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Accueil du site > Actualités > International > Tunisie : l’onde de choc

Tunisie : l’onde de choc

La révolution tunisienne a mis en ébullition le monde arabe et ébranlé le monde entier. Comment un fait, apparemment divers et anodin, l'immolation d'un diplômé en chômage reconverti en marchand ambulant s'est transformé en révolte populaire précipitant la chute d'une dictature ?

La croissance à tout prix

Le modèle de développement tunisien basé sur la croissance à tout prix a montré ses limites avec la crise mondiale. Ce modèle a fait du tourisme et de la sous-traitance les mamelles nourricières des tunisiens, dépourvus de la manne pétrolière que détiennent leurs voisins algériens ou libyens. Quand la France, principal client et fournisseur tousse, la Tunisie, comme l'ensemble du Maghreb, s'enrhume. De plus, des secteurs entiers comme le textile, grand pourvoyeur d'emploi a souffert de la mondialisation et de la délocalisation de la production européenne en Chine. L'Union Européenne, malgré le statut de partenariat avancé a tourné le dos au Maghreb au profit des nouveaux membres de l'Europe de l'Est, Roumanie, Bulgarie, ou encore au profit de la Chine. Depuis le démantèlement des barrières douanières avec la Chine en 2004, le statut d'indépendance dans l'interdépendance a été révisé : l'espace euro méditerranéen qui aurait du en toute logique géoéconomique être un espace de développement commun et de partenariat a buté sur des entraves politiques liés essentiellement au conflit en Palestine et aux surenchères régionales. La France n'a pas joué franc jeu et le partenariat attendu avec le Maghreb a souffert de l'attrait du fournisseur géant chinois et d'intérêts à courts termes.

La démocratie et la communauté internationale

Depuis la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide, l'occident a imposé ses règles de démocratie et des droits de l'homme, souvent à géométrie variable, au reste du monde. En Algérie, la démocratie a été bafouée par crainte de la contagion de l'islamisme, ce qui a entraîné bains de sang et dictature militaire. Au Maroc, l'alternance politique n'a servi qu'à assurer une transition en douceur et à tuer l'opposition historique de l'ancien règne. Après l'euphorie des libertés, notamment de presse, force est de constater le retour des anciennes méthodes et l'absence de toute véritable opposition. En Tunisie, jusqu'à la chute de Ben Ali, point de liberté d'expression et des élections théâtrales pour le maintien d'un président à vie, ami de la France, ancien Général et ancien conseiller militaire en Allemagne, et qui 15 jours après avoir été nommé premier ministre renversa la figure historique Habib Bourguiba, jugé inapte. En Libye, voilà 42 ans que règne le roi des rois. En Egypte, le Raïs juge qu'il peut se permettre d'emprisonner tout opposant et qu'à 82 ans il pourra, à défaut d'élire son fils briguer un énième mandat se basant sur le soutien américain. En Jordanie, point d'opposition. En Syrie, à un président à vie a succédé son fils à vie. Les monarchies pétrolières sont dirigées en droit par des octogénaires et en fait par la Maison Blanche, en preuves : les dépenses colossales en armement, les dépenses colossales en infrastructure de prestige, les placements en bourse américaine et en bons du trésor américain.

Le 11/09

La doctrine de la guerre contre le terrorisme a permis au monde entier et au monde arabe en particulier du promulguer des lois d'exception, de briser toute opposition jugée extrémiste, d'interdire ou d'emprisonner tout barbu, applaudi en cela par l'occident pour cette sous-traitance à bas prix. Or, les partis islamistes ont pendant 2 décennies joué un rôle de solidarité sociale trouvant dans les milieux défavorisés un terrain propice pour propager leur idéologie. L'absence de l'Etat et d'une société civile forte a aidé cette propagation.

