Tortures en Chine pour le Falun Gong un an avant les JO
De la torture aux prélèvements d’organes sur des êtres vivants, il n’y avait qu’un pas : une communauté spirituelle Le Falun gong fait les frais d’un acharnement des autorités chinoises à les éradiquer. Après Berlin en 36, un scandale aux JO à Pékin en 2008 ?

La Chine vient, en ce début de mois d’août, de fêter en grande pompe cette année de la préparation des jeux Olympiques de Pékin avec un faste digne de leur plus grand empereur, Chin.
On a pu voir des images de défilés de danses comme ceux du carnaval de Rio, des feux d’artifices jamais contemplés sous le ciel de l’Empire du Milieu ni ailleurs, ce à grand renfort de publicité de communication sur la grandeur de ce pays qui a su si bien tirer son épingle du jeu grâce à l’art de la volte-face et à celui de l’énergie volontariste peu commune de ses habitants, galvanisés par des autorités aux visées pleines d’ambitions. La Chine veut être n° 1 et elle a toutes les chances de le devenir. On ne voit pas en effet ce qui se mettrait au travers de sa route, tant la conjoncture lui paraît favorable, hormis quelque guerres devenues improbables avec Tawaïn ou la Corée du Sud, des alliances douteuses au Moyen-Orient qui tourneraient mal à la recherche d’une énergie bon marché. Tout cela ne ferait, tant s’en faut, que retarder son irrésistible ascension. Mais qui donc peut se payer le luxe de résister à la Chine aujourd’hui ? Pourtant quelque obscur mouvement tente à ses dépens de jouer le grain de sable, malgré lui, perdu au milieu de cet immense pays qui tente de l’étouffer...
En mars 2007, un rapport canadien de deux juristes attachés au bureau fédéral du ministère de la Justice, David Matas, spécialiste des droits de l’homme, et le procureur David Kilgour, levaient enfin le voile, après un long silence, sur les atrocités pratiquées en Chine sur la communauté spirituelle du Falun Gong dont la seule erreur est de pratiquer toujours d’anciennes figures de yoga avec une spiritualité altruiste, au sein de la Falundafa, leur école qui comprendrait plusieurs centaines de millions d’adhérents. Ils tentent de dénoncer les tortures incompréhensibles perpétrées par certains dirigeants chinois, en particulier le dictateur Jiang Zemin à la personnalité autocrate qui semble ne souffrir aucune mise en cause de l’orthodoxie de sa main-mise sur les populations et qui craint par-dessus tout le moindre mouvement tel le Falun Gong, qui pourrait modifier et influencer l’orientation des foules dans ce pays immense qu’est la Chine. Or, le Falun Gong avec son guide spirituel, M. Li Hong zhi, son refondateur depuis 1992, est un espoir ascendant qui rallie chaque jour de nouveaux adeptes, le nombre de ses adhérents dépasse celui du Parti et il n’est pas imaginable pour lui de laisser proliférer un tel danger... Plus de 3 000 personnes sont mortes à ce jour sous la torture et plus d’un million sont en permanence dénoncés et arrêtés par les hommes de Jiang Zemin depuis 1999 date où il a lancé l’épuration du Falun Gong.
Cette communauté ne fait pourtant que préconiser la recherche de l’harmonie entre le corps et l’esprit grâce à la pratique d’une morale d’authenticité, de bienveillance et de tolérance et à celle d’une sorte de yoga en mouvement avec des gestes des bras, souples et alternatifs, faisant penser à une roue solaire Cette spiritualité qui est faite d’humilité d’effacement devant l’autre a reçu bien des signes d’approbations et des récompenses de par le monde surtout aux Etats-Unis. Leur guide M. Li-Hongzhi a été cité à deux reprises en 2000 et 2001 pour le prix Nobel de la Paix.
Aussi, tout paraît bon pour briser ce mouvement envahissant. Dans un monde chinois de plus en plus vidé d’idéologie, il apparaît comme une seconde fraîcheur qui pourrait bien se répandre en traînée de poudre. Avec le concours de ses lieutenants, Jiang Zemin ne recule devant aucune torture aussi dégradante et mortifère soit-elle pour l’éradiquer. Les prisonniers sont enfermés dans des camps de concentration, au nord de la Chine.
La pratique la plus courante mise en évidence est le prélèvement d’organes du vivant de ces personnes à qui on ne demande bien sûr pas leur avis et dont la plus part meurent à la suite des interventions, la plus courante, outre celle des reins et des yeux, étant l’ablation du foie...
D’autres, parmi les inombrables tortures de ces soldats, consistent en des brulûres sur le visage et les menbres de personnes pendues à des poutres, appliquées au fer rouge ou au charbon de bois notament sous les doigts de pieds et des mains des entailles et des coups en tout genre, particulièrement à l’aide de matraques électriques ou de barres de fer chauffées à blanc. Les victimes sont des femmes, des enfants, des hommes et des vieillards.
Depuis 2001, Jiang Zemin est poursuivi pour génocide, torture et crime contre l’humanité par une vingtaine de pays. Pendant la période menant aux jeux Olympiques, il a été institué un département de la police fédérale appelé Le Bureau 610 pour éradiquer le Falun Gong. Un rapport des services secrets découvert, disait en janvier 2006 : "Le député, ministre de la Sécurité, M. Liu Jing a été chargé d’écraser les bouddhistes taoïstes du Falun Gong. Il est nécéssaire d’en finir avec ceux-ci avant le début des jeux Olympiques".
Dans une lettre de révolte, envoyée aux comités olympiques de différents pays, par une association d’adhérents de Falun Gong, ces derniers se rappellent de l’éthique de ces Jeux et font appel la vision de l’humanité qu’ils tentent de promulguer : "L’esprit d’humanité, de fraternité et de respect pour les individus, qui inspire l’idéal olympique, requiert des gouvernements des pays qui reçoivent les jeux Olympiques de s’assurer que leur pays respecte scrupuleusement les principes fondamentaux de la charte olympique et le présent Code. Sauvegarder la dignité de l’individu est un besoin fondamental de l’olympisme".
Ils tentent de lancer un appel au secours pour leur communauté au désespoir en essayant de réveiller la mémoire des Occidentaux sur le scandale des jeux Olympiques de 1936 à Berlin, où s’était manifesté aussi une sorte de folie des grandeurs de la part d’Hitler. Les Occidentaux et le monde n’y avaient vu que du feu. Ils avaient cédé aux sirènes de splendeurs éphémères et trompeuses sans vouloir accorder de crédit à ce qu’ils préféraient encore considérer comme des rumeurs et prendre le risque de jouer sur l’insouciance.
Cette fois, disent-ils, "Ne ratez pas l’occasion de mettre en garde la Chine avec une date d’échéance pour faire cesser ces tortures abjectes ou décidez tous de boycotter les jeux Olympiques. La Chine ne mérite pas votre confiance qui ne fait que dissimuler son délire de grandeur sous des sourires de façade et cache ses véritables intentions d’hégémonie... Ne recommencez pas la même erreur alors que nous vous mettons en garde. Le réveil pourrait bien être aussi rude !"
Sans adhérer à ce raisonement partial, je pense que la Chine pourrait donner là un bon exemple de ses dispositions plus humanistes... Dans sa sagesse orientale, elle saura rectifier le tir et se rappeler que les mouvements de dissidences ne prennent parfois que l’importance qu’on leur donne et à trop vouloir les éradiquer, on ne fait souvent que contribuer à les renforcer encore plus en en faisant des martyrs à l’exemple du christianisme ou du protestantisme.
Yveline Raffegeau
27 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON