Tibétains et Chinois déférent le régime de Pékin devant la justice espagnole
Les crimes perpétrés contre des populations innocentes sont légion que ce soit en Tchétchénie, en Irak , en Afghanistan, au Darfour, au Rwanda ou au Congo.
La France qui se targue d’être le pays des droits de l’homme a été pointée dans le génocide rwandais.L’Amérique doit faire face au tollé en raison de la guerre qu’elle a déclenchée dans l’ancienne Mésopotamie sans être en mesure d’y instaurer la paix.La Russie est clouée au pilori pour son action armée en Tchétchénie.
Et la Chine, tancée pour son soutien au Soudan dans la crise meurtrière du Darfour, voit désormais des ex-dirigeants de son parti autocratique accusés devant la justice espagnole de « génocide, crimes contre l’humanité et tortures ».
En jeu le sort de 6 millions de Tibétains et de 100 millions de Chinois...
Pour les partisans du totalitarisme chinois et autres thuriféraires de la propagande néo-maoïste à la sauce Jean-Luc Mélenchon, accuser des dirigeants chinois est et restera un crime de lèse-majesté attenté par quelques troublions financés par la CIA à l’image du « bien pensant » Robert Ménard.
Et les bonnes âmes staliniennes, adeptes du goulag et du lao gai, de hurler en choeur : « Et les Palestiniens ! » .
Mais si les Palestiniens ont des droits que nul fidèle apôtre de la liberté et de la démocratie ne saurait nier, les Tibétains et les Chinois aussi.
Or, dans les affaires qui nous concernent présentement, est en jeu le sort le 6 millions de Tibétains et de quelque 100 millions de Chinois à tout le moins.
D’où à notre humble avis la nécessité d’un examen attentif des faits. Pourrions-nous, en effet, rester indifférents au sort tragique de nos sœurs et frères tibétains comme chinois ?
Les Tibétains accusent les dirigeants chinois de crimes contre l’humanité
Le 28 juin 2005, une plainte est déposée devant la justice espagnole contre l’ancien président chinois Jiang Zemin et l’ancien premier ministre chinois Li Peng, ainsi que les secrétaires du PCC au Tibet entre 1971 et 1980, Ren Rong, entre 1980 et 1985, Yin Fatang, entre 1992 et 2001, Chen Kuiyan, le ministre du planning familial dans les années 1990, Deng Deyun, et le chef de la Sécurité chinoise également responsable de la Police Armée Populaire à la même époque, Qiao Shi.
Cette plainte est redevable au Comité de soutien au Tibet (Comite de Apopyo al Tibet), à la Fondation Maison du Tibet à Barcelone et à Thubten Wangchen, citoyen espagnol d’origine tibétaine qui dirige la fondation catalane.
Son objet est le génocide censément commis par les autorités chinoises au Tibet où, selon les plaignants, plus d’un million de Tibétains ont été assassinés ou sont morts aux mains du gouvernement chinois et où plus de 90% des institutions religieuses et culturelles furent détruites.
Le 5 octobre 2005, la justice espagnole affirme formellement sa compétence universelle en matière de génocide et de crimes contre l’humanité.
Le 10 janvier 2006, la justice espagnole donne son feu vert à la plainte pour "génocide, crimes contre l’humanité, torture et terrorisme contre le peuple tibétain".
Le 5 juin 2006, l’instruction de la plainte contre sept dirigeants chinois pour génocide au Tibet dans les années 1980 à 1990 est entamée à Madrid sous la houlette du juge Ismaël Moreno de l’Audience nationale (principale instance pénale espagnole).
Le 19 mai 2008, trois moines tibétains sont entendus par le juge Ismaël Moreno : Palden Gyatso, auteur du témoignage « Le Feu sous la Neige », qui, arrêté en 1959, a passé 33 ans dans les geôles chinoises. Jampel Monlam, directeur-adjoint du Centre tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie basé à Dharamsala en Inde, originaire du monastère de Drepoung. Baghdro, du monastère de Ganden et réfugié en Inde depuis plusieurs années.
Des commissions rogatoires ont été adressées à Londres et au Canada pour interroger des victimes et témoins des faits dénoncés par la plainte.
En juin 2006, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Liu Jianchao, a traité les accusations de génocide de « totale diffamation » et de « mensonge absolu ». Pour le gouvernement chinois, les investigations du juge madrilène constitue une « ingérence dans les affaires intérieures » de la Chine.