La Hogra, cette humiliation, ce mépris des démunis, des Harragas qui échouent sur les côtes méditerranéennes, des diplômés chômeurs est aussi une crise identitaire ou vient se greffer l'injustice, qu'elle soit locale ou externe : invasion de l'Irak et de l'Afghanistan, conflit israélo-arabe. Tout cela accentue cette crise identitaire qu'exprime la rue tunisienne en chantant l'hymne de l'indépendance (*) connu de tous les arabes.

L'islamisme, le panarabisme et le coût de la non intégration

L'onde de choc ressentie dans le monde arabe par la révolution tunisienne, la tenue d'un Sommet Arabe en Egypte, prévu mais néanmoins médiatisé, sur ses conséquences, l'adoption d'une chartre d'intégration économique inter arabe et le déblocage d'un fond de 2 milliards de dollars de soutien aux PME des pays arabes pauvres latent depuis le dernier Sommet, il y 2 ans, prouvent que le panarabisme renaît sous l'impulsion de la rue arabe.

Au Maghreb, l'intégration bute sur le dossier du Sahara. La frontière maroco-algérienne est fermée coté Algérie depuis 16 ans, et malgré les nombreuses tentatives de rétablissement des relations entre « pays frères », aucune avancée tangible ne s'est effectuée. Pire, les 2 pays se sont lancés dans une course à l'armement, au dépend de leur développement.

Les 5 pays du Maghreb Mauritanie, Maroc, Algérie, Libye ont des économies complémentaires et gagneraient en croissance et en développement en cas d'ouverture des frontières et d'intégration progressive. Le coût de la non intégration est estimé entre 1 et 2 points de croissance annuellement.

Liban Tunisie

Que le Président Ben Ali ait été destitué ne fait aucun doute, mais la rapidité de sa destitution et le maintien du régime, la nomination du conseiller de sécurité de Barak Obama au Maghreb prouvent l'intervention américaine. Même la France a été prise de court. La Tunisie ne sera pas l'Irak, invasion en moins, malgré un coup d'Etat américain. En Tunisie, il n'y a ni chiites, ni chrétiens, ni kurdes, ni aucune minorité, à l'exception d'une faible communauté juive arabe et le risque d'une guerre civile est nul. Les Tunisiens ne sont pas des guerriers et pour eux un coup de feu dans la rue est un évènement historique. Mais la Tunisie pourra être, comme au Liban le nouveau théâtre de convoitises et de tiraillements externes. Les tunisiens redoutent l'intervention secrète des services israéliens dans leurs affaires. Le cafouillage de l'auto nomination du premier ministre au poste de président, puis de la nomination du président du parlement à la tête de l'Etat et la reconduction du premier ministre à son poste, tout cela a un goût de Mai 68. Le départ du Général De Gaulle a porté à la présidence par intérim le président du Sénat, Alain Poher avec le maintien du premier ministre George Pompidou qui sera élu 3 mois plus tard à la présidence. Dire que la constitution tunisienne est calquée sur la française est évident. Mais transformer une révolution populaire en révolte, c'est n'avoir pas compris la rue arabe, c'est dicter à Ben Ali son dernier discours ou il reprend dans le discours de De Gaulle à Alger de Juin 1958 les fameux termes ''je vous ai compris''. La France a changé d'homme, mais la 5ème république et le gaullisme vivent à ce jour et au goût du jour : l'atlantisme, l'opportunisme, l'extrémisme sous le vocable à la mode de pragmatisme ont triomphé au mépris de l'esprit et de la lettre des pères fondateurs de la déclaration des droits de l'homme. En Tunisie, le peuple chante sa 2ème et véritable indépendance, ce qui ne réduit en rien sa relation avec la France, mais la Françafrique, c'est fini. La Tunisie veut rompre avec un régime, avec la répression, avec la hogra, pas avec un homme et avoir son dauphin, pas avec un Général comme en France.

La première révolution d'Al Jazeera

Si le Web, avec YouTube et Twitter ont permis d'enregistrer en continue les événements en Tunisie et de braver la censure, la première chaîne d'information arabe qui se prévaut d'avoir 36 millions de téléspectateurs quotidiennement, Al Jazeera, a été depuis 1 mois non seulement le porte parole des manifestants, mais le 2ème pouvoir avec des émissions non stop, des débats très animés, des téléconférences faisant intervenir des opposants au régime. Si les révolutions colorées étaient l'oeuvre secrète de la CIA, le rôle d'Al Jazeera dans la révolution tunisienne est relevé par les tunisiens eux-mêmes. Al Jazeera va jusqu'à s'étonner du maintien du régime et appuie l'opposition.

Mondialisation

La recherche d'un nouvel ordre économique mondial basé sur une meilleure répartition des richesses est universel, que l'on soit au Nord ou au Sud. La Hogra n'est rien d'autre que l'injustice d'un monde ou le capitalisme sauvage engendre des contradictions flagrantes : la misère côtoie le gaspillage, le dénuement total avoisine le luxe exubérant. Les inégalités sociales sont flagrantes et les exclus de la croissance tant claironnée sont légions.

La corruption est érigée en mode de gouvernance quasi officiel. WikiLeaks n'a révélé que ce chaque citoyen connaissait de ses dirigeants. Mais publiée au grand jour, l'information atteint la nouvelle classe des internautes diplômés chômeurs pour être convertie en acte de désespoir.

L'absence de libertés accentue ce désespoir et pousse la rue à transformer le péché de l'acte du suicide en acte de martyre.

Bientôt, Tunis fera l'hommage posthume à Mohammed Bouazizi, désormais entré dans l'histoire de la Tunisie et du monde arabe, lequel monde arabe regorge de Bouazizi en puissance. Et dire que ce monde arabe fut un jour celui d'Avérroès, d'Ibn Khaldoun, d'Omar Khayam, dire ce que furent Kairouan et la Zitouna. Quand les arabes se réveilleront, le monde tremblera. L'intégration arabe, dont la chartre d'union date de 1945, bien avant la CEE doit impérativement se concrétiser. 24 millions de km2, 330 millions d'habitants, 32 % de la production mondiale de pétrole, 62 % de réserves pétrolières et plus de 2.000 milliards de dollars d'excédent de réserves de devises. Pour les arabes pauvres, sans logement ou au chômage, cela accentue la Hogra. Al Qaîda ou les islamistes ne prêchent que cette union sous bannière religieuse. Si les dirigeants arabes affirment comprendre, mais sans comprendre vraiment la rue arabe, celle ci via YouTube, Twitter et Al Jazeera criera encore plus fort DEGAGE.

Car désormais, il y a un avant et un après la révolution tunisienne, car aujourd'hui, la rue arabe est tunisienne.

(*) Lorsqu'un jour le peuple veut vivre,
Force est pour le destin de répondre,
Force est pour les ténèbres de se dissiper,
Force est pour les chaînes de se briser.

Vers d'Abou El Kacem Chebbi


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11 réactions à cet article    


  • pierrot pierrot 20 janvier 2011 12:34

    Il faut féliciter, à mon avis, l’admirable révolution du peuple tunisien pour chasser le dictateur et sa famille de mafieux.
    Le peuple tunisien mérite la démocratie et la disparition de la corruption.


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 20 janvier 2011 12:41

      à part quelques monégasques républiques , la totalité des chefs d’ Etat viennent du peuple , plus ...ou ...moins issus de différentes classes sociales de Chavez à Obama de Merkel à Bouteflika Heinz Fischer Hu Jintao Castro Zapatéro Moubarak Sihamoni Poutine etc .... et on a différents parlements et sénats dans le monde si on veut changer la rapacité et la prévarication des dirigeants il suffirait que le peuple dont ils sont issus soit plus vertueux . 


      Résumé si on a des salauds à la tête de l’ Etat il suffit de regarder d’ où ils viennent .


        • ddacoudre ddacoudre 20 janvier 2011 14:22

          bonjour roboccop555

          je partage assez ton analyse que j’ai présenté un peu différemment en faisant le parallèle avec notre pays.

          Envers la Tunisie nous avons un enthousiasme « Obamaniaque ». Lors de son élection les français ont fait un véritable transfert sur lui, au bout de deux ans les américains qui l’ont élu, l’on abandonné en portant l’opposition au congrès.

           

          Tous les médias à l’unisson se gargarisent de la destitution de celui qu’ils appellent le dictateur, curieuse appellation pour un personnage qui a été élu démocratiquement.

          Je préfère de loin la notion d’autocrate, car à mon sens nous n’élisons pas un dictateur.

          Mais peut-être me donne ton raison avant l’heure quand j’explique que la « jusdiciarisation » et la « policiciarisation » de notre société nous conduira à élire tous les cinq ans notre tyran, nous aurons inventé une nouvelle forme de démocratie.

           

          Incapable de voir que la peur nous conduira à nous priver de liberté nous prenons fait et cause pour ceux qui ont le courage de se révolter contre leur tyran nominatif comme Ben Ali, alors que hier c’était l’ami de la France.

          C’est ainsi que les français vivent par procuration la fronde ou la révolution d’une population qui subissait comme tous les pays soumis aux règles de l’économie mondiale les affres du capitalisme.

          Aussi soudainement la fortune de l’épouse de Ben Ali devient crapuleuse, alors que celles des nôtres se glorifient d’être au CAC 40 et autres, l’on se retrouve dans un schéma bien connu, où les autocrates qui règnent dans ces pays s’enrichissent, c’est le même reproche que l’on faisait il n’y a pas si longtemps à la Grèce pour ne pas lui venir en aide, mais parfois j’ai l’impression que nos commentateurs sont atteints d’amnésie

           

          C’est toujours le même discourt rodé sur la base de faits réels dénonçant une frange de la classe dirigeante « crapuleuse » servant de boucs émissaires pour justifier la crise économique que subit ce pays, qui ne tient qu’à la loi du marché, plus qu’a celle de ses dirigeants qui n’ont pas plus de moyens d’actions sur les marchés que nous.

          A un moment il faut comprendre que même si nous distribuions la richesse de ces gens à tout le peuple cela ne changerait en rien le fond du problème ayant conduit à leur révolte, tant que l’on ne modifie pas les règles de la formation du capital qui régit le système capitaliste dans lequel nous vivons tous.

          Aucun chef d’état de dispose des capacités à gérer seul son pays, ils font comme dans tous les pays, ils ont des conseillés et des spécialistes en tout genre. Ils prennent seulement les décisions politiques et les assumes, les génies ne sont pas de ce monde.

          Mais la presse construit les histoires et  encense l’un ou l’autre car il nous faut personnaliser les événements pour qu’ils tracent l’histoire.

          Si je dis cela, c’est qu’il n’y aura pas d’homme miracle qui donnera du travail à tous les tunisiens, ils gagneront en démocratie en ayant viré leur autocrate, et ils devront vivre avec tous ceux qui ont durant toutes ces années soutenaient le pouvoir déchu.

           

          Nous entendons ce discours s’étendre à l’Algérie dans de noble explication dénonçant la captation de la manne pétrolière par quelques privilégiés, et nous en france qu’en est-il 10% des ménages disposent de 46% de l’ensemble de la richesse totale, dont 63% du patrimoine financier, ce n’est pas scandaleux. est-ce que les journeaux nous expliquent cela.

           

          Alors nos commentateurs et faiseurs d’opinion de 88% des français voient en ce mouvement une espérance vers un eldorado économique par une libéralisation de la presse, de l’opposition, de la liberté d’expression, de la suppression de la surveillance policière, tout ce qui est entrain de disparaître chez nous, incapable d’en établir un parallèle.

          Alors est-ce que nous sommes contents pour eux sincèrement ou parce que ils vont gagner ce que nous nous allons perdre, incapables, paralysé par la peur de défendre nos libertés.

           

          Certes ils vont gagner, je l’espère un gouvernement vraiment démocratique, mais je vous parie mon billet qu’il leur expliquera que la crise financière est la responsable du chômage, car je ne vois pas comment d’un coup de baguette magique ils vont assurer le plein emploi, alors que nous, avec tous nos donneurs de leçons nous n’y parvenons pas depuis trente ans.

          D’autres espèrent que derrière cette fondre s’élèverait une espérance faisant basculer ceux qui, réfugiés dans l’islam « politique » depuis l’effondrement du bloc soviétique iraient vers une société nouvelle qui émergerait d’où ?

           

          En fait ce sera pour les révoltés du chômage qui les soumettait, une impasse, et seul l’avenir dira ce qu’ils auront réellement économiquement, gagné et je ne leur souhaite pas le sort d’OBAMA.

          ddacoudre.over-blog.com.
          cordialement


          • lloreen 20 janvier 2011 15:27

            robocup555
            Comme je suis bien élevée je vous salue.Je dois néanmoins vous dire que je suis restée (je cherche un mot pas trop « agressif ») estomaquée, outrée devant le cynisme et l’inhumanité de votre propos.Ainsi, selon vous pour qualifier la mort brutale d’un être qui s’immole par le feu vous parlez de « fait apparemment divers et anodin ».Comprenez-vous la monstruosité du propos ????
            Dans un second temps vous parlez d’un être humain comme d’« un diplômé en chômage » « reconverti en marchand ambulant ».
            Monsieur Robocop s’il vous plait, donnez-moi votre opinion sur ce qu’est un être humain.
            Si j’en juge à vos propos, votre pseudo vous colle à la peau.Avez-vous donc déjà atteint la point de non retour arrivé à votre havre d’ inhumanité ?
            Dans cette nouvelle cité d’inhumanité il faut de nombreux robots, drillés par les robots-chefs, eux-mêmes sous la coupe réglée de robots-ingénieurs à la solde du robot nabab.
            Dans ce monde de robots, réglés pour « réfléchir » en robot je crois que vous feriez partie des robots-chefs.Restez dans votre monde.Ne polluez pas celui des autres.Ceux qui veulent rester des hommes debout et qui devant des robots trouvent comme ultime porte de secours la mort en s’immolant.C’est parce que les tunisiens et tunisiennes ont compris le message et ont prouvé par leurs actes qu’ils ne sont pas encore devenus des robots que je les supplie de surtout tout faire pour faire de leur beau pays le havre d’une nouvelle humanité.


            • robocup555 20 janvier 2011 15:48

              Je vous prie de ne pas me faire dire ce que je n’ai pas dit : un fait divers n’est pas un fait regrettable. J’ai bien précisé qu’en plus le suicide est un péché et pour le croyant que je suis, je le déplore. Cependant tous les suicides ne mènent pas à la révolution et celui de Bouazizi est considéré comme le geste fatal d’un martyre, ce que j’ai souligné.

              Merci néanmoins pour votre commentaire 


            • lloreen 20 janvier 2011 16:29

              mr robocup555
              « le suicide est un péché pour le croyant que je suis ».
              Là je suis bien d’accord avec vous et pour la croyante que je suis aussi car le devoir d’un croyant est de faire en sorte qu’aucun être humain ne soit poussé à une telle extrémité.C’est là toute la grandeur du peuple tunisien qui a compris qu’il faut que tous soudés, ces êtres humains retrouvent courage et détermination pour qu’au moins, en Tunisie, plus aucun ne soit poussé à commettre un tel désespoir.Chacun doit se prendre en main avec l’aide des autres et éviter absolument la violence.Tout acte de violence révélant l’intention de nuire il faut éviter de tomber dans le piège.


              • robocup555 20 janvier 2011 17:04

                Le but de ma note est de montrer que face aux défis que vivent non seulement les tunisiens mais tous les arabes, il est devenu non seulement par émotion et civilisation, mais par nécessité vitale que les pays arabes amorcent enfin leur intégration dans un espace commun et fassent preuve d’une meilleure solidarité entre pétroliers et non pétroliers.

                Nous avons vu comment la Grèce, l’Irlande, le Portugal ont été subventionnés par l’UE. Cette solidarité n’existe entre pays arabes qu’en fonction des humeurs du moment alors que les peuples aspirent à la création d’un cadre facilitant l’émergence d’un espace commun de développement. C’est ce cadre qui pourra face face à la pauvreté et à l’extrémisme.

                Cordialement


              • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 20 janvier 2011 23:21

                Aux tyrans du mondeأ Ela Toghat Al Alaam

                Le temps est venu de lire à voix haute ce beau poème intitulé Aux tyrans du mondeأ Ela Toghat Al Alaam , du poète tunisien Abou el Kacem Chebbi. 

                لا أيها الظالم المستبد

                حبيب الظلام عدو الحياه

                سخرت بأنات شعب ضعيف

                و كفك مخضوبة من دماه

                و سرت تشوه سحر الوجود

                و تبذر شوك الاسى في رباه

                 

                رويدك لا يخدعنك الربيع

                و صحو الفضاء و ضوء الصباح

                ففي الافق الرحب هول الظلام

                و قصف الرعود و عصف الرياح

                حذار فتحت الرماد اللهيب

                و من يبذر الشوك يجن الجراح

                 

                تأمل هنالك انى حصدت رؤوس الورى و زهور الأمل

                و رويت بالدم قلب التراب و اشربته الدمع حتى ثمل

                ســيجرفك الســيل ســـيل الدماء

                و يأكلك العاصف المشتعل 

                 

                 

                Ô tyran oppresseur...

                 

                Ami de la nuit, ennemi de la vie...

                Tu t’es moqué d’un peuple impuissant

                Alors que ta main est maculée de son sang

                Tu abîmes la magie de l’univers

                Et tu sèmes les épines du malheur dans ses éminences

                Doucement ! Que ne te trompent pas le printemps,

                La clarté de l’air et la lumière du jour

                Dans l’horizon vaste, il y a l’horreur de la nuit

                Le grondement du tonnerre et les rafales du vent

                Attention ! Sous la cendre, il y a des flammes

                Celui qui plante les épines récolte les blessures

                Regarde là-bas où tu as moissonné les têtes humaines

                et les fleurs de l’espoir

                Et tu as englouti de sang, le cœur du sol et tu l’as abreuvé de larmes à l’ivresse

                Le flot, torrent du sang va te brûler

                Et l’orageux brûlant va te dévorer. 

                Source : Ela Toghat Al Alaam Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Ela Toghat Al Alaam de Wikipédia en français (auteurs)


                • Kabs 21 janvier 2011 16:21

                  Je suis marocain et à l’instar de plus de 90% de mes concitoyens je ne ressens aucune animosite particuliere à l’encontre du peuple algerien, loin de là !


                  Pour autant, je suis absolument sidere par la ferveur avec laquelle Bouteflika et sa clique s’attachent à diffamer et calomnier le Maroc, à la faire passer pour un pays feodal (constante rhetorique depuis l’ere Boumediene) où regnent en maîtres prostituees et narcotrafiquants (pour ne citer que les images les plus recurrentes). Mais j’ai foi en l’humanite et j’ai la conviction que la majorite des Algeriens ont su preserver suffisamment de distance critique vis à vis de leurs titres de presse pour garder à l’esprit que ce zele manifeste n’est là qu’une enieme diversion de Bouteflika visant à masquer l’ampleur du marasme social. Rappelons pour l’anecdote que Bouteflika est ne à Oujda où sa famille a trouve refuge durant la guerre d’Algerie, à l’instar de milliers de familles de l’Oranais.

