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Accueil du site > Actualités > Médias > La censure sur internet

La censure sur internet

Internet s’est imposé comme un outil essentiel dans tous les « compartiments » de notre vie, autant dans le travail, que les loisirs ou que dans notre exercice de la démocratie. A cet outil, nous ne connaissons pas de limitation ou de censure. Ce n’est pas le cas dans tous les pays !

Cet article a pour but de faire un petit état des lieux des méthodes de censure et des pays qui la pratique. A défaut d’avoir un impact sur les pays en question, au moins, cela nous rappelle la « chance » que nous avons de vivre dans un espace de totale liberté numérique.

Quels sont les moyens d’exercer une censure sur internet ?

Les moyens sont multiples et varient du plus global au plus local :

- Filtrage des adresses IP
Quand on veut visiter un site, on envoi une requête à son fournisseur d’accès (FAI) qui lui-même fait une demande auprès de « serveurs racines » basés aux Etats-Unis (dont le rôle est d’associer à chaque site à une adresse IP).
La censure peut être réalisée par le fournisseur d’accès, qui vous refuse l’accès au site.
Elle peut se faire aussi au niveau du serveur racine, qui rejette l’adresse.

- Suppression du site dans l’index des moteurs de recherche
Il nous est impossible de connaître l’ensemble des adresses des sites que nous voulons visiter. D’où le rôle des moteurs de recherche, qui nous proposent des sites en fonction de critères de recherche. Les moteurs de recherche ont des index, qui recensent les sites.
La censure peut être réalisée par des versions locales des moteurs de recherche qui suppriment des sites de leur index.

- Modification des logiciels
Il nous paraîtrait impensable que notre traitement de texte se ferme automatiquement quand nous tapons le nom « sarkozy ». C’est pourtant à peu près ce qui se passe à Cuba, où la version locale commercialisée du traitement de texte se ferme automatique quand on tape le nom « Fidel », ainsi que d’autres mots jugés « subversifs ».

- Censure dans les blogs
Certains blogs n’acceptent pas les textes qui contiennent certains mots-clés jugés dangereux.

- Censure dans les messageries e-mail
Certaines messageries bloquent les messages qui contiennent certains mots-clés. Ces e-mails n’arrivent jamais au destinataire.

Quels sont les pays qui pratiquent la censure ?

Ils sont près de vingt-six pays à pratiquer différentes formes de censure selon le recensement d’OpenNet. Au premier rang desquels on cite toujours l’Empire du Milieu.

- La Chine, où les hébergeurs de blogs reçoivent des circulaires avec les sujets à ne pas aborder. Une police d’internet riche de 30 à 40 000 policiers sont chargés de contrôler les internautes chinois. Les hébergeurs chinois ainsi que Yahoo et Microsoft ont signé le 24 août 2007 un pacte « d’auto discipline » (des articles sur Agoravox ont relayé cette nouvelle).

- Le Vietnam, où la législation exige « des fournisseurs d’accès et des cybercafés qu’ils installent des logiciels de surveillance, qu’ils conservent les informations sur les utilisateurs et dénoncent ceux qui enfreignent la loi » * (les citations suivies d’un astérisque sont tirées d’un article du Monde intitulé La Censure sur internet : Etats contre cyberdissidents). En 2007 une vague de procès s’est abattue sur des cyberdissidents.

- La Tunisie, où les « fournisseurs d’accès doivent transmettre leurs listes d’abonnés aux autorités. Les exploitants de cybercafés sont considérés comme responsables de ce que regardent et utilisent leurs clients et doivent veiller à ce que les sites visités ne "troublent pas l’ordre public" ». *

- Cuba, où « certains mots-clés considérés comme potentiellement subversifs (comme "Fidel"), affichés sur un moteur de recherche, écrits sur un traitement de texte ou sur un message électronique déclenchent invariablement l’ouverture d’une fenêtre indiquant : "Ce programme fermera dans quelques secondes pour raisons liées à la sécurité de l’Etat" ». *

D’autres pays sont régulièrement cités, comme (par ordre alphabétique) l’Arabie saoudite, la Biélorussie, la Birmanie, la Corée du Nord, l’Egypte, l’Iran, l’Ouzbékistan, la Syrie, le Turkménistan.
Le site http://opennet.net/ présente une carte interactive des pays incriminés.

Sans entrer dans des considérations philosophiques, il faut quand même souligner que la censure est un jugement de valeur. Ainsi, en France l’accès à des sites néonazis est censuré. Or, il ne nous viendrait pas à l’esprit (en tout cas pas à moi) de nous en plaindre, mais cela est pourtant de la « censure » selon la définition du Larousse : « examen qu’un gouvernement fait faire des livres, journaux, pièces de théâtre, etc., avant d’en permettre la publication ». Il existe donc une censure « utile », ou du moins avalisée par consensus.

Que pouvons-nous faire face à cette privation de liberté dans de nombreux pays ?

Il semble important d’inciter à la vigilance et de donner des pistes pour qu’internet s’étende comme un média de liberté. Il n’est pas pertinent de traiter ici des moyens qu’ont les internautes des pays cités plus haut pour dépasser la censure qu’ils subissent. Revenons plutôt à notre quotidien pour réfléchir à nos moyens d’actions.

- Être vigilant vis-à-vis du comportement d’entreprises complices
Certaines de ces censures ne seraient pas possibles sans la complicité d’entreprises occidentales. Je reprends un extrait de l’article de Yves Eudes « Aux Etats-Unis, pression accrue contre les entreprises complices » ** :

« Microsoft est accusé d’avoir fermé des blogs de dissidents sur ordre des autorités chinoises. Google et Yahoo ont créé des moteurs de recherche en chinois qui se plient aux exigences des organes de censure. Yahoo a livré à la justice chinoise des informations personnelles sur M. Shi Tao, un dissident qui avait publié anonymement des textes politiques sur un forum. M. Shi Tao a ainsi été identifié, arrêté et condamné à 10 ans de prison. »

Le site français d’Amnesty s’est fait aussi l’écho de cet emprisonnement et a lancé une campagne en juin 2007. Sur leur site ***, on peut lire un élément de la ligne de défense du Yahoo : « Yahoo indique que sa priorité est de se maintenir dans le pays, même si cela implique de respecter des lois nationales qui bafouent les droits humains. Yahoo estime que l’obligation de se conformer à des lois qui sont contraires à ses propres valeurs est compensée par le fait qu’une présence active en Chine contribue à la modernisation du pays ».

- Être vigilant vis-à-vis de nos sources d’informations

Le b.a.-ba du professionnel de l’information (qu’il soit journaliste ou professionnel de l’intelligence économique) est de varier ses sources d’information... et (ce qui est moins souvent dit) de les entretenir ! Si on n’entretient pas une source, quelle qu’elle soit, elle se tarit.

Cela pose la question de la viabilité du modèle de la gratuité des informations. En lisant des blogs bien renseignés, en lisant des médias citoyens comme Agoravox, en lisant les versions gratuites en lignes des quotidiens, on ne « rétribue » pas ceux qui ont fourni l’information. Bien sûr, il y a la publicité en ligne. Mais va-t-elle suffire pour maintenir ces outils ? On peut s’interroger, car (sans tirer de conclusion d’une démarche individuelle) personnellement, je n’ai jamais cliqué sur aucune publicité en ligne.

On peut se demander si on n’est pas en train de tuer la presse papier (qui se vend de moins en moins) au profit de l’information internet, qui ne pourra pas vivre longtemps sans des rentrées d’argent ! Si ce n’est pas les lecteurs qui rétribuent, ce sera forcément autre chose ...

L’information a de la valeur. Il faut la lui rendre.

--------------------

Sources :
* La Censure sur internet : Etats contre cyberdissidents, écrit par Sylvie Kaufmann. Article paru dans Le Monde du 29 août.

** Aux Etats-Unis, pression accrue contre les entreprises complices, écrit par Yves Eudes. Article paru dans Le Monde du 29 août.

*** Site d’Amnesty en français

D’autres articles parus sur Agoravox traitent de ce sujet notamment, les deux ci-après qui détaillent la censure chinoise :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=28328
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=28413


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24 réactions à cet article    


  • Nicolas 7 septembre 2007 09:51

    @l’auteur

    Article intéressant et qui semble faire un tour assez complet de la question.

    « Ainsi, en France l’accès à des sites néonazis est censuré. »

    Est-ce l’accès aux sites néo-nazis ou la mise en place de tels sites qui est censuré, et par quel moyen ?


    • Jerome Bondu Jerome Bondu 8 septembre 2007 07:53

      Merci pour votre commentaire.

      Je vais valider mes informations avant de vous envoyer une réponse complète.

      Je reviens vers vous au plus tôt.


    • Abstention 2007 10 septembre 2007 17:04

      Agoravox a banni des adresses IP d’auteurs de « mauvais » commentaires.