C’est que la Juridiction suprême castillane a cette même année, ordonné à son Audience nationale d’enquêter sur le génocide et les tortures censément perpétrés entre 1999 et 2002, contre des membres du Falun Gong dont une quinzaine, en 2004, portèrent plainte contre le numéro quatre de la hiérarchie communiste chinoise, Jia Qinling, président de la Commission consultative du Peuple, auquel il est reproché l’assassinat de milliers de fidèles et l’emprisonnement de centaines de milliers d’autres dans des camps de travail.
Le Tribunal constitutionnel de la Couronne hispanique a jugé en 2005 que la Justice espagnole est compétente pour connaître des délits de génocide et des crimes contre l’humanité commis en dehors d’Espagne, même quand il n’y a pas de victimes espagnoles.
Le Falun Gong accuse les dirigeants chinois de génocide
En Espagne, une plainte est donc en cours d’instruction contre sept dirigeants chinois pour crimes contre l’humanité. Cette plainte concerne les victimes de la répression au Tibet estimées à 1.2 million disparus et la destruction passée de 90% du patrimoine culturel tibétain par le régime de Pékin.
Mais avant même les Tibétains, ce sont les Chinois eux-mêmes qui ont tenté de clouer au pilori universel leurs propres dirigeants en les accusant de génocide contre les adeptes du Falun Gong ou Falun Dafa, une organisation de gymnastique traditionnelle chinoise et de méditation qui connaît un vif succès dans l’Empire du Milieu.
Pouvons-nous fermer les yeux sur le génocide et les crimes contre l’humanité dont se déclarent victimes et les Tibétains et les citoyens chinois ?
Le Falun Gong écrit à l’Ambassadeur de France en Espagne
Le 16 février 2004, les adeptes espagnols du Falun Gong protestent auprès de l’Ambassadeur de France à Madrid contre l’intervention de la police parisienne visant des manifestants de l’organisation venus d’Espagne, d’Allemagne, du Danemark, d’Angleterre, des États-Unis et de Taiwan faire entendre leur voix dans la capitale du pays des droits de l’homme à l’occasion de la visite officielle du Président Hu Jintao entre les 24 et 26 janvier précédents.
Dans leur lettre au plénipotentiaire de la République, les adeptes du Falun Gong expriment leur mécontentement face au « comportement déplacé, déraisonnable et illégal de la police française ».
En cette occasion, le Falun Gong insiste sur le fait qu’entre autres, la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU, la Commission des Droits de l’Homme de l’UE, Amnesty International et Human Rights Watch International, « ont confirmé la brutale persécution contre plus de cent millions d’innocentes personnes en Chine. »
La lettre évoque des « tortures à mort y compris des femmes, des personnes âgées et des enfants » et estime à « presque 900 » les décès survenus suite à la "brutale persécution" évoquée. Les détentions qualifiées d’illégales porteraient sur plus de 200.000 citoyens chinois. Cent million d’entre eux auraient été victimes de « cette persécution à grande échelle » constituant « le génocide le plus vaste et le plus pervers depuis la Seconde Guerre Mondiale. ».
Le Falun Gong accuse l’ancien Président Jiang Zemin d’être « directement responsable de ce génocide à grande échelle » et précise que « des poursuites criminelles ont déjà été intentées aux États-Unis, en Belgique, en Espagne, en Allemagne, à Taiwan et en Corée contre Jiang pour Génocide, Crimes de Torture et Crimes Contre l’Humanité ». (Source : Clear Harmony)
D’où l’on peut conclure que, depuis 2004 à tout le moins, les autorités françaises ne peuvent plus ignorer le « génocide » dont quelque « cent millions » de Chinois auraient été victimes et les poursuites engagés par le Falun Gong pour obtenir réparation.
Le Falun Gong poursuit les dirigeants chinois depuis 1999
Le 23 décembre 2007, la presse espagnole révèle que la justice de nos voisins ultra-pyrénéens ordonnait d’enquêter sur les crimes contre le Falun Gong imputés à deux dirigeants chinois, l’ex-président Jiang Zemin et Luo Gan, qualifié de « véritable cerveau de la Gestapo chinoise » (sic) en qualité de vice-directeur Bureau de Contrôle du Falun Gong (aussi dénommé 6/10).
