion. Puis de tirer les marrons du feu grâce à l’intervention "spontanée" d’un Jean-luc Mélanchon ou d’un autre.
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C’est exactement la reflexion que je le fais depuis le début mais quoi qu’il en soit, ça ne change pas grand chose.
L’attitude de l’occident est totalement hypocrite dans cette histoire. Pourquoi une telle mobilisation de nos médias ? Il est évident qu’on a deux grandes puissances qui se livrent une bataille d’opinion. Les tibetains ont agressé les chinois en premier ? Bien possible, je me mets à la place d’un tibétain luttant pour la simple survie de sa culture et les JO seraient une trés bonne oppportunité pour profiter de l’occasion.
Peut-être une attitude rationelle aurait-elle consisté à relayer ce mouvement, à montrer simplement ces tibétains en lutte... Peut-être aurait-on pu se passer de commentaires.
A la place, nous avons eu un déferlement d’informations soudains (le Tibet a du disparaitre dans le tremblement de terre) et nos habituels "analystes", "experts" et autres éminents "géo-stratéges" sont venus susciter notre (hypocrite) compassion (et notre peur contre les chinois au passage).
Nos empereurs ont voulu profiter de cet évenement pour attaquer l’influence de la Chine sur la scène internationale
En face, les chinois ont réagi comme toute bonne dictature qui s’assume : répression et désinformation.
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Bien d’accord avec Max, ça manipule très très fort…
Petite question : comment se fait-il que tous les chinois de Paris soutiennent ce régime communiste et dictatorial qu’ils ont FUI en venant en France ????
Qui peut expliquer cette curieuse contradiction ?
Combien d’agents chinois implantés dans la diaspora chinoise parisienne ??
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Alex, vous ne seriez pas un peu parano sur les bords ?
Moi si. Quand je vois que les heures d’images prises a Lhassa (avant pendant et apres les emeutes du 14 mars) sont censurees en France, quand je lis sur le Net francophone cet incroyable acharnement anti-chinois, la fibre schizoide paranoiaque vibre drolement entre les deux hemispheres.
Sur Paris et Londres les Chinois ont pu voir (avec un peu de retard, c’est vrai) toutes les images et plus que vous n’en avez vu.
Les Chinois a Paris sont tres peu qui ont fui le "regime"(tient un terme de propagande se glisse dans mon commentaire : je suis francais et encore conditionne, il faut l’admettre). Si vous doutez du fait que la jolie etudiante si fiere de son pays n’est pas un agent en mission, alors un conseil : courtisez-la, invitez-la a boire un the et discutez. Demandez lui de vous racontez la Chine, sa culture, son histoire et racontez lui la France (si vous en avez encore le coeur : la pauvre, elle se faisait tellement d’idees avant d’y aller !)...
un Francais en Chine et au courant
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Je n’ai rien contre les chinois, surtout les "jolies étudiantes", mais contre les mafieux et les dictateurs. Je suis très étonné par l’idéalisme enfantin de certains commentaires, et par cette bouffée de romantisme maoïste qui fleurit en France ce printemps… Ce genre d’amour enflammé existait aussi avec les gentils communistes russes et ce sont les victimes de ces "régimes" qui ont dû convaincre nos bons bourgeois français idéalistes de l’horreur de ce qu’ils avaient vécu.
A noter : les" pro-russes" ont attendus le dernier jour pour accepter qu’ils avaient tort alors qu’ils avaient tous les éléments en main pour voir la vérité.
Ça va faire très mal quand les "vrais chinois réels" vont exiger d’avoir les même droits que dans les démocraties.
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EN TERME DE REGIME, TOUT SERA DIT CET APRES MIDI...
TANDIS QUE LES MANIFS ANTI-FRANCAISES SE POURSUIVENT EN CHINE (ce qui ne semble troubler personne ici) LES CHINOIS DE FRANCE TIENDRONS CET APRES MIDI UNE MANIFESTATION EN SOUTIEN AU JO, CONTRE LA FRANCE, ET LES REVENDICATIONS TIBETAINES ; CETTE MANIFESTATION PEUT EFFECTIVEMENT AVOIR LIEU (et c’est très bien) PARCE QU’AVEC TOUS CES DEFAUTS CE PAYS EST ENCORE UN PEU UNE DEMOCRATIE, et l’expression libre sur Agoravox en est aussi le témoignage. CROYEZ-VOUS CHERS COMMENTATEURS, dont l’effrayant romantisme est effectivement semblable à celui qui, jadis, dénonçait les attaques contre Mao et Staline sans en mesurer la responsabilité, vouant des ouvrages comme "L’Archipel du goulag" aux gémonies (bien que Soljenitsine ne soit pas forcément un personnage recommandable)... CROYEZ-VOUS QUE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BEIJING POURRAIT TENIR LA MEME MANIFESTATION LA-BAS EN TOUTE QUIETUDE ???
Racontez-moi un,peu ça.
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@Wuyilu
Vous vous prenez pour qui ? Vous croyez vraiment que les Francais de Chine souhaitent a tout prix soutenir la propagande de nos medias en France ? Vous pensez vraiment que la communaute francaise (j’en fais partie) ait envie de participer a une quelconque manifestation partisane apres avoir ete mise face a l’evidence : NOS MEDIAS trichent, abusent de leur pouvoir ! Ici, nous sommes beaucoup a en etre convaincus grace a cette couverture des evenements de Lhasa pour certains, depuis belle lurette pour moi.
En outre si des manifestations francaises il devait y avoir, manifestation il y aurait (a Pekin ou partout ailleurs !).
Maintenant, cet article parle surtout de desinformation. Il precise un cas occidental (il omet les cas officiels et les cas ou la presse francaise est incriminee) et suppose des cas chinois.
Sur ce sujet votre commentaire nous met en alerte : regardez bien, analysez comment cette manif pro-chinoise sera mediatisee en France, vous nous raconterez (la quietude notamment) !
@Alex
Vous qui n’aimez ni les mafieux ni les dictateurs (un gars bien quoi !), veuillez redescendre sur Terre. Un pays dont les ressortissants vivant en France seraient tous des dictateurs est-il une dictature ? Un pays ou chaque individu est dictateur, ne serait-ce pas la meilleure des democraties ???
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Et bien oui, tous les sites parle de la manifestation chinoise de Paris... Comme la presse l’annonçait d’ailleurs...Et oui... Manif que j’ai été voir... Assez raisonnablement encadrée... Et environ 3 à 400 personnes.
« Nous espérons environ 10 000 participants chinois de toute la France » , explique Tina, en charge du « recrutement » des forces vives pour l’organisation de cet événement. Peut-on lire sur libé et le parisien...
Mais bon, vous êtes pas très encourageant en terme de dialogue
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"environ 3 a 400 personnes" - 4000 selon la police (francaise). Vous y etiez, ca veut dire que la police desinforme ? En Chine on avance un chiffre beaucoup plus important.
J’ai pu suivre en directe l’evolution de la manif avec ses commentaires en chinois sur cette page :http://news.sohu.com/20080419/n256397332.shtml il y a de tres belles photos et les non sinophones pourront quand meme apprecier ces slogans : Racisme Sans Frontieres, RSF terrorrisme mental, contre l’injustice mediatique,stop les prejuges, etc., et les nombreux t-shirts ou on lisait : "Faisons des JO un pont pas un mur".
On apprend dans les commentaires que les avocats chinois qui ont aide a organiser et a legaliser cette manif se sont vus refuser le droit de deambuler. Le mouvement a ete contraint au statisme par la police qui apparemment craignait des debordements.
Si des gens comme Max et Axel (commentateurs plus haut) pouvaient recevoir un reel message, cette manifestation n’aura pas ete vaine.
Il ne s’agit pas de soutenir une dictature, il s’agit de denoncer la desinformation et le parti-pris digne des pires propagandes que subie la Chine et son peuple.
Le mouvement coincide avec des manifs en Chine sur le meme theme, a Londres et a New York.
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Les Chinois qui brandissent des drapeaux chinois à Paris ou à Londres sont très jeunes. Ce ne sont pas des réfugiés mais des étudiants. Il peut aussi y avoir des Chinois sous contrat de travail régulier en France désireux de soutenir leur pays, surtout si leur Ambassade les y incite. Dans chaque capitale, il y a les personnels de l’Ambassade de Chine, leurs familles et amis .... Et ces privilégiées n’ont aucune raison de remettre en cause le régime en place puisqu’ils en profitent pleinement !
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Concernant le chiffre, il semble exact. Il se trouve que visiblement la manif a été longue à se mettre en place. Au bout d’une heure, il n’y avait pas plus de 200 à 300 pers, puis environ 400. Il y a eu ensuite jusqu’en fin d’après-midi beaucoup de personnes qui sont arrivées et 4000 au final ne semble pas usurpé, mais je n’étais plus là. J’ai ensuite vu des images comme vous tous, qui montrent un vraie foule. Effectivement essentiellement des étudiants, très très encadrés. Comme en Chine, où j’ai du mal à croire au côté spontanée des slogans contre la France et Carrefour prononcés par des enfants... d’école primaire...
Pour ce qui est des médias, on voit bien qu’ils en parlent, n’en déplaise à ceux qui voient de la désinfromation partout.
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L’ami Taouillan joue sur du velour, présentant le texte de Parenti, qui fait le tour du web à vitesse grand V.
Et on peut croire les yeux fermés à l’objectivité de Michael Parenti, à côté duquel un Michael Moore passe pour un type d’extrême droite ! Les analyses de Parenti, l’un des rares intellectuels américains ouvertement marxiste, sont sur tout sujet entièrement orientées vers le seul soutien de son idéologie. Et comme c’est un type très brillant et très fin, ça trouble. Sauf qu’il faut penser que c’est ce même Parenti qui tirait à boulets rouges sur Gorbatchev et la pérestroïka pour défendre l’orthodoxie soviétiique. Sauf que si son analyse du passé tibétain est assez conforme à la réalité (pour les points très négatifs), sont analyse depuis 49 est terriblement mensongère et déficiente. Comme les thèses D’elisabeth Martens, sinologue Belge appointée par le gvt Chinois, ces discours ne sont absolument pas pris au sérieux par les dizaines d’autres historiens spécialistes de la question. Et ce n’est pas un hasard si, au départ, ce texte de Parenti a été ressorti par la très "neutre" Union des Chercheurs et des Etudiants Chinois. On trouve aussi du Parenti, encenséesur des sites comme www.communisme-bolchevisme.net, dont l’objectif avoué est : "Pour la renaissance de l’URSS et de la DDR !"
Tout un programme : et on me parle de désinformation...
Sérieusement
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D’ailleurs faut voir comme ils en parlent ! Notamment David Severnay sur Rue 89. Pour la presse ecrire sur papier j’attends vos impressions de lecture.
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Renseignez-vous, lisez un peu quelques écrits de Parenti, avant de débiter une telle idiotie, Parenti serait classé dans les "sociaux démocrates" en Europe, certes par référence aux néo-cons.... il doit être classé très à gauche, je vous l’accorde, mais par rapport à un être humain normal.... c’est un modéré, et même très lucide et critique face aux régimes communistes d’un passé récent.
Pour vous un chercheur sérieux, dans quelque domaine, ne peut être crédible, que s’il est de la même sensibilité politique que vous..... c’est désolant d’être à ce point borné...
Ses recherches sur l’histoire du Tibet, extrêmement neutres et au plus au point documentées, sont au dessus de toutes critiques.
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Il y a une formidable désinformation sur le Tibet, par toutes les officines de propagande occidentale, il serait heureux au préalable de toute opinion définitive, de connaître le Tibet et son histoire, avant toute chose :
Lisez d’abord le meilleur spécialiste actuel, qui est américain :
Le mythe du Tibet par Michaël Parenti
Qui est un des meilleurs analystes de l’impérialisme US révèle les dessous du "mythe du Tibet", du Dalaï Lama et de certains aspects du bouddhisme... Comment vivait-on lorsque les moines dirigeaient le Tibet ? Quelle a vraiment été la politique de la Chine dans cette région ? Et celle de la CIA ?..........
L’histoire du Christianisme, celle du Judaïsme, celle de l’Hindouisme et celle de l’Islam sont fortement marquées par la violence. A travers les âges, les religieux ont toujours invoqué un mandat divin pour massacrer des infidèles, des hérétiques, et même d’autres dévots au sein de leurs propres rangs. Certaines personnes soutiennent que le Bouddhisme est différent, qu’il se distingue nettement de la violence chronique des autres religions. Certes, pour certains praticiens à lOuest, le Bouddhisme est plus une discipline spirituelle et psychologique qu’une théologie au sens habituel. Il offre des techniques méditatives censées promouvoir la lumière et l’harmonie en soi. Mais à linstar de nimporte quel autre système de croyance, le Bouddhisme ne doit pas être appréhendé uniquement par ses enseignements, mais aussi en fonction du comportement effectif de ses partisans.
Le bouddhisme est-il une exception ?
Un regard sur l’histoire révèle que les organisations bouddhistes ne se sont pas abstenues d’actes violents si caractéristiques aux groupes religieux. Au Tibet, du début du dix-septième siècle jusquau sein du dix-huitième siècle, des sectes bouddhistes rivales se sont livrées à des affrontements armés et à des exécutions sommaires.1 Au vingtième siècle, en Thaïlande, en Birmanie, en Corée, au Japon, et ailleurs, des Bouddhistes se sont battus aussi bien entre eux quavec des non-bouddhistes. Au Sri Lanka, des batailles rangées au nom du Bouddhisme font partie de l’histoire cingalaise.2
Il y a juste quelques années en Corée du Sud, des milliers de moines de l’ordre bouddhiste Chogye se sont battus entre eux à grand renfort de coup de poings, de pierres, de bombes incendiaires et de gourdins, dans des batailles rangées qui ont duré plusieurs semaines. Ils rivalisaient pour le contrôle de l’ordre, le plus grand en Corée du Sud, avec un budget annuel de 9,2 millions de dollars, auquel il faut ajouter des millions de dollars en biens immobiliers ainsi que le privilège dappointer 1.700 moines à des devoirs divers. Les bagarres ont en partie détruit les principaux sanctuaires bouddhistes et ont fait des dizaines de blessés parmi les moines, dont certains sérieusement. Le public coréen manifesta son dédain envers les deux camps, estimant que quelque soit la clique de moines qui prendrait le contrôle, "elle utiliserait les dons des fidèles pour acquérir des maisons luxueuses et des voitures onéreuses".3
Mais quen était-il du Dalaï-lama et du Tibet qu’il a présidé avant l’intervention chinoise en 1959 ? Il est largement répandu par beaucoup de dévots bouddhistes que lancien Tibet était un royaume consacré à la spiritualité, exempt de styles de vie égoïstes, de matérialisme vide et de vices corrupteurs qui infestent la société industrialisée moderne. Les mass media occidentaux, les livres de voyage, les romans et les films Hollywoodiens ont dépeint la théocratie tibétaine comme un véritable Shangri-La (paradis terrestre).