    • Jerome Bondu Jerome Bondu 19 septembre 2007 22:10

      Voici une présentation des structures qui ont en charge le contrôle de la cyber criminalité en France.

      Cordialement, JB

      Le décret n° 2000-405 du 15 mai 2000 porte sur la création d’un office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication

      L’article premier paru au J.O. numéro 113 (du 16 Mai 2000) détaille la structure générale « Il est créé au ministère de l’intérieur (direction générale de la police nationale, direction centrale de la police judiciaire) un office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication. Sont associés aux activités de cet office le ministère de la défense (direction générale de la gendarmerie nationale) et le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie (direction générale des douanes et droits indirects et direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). »

      La gendarmerie nationale est engagée dans la lutte contre le « technocrime », aux côtés de la police nationale. Les domaines de compétence de ces deux forces de sécurité, concernant la surveillance des contenus illicites véhiculés par Internet, sont :
      - à la gendarmerie, la veille des contenus pédopornographiques,
      - à la police, la veille des faits de racisme, d’antisémitisme et de haine raciale, terrorisme et piratage informatique.

      La gendarmerie se coordonne avec la police au travers de trois cadres :
      - l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC)
      - du centre national d’analyse d’images pédopornographiques (CNAIP) du Service technique de recherches judiciaires et de documentation (STRJD),
      - qu’au niveau européen.

      Sources : http://www.defense.gouv.fr/gendarmerie/ http://www.journaldunet.com/reportages/07/070321-cybercriminalite/1.shtml http://cyberpolice.over-blog.com


    • aurelien 7 septembre 2007 10:03

      Bien sûr que la censure existe sur internet en Occident : elle ne se présente pas systématiquement sous la forme de coupures ou d’empêchement volontaire de l’expression, bien que cela puisse aussi effectivement être le cas, mais par l’omission d’informations, par des techniques de communication destinées à favoriser une pensée unique, par la réduction des accès aux réseaux technologiques les plus puissants ou la limitation à ces accès par des moyens aussi bien financiers que corporatistes(bien souvent liés), par la perte de visibilité des informations, le contrôle de la diffusion de ses informations et de leur présentation via des médiateurs manipulateurs d’opinions... etc etc


      • aurelien 7 septembre 2007 11:07

        Cela dit il y a aussi censure volontaire, dans le sens de réfléchie : censurer sciemment des informations, et censure involontaire irréfléchie ou par ignorance, dues aux limites mêmes des diffuseurs et des instances de contrôle des informations.

        Et pour aller au-delà de ce dualisme, et pour évacuer toute idée de jugement dans l’analyse, on peut dire que la censure peut aussi résulter d’un conditionnement faisant qu’il y a rejet de certaines informations et pas d’autres, participant d’un modèle de pensée bien établi et de conventions faisant « loi ».


      • Baltar 8 septembre 2007 14:36

        J’aime assez cette ouverture d’Aurélien sur ces réflexes de Censure Indirecte que nous nous appliquons à nous-mêmes ou aux autres dans nos pays occidentaux. Il y aura toujours aussi une Censure Directe (pression politique, financière) qui semble faible mais qui reste à surveiller. Durant les élections, nous en avons eu des échos. Censure Directe et Indirecte se mêlent souvent en des nuances difficiles à démêler. Ce serait des sujets d’enquête intéressants, à effet pédagogique.

        Sinon, respect pour l’auteur qui sait rester objectif, corrigeant l’information quand elle est incomplète ou erronée et recadrant les réponses pour d’autres informations déplacées.

        Au sujet de Cuba, ce serait intéressant de savoir pourquoi l’auteur de l’article initial a diffusé cette fausse information, sans l’avoir vérifiée ou détaillée. Peut-être a-t-elle utilisé le seul traitement de texte avec macro « pro-fidel » ? Ou peut-être tout simplement a-t-elle repris une information d’un journal américain (cas probable) ?


      • geko 7 septembre 2007 10:44

        Concernant les sites nazis la censure est un peu normale dans le sens ou ils sont hébergés dans des pays peu scrupuleux et donc hors d’atteinte de la justice.

        Aux states il est convenu que les sites peu enclins avec la pensée de la toute puissante busherie sont bridés en bande passante. Voilà un exemple d’abus de censure !