                  Idem d’ailleurs pour le fameux dossier du Sahara Occidental, que l’Algerie s’efforce coûte que coûte d’entretenir à coup de milliards de petrodollars et de soutien diplomatique tout azimut. Force est de constater que l’Algerie fremit de bonheur devant la perspective de voir s’installer un etat vassal et un debouche portuaire sur des terres ayant de tout temps ete soumises à l’influence du sultan et dont les tribus ont des liens de filiations et de cousinage evidents avec celles peuplant le Maroc central et septentrional. Mais là encore, l’attachement (ô combien sincere) au principe d’autodetermination des peuples manifeste par le gouvernement algerien parvient mal à masquer les insatisfactions et frustration grandissantes.

                  Le Maroc n’est pas non plus exempt de defaut, et notamment en ce qui concerne le traitement du dossier des relations avec ce pays au million et demi de martyrs qui nous jouxte à l’est. Pour autant la part de responsabilite des autorites en place en Algerie, et ce depuis Ben Bella, est si grande qu’on ne peut se laisser à croire que sans un changement de la generation des mammouths qui gouvernent l’Algerie rien ne pourra se faire. Je rappel que par contre au Maroc l’ancienne generation a dejà laisser la place, la generation M6 ne gouverne que depuis le debut des annees 2000. La generation Hassan II et Basri sont partis paix à leurs âmes, je rappel juste que l’incident des frontieres a existe du temps de cette generation.


                  • lloreen 23 janvier 2011 19:04

                    Les tunisiens ont reconnu que le peuple est son propre souverain.C’est sûr que cela ne plaît pas en haut lieu et met à mal toutes les ambitions personnelles de nos indignes représentants français et des autres aussi.
                    Ils ont fait la démonstration aux autres qu’à l’ère de l’internet où tant de choses se dévoilent grâce au sens civique de citoyens épris de justice et de liberté et que les « représentants » ne servent à rien sinon à établir une collusion entre régimes liberticides et dictatoriaux d’apparence démocratique.Ils ont prouvé que la réalité est bien à l’opposé de leurs discours et à contre-courant de l’intérêt général.Les Tunisiens ont fait le bilan et compris qu’il n’y avait rien attendre de positif de tels « dirigeants ».
                    Le défi auquel ils doivent faire face est de taille mais si nous autres voulons un monde de justice et de solidarité c’est sûrement le meilleur moment de prouver à nos pseudo représentants qu’il est temps qu’ils s’effacent.
                    Avec des ignominies comme le patriot act aux Etats-Unis, le traité de Lisbonne , l’eurogendfor ,loppsi2 et j’en oublie sûrement ces gens prouvent tous les jours plus (gaffes ministérielles...) que les êtres humains ont surtout besoin de retrouver leur libre arbitre pour décider de ce qui est bon pour eux.Partout sur la planète il y a un potentiel énorme en terme d’avancées technologiques (énergies libres ) qui attend pour être mis à la disposition de tous.
                    Ceux qui veulent absolument des serfs pour exister ont prouvé qu’ils ne désirent qu’une chose : d’un monde marchand privatisé qui ne fonctionne que sur un rapport de dominant /dominé avec l’aide et le soutien de ceux qui partagent les mêmes intérêts au détriment du peuple.
                    Que ce soit en Tunisie, en France ou dans d’autres pays.Il ne faut pas généraliser mais ce qui est clair et net c’est que c’était le moment pour les tunisiens de faire cesser la tyrannie.
                    C’est aussi le constat qu’au XXIième siècle l’homme et la femme veulent retrouver leur libre arbitre et prendre leur destinée personnelle en mains.
                    C’est l’occasion pour eux de s’entourer de personnes qu’on a privées longtemps de leur droit d’expression (scientifiques, journalistes,libre penseurs) pour fonder leur société sur des bases de justice, de solidarité, d’humanisme et de réintroduire des valeurs immuables comme l’intérêt général et le bien commun.
                    Ce serait rendre un hommage à ceux qui ont perdu la vie pour que les choses changent.

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