Le Dalaï-lama, lui-même, a affirmé que "l’influence pénétrante du Bouddhisme" au Tibet, "au milieu des espaces grand ouverts d’un environnement non corrompu a eu pour effet de produire une société consacrée à la paix et à l’harmonie. Nous jouissions de la liberté et du contentement."4 Une lecture de l’histoire du Tibet suggère une image différente. Au treizième siècle, l’Empereur Kublai Khan a créé le premier Grand Lama, qui devait présider tous les autres lamas à l’instar d’un pape qui préside ses évêques. Plusieurs siècles plus tard, l’Empereur de Chine a envoyé une armée au Tibet pour soutenir le Grand Lama, un homme ambitieux de 25 ans, qui s’est alors donné le titre de Dalaï (Océan) lama, dirigeant de tout le Tibet. C’est tout à fait une ironie de lhistoire : le premier Dalaï-lama a été installé par une armée chinoise.
Pour élever son autorité, le premier Dalaï-lama saisit les monastères qui n’appartenaient pas à sa secte et aurait détruit les écritures bouddhistes qui étaient en désaccord avec sa revendication à la divinité. Le Dalaï-lama qui lui a succédé a poursuivi une vie sybaritique, jouissant de la compagnie de beaucoup de maîtresses, faisant la fête avec des amis, et agissant entre autres façons considérées inconvenantes pour une divinité incarnée. Pour cela, il fut éliminé par ses prêtres. Durant 170 ans, malgré leur statut reconnu de dieu, cinq Dalaï-lama ont été assassinés par leurs grands prêtres ou par d’autres courtisans.5
Shangri-La (pour Seigneurs et Lamas)
Les religions ont eu un rapport étroit non seulement avec la violence mais aussi avec l’exploitation économique. En effet, c’est souvent l’exploitation économique qui nécessite la violence. Tel était le cas avec la théocratie tibétaine. Jusque 1959, quand le Dalaï-lama a fini de présider le Tibet, la plupart de la terre arable était toujours organisée en domaines seigneuriaux travaillés par des serfs. Même un auteur sympathisant du vieil ordre admet que "bon nombre de domaines ont appartenu aux monastères et la plupart d’entre eux ont amassé dimmenses richesses.... De plus, certains moines et lamas individuellement ont pu accumuler une grande richesse par la participation active dans le commerce et le prêt d’argent."6 Le monastère de Drepung était un des plus grands propriétaires terriens dans le monde, avec ses 185 manoirs, 25.000 serfs, 300 grands pâturages et 16.000 bergers. La richesse des monastères est allée aux lamas ayant le grade le plus élevé, beaucoup d’entre eux étant les rejetons de familles aristocratiques.
Les leaders séculiers firent aussi bien. Un exemple notable était le commandant en chef de l’armée tibétaine, qui possédait 4.000 kilomètres carrés de terre et 3.500 serfs. Il était aussi un membre du Cabinet intime du Dalaï-lama.7 Le vieux Tibet a été faussement représenté par certains de ses admirateurs Occidentaux comme "une nation qui n’a exigé aucune police parce que ses gens ont volontairement observé les lois du karma."8 En fait, il avait une armée professionnelle, bien que petite, qui a servi comme une gendarmerie en faveur des propriétaires pour maintenir l’ordre et traquer des serfs fugitifs.
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De jeunes garçons tibétains ont été régulièrement enlevés à leurs familles et emmenés dans les monastères pour être formés comme moines. Une fois là, ils étaient internés à vie. Tashì-Tsering, un moine, rapporte quil était courant que des enfants de paysans soient sexuellement maltraités dans les monastères. Lui-même était une victime de viol répété à partir de lâge de neuf ans.9 Les domaines monastiques enrôlèrent de force des enfants de paysans aux fins de servitude perpétuelle comme domestiques, danseurs et soldats.
Dans le vieux Tibet, il y avait un petit nombre de fermiers qui subsistaient comme une sorte de paysannerie libre, et, peut-être, en plus, 10.000 personnes qui composaient la classe moyenne constituée des familles de marchands, de commerçants et de petits négociants. Des milliers d’autres étaient des mendiants. Une petite minorité était des esclaves, la plupart du temps des domestiques qui ne possédaient rien. Leur descendance naissait dans l’esclavage.10 La plus grande partie de la population rurale - environ 700.000 sur une population totale évaluée à 1.250.000 - était des serfs. Les serfs et d’autres paysans vivaient généralement un peu mieux que les esclaves. Ils navaient pas de scolarité ni de soins médicaux. Ils passaient la plupart de leur temps à peiner pour les lamas de haut rang, ou pour une aristocratie foncière séculière. Leurs maîtres leur disaient quelle culture produire et quels animaux élever. Ils ne pouvaient pas se marier sans le consentement de leur seigneur ou lama. Et ils pouvaient facilement être séparé de leur famille sil plaisait au propriétaire de les envoyer travailler dans un endroit éloigné.11
Une femme de 22 ans, elle-même une serve fugitive rapporte : "De jolies filles de serfs étaient habituellement emmenées par le propriétaire comme domestiques de maison et utilisées comme il le souhaitait". Elles "étaient juste des esclaves sans droits".12 Les serfs devaient avoir une permission pour tous leurs déplacements. Les propriétaires terriens avaient l’autorité légale pour capturer ceux qui essayaient de fuir. Un serf fugitif de 24 ans a accueilli l’intervention chinoise comme "une libération". Il affirmait que pendant le temps où il était un serf, il était soumis à un travail dur incessant, à la faim et au froid, incapable de lire ou d’écrire et ne sachant rien du tout. Après sa troisième tentative de fuite ratée, il fût impitoyablement battu par les hommes du propriétaire terrien jusquà ce que le sang lui coule du nez et de la bouche ; puis, ils ont versé de l’alcool et de la soude caustique sur les blessures pour augmenter la douleur.13
Les serfs étaient dans lobligation de travailler à vie la terre du seigneur - ou la terre du monastère - sans être payés, de réparer les maisons du seigneur, de transporter sa récolte et de rassembler son bois de chauffage. Ils étaient aussi supposés fournir les animaux de transport et le transport sur demande.14 Ils étaient taxés sur le mariage, taxé sur la naissance de chaque enfant et sur chaque mort dans la famille. Ils étaient taxés sur la plantation dun nouvel arbre dans leur terrain et sur la possession danimaux. Il y avait des impôts pour les festivals religieux, pour le chant, la danse, le tambourinage et la sonnerie de cloche. Les gens étaient taxés quand ils étaient envoyés en prison et quand ils en sortaient. Ceux qui ne pouvaient pas trouver de travail étaient taxés pour être sans emploi et s’ils allaient dans un autre village à la recherche de travail, ils devaient payer un impôt de passage. Quand les gens ne pouvaient pas payer, les monastères leur prêtaient de l’argent à un taux d’intérêt de 20 à 50 pour cent. Certaines dettes étaient passées du père au fils et au petit-fils. Les débiteurs qui ne pouvaient pas honorer leurs obligations risquaient dêtre réduits en esclavage, parfois pour le reste de leur vie.15
Les enseignements religieux de la théocratie soutenaient cet ordre de classe. Le pauvre et laffligé apprenaient qu’ils devaient supporter leurs ennuis à cause de leurs mauvaises manières dans des vies précédentes. Donc, ils devaient accepter la misère de leur existence présente comme une rédemption karmique et en prévision de ce que leur sort s’améliorerait une fois réincarné. Le riche et le puissant, bien sûr, considéraient leur bonne fortune comme une récompense, et une preuve tangible de leur vertu dans les vies passées et présentes.
Torture et Mutilation
Au Tibet du Dalaï-lama, la torture et la mutilation - incluant lénucléation, larrachage de la langue, le sectionnement du tendon du jarret et lamputation - étaient des punitions favorites infligées aux serfs fugitifs et aux voleurs. En voyageant à travers le Tibet dans les années 1960, Stuart et Roma Gelder ont interviewé un ancien serf, Tsereh Wang Tuei, qui avait volé deux moutons appartenant à un monastère. Pour cela, il a eu les yeux énucléés et la main mutilée afin de ne plus pouvoir lutiliser. Il explique qu’il n’est plus un Bouddhiste : "quand un saint lama leur a dit de m’aveugler, j’ai pensé qu’il ny avait rien de bon dans la religion".16 . Bien quil était contraire aux enseignements bouddhistes de prendre la vie humaine, quelques contrevenants étaient sévèrement fouettés et ensuite "abandonnés à Dieu" dans la nuit glaciale pour y mourir. "Les parallèles entre le Tibet et l’Europe médiévale sont saisissantes", conclut Tom Grunfeld dans son livre sur le Tibet.17
En 1959, Anna Louise Strong a visité une exposition d’équipement de torture qui avait été utilisé par les suzerains tibétains. Il y avait des menottes de toutes les tailles, y compris de petites pour des enfants, et des instruments pour couper le nez et les oreilles, pour énucléer les yeux et pour briser les mains. Il y avait des instruments pour couper les rotules et les talons, ou paralyser les jambes. Il y avait des fers chauds, des fouets et des instruments spéciaux pour éviscérer.18
L’exposition a présenté des photographies et les témoignages des victimes qui avaient été aveuglées ou estropiées ou subi des amputations pour raison de vol. Il y avait le berger dont le maître lui devait un remboursement en yuan et du blé, mais a refusé de payer. Alors, il a pris une des vaches du maître ; pour cela, il eut les mains coupées. Un autre berger qui s’est opposé à ce que sa femme lui soit prise par son seigneur a eu les mains broyées. Il y avait les images dactivistes communistes dont le nez et la lèvre supérieure ont été coupées et celles dune femme qui a été violée, et puis, dont le nez a été coupé en tranches.19
Danciens visiteurs du Tibet commentent le despotisme théocratique. En 1895, un anglais, le docteur A. L. Waddell, a écrit que la population était sous la "tyrannie intolérable de moines" et les superstitions diaboliques quils avaient fabriquées pour terroriser les gens. En 1904, Perceval Landon a décrit l’autorité du Dalaï-lama comme "une machine d’oppression". À peu près au même moment, un autre voyageur anglais, le Capitaine W.F.T. O’Connor, a observé que "les grands propriétaires terriens et les prêtres .. exercent chacun dans leur domaine respectif un pouvoir despotique sans aucun appel", tandis que les gens sont "opprimés par une fabrique de prêtres et de monachisme des plus monstrueuses". Les dirigeants tibétains ont "inventé des légendes dégradantes et ont stimulé un esprit de superstition" parmi le peuple. En 1937, un autre visiteur, Spencer Chapman, a écrit, "le moine lamaïste ne passe pas son temps à administrer les gens ou à les éduquer. Le mendiant sur le bord de la route n’est rien pour le moine. La connaissance est la prérogative jalousement gardée des monastères et est utilisée pour augmenter leur influence et leur richesse."20
Occupation et révolte
Les communistes chinois ont occupé le Tibet en 1951, revendiquant la souveraineté sur ce pays. Le traité de 1951 prévoyait l’autonomie apparente sous l’autorité du Dalaï-lama, mais confiait à la Chine le contrôle militaire et le droit exclusif de conduire les relations avec l’étranger. Les Chinois disposaient aussi dun rôle direct dans l’administration interne "pour promouvoir des réformes sociales". D’abord, ils réformèrent lentement, comptant surtout sur la persuasion comme tentative pour effectuer le changement. Parmi les premières réformes quils ont appliquées, il y avait la réduction des taux d’intérêt usuraires et la construction de quelques hôpitaux et de routes. "Contrairement à la croyance populaire à l’Ouest", écrit un observateur, les Chinois "prirent soin de montrer du respect pour la culture et la religion tibétaines". Aucune propriété aristocratique ou monastique n’a été confisquée, et les seigneurs féodaux continuèrent à régner sur les paysans qui leur étaient héréditairement attachés."21
Les seigneurs et les lamas tibétains avaient vu les Chinois aller et venir au cours des siècles et avaient joui de bonnes relations avec le Generalissimo Chiang Kaishek et son pouvoir réactionnaire sur la Chine avec le Kuomintang.22 L’approbation du gouvernement Kuomintang était nécessaire pour valider le choix du Dalaï-lama et du Panchen Lama. Quand le jeune Dalaï-lama a été installé à Lhassa, cétait avec une escorte armée des troupes chinoises et un ministre chinois conformément à la tradition vieille de plusieurs siècles. Ce qui contrariait les seigneurs et lamas tibétains, cétait que ces derniers chinois étaient des communistes. C’était seulement une question de temps, ils en étaient sûrs, avant que les Communistes ne commencent à imposer leurs solutions collectivistes égalitaires au Tibet.
En 1956-57, des bandes armées tibétaines tendirent une embuscade à des convois de l’Armée Populaire de Libération chinoise. Le soulèvement reçut un appui important de la Central Intelligence Agency américaine (C.I.A.), comprenant un entraînement militaire, des camps d’appui au Népal et de nombreux ponts aériens.23 Pendant ce temps, aux Etats-Unis, la Société américaine pour une Asie libre, un front de la C.I.A., avait énergiquement fait la publicité de la cause de la résistance tibétaine avec le frère aîné du Dalaï-lama, Thubtan Norbu, qui jouât un rôle actif dans ce groupe. Le second frère aîné du Dalaï-lama, Gyalo Thondup, mis sur pied une opération de renseignements avec la C.I.A. en 1951. Il remit ça plus tard dans une unité de guérilla entraînée par la C.I.A. dont les recrues furent parachutées à nouveau au Tibet.24
Beaucoup de commandos et dagents tibétains que la C.I.A. avait déposé dans le pays étaient les chefs de clans aristocratiques ou les fils des chefs. Pour nonante pour cent d’entre eux, on n’en entendit jamais plus parler, selon un rapport de la C.I.A. elle-même, signifiant en cela quils avaient probablement étaient capturés ou tués.25 "Beaucoup de lamas et de membres séculiers de l’élite et le gros de l’armée tibétaine ont rejoint le soulèvement, mais, en général, la population ne l’a pas fait, ce qui entraîna son échec", écrit Hugh Deane.26 Dans leur livre sur le Tibet, Ginsburg et Mathos arrivent à une conclusion semblable : "Autant qu’il peut être vérifié, la plupart du peuple de Lhassa et de la campagne attenante ne rejoignis pas le combat contre les Chinois, aussi bien quand il commença quau cours de son déroulement."27 Finalement, la résistance seffondra.
Les communistes entrent
Quels que furent les maux et les nouvelles oppressions introduits par les chinois au Tibet après 1959, ils ont supprimé l’esclavage et le système de servage de travail impayé et mirent un terme aux flagellations, aux mutilations et aux amputations comme méthodes de sanctions criminelles. Ils ont éliminé les nombreux impôts écrasants, commencé des projets de grands travaux et ont énormément réduit le chômage et la mendicité. Ils ont instauré l’éducation laïque, brisant ainsi le monopole de l’éducation des monastères. Ils ont mis en place la distribution d’eau courante et d’électricité dans Lhassa.28
Heinrich Harrer (il fut ultérieurement révélé que Harrer avait été un sergent dans les SS d’Hitler) a écrit un best-seller racontant ses expériences au Tibet et qui a été montré dans un film populaire de Hollywood. Il rapporta que les Tibétains qui ont résisté aux Chinois "étaient principalement les nobles, les semi-nobles et les lamas ; ils ont été punis en étant contraint de devoir exécuter les tâches les plus humbles, comme travailler sur des routes et des ponts. Ils furent encore plus humiliés par le fait de devoir nettoyer la ville avant larrivée des touristes". Ils ont aussi dû vivre dans un camp à l’origine réservé aux mendiants et aux vagabonds.29
En 1961, les Chinois ont exproprié les propriétés foncières tenues par les seigneurs et les lamas et ont réorganisé les paysans en centaines de communes. Ils distribuèrent des centaines de milliers d’acres à des fermiers locataires et à des paysans sans terre. Les troupeaux qui appartenaient auparavant à la noblesse ont été rendu à des collectifs de bergers pauvres. Des améliorations ont été faites dans la reproduction du bétail et des nouvelles variétés de légumes et des nouvelles souches de blé et d’orge ont été introduites ; avec des améliorations en matière d’irrigation, tout cela aurait mené à une augmentation de la production agraire.30
Beaucoup de paysans sont restés aussi religieux quavant, donnant l’aumône au clergé. Mais les nombreux moines qui avaient été enrôlés de force dans les ordres religieux quand ils étaient enfants étaient maintenant libres de renoncer à la vie monastique, ce que des milliers ont fait, particulièrement les plus jeunes. Le clergé restant a vécu sur des bourses modestes dispensées par le gouvernement et sur le revenu supplémentaire gagné en officiant des services de prière, des mariages et des obsèques.31
Tant le Dalaï-lama que son conseiller et frère le plus jeune, Tendzin Choegyal, ont prétendu que "plus de 1,2 millions de Tibétains sont morts en conséquence de l’occupation chinoise."32 Mais le recensement officiel de 1953 - six ans avant les sévères mesures chinoises - a enregistré la population entière résidant au Tibet au nombre de 1.274.000.33 D’autres comptes de recensement évaluent la population tibétaine ethnique dans le pays à environ deux millions. Si les Chinois avaient tué 1,2 millions de Tibétains au début des années 1960, alors des villes entières et dimportantes parties de la campagne, en fait presque tout le Tibet, auraient été dépeuplé, transformé en un champ de batailles parsemé de camps de la mort et de charniers - dont nous n’avons vu aucune preuve. Les minces forces armées chinoises présentes au Tibet n’étaient pas assez importantes pour regrouper, pourchasser et exterminer autant de personnes même si elles y avaient consacré tout leur temps en ne faisant rien d’autre.
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Les autorités chinoises reconnaissent "des erreurs", particulièrement pendant la Révolution Culturelle en 1966-76 quand la persécution religieuse a atteint une haute vague tant en Chine qu’au Tibet. Après le soulèvement à la fin des années 1950, des milliers de Tibétains ont été incarcérés. Pendant le Grand bond en avant, la collectivisation obligatoire et l’agriculture de grain ont été imposées à la paysannerie, parfois avec un effet désastreux. À la fin des années 1970, la Chine a commencé à relâcher le contrôle sur le Tibet "et a essayé de réparer certains des dégâts provoqué pendant les deux décennies précédentes."34
En 1980, le gouvernement chinois a amorcé des réformes censément conçues pour accorder au Tibet un degré plus grand d’autonomie et d’auto-administration. Les Tibétains seraient dès lors autorisé à cultiver des parcelles privées, à vendre leurs surplus de moisson, à décider eux-mêmes quel produit cultiver et à garder des yaks et des moutons. La communication avec le monde extérieur était de nouveau permise et les contrôles aux frontières furent facilités pour permettre aux Tibétains de visiter des parents exilés en Inde et au Népal.35
Dans les années 1990, les Hans, le plus grand groupe ethnique comprenant plus de 95 pour cent de la population énorme de la Chine, ont commencé à se déplacer en nombre substantiel au Tibet et dans diverses provinces occidentales. Dans les rues de Lhassa et de Shigatse, les signes de la prééminence han sont aisément visibles. Les Chinois dirigent les usines et beaucoup des magasins et des stands de vente. De grands immeubles de bureaux et de grands centres commerciaux ont été construits avec des fonds qui auraient été mieux dépensés pour des usines de traitement d’eau et des logements. Les cadres chinois au Tibet ont souvent considéré leurs voisins tibétains comme arriérés et paresseux, ayant besoin d’un développement économique et d’une "éducation patriotique". Pendant les années 1990, des employés du gouvernement tibétain soupçonnés d’entretenir des sympathies nationalistes ont été licenciés et des campagnes ont été lancées pour discréditer le Dalaï-lama. Des Tibétains ont, selon certaines sources, été arrêtés, emprisonnés et soumis au travail obligatoire pour avoir mené des activités séparatistes et s’être engagé dans "la subversion" politique. Certaines des personnes appréhendées ont été retenues en détention administrative sans eau et alimentation adéquates, sans couvertures, sujettes à des menaces, des coups et d’autres mauvais traitements.36
Les règlements de planning familial chinois permettent une limite de trois enfants par familles tibétaines. (Pendant des années, les familles hans étaient soumises à la limite de lenfant unique) Si un couple dépasse la limite, les enfants en excès peuvent être interdits d’accès à la garderie subventionnée, aux services médicaux, au logement et à l’éducation. Ces pénalités ont été appliquées de manière irrégulière et varièrent selon le district. Par ailleurs, l’histoire, la culture et la religion tibétaines sont négligées dans les écoles. Les matériels pédagogiques, quoique traduits en tibétain, se concentrent sur l’histoire et la culture chinoises.37
Élites, émigrés et la C.I.A.
Pour les lamas et les seigneurs riches, l’intervention communiste était une calamité. La plupart d’entre eux se sont enfuis à l’étranger, ainsi fît le Dalaï-lama lui-même, qui a été aidé dans sa fuite par la C.I.A. Certains ont découvert avec horreur qu’ils devraient travailler pour vivre. Pourtant, pendant les années 1960, la communauté tibétaine en exil a secrètement empoché 1,7 millions de $ par an provenant de la C.I.A. selon des documents rendus publics par le Département d’Etat en 1998. Une fois que ce fait a été rendu public, l’organisation du Dalaï-lama lui-même a publié une déclaration admettant qu’il avait reçu des millions de dollars de la C.I.A. pendant les années 1960 pour envoyer des escadrons armés d’exilés au Tibet pour saper la révolution maoïste. Le revenu annuel du Dalaï-lama dispensé par le C.I.A. était de 186.000 $. Les services secrets indiens l’ont aussi financé ainsi que d’autres exilés tibétains. Il a refusé de dire si lui ou ses frères travaillaient pour la C.I.A. L’agence sest aussi abstenue de faire des commentaires.38
En 1995, le News & Observer de Raleigh en Caroline du Nord, a publié en couverture une photographie couleur montrant le Dalaï-lama recevant laccolade du sénateur Républicain réactionnaire Jesse Helms, sous le titre "le Bouddhiste fascine le Héros des droits religieux".39 En avril 1999, avec Margareth Thatcher, le Pape Jean Paul II et George Bush premier, le Dalaï-lama a lancé un appel au gouvernement britannique afin qu’il libère Augusto Pinochet, l’ancien dictateur fasciste du Chili et un client de longue date de la C.I.A. et qui avait été appréhendé alors qu’il était en visite en Angleterre. Il a vivement recommandé que Pinochet ne soit pas forcé d’aller en Espagne où il était requis par un juge espagnol pour passer en justice pour des crimes contre l’humanité.
Aujourd’hui, surtout via la National Endowment for Democracy (NED) et d’autres canaux qui sonnent plus respectablement que la C.I.A., le Congrès US continue d’allouer 2 millions de $ par an aux Tibétains en Inde, plus quelques millions complémentaires pour "des activités démocratiques" dans la communauté d’exil tibétaine. Le Dalaï-lama obtient aussi de l’argent du financier George Soros, qui dirige Radio Free Europe/Radio Liberty, la radio créée par la C.I.A., ainsi que d’autres instituts.40
La question de la culture
On nous a dit que quand le Dalaï-lama gouvernait le Tibet, le peuple vivait dans une symbiose satisfaisante et tranquille avec leurs seigneurs monastiques et séculiers, selon un ordre social fondé sur une culture profondément spirituelle et non violente inspirée par des enseignements religieux humains et pacifiques. La culture religieuse tibétaine était le ciment social et le baume réconfortant qui maintenaient les lamas riches et les paysans pauvres liés spirituellement et pour soutenir ces prosélytes qui considèrent le vieux Tibet comme un modèle de pureté culturelle, un paradis terrestre.
On peut se rappeler les images idéalisées de l’Europe féodale présentées par des catholiques conservateurs contemporains comme G. K. Chesterton et Hilaire Belloc. Pour eux, la chrétienté médiévale était un monde de paysans satisfaits vivant dans un lien spirituel profond avec leur Église, sous la protection de leurs seigneurs.41 A nouveau, nous sommes invités à accepter une culture particulière selon ses propres canons, qui signifie l’accepter tel qu’elle est présentée par sa classe privilégiée, par ceux du sommet qui en ont profité le plus. L’image du Shangri-La du Tibet n’a pas plus de ressemblance avec la réalité historique que ne l’a l’image idéalisée de l’Europe médiévale.
Quand il est vu dans toute son effroyable réalité, le vieux Tibet confirme que la culture nest absolument pas neutre. La culture peut faire office de couverture de légitimation à une foule de graves injustices, bénéficiant à une portion de la population dune société au grave détriment dautres segments de cette population. Dans le Tibet théocratique, les intérêts dominants manipulaient la culture traditionnelle pour consolider leur richesse et leur pouvoir. La théocratie assimilait les pensées et les actions rebelles à des influences sataniques. Elle propageait la supposition générale de la supériorité du seigneur et de linfériorité du paysan. Le riche était représenté comme méritant sa belle vie et le pauvre comme méritant sa misérable existence, le tout codifié en enseignements à propos de la succession karmique des vertus et des vices issus de vies passées et présenté comme lexpression de la volonté de Dieu.
Il pourrait être dit que nous, citoyens du monde laïc moderne, ne pouvons pas saisir les équations du bonheur et de la douleur, le contentement et la coutume qui caractérisent des sociétés plus traditionnellement spirituelles. Cela peut être vrai et cela peut expliquer pourquoi certains d’entre nous idéalisent de telles sociétés. Mais tout de même, un il énucléé est un il énucléé, une flagellation est une flagellation, et l’exploitation oppressante des serfs et des esclaves est toujours une injustice de classe brutale quels que soient ses emballages culturels. Il y a une différence entre un lien spirituel et un esclavage humain, même quand tous les deux existent côte à côte.
Bon nombre de Tibétains ordinaires souhaitent le retour du Dalaï-lama dans leur pays mais il apparaît que relativement peu souhaite un retour à lordre ancien quil représente. Une histoire publiée en 1999 dans le "Washington Post" note quil continue à être révéré au Tibet, mais
... peu de Tibétains accueilleraient un retour des clans aristocratiques corrompus qui se sont enfuis avec lui en 1959, et cela comprend la plus grande partie de ses conseillers. Beaucoup de fermiers tibétains, par exemple, n’ont aucun intérêt à recéder la terre qu’ils ont gagnée pendant la réforme agraire que la Chine a imposée aux clans. Les anciens esclaves du Tibet disent qu’ils, eux aussi, ne veulent pas que leurs anciens maîtres reviennent au pouvoir.
"J’ai déjà vécu cette vie une fois auparavant", a dit Wangchuk, un ancien esclave de 67 ans qui portait ses meilleurs vêtements pour son pèlerinage annuel vers Shigatse, un des sites les plus saints du Bouddhisme tibétain. Il a dit qu’il vénérait le Dalaï-lama, mais a ajouté, "je ne peux pas être libre sous le communisme chinois, mais je suis dans de meilleures conditions que quand j’étais un esclave."42
Kim Lewis qui a étudié les méthodes de guérison avec un moine bouddhiste à Berkeley en Californie a eu loccasion de parler longuement avec plus dune dizaine de femmes tibétaines qui vivaient dans le bâtiment du moine. Quand elle demanda comment elles se sentaient à lidée de retourner dans leur pays dorigine, le sentiment était unanimement négatif. Au début, Lewis pensait que leur répugnance avait un rapport avec loccupation chinoise mais elles linformèrent vite quil en était tout autrement. Elles dirent quelles étaient extrêmement reconnaissante "de ne pas avoir du se marier à 4 ou 5 hommes, de ne pas devoir être enceinte presque tout le temps", ou de devoir supporter des maladies sexuellement transmissibles contractées par un mari errant. Les plus jeunes femmes "étaient enchantées de recevoir une éducation et ne voulaient absolument rien à voir avec une quelconque religion, et se demandaient pourquoi les Américains étaient si naïfs". Elles racontèrent les histoires des épreuves de leur grand-mère avec des moines qui les utilisaient comme "épouses de sagesse", leur disant "quelles gagneraient énormément de mérites en fournissant les moyens de léblouissement après tout, Buddha avait besoin dêtre avec une femme pour atteindre lillumination".
Les femmes interviewées par Lewis parlèrent avec amertume au sujet de la confiscation de leurs jeunes garçons par les monastères au Tibet. Quand un enfant criait après sa mère, il lui était dit "Pourquoi la réclames-tu, elle ta abandonné elle est juste une femme." Parmi les autres problèmes, il y avait notamment "lhomosexualité endémique dans la secte Gelugpa. Tout nétait pas parfait au Shangri-la", opine Lewis."43
Les moines qui ont obtenu lasile politique en Californie ont fait une demande pour obtenir la sécurité sociale. Lewis, elle-même une partisane pendant un temps, les a aidé pour les documents administratifs. Elle observe quils continuent à recevoir des chèques de la sécurité sociale dun montant de 550 à 700 dollars par mois avec Medicare et MediCal. En plus, les moines résident sans payer de loyer dans dagréables appartements équipés. "Ils ne paient aucune charge, ils ont laccès gratuit à internet avec des ordinateurs mis à leur disposition, ainsi que des fax, des téléphones fixes et portables et la télévision câblée." En plus, ils reçoivent un traitement mensuel de leur ordre. Et le centre dharma prend une collection spéciale de ses membres (tous américains), distinct de leurs devoirs de membres. Certains membres effectuent avec passion les tâches ménagères pour les moines, notamment les courses chez lépicier, lentretien de leurs appartements et leurs toilettes. Ces même saints hommes "ne voient aucun problème à critiquer lobsession des Américains pour les choses matérielles".44
Soutenir le renversement de la vieille théocratie féodale par la Chine ne signifie pas applaudir à tout ce que fait l’autorité chinoise au Tibet. Ce point est rarement compris par les adhérents du Shangri-La aujourd’hui à l’Ouest.
L’inverse est aussi vrai. Dénoncer l’occupation chinoise ne signifie pas que nous devons idéaliser l’ancien régime féodal. Une complainte commune parmi les prosélytes bouddhistes à l’Ouest est que la culture religieuse du Tibet est sapée par loccupation. Cela semble vraiment être le cas. Nombre de monastères sont fermés et la théocratie est passée dans lhistoire. Ce que je mets en doute ici est la nature soi-disant admirable et essentiellement spirituelle de cette culture d’avant l’invasion. En bref, nous pouvons préconiser la liberté religieuse et l’indépendance pour le Tibet sans devoir embrasser la mythologie d’un Paradis Perdu.
Finalement, il devrait être noté que la critique posée ici ne doit pas être considérée comme une attaque personnelle contre le Dalaï-lama. Quel que soit ses associations passées avec la C.I.A. et certains réactionnaires, il parle souvent de paix, d’amour et de non-violence. Et il ne peut lui-même être réellement blâmé pour les abus de lancien régime, nayant que 15 ans quand il senfuit en exil. En 1994, dans une interview avec Melvyn Goldstein, il dit en privé qu’il était depuis sa jeunesse en faveur de la construction d’écoles, "de machines" et de routes dans son pays. Il prétend qu’il pensait que la corvée (travail forcé non payé dun serf au profit du seigneur) et certains impôts imposés aux paysans étaient "extrêmement mauvais". Et il n’aimait pas la façon dont les gens étaient surchargés avec des vieilles dettes parfois transmises de génération en génération.45 En outre, il propose maintenant la démocratie pour le Tibet, caractérisée par une constitution écrite, une assemblée représentative et d’autres attributs démocratiques essentiels.46
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En 1996, le Dalaï-lama a fait un communiqué qui a du avoir un effet dérangeant dans la communauté en exil. Il dit en partie ceci :
De toutes les théories économiques modernes, le système économique marxiste est fondé sur des principes moraux, tandis que le capitalisme nest fondé que sur le gain et la rentabilité. Le marxisme est basé sur la distribution de la richesse sur une base égale et sur l’utilisation équitable des moyens de production. Il est aussi concerné par le destin des travailleurs - qui sont la majorité - aussi bien que par le destin d’entre ceux qui sont défavorisés et dans le besoin, et le marxisme se soucie des victimes de minorités exploitées. Pour ces raisons, le système m’interpelle et il semble juste ... Je me considère moi-même comme demi-marxiste et demi-bouddhiste.47
Et plus récemment, en 2001, en visitant la Californie, il a fait remarquer que "le Tibet, matériellement, est très, très en arrière. Spirituellement, il est tout assez riche. Mais la spiritualité ne peut pas remplir nos estomacs."48 Voici un message qui devrait être pris en compte par les prosélytes bouddhistes bien alimentés en Occident qui dissertent avec nostalgie sur le vieux Tibet.
Ce que j’ai essayé de défier, ce sont le mythe du Tibet, l’image du Paradis perdu d’un ordre social qui, en fait, nétait rien de plus qu’une théocratie rétrograde de servage et de pauvreté, où une minorité privilégiée vivait richement et puissamment au prix du sang, de la sueur et des larmes de la majorité. On est loin du Shangri-la.
Notes :
1. Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon : China, Tibet, and the Dalai Lama (Berkeley : University of California Press, 1995), 6-16.
2. Mark Juergensmeyer, Terror in the Mind of God, (Berkeley : University of California Press, 2000), 113.
3. Kyong-Hwa Seok, "Korean Monk Gangs Battle for Temple Turf", San Francisco Examiner, December 3, 1998.
4. Dalai Lama quoted in Donald Lopez Jr., Prisoners of Shangri-La : Tibetan Buddhism and the West (Chicago and London : Chicago University Press, 1998), 205.
5. Stuart Gelder and Roma Gelder, The Timely Rain : Travels in New Tibet (New York : Monthly Review Press, 1964), 119, 123.
6. Pradyumna P. Karan, The Changing Face of Tibet : The Impact of Chinese Communist Ideology on the Landscape (Lexington, Kentucky : University Press of Kentucky, 1976), 64.
7. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 62 and 174.
8. As skeptically noted by Lopez, Prisoners of Shangri-La, 9.
9. Melvyn Goldstein, William Siebenschuh, and Tashì-Tsering, The Struggle for Modern Tibet : The Autobiography of Tashì-Tsering (Armonk, N.Y. : M.E. Sharpe, 1997).
10. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 110.
11. Anna Louise Strong, Tibetan Interviews (Peking : New World Press, 1929), 15, 19-21, 24.
12. Quoted in Strong, Tibetan Interviews, 25.
13. Strong, Tibetan Interviews, 31.
14. Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet 1913-1951 (Berkeley : University of California Press, 1989), 5.
15. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 175-176 ; and Strong, Tibetan Interviews, 25-26.
16. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 113.
17. A. Tom Grunfeld, The Making of Modern Tibet rev. ed. (Armonk, N.Y. and London : 1996), 9 and 7-33 for a general discussion of feudal Tibet ; see also Felix Greene, A Curtain of Ignorance (Garden City, N.Y. : Doubleday, 1961), 241-249 ; Goldstein, A History of Modern Tibet 1913-1951, 3-5 ; and Lopez, Prisoners of Shangri-La, passim.
18. Strong, Tibetan Interviews, 91-92.
19. Strong, Tibetan Interviews, 92-96.
20. Waddell, Landon, and O’Connor are quoted in Gelder and Gelder, The Timely Rain, 123-125.
21. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, 52.
22. Heinrich Harrer, Return to Tibet (New York : Schocken, 1985), 29.
23. See Kenneth Conboy and James Morrison, The CIA’s Secret War in Tibet (Lawrence, Kansas : University of Kansas Press, 2002) ; and William Leary, "Secret Mission to Tibet", Air & Space, December 1997/January 1998.
24. On the CIA’s links to the Dalai Lama and his family and entourage, see Loren Coleman, Tom Slick and the Search for the Yeti (London : Faber and Faber, 1989).
25. Leary, "Secret Mission to Tibet".
26. Hugh Deane, "The Cold War in Tibet", CovertAction Quarterly (Winter 1987).
27. George Ginsburg and Michael Mathos, Communist China and Tibet (1964), quoted in Deane, "The Cold War in Tibet". Deane notes that author Bina Roy reached a similar conclusion.
28. See Greene, A Curtain of Ignorance, 248 and passim ; and Grunfeld, The Making of Modern Tibet, passim.
29. Harrer, Return to Tibet, 54.
30. Karan, The Changing Face of Tibet, 36-38, 41, 57-58 ; London Times, 4 July 1966.
31. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 29 and 47-48.
32. Tendzin Choegyal, "The Truth about Tibet", Imprimis (publication of Hillsdale College, Michigan), April 1999.
33. Karan, The Changing Face of Tibet, 52-53.
34. Elaine Kurtenbach, Associate Press report, San Francisco Chronicle, 12 February 1998.
35. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, 47-48.
36. Report by the International Committee of Lawyers for Tibet, A Generation in Peril (Berkeley Calif. : 2001), passim.
37. International Committee of Lawyers for Tibet, A Generation in Peril, 66-68, 98.
38. Jim Mann, "CIA Gave Aid to Tibetan Exiles in ’60s, Files Show", Los Angeles Times, 15 September 1998 ; and New York Times, 1 October, 1998 ; and Morrison, The CIA’s Secret War in Tibet.
39. News & Observer, 6 September 1995, cited in Lopez, Prisoners of Shangri-La, 3.
40. Heather Cottin, "George Soros, Imperial Wizard", CovertAction Quarterly no. 74 (Fall 2002).
41. The Gelders draw this comparison, The Timely Rain, 64.
42. John Pomfret, "Tibet Caught in China’s Web", Washington Post, 23 July 1999.
43. Kim Lewis, correspondence to me, 15 July 2004.
44. Kim Lewis, additional correspondence to me, 16 July 2004.
45. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, 51.
46. Tendzin Choegyal, "The Truth about Tibet."
47. The Dalai Lama in Marianne Dresser (ed.), Beyond Dogma : Dialogues and Discourses (Berkeley, Calif. : North Atlantic Books, 1996).
48. Quoted in San Francisco Chronicle, 17 May 2001. -
Et ne vous faite une opinion, qu’en connaissance de cause, et uniquement, car il est à craindre que cette histoire des J.O. et du Tibet ne soit qu’une vaste manipulation, et vous en êtes peut-être une des victimes...
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Allez faire un tour sur place (ça va j’ai donné largement , personnellement) et vous verrez où est la désinformation. Personne n’est nostalgique du vieux Tibet qui était effectivement une horreur, comme la vielle france.
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QUAND JE DIS : Cette photo est aussi fausse que les prétendus témoignages de touristes ayant vus les tibétains attaquer les chinois à Lhassa.........
Cela signifie que ce ne sont pas les tibétains qui ont commencé (excusez-moi cette formule puérile), ces manifestations datant du 14 mars...
Le souci, c’est que ces évènements racontés par les touristes se sont déroulés le 14 mars, alors que les évènements ont débuté le 10 mars... comme chaque année et pour cause...
Voir l’article du Monde à suivre :
La semaine qui ébranla le TibetLE MONDE | 03.04.08 | 14h38 • Mis à jour le 03.04.08 | 14h38endredi 14 mars, Lhassa, la capitale du Tibet chinois, s’embrase. Quelle est la séquence d’événements qui a précédé, scandé puis suivi ce "vendredi noir" qui a brutalement projeté le Tibet sur la scène médiatique et diplomatique mondiale et placé la Chine sur la défensive ? Plus de quinze jours après les faits, bien des zones d’ombre persistent. Les témoignages sont partiels. L’intoxication fait écran. L’impossibilité pour la presse de travailler dans des conditions indépendantes dans un Tibet verrouillé par les forces chinoises hypothèque la recherche de la vérité. Après la grande confusion des premiers jours, il est pourtant possible d’y voir un peu plus clair aujourd’hui.
Combien sont-ils à l’aube de ce lundi ? 200 ? 300 ? 400 ? Il est 6 heures du matin et ils sortent du grand monastère de Drepung, situé à 8 km à l’ouest de Lhassa.
Dans un frémissement de robes grenat, les moines prennent le chemin du centre-ville. Aucun slogan politique n’est proféré. Les bonzes n’exigent qu’une seule chose : la libération de ceux des leurs qui ont été emprisonnés en octobre 2007 pour avoir malicieusement célébré une victoire diplomatique du dalaï-lama. A Washington, le chef spirituel des Tibétains avait alors reçu - des mains de George Bush ! - la médaille d’or du Congrès américain. A Drepung, certains murs du monastère ont, comme par hasard, été repeints en blanc au lendemain de l’événement. Le défi silencieux n’avait pas échappé à la police chinoise. Les meneurs présumés avaient été arrêtés.
Les moines marchent, donc. La petite cohorte ne tarde pas à buter sur un barrage de forces de l’ordre. Face à la haie de boucliers, les religieux s’assoient sur le macadam. Le sit-in dure quelques heures avant que l’assemblée ne se disperse. A ce stade, la police est prudente. Elle a apparemment reçu des consignes de retenue. Au crépuscule, un nouvel attroupement se forme. Au centre-ville, cette fois-ci. Des moines et des étudiants se retrouvent au coeur de la place Barkhor. Ils se déploient en cercle, main dans la main. Policiers en uniforme ou en civil sont présents en masse. Six ou sept manifestants sont embarqués. Le fond de l’air est lourd à Lhassa.
Le lendemain, mardi 11 mars, le ciel au-dessus de Lhassa est toujours aussi bleu, ce bleu pur des altitudes himalayennes, mais le climat est orageux. Des moines de Drepung sortent à nouveau sur la chaussée, galvanisés par les arrestations de la veille. Ils sont aussitôt suivis par d’autres religieux du monastère de Sera, situé à 4 km au nord de la vieille ville. Ces derniers brandissent des drapeaux tibétains. Des incidents éclatent en fin de matinée quand la police chinoise, appuyée par des forces paramilitaires de la police armée du peuple (PAP), décide de disperser les manifestants manu militari. Des grenades lacrymogènes sont tirées, les moines sont frappés à coups de matraque.
Mercredi 12 mars, la tension monte encore d’un cran. Les rumeurs de tentatives de suicide de deux moines de Drepung, qui se seraient tranchés le poignet, enfièvrent les esprits. D’autres moines de Sera auraient entamé une grève de la faim. Dans ce même monastère de Sera, des moines sont battus par la police, rapporte un témoin à la BBC.
Un touriste européen, familier de la Chine et qui était alors en vacances à Lhassa, rapporte qu’à partir de ce moment le quartier tibétain est quadrillé par la police. "Tous les 10 à 15 mètres, en travers du circuit de pèlerinage autour du temple du Jokhang, dans la rue, une table avait été installée avec quatre chaises et des policiers", raconte-t-il au Monde.
Le Jokhang est le coeur du vieux Lhassa, le saint des saints devant lequel se prosternent des dizaines de pèlerins venus parfois des coins les plus reculés du Tibet. Mains jointes au-dessus de la tête, ils s’agenouillent, se jettent sur le sol, renouvellent leurs génuflexions après avoir complété, dans le sens sacré des aiguilles d’une montre, les deux cercles de la circumambulation autour du Johkang. C’est autour de ce temple que se nouera la tragédie quelques jours plus tard. Au Jokhang, les religieux sont cantonnés au premier étage, où ils vivent. Le jeudi 13, l’un d’eux se penche à une fenêtre et parvient à laisser tomber à des touristes : "Not so good here", selon un visiteur européen.
Le vendredi 14 mars, la mécanique infernale est en place. Après les monastères de Drepung et de Sera, c’est le temple de Ramoche qui entre en action. En fin de matinée, à l’issue de la prière, une marche de moines s’esquisse mais la police la bloque aussitôt. Les religieux s’assoient par terre. Vers 14 heures, le touriste interrogé par Le Monde voit des dizaines de camions militaires filer vers le quartier tibétain. "Les moines ont refusé de bouger, lui explique son guide. La police les a attaqués et les gens ont réagi en mettant le feu à un véhicule militaire." Les "gens" ont donc "réagi".
La grande nouveauté, c’est que les badauds tibétains se jettent dans la mêlée. Des volées de pierres s’abattent sur les boucliers de la PAP qui cède sous l’assaut. C’est l’émeute. La foule en furie gagne la rue de Pékin, l’artère principale qui traverse Lhassa d’est en ouest, puis se répand dans les allées de la vieille ville.
La colère des Tibétains, laïques et moines confondus, se déchaîne contre tout ce qui symbolise des dizaines d’années de colonisation chinoise. Les émeutiers caillassent des camions de la police, s’en prennent aux bureaux de l’agence de presse Chine nouvelle, aux bâtiments de la sécurité publique, au complexe commercial Baiyi, à une mosquée dont la porte flambe. Ils frappent avec violence des Chinois han croisés en chemin, incendient toutes les échoppes appartenant à des non-Tibétains. Une nappe de fumée noire recouvre Lhassa.
Dans ce chaos général, les rancoeurs longuement accumulées entre Tibétains et migrants han ou hui (musulmans), qui détiennent l’essentiel du commerce à Lhassa, explosent en haine nue. L’émeute prend un caractère ouvertement racial. "C’était un déversement de violence ethnique de la nature la plus déplaisante qui soit", a raconté James Miles, correspondant à Pékin de The Economist et seul journaliste étranger présent à Lhassa ce jour-là.
Le correspondant de l’hebdomadaire allemand Die Zeit, George Blum, débarque, lui, le lendemain. Il découvre l’étendue des dégâts en se promenant dans la vieille ville quasi déserte. Il est frappé " par l’ampleur des destructions et les traces d’une violence telle qu’elle a choqué certains Tibétains, pourtant très anti-chinois". Des jeunes ayant participé aux émeutes crânent devant lui. Ils s’écrient : "On leur a montré, aux Chinois, ce dont on était capable !..."
L’émeute va durer jusqu’au samedi 15 mars en milieu de journée. Le bilan est lourd. Selon les autorités chinoises, il est de 22 morts, dont la plupart sont des "innocents" brûlés dans l’incendie de leur domicile. Pour l’entourage du dalaï-lama, il est d’environ 140 morts, dont de nombreux tués durant la répression policière qui a suivi. Selon certains témoins tibétains il y aurait eu 26 morts, dans la seule prison de Drapchi. Mais aucune image disponible n’illustre une répression sanglante, alors que nombre de documents attestent des agressions raciales anti-han et anti-hui. C’est la grande force de la propagande chinoise.
Vendredi et samedi matin, des touristes ont vu des véhicules blindés de transport de troupes équipés de canons sillonner les grandes artères. Ils ont entendu des coups de feu, des rafales de mitraillettes. Mais s’agissait-il de tirs de semonce ? Ou des tirs à vue ? Nul ne sait, les témoignages des étrangers sont auditifs, pas visuels. Certains Tibétains affirment, eux, avoir vu tomber sous leurs yeux des victimes dès vendredi. "La police a tiré sur la foule à balles réelles", rapporte un témoin sur Radio Free Asia.
La répression s’est abattue à partir de samedi midi dans la vieille ville bouclée, fermée, à l’abri de tout regard. Les touristes étrangers ont été pressés de quitter les lieux. On sait que les raids policiers se sont multipliés, que des coups de filet massifs ont eu lieu. Mais on n’en connaît pas les circonstances précises, ni le nombre des éventuelles victimes. Lhassa est devenue une "boîte noire" où le pire est imaginable, mais pour l’instant rien ne peut être prouvé.
Dans cette folle histoire, un autre mystère, très troublant, méritera un jour d’être expliqué : les forces chinoises, pourtant massivement déployées, auront attendu vingt-quatre heures pour "nettoyer" le terrain en employant les grands moyens, laissant les émeutiers piller, brûler et détruire en toute liberté. Etaient-elles débordées ? Avaient-elles reçu des consignes de modération afin d’éviter un bain de sang en images, un "Tiananmen" tibétain qui eût été fatal aux JO de Pékin ? Ou était-ce du machiavélisme consistant à laisser le chaos s’installer en ville - fût-ce au prix de vies "innocentes" - afin de justifier une répression à guichets fermés ? L’histoire des émeutes de Lhassa reste à écrire.
Mais déjà les regards se portent ailleurs. Il n’y a pas qu’à Lhassa que le Tibet s’est soulevé. La révolte s’est propagée à l’extérieur de la Région autonome, c’est-à-dire hors du Tibet strictement administratif. Dans les régions de peuplement tibétain de l’Amdo et du Kham, rattachées aujourd’hui aux provinces chinoises du Qinghai, du Gansu, du Sichuan et du Yunnan, une trentaine de foyers de protestation ont été répertoriés. L’univers tibétain, malgré son éclatement administratif et géographique, a réagi de manière solidaire. Dès le 15 mars, des centaines de moines du monastère de Labrang, à Xiahe (province du Gansu), organisent une marche demandant le retour du dalaï-lama, et se heurtent aux boucliers de la Police armée du peuple. Très vite, plusieurs localités de l’Amdo et du Kham connaissent à leur tour des troubles.
Il est difficile de déterminer avec certitude si des manifestants ont été tués par les forces de l’ordre lors de ces mouvements, et combien. Mais dans la préfecture tibétaine autonome d’Aba, dans le nord-ouest de la province du Sichuan, le 16 mars, la protestation dégénère : comme à Lhassa, des commerces chinois, des véhicules ainsi qu’un commissariat sont incendiés. Il n’est fait état d’aucune victime chinoise. Les moines du monastère de Kirti parviennent à récupérer les corps de près de 15 Tibétains tués par balles. Les photos de huit de ces cadavres ne tardent pas à circuler à l’étranger. Il s’agit quasiment des seuls clichés de la répression chinoise.
D’autres incidents graves éclatent le 24 mars à Luhuo (Drango en tibétain), dans la préfecture autonome de Ganzi dans le Sichuan. Le Monde a obtenu le témoignage d’un Tibétain originaire de la région. "Ce sont les nonnes qui sont descendues les premières dans la rue, le 24 mars vers 16 heures, raconte-t-il. Leur monastère, Ngyoe-go, est à une dizaine de kilomètres de la principale ville du district. Elles ont défilé en demandant le retour du dalaï-lama. La police armée les a bloquées et les a fait monter dans des camions pour les ramener au monastère. Les moines du monastère de Chokri, plus près, sont descendus à leur tour vers la ville. Ils ont été suivis par de nombreux villageois. Les policiers ont voulu leur interdire l’accès aux bâtiments officiels. Les gens chantaient, demandaient la liberté pour le Tibet et le retour du dalaï-lama. Puis des heurts auraient eu lieu. Des cailloux ont été lancés vers les policiers. Après, les Chinois ont dit qu’un policier avait été tué par une pierre, mais personne ne l’a vu. La police a tiré. Un jeune moine est mort. Un villageois aurait aussi été tué mais, là, ce n’est pas clair. Le soir même, les forces de police sont montées au monastère des nonnes, les ont fait mettre à genoux et les ont toutes arrêtées, sauf les plus âgées."
Ces incidents de Luhuo surviennent dans un climat déjà très lourd. Comme partout ailleurs dans les zones tibétaines, les nerfs y sont à vif depuis des mois. La perspective des Jeux olympiques a conduit les autorités à durcir leur contrôle. Dans les marches des régions tibétaines du Sichuan, l’envoyé spécial du Monde a pu constater combien la population était attachée au dalaï-lama. Et combien était profond le désarroi de le voir "errer si loin de son territoire" à un âge de plus en plus avancé. Bien avant le soulèvement de mars, les appels à un retour du dalaï-lama, émanant de moines ou de nomades, avaient nourri une tension récurrente.
Lors de la campagne d’"éducation patriotique" lancée en septembre 2007 dans toute la préfecture tibétaine de Ganzi, au Sichuan, les policiers et les officiels étaient passés de monastère en monastère pour obliger les moines à dénoncer le dalaï-lama. Afin de s’y dérober, à Batang, raconte un témoin, les moines sont tous partis "en vacances", ne laissant sur place que le responsable du "comité de direction démocratique" qui, dans chaque monastère, est censé être aux ordres du parti. A leur arrivée, ce moine leur a montré le monastère vide et leur a déclaré : "Pourquoi n’essayez-vous pas de faire manger du porc à des hui (musulmans chinois) ? Si vous y parvenez, alors nous renoncerons au dalaï-lama." La colère couvait. Il a suffi de l’étincelle de Lhassa pour embraser les esprits.
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"l’histoire des emeutes de Lhasa reste a ecrire" dans l’article(pamphlet) du monde que j’avais deja lu par ailleurs et que Wuyilu reprend pour faire croire que les temoignages sont faux !
Certes ! Ecrire l’histoire reste a faire. Nous ne sommes pas dans la cour de maternelle a tenter de savoir qui a commencer. Si on prenait d’abord en compte tous les temoignages, et qu’on les recoupait ?
non, on prefere donner dans le Radio Free Asia, le gvt en exil, le RSF ou mieux dans le resume du Monde !
Mais vous vous moquez de qui ? Vous avez lu les temoignages en question ???
Comment osez-vous dire qu’ils sont faux ? Ils sont mis sous silence en France mais ce qu’ils relatent est incontestable. Tout comme les manifestations monacales du 10 mars et les suivantes dont on parle peu en Chine mais qui y sont averees et restent incontestees contrairement a ce que vous tentez de faire...
Je ne suis pas au Tibet mais vos affirmations desinformatrices ne m’empechent pas de savoir ce qui est ou non probable, ici ou ailleurs, et dans quelle proportion !
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Oui, je les ai lus, justement. (Et je n’ai pas davantage la naïveté de croire en la sainteté des tibétains qu’en la victimisation du peuple chinois au prises avec les terribles tibétains )
Mais à partir du moment où vous-même ne donnez de crédit à personne, toute discussion est impossible, si ce n’est de continuer à parler la novlangue avec eélectation et refuser l’évidence.
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Quelle evidence me voyez-vous refuser ?
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Oui, et puis surtout les Chinois ont commencé dès 1950 en envahissant le Tibet, libre et indépendant, puis en asservissant son peuple sous la botte communiste ! On a donné le chiffre d’1 million et plus de victimes du maoïsme au Tibet. Bientôt six décennies d’occupation militaire et d’exploitation économique, ça suffit. Oppression et répression sont le pain quotidien des Tibétains, et il est normal qu’un jour se produise une explosion. Après 1987, 1988 et 1989, voici les émeutes de 2008 à la veille des J.O. à Pékin. Comme le clamait une banderole place de l’Hôtel de Ville de Paris en ce jour de passage avorté de la Torche olympique : "Chine, Médaille d’or de la peine de mort !". On ne peut mieux résumer la question.
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Franchement, si vous mettez cette photo entre les mains d’experts, je suis sûr qu’il sera facile de démontrer qu’il s’agit aussi d’une photo truquée !
J’ai une maîtrise totale d’Adobe Photoshop et franchement, mettre des vêtements orages (qui pourraient aussi bien être de la toile de tente ou des chasubles de chantier) dans les mains d’individus, sur une photo déjà floue, c’est à la portée de quelqu’un qui sait se servir des outils de détourage et des calques.
Aujourd’hui, une photo en soi n’est plus une preuve, tant la falsification est facile. Si on veut de l’info véridique, il faut recouper les sources et les témoignages.
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C’était la photo du tournage d’un film, rien de plus........ qui a été détournée
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Bonjour à l’auteur.
Effectivement...
Bien que j’ai publié ici même l’article très contesté, "Lettre tibétaine au sieur Mélenchon" et que je le maintiens, je n’ai pas fait état de cette photo que je connaissais pourtant. Et pour cause, elle tourne sur la toile depuis un moment et ne peux en aucun cas correspondre à l’info qu’elle est censée présenter. L’ayant reçue plusieurs fois ces derniers jours, j’ai refusé de la diffuser, renvoyant aux listings qui la faisaient suivre un message dénonçant la désinformation qu’elle véhiculait.
Sauf que :
Cette photo est aussi fausse que les prétendus témoignages de touristes ayant vus les tibétains attaquer les chinois à Lhassa.........
De ce point de vue, il devient de plus en plus dur d’avoir des infos et pour cause, non seulement les journalistes ne peuvent pas travailler là-bas, mais en plus les autorités confisquent actuellement les portables des tibétains (partiiculièrement dans l’amdo) et coupent les abonnements internet (pour faire plus vite que pister les ID, c’est pas mal...°
Ayant gardé de nombreuses relations là-bas et j’obtiens encore régulièrement (mais de moins en moins souvent) des infos sur la situation au Qinghaï. Là où nos bonnes consciences parlent de désinformation (et il y en a) et imaginent un complot de la CIA (même si ces liens existent effectivement, bien que le soutien réel soit aujourd’hui bien moindre que durant la guerre froide), la réalité est dramatique ces derniers jours et j’ai personnellement peur pour nombre d’amis, notamment à RebKong, que je connais très bien.
Je peux personnellement confirmer le contenu de la dépèche AFP qui suit (l’évènement, pas le chiffre) et je crains que certains ne comprennent pas combien ils aident un régime si content de voir l’intelligentsia française prendre la défense de la Chine ici... Ce qui n’empêche que : la désinformation existe des deux côtés. Que la cause tibétaine ne mérite ni plus ni moins d’être défendue que les autres atteintes violentes aux droits de l’homme qu’elle soient le fait des américains, des tchétchènes, des russes, des israéliens, des palestiniens, des Irakiens chiites ou sunnites ou des banquiers du Luxembourg qui, aussi, ont leur part de responsabilité. (Et de tous les autres).L
Mais faut-il, parce que de nombreuses causes sont oubliées ou méprisées par l’occident... Faut-il parce que le mépris libéral cause également des famines et participe à la mort de l’Afrique... Faut-il... parce que... En décider que le Tibet n’est pas un grave problème et railler ses défenseurs ?