        Plusieurs facteurs peuvent expliquer la désaffection de la presse papier : La concurrence de l’image ou la possibilté d’avoir 200 chaînes tv à bas prix. La presse appartient aujourd’hui aux industriels. Je ne vois pas pourquoi je dois payer pour lire une presse muselée ou propagandiste ! Les gens ne sont pas dupes et demandent un minimum d’objectivité dans l’information proposée. Mais je suis content de débourser quelques sesterces pour acheter le canard enchaîné ou une bonne revue informatique !


        • Internaute Internaute 7 septembre 2007 17:01

          « Ainsi, en France l’accès à des sites néonazis est censuré. »

          Ainsi, on balance une étiquette et la morale est sauve ?

          Les sites des historiens révisionnistes sont tous censurés en France. Je vous rappelle que le Pr. Faurisson était un historien reconnu et professeur à la Sorbonne avant de tomber en disgrâce. Est-ce que c’est ce genre de personnes que vous appelez néo-nazi avec l’amalgamme de l’image stupide du pauvre type qui marche au pas de l’oie en criant mort-au-juif ? Excusez-moi mais c’est lamentable et montre un aveuglement qui ne vous honore pas.

          Il suffirait donc de jeter l’anathème et de dénoncer pour que la censure devienne brusquement une nécessité sociologique ?

          La triste vérité est que dans tous les pays il existe des lobbies qui ont le pouvoir de faire taire les gens qui disent des choses contraires à leurs intérêts de caste. C’est le cas en Chine, à Cuba, en Israël et aussi en France avec le pouvoir juif. Ce n’est pas en traitant tout le monde de néonazi que vous allez évacuer le problème.

          L’Abbé Pierre est-il un néo-nazi aussi ? Pourtant il a défendu Roger Garaudy, un autre néo-nazi sans doute. Ce n’est parcequ’on n’a pas envie de porter vos oeillères qu’on est nécessairement néonazi.


          • Jerome Bondu Jerome Bondu 8 septembre 2007 07:47

            Cher Monsieur « Internaute »,

            Vous écrivez : « Est-ce que c’est ce genre de personnes que vous appelez néo-nazi »
            — > Je n’appelle personne néo-nazis. Je me contente de dire que la censure de l’idéologie néonazie ne me dérange pas le moins du monde.

            Vous écrivez : « Il suffirait donc de jeter l’anathème et de dénoncer pour que la censure devienne brusquement une nécessité sociologique ? »
            — > Je n’ai pas dit cela.

            Vous écrivez : « La triste vérité est que dans tous les pays il existe des lobbies qui ont le pouvoir de faire taire les gens qui disent des choses contraires à leurs intérêts de caste. C’est le cas en Chine, à Cuba, en Israël et aussi en France avec le pouvoir juif. »
            — > Comment peut-on écrire de telles choses !


          • Dioplr 7 septembre 2007 21:28

            « Des traitements de texte cubains qui se ferment tous seuls quand on tape Fidel ou d’autres termes subversifs. »

            J’imagine que l’auteur de cette ineptie n’a jamais mis les pieds à Cuba. J’ai utilisé des dizaines d’ordinateurs avec traitement de texte et aucun ne se ferme automatiquement quelque soit le mot qu’on y tape. Surtout que Fidel est un mot qui revient souvent dans la prose des cubains tant positivement que négativement.

            Ça me fait penser à une affiche sous Vichy qui présentait les soviétiques « bolcheviques » comme des monstres se promenant avec un couteau entre les dents.

            Voir une connerie aussi grosse dans un article qui se prétend sérieux sur un sujet de cette importance est assez surprenant.

            PS : Il y a une dizaine de sites cubains, notamment de voyage et d’envoi de marchandise qui sont censurés sur le territoire des États-Unis. J’imagine que quelqu’un va hurler contre cette « censure de l’Internet ».


            • Jerome Bondu Jerome Bondu 7 septembre 2007 21:54

              Cette information serait donc fausse ? Dans ce cas merci d’avoir rectifié.

              Heureusement que j’ai pris soin de citer Sylvie Kaufmann auteur de l’article « La Censure sur internet : Etats contre cyberdissidents ». Si on ne plus prendre pour argent comptant ce que dit Le Monde, où va-t-on ? smiley

              Néanmoins, ce n’est pas parce que vous avez utilisé de nombreux ordinateurs la bas que ce programme n’existe pas dans certains lieux (cybercafés par exemple).

