Mercredi 27 décembre 2017 :
En 2017, la fortune des milliardaires a
augmenté de 23 %.
1.000 milliards de plus pour les
milliardaires du monde.
Les 500 personnes les plus riches du
monde ont vu leur fortune augmenter de 23 % en un an pour
atteindre plus de 5.400 milliards de dollars fin 2017.
Conséquence de la flambée des Bourses mondiales.
1.000 milliards de dollars. Ce
n’est pas le titre d’un film d’Henri Verneuil, mais l’augmentation,
en un an, de la fortune des 500 personnalités les plus riches du
monde, selon le classement établi par Bloomberg. C’est quatre fois
plus que ce qu’ils avaient gagné en 2016 (237 milliards).
L’envolée des Bourses mondiales en
2017 - l’indice MSCI World a bondi de 20 % - a en effet
fortement accru le patrimoine des actionnaires des plus grandes
entreprises du monde. Et, en premier lieu, ceux qui étaient
déjà les plus riches, puisque la fortune des 10 premiers du
classement s’est envolée en un an de 149 milliards de dollars,
soit un gain de près de 15 milliards pour chacun d’entre eux
Au total, ce club des « 500 »
dispose d’une fortune de plus de 5.300 milliards de dollars,
plus de deux fois le PIB de la France. Pour entrer dans ce
prestigieux classement, il fallait peser au moins 4,1 milliards
de dollars, contre 4,08 milliards il y a un an.
Les 100 milliards de Jeff Bezos
Premier enseignement d’importance dans
le classement Bloomberg, Jeff Bezos, le patron d’Amazon, est devenu
l’homme le plus riche du monde, sa fortune dépassant même un temps
les 100 milliards de dollars. En un an, elle s’est accrue de
34,2 milliards de dollars, à 99,6 milliards...
En 2017, la fortune de Jeff Bezos s’est
accrue de 34,2 milliards de dollars, soit de plus de 93,6 millions
chaque jour. Chaque minute, le patron d’Amazon a engrangé 65.000
dollars.
Personne n’a fait mieux. C’est le
premier depuis Bill Gates à atteindre ce niveau symbolique. Il a
profité de la forte hausse de l’action Amazon (+57 % en 2017),
dont il détient 16,4 %. Il devance les éternels Bill Gates
(91,3 milliards, +8,9 milliards) et Warren Buffett
(85 milliards, +11,8 milliards), habitués aux places
d’honneur du classement.
La domination des Américains
Si l’on ajoute Mark Zuckerberg -
cinquième comme en 2016, avec 73,2 milliards de dollars
(+23,2 milliards) -, ils sont quatre Américains dans le « Top
5 », mais seulement six dans le « Top 10 » (contre
huit l’an dernier). Il faut y voir l’impact de la baisse du dollar,
qui a perdu 7,8 % contre un panier de devises cette année.
Malgré tout, les Etats-Unis continuent
de dominer ce classement avec 159 Américains dans le top 500. C’est
le contingent le plus important devant les Asiatiques (126) et les
Européens (122)... L’Afrique reste le parent pauvre avec seulement 7
milliardaires, alors que le Moyen-Orient n’en compte plus que 10 dans
le top 500. L’Inde affiche aussi un contingent de 24 milliardaires et
se rapproche de la Chine et de ses 38 milliardaires, dont la fortune
s’est accrue de 65 (+177 milliards) en 2017.
L’impact de la hausse de l’euro
Deuxième enseignement de cette année,
la hausse de l’euro a profité aux milliardaires européens. Si
l’Espagnol Amancio Ortega, propriétaire de Zara , ne pointe
plus qu’à la quatrième place (75,5 milliards), sa fortune
s’est accrue de 3,4 milliards de dollars en un an. Surtout, deux
autres européens ont fait leur entrée dans le top 10 cette année :
Bernard Arnault, qui devient la sixième fortune mondiale
(+23,6 milliards, à 62,8 milliards), alors que son groupe
LVMH (propriétaire du Groupe Les Echos) est devenu la première
capitalisation française , et Ingvar Kamprad, fondateur d’Ikea, qui
pointe en 10e position (52.4 milliards, +8,4 milliards).
Le classement Bloomberg reste très
masculin avec seulement 65 femmes, dont la première, Alice Walton
(45,5 milliards de dollars), héritière de Wall Mart, pointe en 16e
position. Françoise Bettencourt-Meyer (44,7 milliards), héritière
de L’Oréal, arrive en 18e place dans le palmarès.
On trouve d’ailleurs trois Français
dans le top 30 (Françoise Bettencourt Meyers, 18e, et François
Pinault, 30e), pour un contingent qui atteint au total 10 personnes
(une de moins qu’en 2016).
En revanche, le Royaume-Uni paye cher
le Brexit qui a eu comme conséquence de faire chuter la livre. Le
Britannique le plus riche - parmi les actionnaires de sociétés
cotées - n’arrive qu’à la 99e place. Hugh Grosvenor (12,9 milliards
de dollars), le duc de Westminster, a aussi la particularité d’être
l’un des plus jeunes.
La revanche des Asiatiques
Par ailleurs, après une année 2016
difficile, les milliardaires des pays émergents redressent la tête
dans le sillage de l’indice MSCI EM qui a bondi de 32 % en un
an. Le Mexicain Carlos Slim, dont la fortune s’est accrue de près de
12 milliards en un an, s’affirme comme la septième personnalité
la plus riche du monde, alors que le fondateur d’Alibaba Jack Ma
grimpe à la 17e place.
Avec le Chinois Ma Huateng (Tencent) et
l’Indien Mukesh Ambani (Reliance Industrie), ils sont à présent
quatre venus du monde émergent à s’imposer dans le top 20. Et si
l’on regarde parmi les 10 milliardaires qui ont le plus augmenté
leur richesse en 2017, cinq viennent d’Asie : Hui Ka Yan
(Evrergande, +25,9 milliards), Ma Huateng (+20,1 milliards),
Mukesh Ambani (+17,7 milliards), Yang Huiyan (Country Garden,
+14,1 milliards) et Wang Wei (Shunfeng Express
(+12,7 milliards).
La montée en puissance des
milliardaires de la Tech
Enfin, comme l’an dernier, le
classement Boomberg est de plus en plus dominé par les milliardaires
de la Tech. Ils sont trois dans le « Top 5 » (Bezos,
Gates, Zuckerberg) et si l’on ajoute Larry Elisson (Oracle), Larry
Page et Sergei Brin (Google), ainsi que Jack Ma, ils sont à présent
sept dans le « Top 20 », avec une fortune qui s’est
accrue de 115,7 milliards de dollars en un an ! En tout,
plus d’un milliardaire sur 10 vient du monde digital (57), dont 22
sont déjà bien installés dans le top 100.
https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0301071933165-1000-milliards-de-plus-pour-les-milliardaires-du-monde-2141225.php