Rebkong : plus de 140 arrestations après une manifestation le 17 avrilPlus de 140 Tibétains ont été interpellés le 17 avril dans la province du Qinghai lors d’une manifestation organisée par des moines tibétains pour réclamer la libération de trois des leurs.
Les arrestations sont intervenues lors d’un rassemblement organisé sur un marché par des moines du monastère de Rong Gonchen (Longwu), à Rebkong (en ch. : Tongren Xian), qui réclamaient la libération de trois autres moines, arrêtés par la police le 13 avril, selon le (Centre Tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie).
Quelques minutes après le début de la manifestation, ces moines ont eux aussi été arrêtés.
A l’annonce de ces nouvelles arrestations, près de 80 moines du monastère sont descendus sur le marché de la ville et ont demandé la libération des 22 moines arrêtés le matin. La population du marché s’est alors joint à la manifestation et l’ancien responsable du monastère, Alak Khasutsang, âgé de 80 ans, a essayé de calmer la situation. C’est alors que les forces de l’ordre ont commencé à frapper violemment des participants, sans distinction d’âge ou de sexe, avant d’en arrêter certains.
Selon Free Tibet Campaign, "plus de 140 Tibétains ont été interpellés", et "les temples ont été assiégés" par la police.
Le TCHRD a également fait état de plus de 140 personnes arrêtées, dont des moines.
Contactées par l’AFP, les autorités chinoises locales n’ont fait aucun commentaire.
La situation semblait être revenu "au calme" le 18 avril, selon le réceptionniste d’un hôtel de Rebkong, qui a par ailleurs indiqué que les touristes n’avaient plus accès au monastère de Longwu.-
Vous voulez remettre en cause les temoignages des occidentaux presents a Lhassa le 14 mars. Soit.
Allez les trouver et demontrez-leur que ce qu’ils ont dit est un mensonge ! Il ne sont plus, pour la plupart, au Tibet, il ne sert a rien d’arguer de ce genre d’incompetence. Un Francais present sur place et qui a temoigne : Aurelien (retrouvez son temoignage sur rue 89). Il semble peu enclin a defendre les Hans et pourrait facilement vue sa prose, etre taxe de pro-Tibetains. Il n’empeche que les faits qu’il relate ainsi que beaucoup d’autres touristes, ne vont pas dans votre sens mais qu’il est certain, apres recoupement qu’ils ne peuvent etre faux.
Etre anti-chinois ne devrait pas vous faire contester l’incontestable, monsieur Wuyilu.
Je m’emporte facilement, mais je reste ouvert a vos explications : que savez-vous que j’ignore quant a ces temoignages ?
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Je vous ai répondu plus haut. Le problème est la date des témoignages.
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Je ne suis pas anti chinois par ailleurs (contre le gvt, si, comme contre la plupart des gvt actuels, qu’il soient américains ou fraçais par ailleurs)...
Sinon, vous dites quoi du reste ? (- :
C’est marrant, j’entends plus rien.
Bonne nuit
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Je vous repondais plus haut. je vais me coucher, il est quatre heures ici. bonne nuit et a demain (peut etre le ton sera plus cordial apres une bonne nuit
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Effectivement, soyons plus cordiaux. Même si je n’ai pas envie de rire.
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@Wuyilu
Je reviens vers vous aujourd’hui avec l’espoir que la nuit aura refroidi aussi votre sang aussi bien qu’elle a calme ma rage. J’ai la conviction que vous etes plus manipule que manipulateur. Aussi je choisis de ne plus mentionner votre affirmation erronee quant aux temoignages concernant les emeutes de Lhasa. En reprenant le monde vous leur accordez une qualite factuelle, meme minime.
Arguant de relations particulieres avec des "amis" du Qinghai, vous etes , je le pense, dans une position de delivrer une info moins conditionnee (censure et propagande des deux cotes du front de cette guerre mediatique). Aussi je vous fais confiance sur ce point et j’espere qu’a l’avenir votre partisanisme ne vous forcera pas la main vers la desinformation facile ambiante.
Vous avez pris une position qui n’est pas la mienne, beaucoup plus engagee, plus convaincue, plus partisane mais je ne pense pas me tromper en croyant au dialogue possible. Un dialogue ici-meme, et avec moi, qui n’ai pas encore de position affirmee, qui attends que la probabilite de l’ensemble des faits tende vers l’incontestable pour suivre comme un chien la Raison et la force de l’evidence.
Aussi ca commence tres mal quand vous cantonnez l’interpretation des faits averes en rapport a l’emeute du 14 mars, quand vous la cantonnez donc a celle que propose le Monde, et qui presente beaucoup d’affirmations indemontrables.
Tout comme vous l’argument essentiel est que "tout commence le 10 mars". Le texte est fait pour mettre en valeur cette affirmation sans pour autant la demontrer, c’est un point d’accroche, une these indefendable, qui permet l’adhesion a d’autres theses de plus en plus farfelues (passant outre le cote pueril du "c’est lui qu’a commence" que vous deviniez deja sans que je vous y aide).
Il est certain que des manifestations monacales ont eu lieu au Tibet avant les emeutes de Lhasa, et pas seulement le 10 mars et les jours suivant. Seulement, comme precise dans l’article, le 10 mars est une date charniere, un anniversaire ambigu, "une date toujours sensible" comme le precisent les manipulateurs du Monde.
Or, ici deja, de nombreuses questions assaillent un penseur libre qui pretend a une certaine curiosite necessaire. Je vous en livre une et pas des moindres : si, a cette date, on est sur que des manifs vont avoir lieu, si on mesure "l’aubaine" que presente l’annee 2008 et les JO de Pekin, pourquoi on nous avance benoitement cette certitude qu’il n’y avait qu’un journaliste occidental sur place ? Vous y croyez, vous ?
Nos journaleux si prompts a casser du sucre sur le dos du gouvernement chinois ont-ils tous fait l’impasse sur Lhassa 2008 ? Il faut le croire, on doit le croire, il ne faut SURTOUT pas en douter.
Bref, avant l’interdiction les journaleux n’etaient (c’est ce qu’on comprend) pas du tout enclins a venir a Lhasa faire leur metier. Vous n’etes pas sans savoir que la "cause tibetaine" ne trouve pas seulement appui chez ceux-la mais aussi et surtout chez de nombreuses ONG occidentales. On attend toujours leurs temoignages pour contribuer a agrandir la cueillette des points de vue censures des touristes lambda. RSF(Menard ne peut pas faire mieux que sont voyage babylonnien de l’annee derniere a Pekin ?), France-Tibet, le Guide du Routard, ou tout autre intervenant pro-tibetain ne peut-il pas envoyer un ou deux temoins au cas ou ? (Mon avis sur la question est que s’y trouvaient de nombreux "agents" mais que ceux-ci ne se sont pas contente de regarder).
Pour revenir a cette these (celle qui justifierait pour vous qu’on accorde une importance moindre aux temoignages de touristes ociidentaux) qui explique les emeutes comme etant une resultante d’une escalade, une reponse instinctive sous un "climat lourd", "orageux", une simple reaction colerique. Pour y revenir donc, je vous fais part de plusieurs temoignages dont un, tenu par un Scandinave present du debut a la fin, qui explique que ce qu’il a vu le 14 mars ne pouvait en aucun cas ne pas avoir ete PROGRAMME, que cette violence generalisee, etendue, suivie, ne pouvait pas etre INSTANTANEE.
These et anti-these. Le Monde dans cet article fait bien etat de la violence de ces emeutes, de leur caractere racial. Mais, paradoxalement, il montre aussi a quel point les medias francais avaient pu manipuler l’opinion en relatant "des victimes de la repression sanglante de manifestations pacifiques" une intox qui trouve encore echo dans les forums francophones.
Les termes Lihop et Mihop ne vous sont peut-etre pas inconnus. Un parallele entre 314 et 911 n’est peut-etre pas des plus intelligents, mais il sonne touours mieux a mon avis que la comparaison osee qu’on trouve ailleurs avec l’independance de l’Algerie et ses violences "justes".
Donc, on avance dans l’article que vous citez des hypotheses qui font penser au 11 septembre, le gvt laisse faire, laisse apparaitre le chaos pour justifier la repression : probable. La difference essentielle est que ce gvt n’a pas gouvernance sur les medias internationnaux, bien au contraire, il se fait toujours descendre par ceux-la. Alors c’etait perdu d’avance. Mon avis (pas definitif) etait plutot que la pression internationnale a fait retarder l’intervention chinoise.
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@ Wuyilu
"Ce qui n’empêche que : la désinformation existe des deux côtés. Que la cause tibétaine ne mérite ni plus ni moins d’être défendue que les autres atteintes violentes aux droits de l’homme qu’elle soient le fait des américains, des tchétchènes, des russes, des israéliens, des palestiniens, des Irakiens chiites ou sunnites ou des banquiers du Luxembourg qui, aussi, ont leur part de responsabilité. (Et de tous les autres)."
C’est bien le cœur du problème, en effet. Yannick Harrel donne un lien vers le site de Michel Collon où l’on lit ceci :
"Il y interviewait le directeur de Ruder Finn, agence US de relations publiques. Lequel, très fier, avouait avoir monté de toutes pièces la campagne des « camps d’extermination » :
« Nous avons circonvenu trois grandes organisations juives : B’nai B’rith, American Jewish Committee et American Jewish Congress. Aussitôt, nous avons pu dans l’opinion publique faire coïncider Serbes et nazis. Le dossier était complexe, personne ne comprenait ce qu’il se passait en Yougoslavie, mais d’un seul coup, nous pouvions présenter une affaire simple avec des bons et des méchants. "
Des organisations sont manipulées pour apporter une caution morale à une opération de désinformation. Dans le cas de la Yougoslavie, la caution d’organisations juives a été utilisée afin de pouvoir taxer d’antisémite tout avis contraire. Dans le cas du Tibet, c’est RSF qui reprend le flambeau au nom d’une vision très étroite de la liberté d’informer.
Moyennant quoi, face à des situations locales ou régionales extrêmement complexes, le regard de la foule est orienté pendant des minutes de la haine vers les objectifs des manipulateurs dans un manichéisme aussi simplificateur qu’efficace.
Rentrer dans ce jeu, c’est devenir un propagandiste des plus sordides intérêts financiers occidentaux qui mettent actuellement la planète a feu et à sang.
Aussi, faire le mariole à agiter des drapeaux tibétains est un comportement ridicule qui fait de nous les acteurs de notre propre embrigadement. Je partage tout à fait l’avis de Haina lorsqu’il prétend que les événements du Tibet n’ont rien de spontanés. Non que j’en aie été témoin, mais simplement que l’admirable battage médiatique qui en est fait sur toute la surface de la planète au détriment d’autres causes aussi brûlantes et passées sous silence en constitue la preuve par neuf. Imagine-t-on des soulèvements dans le monde entiers contre les événements d’Irak ou de Palestine ? Parfois quelques rassemblements, quelques dépêches, à peine le service minimum.
Les chinois ont leur ministère de la propagande, au moins c’est clair. Nous avons les agences de presse et la profusion de dépêches "urgentes" sur un sujet qui sort d’un coup comme un lapin de son chapeau afin de précipiter les salles de rédaction dans leur logghorée de désinformation.
La cause du Tibet mérite mieux de notre part que de participer à l’irakisation annoncée de cette population qui mérite autant que tout autre de vivre dans la dignité et de profiter elle-même de ses propres ressources. Sur ce dernier point, notons que le Tibet chinois est mieux loti que l’Irak, le nord-Kivu ou le Nigeria pour ne prendre que ces trois exemples : au TIbet, les infrastructures se développent et les tibétains commencent à y avoir accès.
PS : dans la rubrique "Moyen-Orient" de RSF, une brève sur l’assassinat de Fadel Shanaa dans laquelle on lit ceci :
"Un missile israélien a vraisemblablement manqué sa cible et a percuté leur véhicule. Grièvement blessés, les deux journalistes ont été transportés à l’hôpital Al-Aqsa, où Fadel Shanaa est décédé."
Si cela avait été un missile chinois, aurait-il "vraisemblablement raté sa cible" ou aurait-il été "délibérément tiré contre le journaliste" ?
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Tibet WAS,IS,and ALWAYS WILL BE a part of China :
http://fr.youtube.com/watch?v=x9QNKB34cJoLe Mythe du Tibet de Michael Parenti :
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6187-
Riot in Tibet : True face of western media
http://fr.youtube.com/watch?v=uSQnK5FcKas -
Que les Tibétains s’en soient pris aux Han, ça ne m’étonnerait pas du tout. Cela arrive souvent en Indonésie, où les autochtones en veulent aux Chinois de dominer l’économie locale.
Evidemment, si la cause tibétaine n’était pas incarnée par des moines, il est certain que beaucoup la trouveraient plus acceptable. Des guérilleros maoistes auraient certainement la faveur de pas mal de gauchistes et autres anti-cléricaux acharnés. Mais des restes d’une théocratie moyen-ageuse...
La Chine a la chance d’etre à la fois communiste (de nom) et un pays asiatique. Donc, tout lui est pardonné. Si c’était des Blancs de droite qui s’en prenaient aux Tibétains, tous feraient chorus pour condamner les "affreux colonialistes sanguinaires". Et si les Tibétains coupaient en petits morceaux des commerçants blancs, ce serait oublié et justifié au nom des injustices subies de la part de l’abominable oppresseur.
Le plus marrant dans toute cette affaire, c’est qu’on parle d’intox et de désinformation des médias occidentaux alors que chacun sait que toute la presse chinoise est muselée et ficelée comme les pieds de leurs gonzesses impériales (oh, le merveilleux passé droit de l’hommiste de la Chine !). On croit rever...
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Nous soutenons tous , le voulant ou non, plus ou moins efficacement des dictatures si nous faisons le choix de prendre position. Que la votre soit blanche de peau ne nous etonne guere. Mais on s’en balance ! Au plaisir de ne plus lire vos theses racistes.
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@ boileau
Heu... là, franchement, même soutenant la cause tibétaine et luttant de toute mes forces contre les amalgames doctrinaires et la novlangue, je ne vois pas ce que cette histoire de blanc vient faire ici...
Ce n’est pas la question de l’Asie ou de l’Occident, des blancs, des jaunes ou des bleus à poids rouges.
Comme plein d’autres puissances, USA, Russie et j’’en passe, la Chine commet de très graves violations des droits de l’homme qui sont en partie excusées parce que c’est un pays qui effraie, de par sa puissance et son organisation, justement. Et cette peur dépasse de loin ses frontières et n’a rien à voir, mais vraiment rien à voir avec une question de peau !!!