              Je vous cite le passage concerné de l’article du Monde : « Curieusement, d’après les récentes vérifications de RSF, tous les sites sont accessibles, y compris ceux de l’opposition cubaine à l’étranger. En revanche, certains mots-clés considérés comme potentiellement subversifs (comme »Fidel« ), affichés sur un moteur de recherche, écrits sur un traitement de texte ou sur un message électronique déclenchent invariablement l’ouverture d’une fenêtre indiquant : »Ce programme fermera dans quelques secondes pour raisons liées à la sécurité de l’Etat.«  »

              Cordialement, Jerome Bondu


            • Jerome Bondu Jerome Bondu 16 septembre 2007 21:45

              Cher Monsieur,

              J’ai contacté les auteurs de l’article, sur la base de votre contestation, qui m’ont répondu :

              - Un des co-auteur (en charge de la partie de l’article qui concerne Cuba) a elle-même expérimenté ce phénomène dans le seul cyber-café de La Havane en août 2000, près du Capitole.

              - Elle rappelle qu’en octobre 2006, une mission de Reporters Sans Frontières a constaté les mêmes fermetures d’écran, étendues aux autres cyber-cafés nés entre temps et aux ordinateurs des grands hôtels.

              Voici un extrait du rapport de RSF et le lien : « L’enquête menée par Reporters sans frontières révèle que le gouvernement cubain utilise plusieurs leviers pour s’assurer que ce média n’est pas utilisé de manière »contre-révolutionnaire« . Tout d’abord, il a peu ou prou interdit les connexions privées au Réseau. Pour surfer ou consulter leurs e-mails, les Cubains doivent donc obligatoirement passer par des points d’accès publics (cybercafés, universités, »clubs informatiques pour la jeunesse« , etc), où il est plus facile de surveiller leur activité. Ensuite, la police cubaine a installé, sur tous les ordinateurs des cybercafés et des grands hôtels, des logiciels qui déclenchent un message d’alerte lorsque des mots-clés »subversifs« sont repérés. Le régime s’assure par ailleurs que les opposants politiques et les journalistes indépendants n’accèdent pas à Internet. Pour ces derniers, communiquer avec l’étranger est un véritable chemin de croix. Enfin, le gouvernement mise sur l’autocensure. A Cuba, on peut être condamné à vingt ans de prison pour quelques articles »contre-révolutionnaires« publiés sur des sites étrangers et à cinq ans simplement pour s’être connecté au Net de manière illégale. Peu d’internautes osent défier la censure de l’Etat et prendre un tel risque. » http://www.rsf.org/article.php3?id_article=19334 N’hésitez pas à vérifier par vous même.

              Désolé, mais entre des journalistes du Monde (qui signent leurs articles) et Reporters Sans Frontières d’un côté, et deux internautes anonymes de l’autre, j’ai quand même tendance à croire le premier.

              Cordialement, Jérôme Bondu


            • HELIOS HELIOS 7 septembre 2007 23:09

              Actuellement, la censure existe... mais il s’agit en général d’une autocensure.

              Pour ceux qui savent, essayez donc une recherche sur google à partir de votre acces, tout a fait normalement, ou alors, connectez vous à travers un proxy, aux US, et retapez votre recherche, vous constaterez immediatement la difference.

              En fait depuis longtemps France télévision et TF1 filtrent les IP. lorsque vous n’êtes plus en France, c’en est fini des téléchargements des VOD.

              L’universalité d’Internet est bien morte devant les intérêts economiques et politiques. La solution serait de ne plus « localiser » les adresses IP, mais là, je pense que comme pour le zonage des DVD, la liberté tant pronée par les entreprises qui veulent profiter de la mondialisation s’arrete lorsque le consommateur essaie d’en profiter a son tour

              Quand aux logiciels « bridés », il y en a de plus en plus. essayer de scanner un billet en euro avec photoshop, vous allez voir...


              • De_Cuba 8 septembre 2007 04:51

                Je suis Cubain et je vous écris de Cuba pour vous signaler que les deux références à Cuba que comporte cet article sont carrément mensongères.

                Etant moi-même un utilisateur assidu des traitements de texte, je peux vous assurer que ça n’existe pas votre « version locale commercialisée du traitement de texte » (pour commencer, il n’y a même pas de « version locale commercialisée » d’un traitement de texte) qui, selon votre article, « se ferme automatique quand on tape le nom « Fidel », ainsi que d’autres mots jugés « subversifs » ».