En effet, le 15 octobre 2003 le Falun Gong déposait une plainte devant la justice espagnole qui, après un rejet initial en raison de l’absence de victimes espagnoles, venait donc d’être entérinée par la plus haute juridiction espagnole, le Tribunal constitutionnel suite à un recours introduit par quinze plaignants.
Cette affaire était dès lors jointe à la plainte aux mêmes chefs concernant deux autres dirigeants chinois, Jia Qinglin et Wu Guangzhen, plainte qui, elle, faisait déjà l’objet d’investigations de la part de l’Audience nationale d’Espagne.
Selon les plaignants, leur avocat s’attachera à faire en sorte que les accusés soient mis à la disposition de la justice espagnole dusse-t-on faire appel à INTERPOL ou au FBI pour les arrêter à l’occasion d’un éventuel déplacement de leur part hors des frontières de la Chine.
Le Falun Gong fait remonter à avril 1999 l’origine des faits criminels reprochés, date à laquelle Jiang Zemin donne trois consignes à son PolitBuro contre les fidèles de l’organisation chinoise : “Diffamez les adeptes”, “Ruinez-les économiquement”, “Éliminez-les physiquement”. (Source : Clear Harmony)
Le Falun Gong a entamé plus de 15 procédures dans le monde entier
En fait, le procès espagnol contre Jiang Zemin et Luo Gan est le 16e procès international intentés dans 13 pays ces deux années passées contre de hauts fonctionnaires chinois ou corps gouvernementaux pour leurs rôles dans la persécution du Falun Gong, si l’on en croit la littérature mise en ligne par cette organisation.
Lit-on : C’est le 3eme procès international qui vise Jiang Zemin et le 8eme procès qui vise Luo Gan et/où le “ Bureau 6-10 ”.
Apparemment, dès août 2000, le Falun Gong a tenté d’engager une procédure contre l’ex-président Jiang Zemin. C’était en Chine. Pour seule réponse, les deux avocats chargés du dossier de la plainte, l’un de Pékin, l’autre de Hong Kong, furent mis sous les verrous ! L’avocat hongkongais écopa d’une condamnation à 5 ans de prison tandis que l’avocat pékinois était remis en liberté pour raisons médicales.
Dès lors, fait valoir l’avocat espagnol du Falun Gong, “Les Conventions des Nations Unies sont claires sur cette question : Si la justice ne peut pas être servie dans les pays où les infractions présumées de génocide et torture ont lieu, c’est la responsabilité de la communauté internationale de s’y atteler.” (Source : Clear Harmony)
Et, à l’évidence, la Justice espagnole lui a donné raison.
Le Falun Gong témoigne devant la Justice espagnole
Le 20 juin 2006, la Cour Suprême espagnole entérinait les poursuites judiciaires suite à la plainte des 15 adeptes du Falun Gong .
Le 30 juillet 2007, trois adeptes du Falun Gong, Zhao Ming, Dai Zhizhen et Chen Ying, réfugiés respectivement en Irlande, en Australie et en France, témoignaient devant le juge Ismaël Moreno à l’Audiencia Nationale d’Espagne.
Ces victimes présumées ont, selon le quotidien espagnol « Vingt Minutes », fait état de « tortures cruelles » comme « l’électrocution« ou bien « la privation de sommeil ».
Zhao Ming a, pour sa part, déclaré : "J’ai été menotté à une chaise et plusieurs policiers me battaient lorsque je fermais les yeux." Selon ce témoin, la police chinoise force aussi les adeptes arrêtés à « rester debout pendant plus de dix heures avec les mains tenant les pieds ».
Dai Zhizhen a allégué l’assassinat de son mari par les autorités chinoises « pour avoir parlé en faveur du Falun Gong » et l’existence d’un « réseau de persécution « aux mains » de Pékin « à travers le monde ».
Chen Ying, arrêtée trois fois sans raison, emprisonnée dans un camp de rééducation par le travail, allègue un divorce forcé et un « examen interne de ses organes afin de voir si elle était apte au prélèvement d’organes. » (Source : Clear Harmony).
Il est clair que l’on ne peut rester les yeux fermés et les bras croisés face aux gravissimes accusations proférées par et les Tibétains et les Chinois contre les dirigeants communistes chinois.
Et que toute la lumière devra être faite sur le génocide censément commis et contre les Tibétains et les Chinois eux-mêmes dans le cadre d’une procédure judiciaire respectueuse du contradictoire où les accusés pourront faire valoir les raisons qui militent en faveur de leur innocence.
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