Il faut arrêter avec la hierarchisation des horreurs et la dénonciation d’une idéologie au profit d’une autre, d’une ethnie au profit d’une autre. Toutes les idéologies charrient un cortège sans fin de cadavres, toutes les ethnies ont commis des horreurs sans nom. A chaque période ses victimes de masse et ses cultures baffouées... Et le devoir dans ce moment de plaider leur cause, comme c’est aujourd’hui le cas pour le Tibet, comme c’est le cas au proche-orient où il serait bon, d’arrêter de soit plaider pour les palestiniens, soit plaider pour les israéliens, et de commencer à plaider pour chacun de ces peuples pris en otage par leurs extrèmismes, vivant, les uns dans la misère, les autres dans la peur, comme c’est le cas aux USA où 50 millions d’américains sont sans aucune aide ou couverture sociale, comme c’est le cas en Russie où toute forme d’opposition est muselée, comme c’est le cas en Chine où seul 1/5 de la population est concernée par l’évolution sociale, comme c’est le cas au Phillipines, au Brésil et en Inde où la proportion d’immense pauvreté est pire encore, comme c’est le cas dans un occident qui se paupérise et se radicalise à vitesse grand V , comme c’est le cas en Afrique où pauvreté, faim et Sida exterminent gentiment une population de plus en plus livrée à elle même, donc de plus en plus sensibles aux extrèmes... Comme c’est le cas au Tibet... Comme c’est le cas dans tout plein d’autres endroits... Et je n’ose parler de l’Irak etc...
Et c’est bien cette division idéologique qui permet encore joyeusement aux uns et aux autres de s’entrertuer en toute tranquilité.
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Vous parlez de novlangue, que signifie pour vous ce terme ?
Est-ce que ce commentaire (qui consiste a dire "en tous cas c’est la merde partout alors conchions qui on veut et tant pis si la Chine s’en trouve ensevelie") est ecrit en novlangue ?
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Non, mais le votre exactement et vous le savez... Puisque mon commentaire n’a en rien la signification que vous lui donnez... Et le titre de votre commentaire laisse rêveur...
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Je ne comprends pas plus apres que vous avez affirme que je le sais.
Qu’est-ce que la novlangue pour vous ?
Serait-ce une articulation linguistique qui vient demanger au moment ou vous exercer votre devoir de plaider vos causes consensuelles en desinformant ?
Pour ce qui est du titre de ce commentaire et des precedents (le votre compris) rendons a son auteur sa paternite-creativite qui vous laisse reveur et qui moi me fais gerber (choisissez vos amis comme vous le voulez).
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Si j’ai bien compris le texte dont vous donnez le lien (mon anglais est sommaire) le "militant tibétain" qui tente d’arracher la flamme olympique des mains de la championne chinoise handicapée en fauteuil serait un agent provocateur chinois ; photo à l’appui, on le voit arriver sur les lieux en compagnie de manifestants chinois.
A ce propos, une chose m’intrigue depuis le passage de la flamme à Paris : lors du relais de cette championne handicapée, les hommes en bleu chinois qui tout au long du parcours, avant et après ce relais, ont opéré une protection très rapprochée de la flamme, sont totalement absents (vous pouvez le constater sur les nombreuses photos et vidéos des journalistes français). Je ne vois pas d’explication technique à cette soudaine discrétion, distance, disparition de ces policiers chinois.
Ce fait, vérifiable, ne tend-il pas à accréditer la possibilité que les attaques de la flamme lors du relais de la sportive handicapée (qui ont à juste titre choqué) soient le fait d’une manipulation chinoise ?
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Ce personnage qui suscite tant d’interrogation n’a pas ete place en garde a vue ? Je comprends que son identite soit protegee (represailles) mais les sanctions qu’il peut encourir n’ont-elles pas fait l’objet d’un communique par notre chere police nationale ? je suis tout de meme tres curieux des suite de cette affaire mondiale. Un internaute au courant ?
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La réponse officielle à votre question est que l’escrimeuse handicappée chinoise n’avait pas encore commencé le relais. Elle attendait de recevoir la flamme du deuxième relayeur. D’où l’absence des schtroumpfs macoutes de l’escorte chinoise. Reste qu’à mon avis cette histoire est bel et bien un coup monté.
Regardez bien la troisième photo sur cette page du site officiel. Que voyez-vous à l’arrière-plan ? Le bus des schtroumpfs macoutes, qui se gardent bien d’intervenir sur place...
Quant à la photo des soldats moines, on a dit qu’elle serait tirée d’un film tourné en 2003. Le problème, c’est que divers films ont été proposés. On a aussi dit que c’était une photo qui serait apparue au dos d’une revue chinoise sur le Tibet, parue elle aussi bien avant les faits de cette année. le hic, c’est que personne jusqu’à présent n’a pu produire une photo de cette revue. Bref, les arguments des pro-Chinois restent des allégations non fondées.
Depuis quand des bidasses chinois jouent des moines tibétains dans des films ? Cette explication me parait aussi ridicule que l’afffaire du passeport intact de je ne sais plus quel pilote arabe qui s’est jeté sur les tours jumelles à New York. La tour d’acier a pris feu, l’avion s’est volatilisé, mais le passeport du terroriste égyptien a échappé à la fournaise et est tombé sur le trottoir, où un agent de police l’a ramassé...
On nous prend vraiment pour des cons...
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Voici un article qui devrait aider quelques indécis à ouvrir les yeux sur la nature du nationalisme chinois :
Caught in the Middle, Called a Traitor
By Grace Wang
Sunday, April 20, 2008 ; B01
I study languages — Italian, French and German. And this summer — now that it looks as though I won’t be able to go home to China — I’ll take up Arabic. My goal is to master 10 languages, in addition to Chinese and English, by the time I’m 30.
I want to do this because I believe that language is the bridge to understanding. Take China and Tibet. If more Chinese learned the Tibetan language, and if Tibetans learned more about China, I’m convinced that our two peoples would understand one another better and we could overcome the current crisis between us peacefully. I feel that even more strongly after what happened here at Duke University a little more than a week ago.
Trying to mediate between Chinese and pro-Tibetan campus protesters, I was caught in the middle and vilified and threatened by the Chinese. After the protest, the intimidation continued online, and I began receiving threatening phone calls. Then it got worse — my parents in China were also threatened and forced to go into hiding. And I became persona non grata in my native country.
It has been a frightening and unsettling experience. But I’m determined to speak out, even in the face of threats and abuse. If I stay silent, then the same thing will happen to someone else someday.
So here’s my story.
When I first arrived at Duke last August, I was afraid I wouldn’t like it. It’s in the small town of Durham, N.C., and I’m from Qingdao, a city of 4.3 million. But I eventually adjusted, and now I really love it. It’s a diverse environment, with people from all over the world. Over Christmas break, all the American students went home, but that’s too expensive for students from China. Since the dorms and the dining halls were closed, I was housed off-campus with four Tibetan classmates for more than three weeks.
I had never really met or talked to a Tibetan before, even though we’re from the same country. Every day we cooked together, ate together, played chess and cards. And of course, we talked about our different experiences growing up on opposite sides of the People’s Republic of China. It was eye-opening for me.
I’d long been interested in Tibet and had a romantic vision of the Land of Snows, but I’d never been there. Now I learned that the Tibetans have a different way of seeing the world. My classmates were Buddhist and had a strong faith, which inspired me to reflect on my own views about the meaning of life. I had been a materialist, as all Chinese are taught to be, but now I could see that there’s something more, that there’s a spiritual side to life.
We talked a lot in those three weeks, and of course we spoke in Chinese. The Tibetan language isn’t the language of instruction in the better secondary schools there and is in danger of disappearing. Tibetans must be educated in Mandarin Chinese to succeed in our extremely capitalistic culture. This made me sad, and made me want to learn their language as they had learned mine.
I was reminded of all this on the evening of April 9. As I left the cafeteria planning to head to the library to study, I saw people holding Tibetan and Chinese flags facing each other in the middle of the quad. I hadn’t heard anything about a protest, so I was curious and went to have a look. I knew people in both groups, and I went back and forth between them, asking their views. It seemed silly to me that they were standing apart, not talking to each other. I know that this is often due to a language barrier, as many Chinese here are scientists and engineers and aren’t confident of their English.
I thought I’d try to get the two groups together and initiate some dialogue, try to get everybody thinking from a broader perspective. That’s what Lao Tzu, Sun Tzu and Confucius remind us to do. And I’d learned from my dad early on that disagreement is nothing to be afraid of. Unfortunately, there’s a strong Chinese view nowadays that critical thinking and dissidence create problems, so everyone should just keep quiet and maintain harmony.
A lot has been made of the fact that I wrote the words "Free Tibet" on the back of the American organizer of the protest, who was someone I knew. But I did this at his request, and only after making him promise that he would talk to the Chinese group. I never dreamed how the Chinese would seize on this innocent action. The leaders of the two groups did at one point try to communicate, but the attempt wasn’t very successful.
The Chinese protesters thought that, being Chinese, I should be on their side. The participants on the Tibet side were mostly Americans, who really don’t have a good understanding of how complex the situation is. Truthfully, both sides were being quite closed-minded and refusing to consider the other’s perspective. I thought I could help try to turn a shouting match into an exchange of ideas. So I stood in the middle and urged both sides to come together in peace and mutual respect. I believe that they have a lot in common and many more similarities than differences.
But the Chinese protesters — who were much more numerous, maybe 100 or more — got increasingly emotional and vocal and wouldn’t let the other side speak. They pushed the small Tibetan group of just a dozen or so up against the Duke Chapel doors, yelling "Liars, liars, liars !" This upset me. It was so aggressive, and all Chinese know the moral injunction : Junzi dongkou, bu dongshou (The wise person uses his tongue, not his fists).
I was scared. But I believed that I had to try to promote mutual understanding. I went back and forth between the two groups, mostly talking to the Chinese in our language. I kept urging everyone to calm down, but it only seemed to make them angrier. Some young men in the Chinese group — those we call fen qing (angry youth) — started yelling and cursing at me.
What a lot of people don’t know is that there were many on the Chinese side who supported me and were saying, "Let her talk." But they were drowned out by the loud minority who had really lost their cool.
Some people on the Chinese side started to insult me for speaking English and told me to speak Chinese only. But the Americans didn’t understand Chinese. It’s strange to me that some Chinese seem to feel as though not speaking English is expressing a kind of national pride. But language is a tool, a way of thinking and communicating.
At the height of the protest, a group of Chinese men surrounded me, pointed at me and, referring to the young woman who led the 1989 student democracy protests in Tiananmen Square, said, "Remember Chai Ling ? All Chinese want to burn her in oil, and you look like her." They said that I had mental problems and that I would go to hell. They asked me where I was from and what school I had attended. I told them. I had nothing to hide. But then it started to feel as though an angry mob was about to attack me. Finally, I left the protest with a police escort.
Back in my dorm room, I logged onto the Duke Chinese Students and Scholars Association (DCSSA) Web site and listserv to see what people were saying. Qian Fangzhou, an officer of DCSSA, was gloating, "We really showed them our colors !"
I posted a letter in response, explaining that I don’t support Tibetan independence, as some accused me of, but that I do support Tibetan freedom, as well as Chinese freedom. All people should be free and have their basic rights protected, just as the Chinese constitution says. I hoped that the letter would spark some substantive discussion. But people just criticized and ridiculed me more.
The next morning, a storm was raging online. Photographs of me had been posted on the Internet with the words "Traitor to her country !" printed across my forehead. Then I saw something really alarming : Both my parents’ citizen ID numbers had been posted. I was shocked, because this information could only have come from the Chinese police.
I saw detailed directions to my parents’ home in China, accompanied by calls for people to go there and teach "this shameless dog" a lesson. It was then that I realized how serious this had become. My phone rang with callers making threats against my life. It was ironic : What I had tried so hard to prevent was precisely what had come to pass. And I was the target.
I talked to my mom the next morning, and she said that she and my dad were going into hiding because they were getting death threats, too. She told me that I shouldn’t call them. Since then, short e-mail messages have been our only communication. The other day, I saw photos of our apartment online ; a bucket of feces had been emptied on the doorstep. More recently I’ve heard that the windows have been smashed and obscene posters have been hung on the door. Also, I’ve been told that after convening an assembly to condemn me, my high school revoked my diploma and has reinforced patriotic education.
I understand why people are so emotional and angry ; the events in Tibet have been tragic. But this crucifying of me is unacceptable. I believe that individual Chinese know this. It’s when they fire each other up and act like a mob that things get so dangerous.
Now, Duke is providing me with police protection, and the attacks in Chinese cyberspace continue. But contrary to my detractors’ expectations, I haven’t shriveled up and slunk away. Instead, I’ve responded by publicizing this shameful incident, both to protect my parents and to get people to reflect on their behavior. I’m no longer afraid, and I’m determined to exercise my right to free speech.
Because language is the bridge to understanding.
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Je ne sais pas qui avait moinsé cet article en anglais mais moi je l’ai plussé car je trouve ce témoignage bouleversant et particulièrement instructif. En tout cas, il ne me surprend pas. La culture chinoise se fonde essentiellement sur le bourrage de crâne et la manipulation. Des robots qui récitent des leçons bien apprises et malheur a celui qui sort du rang !
Donc, ce que je voulais dire, c’est que je vais prendre le temps ce soir de traduire ça en français s’il n’existe pas de tradiction, car cette femme a raison, les langues constituent à la fois un pont mais aussi un barrière. Et tous ceux qui viennent lire AgoraVox ne lisent pas forcément la langue de Shakespeare. Encore heureux qu’on ne soit pas obligé de traduire du Chinois, là j’avoue que j’y passerait plus de temps !
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Merci à "Tarouillan" de nous faire ce rappel Historique et nécessaire sur les Tibétains et la Chine...que l’on peut d’ailleurs lire dans les livres d’Histoire...ainsi qu’à "Charles" qui nous fait un petit rappel des premiers événements tibétains qui ont commencé à entâcher les JO...
Il est primordial de connaître l’Histoire du Tibet et de la Chine avant de faire quelques commentaires que ce soient au sujet de ces deux pays !!!
Je remercie aussi l’auteur de ce sujet qui, une fois n’est pas coutume, reste dans la neutralité !
Pour ma part, je ne vois autour de ces JO que violence verbale et auditive qui est inquiétante car tout cela devient un jeu bien anti-démocratique et médiatisé à souhait par une mouvance allant de l’extrême gauche à l’extrême droite avec les dérives que l’on connaît.