                C’est entièrement faux que, comme vous l’affirmez aussi, « « certains mots-clés considérés comme potentiellement subversifs (comme »Fidel« ), affichés sur un moteur de recherche, écrits sur un traitement de texte ou sur un message électronique déclenchent invariablement l’ouverture d’une fenêtre indiquant : »Ce programme fermera dans quelques secondes pour raisons liées à la sécurité de l’Etat«  ». »

                Pour se rendre compte que votre histoire est simplement un mensonge caractérisé, il suffit de se poser la question suivante : si les traitements de texte se fermaient quand on écrit « Fidel », comment feraient-ils leur travail les journaux cubains ? Vous rendez-vous compte la bêtise que vous avez écrite ?

                Si l’auteur de cet article se permet de mentir ainsi sur Cuba, qu’est-ce qui nous prouve qu’il ne ment pas sur les autres ?


                • Jerome Bondu Jerome Bondu 8 septembre 2007 07:49

                  Voir mon commentaire au post de Dioplr (IP:xxx.x4.183.4) posté plus haut.

                  Cordialement, JB


                • Jerome Bondu Jerome Bondu 8 septembre 2007 17:27

                  Pour information, je viens d’envoyer un mail au Monde pour avoir le fin mot de l’histoire concernant cette information.

                  Je vous tiens naturellement au courant.

                  Bien à vous, JB


                • Internaute Internaute 8 septembre 2007 13:54

                  Autre exemple de censure en France, tout récent celui-là. On nous parle d’une vidéo de Ben Laden que la CIA a reçu ainsi que quelques journalistes. Les commentaires vont bon train qui expliquent au bon peuple ce qu’il doit apprendre sur cette vidéo.

                  Au fait, pourquoi le bon peuple n’a-t-il pas accès à cette vidéo pour juger par lui-même de quoi il retourne ? Sommes-nous des abrutis qui ont besoin de maîtres à penser pour faire fonctionner leur cerveau ?

                  La censure existe en France comme ailleurs. Le cacher c’est jouer à l’autruche.


                  • Baltar 8 septembre 2007 14:42

                    Oui si quelqu’un avait cette vidéo, ce serait bien.

                    J’ai cru comprendre que cette vidéo n’avait pas encore été diffusée, seulement une annonce sur la chaîne arabe et qu’elle le serait dans trois jours, pour « l’anniversaire du 11 septembre » (terme curieusement employé par les médias francais). La video aurait été récupérée par les occidentaux avant sa diffusion par un moyen détourné.

                    Mais tout cela n’est pas clair ... encore une fois, comme tout ce qui tourne autour du 11 septembre. Vous confirmez cette info ou la video est-elle accessible sur le net ?


                  • eresse eresse 8 septembre 2007 14:58

                    Bonjour,

                    a priori la video est disponible a l’adresse ci-dessous. http://news.sky.com/skynews/video/videoplayer/0,,30200-1283179,00.html

                    bonne traduction.


                  • mouwatentounsi 10 septembre 2007 18:17

                    Exemple de Blog censuré en Tunisie : http://mouwatentounsi.blogspot.com/


                    • Christoff_M Christoff_M 10 septembre 2007 22:31

                      Il y a peut être plus subtil que la censure, c’est le problème de nos JT ; c’est innonder les canaux de la télé d’infos débiles ou de faits divers, ce qui fait que l’article intéressant est noyé dans la masse...

                      Est ce que le net est à l’abri de cela, c’est à voir...


                      • Jerome Bondu Jerome Bondu 11 septembre 2007 00:51

                        Absolument. Schématiquement, on peut distinguer trois types de manipulations de l’information :
                        - sous-informer (c’est la censure) : on cache des informations
                        - dés-informer : on transforme les informations, on en modifie le sens
                        - sur-informer : on masque les informations. Elles sont là, mais tout aussi invisible que si elles n’y étaient pas (c’est ce à quoi vous faites référence).

                        Des trois techniques, la plus efficace ... dépend du type de public.

                        Maintenant, de là à dire que les JT pratiquent l’une ou l’autre ...

                        Le tout est de trouver ses bons canaux d’information, et de ne surtout pas oublier d’en changer de temps en temps. Car si on déteste se faire manipuler, on a parfois tendance à se conforter dans un « cocon d’informations qui nous arrangeant ». Ce qui n’est guère mieux. Pour ma part, je me sens informé après avoir parcouru trois ou quatre médias aux tendances diverses. En ce sens, on peut penser qu’avec le net, si on est pas tout à fait à l’abri, au moins, on peut facilement varier les sources.

                        Cordialement, JB


                      • elnino-88 elnino-88 27 septembre 2007 19:46

                        site interdit par nos medias A voir,a lire,a comprendre

                        Nous ne sommes pas en democratie,agora vox refuses mes

                        articles.

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