Pauvre France naïve qui pense qu’elle peut en un clin d’oeil changer un pays comme la Chine comptant 1milliard300millions d’habitants, ce qui n’est pas rien à gérer...d’une "pitchinette" ! Commençons d’abord par lire notre propre HISTOIRE et à balayer devant notre porte.
Ceci dit, le régime Chinois est bien loin d’être ma tasse de thé !
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fafou :
A vous croire, il n’aurait pas fallu critiquer le fascisme ou le stalinisme sous prétexte que tout n’était pas rose en Occident. Vous ne faites que donner des arguments à l’impuissance et à la lacheté.
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Que je sache, le Président Chinois n’a pas l’intention d’envahir la France et le monde avec ses troupes (avec ses produits oui !) et si c’était le cas d’ailleurs il y aurait toujours quelqu’un comme Chamberlain pour dire "la paix pour notre temps"...et un autre Pétain !
Ce que je regrette dans ce cas c’est :
- d’une part, que les JO ait été attribués à la Chine,
- d’autre part, que les médias et par voie de conséquence les internautes n’aient pas réagi de suite à ce choix.
Dans ce cas là, il y aurait eu une certaine logique...Les immigrés chinois ont toujours su s’adapter chez nous et c’est ce peuple que nous "prenons en otage" pour crier notre colère contre ce régime qu’il (le peuple) subit.
Personnellement je m’interroge...quel "loup" ...se cache derrière l’engouement médiatique (JT ou autres débats) pour ce sujet, par exemple !
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JE REMETS CE COMMENTAIRE A SA BONNE PLACE - sorry pour l’avoir placé trop haut...
L’ami Taouillan joue sur du velour, présentant le texte de Parenti, qui fait le tour du web à vitesse grand V.
Et on peut croire les yeux fermés à l’objectivité de Michael Parenti, à côté duquel un Michael Moore passe pour un type d’extrême droite ! Les analyses de Parenti, l’un des rares intellectuels américains ouvertement marxiste, sont sur tout sujet entièrement orientées vers le seul soutien de son idéologie. Et comme c’est un type très brillant et très fin, ça trouble. Sauf qu’il faut penser que c’est ce même Parenti qui tirait à boulets rouges sur Gorbatchev et la pérestroïka pour défendre l’orthodoxie soviétiique. Sauf que si son analyse du passé tibétain est assez conforme à la réalité (pour les points très négatifs), sont analyse depuis 49 est terriblement mensongère et déficiente. Comme les thèses D’elisabeth Martens, sinologue Belge appointée par le gvt Chinois, ces discours ne sont absolument pas pris au sérieux par les dizaines d’autres historiens spécialistes de la question. Et ce n’est pas un hasard si, au départ, ce texte de Parenti a été ressorti par la très "neutre" Union des Chercheurs et des Etudiants Chinois. On trouve aussi du Parenti, encensée sur des sites comme www.communisme-bolchevisme.net, dont l’objectif avoué est : "Pour la renaissance de l’URSS et de la DDR !"
Tout un programme : et on me parle de désinformation...
Sérieusement
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Non, juste reconnaitre qu’on ne sait pas ce qui s’y passe...
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La lettre de la courageuse étudiante chinoise ci-dessus devrait, en effet, ouvrir les yeux de certains sur la nature du régime chinois et surtout sur le ’formatting’ de certains étudiants qu’il envoie à l’étranger.
Ainsi aux USA (Duke University) comme en France (manifestations hier à Paris) des Chinois peuvent, sans vergogne, se prévaloir des libertés publiques dans nos pays pour s’en prendre à ceux qui ne pensent pas comme eux, les intimider, critiquer les médias des pays qui pourtant les laissent manifester.
Pourrait-on imaginer des étudiants étrangers en Chine manifester contre la désinformation des médias chinois ?
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Bonjour !
La photo qui vous avait été transmise récemment et qui servait à dénoncer les agissements des policiers Chinois au Tibet n’avait effectivement rien à voir avec les derniers événements de Lhassa de 2008.
C’était une photo prise à l’époque d’un film en 2003 où les policiers avaient été contraints par leur direction, de faire office de figurants, car les vrais moines avaient refusé de tourner pour ce film.
On peut lire l’explication détaillée sur le site canadien :
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A Armand :
Savez-vous comment les étudiants chinois partent à l’étranger ?
Très peu d’étudiants ont le privilège d’être envoyés à l’étranger, les bourses du gouvernement chinois sont de plus en plus rares. La majorité, pour partir aux US, préparent le TOEFL pendant au moins deux ans, et puis demandent des bourses aux universités américaines. Puisque ce sont des jeunes scientifiques souvent brillants, les universités américaines les accueillent assez facilement. Une bonne partie d’entre eux, après les études, trouvent facilement du travail et restent aux Etas-Unis. Depuis quelques années, il y a des Chinois de la classe moyenne qui commencent à faire partir leurs enfants à l’étranger en payant de leur poche les études (ne plus compter sur les bourses américaines). C’est ainsi qu’on voit autant d’étudiants chinois en France, puisque les études en France sont moins onéreuses que dans certains d’autres pays.
Ceci pour vous dire que les étudiants chinois d’aujourd’hui sont venus dans les pays étrangers par leurs efforts, ou grâce à l’argent de leurs parents. Ils ne doivent pas être considérés comme des agents de l’Etat.
Pour le reste, c’est à vous d’analyser, sans mépris, sans haine, sans vouloir faire sortir tous les étrangers qui ne pensent pas comme vous...
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Il est agreable de constater que la propagande n’atteind pas tous les cerveaux.
Les chinois sont mechants et d’affreux communistes-capitalistes (quid des soixantes huitards aux manettes), nous qui n’avons jamais été maoistes pour se convertir au Wall Streetisme...
J’aurais seulement apprecié que l’auteur parle de la nature du regime tibethin pré 59 qui reposait sur le servage, qui nous le savons tous est une garantie pour le respect des droits de l’homme.
tiens je vous laisse un pti lien que j’ai trouvé interessant sur le sujet :
http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2005-08-24%2011:39:05&log=invites
a pluche
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Le Dalaï-Lama.... le connaissez-vous vraiment....
Au préalable des information qui suivent, il faut néanmoins prendre du recul, ce régime théocratique épouvantable, pouvait sous des coutumes et rites différents, se retrouver dans notre propre culture européenne aux différentes périodes du moyen âge et il convient de garder de conserver la distance nécessaire et de regarder ce DL, comme nous considérons certains de nos propres ancêtres de ces périodes.
Le Dalai Lama au temps où il dominait le Tibet, avait un goût très particulier pour les objets décoratifs fabriqués avec de la peau humaine (d’humains sacrifiés à cette occasion) et il avait même envoyé des serviteurs chercher et recueillir ce genre d’objets à travers tout le Tibet. lorsqu’il à quitté à la hâte son palais pour s’enfuir en Inde, il n’a pas oublié d’emporter ces 67 objets, des « faqi » (instruments de musique employés aux cérémonies bouddhiques confectionnés avec les os humains).
Dans son exil, pour se lier d’amitié avec des personnalités politiques, il parfois commis l’erreur d’offrir comme cadeaux précieux, du moins à ses yeux, ce type de présents.
A l’époque où le Tibet féodal esclavagiste existait, c’est à dire jusqu’en 1959, les objets d’ornement et de décoration confectionnés avec de la peau et des os humain, notamment les cranes..EN BOUGEOIRS..étaient très appréciés des nobles, des seigneurs et des autres gens de la classe supérieure qui les offraient comme présents de grande valeur à leurs hôtes de marques et à leurs amis. Serait-t-il possible que cela soit la « culture bouddhique axée sur la compassion et la commisération » que le Dalai Lama prêche partout ... il y a peut-être la, un hiatus... qu’en pensez-vous ?
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La connerie n’a pas de limite !
Pour mémoire, en 1948, le Dalaï Lama à 16/17 ans.
Le pauvre ado sera comme le Pachem Lama manipulé par le régime chinois avant de s’enfuir à l’étranger.
Un agent des services de propagande du régime chinois ?
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Moeurs non violentes et sympathiques au Tibet vers 1900 ...
Quelle était l’état de cette merveilleuse compassion et non violence en 1903..... décrite par un moine japonais de passage :
Début octobre 1901, Kawaguchi (moine japonnais) découvre une vingtaine de condamné au pilori exposés dans un quartier passant de Lhassa. Ils sont tous bien vêtus et viennent du monastère de Tangye-ling, dont le supérieur, Demo, régent du Dalaï lama a été accusé d’avoir voulu empoisonner ce dernier au moyen d’une formule magique bön placé dans une semelle de ses chaussures par un des ses frères. Les condamnés appartiennent à la famille de cet homme éminent ou sont leurs subordonnés ; il y a même l’épouse de l’ex-régent qui a commis le crime de tenter de lui venir en aide alors qu’il était emprisonné ; elle a reçu en punition trois cents coups de fouet avant d’être exposée. Les condamnés ont le cou passé dans une cangue ; un écriteau informe le public de la nature de leur forfait. Les passants, plèbe et gens de condition, complètement dépourvus de compassion, se moquent de ces pauvres gens exposés à leur morbide curiosité en leur reprochant leur opulence passée. En plus de ces condamnés, seize moines bönpos ont été exécutés et un nombre indéterminé de personnes exilées. C’est l’occasion pour notre moine japonais de décrire les supplices auxquels sont soumis les condamnés. Le principal condamné, le frère de Demo, a été précipité dans un donjon possédant une unique ouverture à son sommet. La nourriture qu’on lui jetait était juste suffisante pour l’empêcher de mourir de faim et lui permettre de supporter les tortures destinées à le faire avouer. Celles-ci consistaient à lui enfoncer des pointes de bambous au bout d’un doigt jusqu’à ce que l’ongle tombe et même après ; le supplice était interrompu chaque fois que nécessaire, afin que le prévenu ne meurt pas avant que tous les doigts aient été traités. Le malheureux ne voyait la lumière du ciel que pour être conduit à ces interrogatoires épouvantables. Voici quelques autres supplices alors usités au Tibet : celui des bonnets de pierre consiste à lester la tête de bonnets de trois kilos et demi empilés les uns sur les autres jusqu’à ce que les globes oculaires sortent des orbites ; le fouet est appliqué au moyen d’une baguette de saule à raison de 300 à 700 coups, les chairs du dos sont tailladées et il arrive même que des hémorragies internes se produisent ; l’énucléation et l’amputation des mains font également partie des peines infligées, l’amputation frappe les voleurs récidivistes qui sont, au préalable, pendus par les mains ; Lhassa est remplie de mendiants aveugles et privés de mains ; le nez fendu et les oreilles coupées sont les châtiments réservés aux coupables d’adultère et le mari trompé peut les infliger lui même, en cas de flagrant délit, quitte à faire ensuite un rapport aux autorités ; il y a aussi l’exil et la peine de mort, les exécutions ayant lieu par immersion dans l’eau du condamné enfermé dans un sac de peau à moins qu’il ne soit lié et lesté d’une grosse pierre selon le procédé décrit plus haut ; les condamnés à mort sont privés de leur tête qui bouillie, exposée en public, puis enfermé dans le bâtiment de la "damnation perpétuelle"
Vivement le retour du DL au Tibet.....
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alors qu’à la même époque,
la chine était un modèle de démocratie, de développement économique, et la corruption n’y régnait pas du tout.
l’impératrice cixi, qui a disparu en 1912, fut une souveraine pleine de compassion et de générosité.
la paysannerie nageait dans le bonheur et l’opulence, les seigneurs de guerre se conduisaient en parfaits gentleman !
c’est à contre-coeur que Sun Yat-sen fait proclamer la république en 1911.
- www.memo.fr/article.asp
- www.college-de-france.fr/media/his_chi/UPL52089_WillR01-02.pdf.
- www.sinoptic.ch/textes/articles/1991/guerres_opium.pdf.
- www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/la_republique_de_chine.asp
nous même, en tant que peuple colonisateur, avons porté haut et fort les valeurs des Lumières (tiens, je mets même un grand "l" ) aux populations d’afrique et d’extrème orient. nos colons ne se sont pas du tout enrichis en laissant la quasi totalité des populations autochtones dans une situation d’infériorité, les cantonnant à la domesticité ou au prolétariat agricole...
ces peuples sont vraiment des ingrats de nous avoir foutu à la porte, avec toutes les bontés que nous leur avons prodiguées !
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Et bien je vais vous dire, vous n’avez rien compris,
La réalité est que, sans ses yeux on est à l’abri de l’illusion, sans les mains on est à l’abris de la gourmandise et du vol. Non vraiment messieurs vous manquer d’ouverture d’esprit...
Tiens, maintenant que j’y pense sans langue on dit moins de conneries... Alors je propose une petition : de Robert Menard, dis le bienfaiteur, à Delanoé en passant par Sarkozy, il faut que tout le monde aille un peu se ressourcer au tibet au lieu d’aller à la cérémonie des abominables chinois.
De plus je propose que l’on institue le jeu des osselets comme discipline olympique, une bonne chance de medaille pour le dalalilama ?
Bonne journée à tous !
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Je commeneca croire que la Chine a gagné dans son jeu de desinformation. Ce sont des dictatures, il ne faut jamais traité avec des dictatures. Il faut detruire les dictatures, et pas traiter avec eux, jamais.
Que 2008 ne soit 1936
FUCK CHINA !
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Franchement comparer 36 à 2008 cela releve comment dire.... d’un peu de niaiserie.
D’accord avec toi faxtronic sur le fait qu’il ne faille pas enjoliver ou victimiser la chine mais tout de meme ce ne sont pas des nazis, et d’ailleurs je rangerais plutot idéologiquement les nazis du coté des tibetins (voir l’historique plus haut). Enfin rappelons nous ce qui a amener hitler au pouvoir, le sentiment d’humiliation du peuple allemand apres la grande guerre, plus la crise economique de 29.
Que gagne-t-on aujourd’hui a titiller les chinois comme cela ? Quel est le but ? Une bonne guerre ?
J’ai l’impression que l’on en gagnera que cela a jouer les oies blanches excomunicatrices.
Plus de 1300000000 d’hommes meritent qd meme un peu plus de respect, et je compte avec les tibetins qui ont le droit a autre chose que le servage.
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Bonsoir, Je n’ai pas lu tout les commentaires.
Je veux juste mettre une version ici :
http://www.michelcollon.info/Tibet-Enquete-sur-une-photo.html
Mes excuse si c’est en double.
marcel43-
@Marcel43
MerciIl se trouve que j’aime beaucoup Michel Collon. Qui fait avec Ho ! combien de courage, un excellent travail. bonne nuit.
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