La presse : entreprises ou service public ?
La censure est l’examen d’une autorité (étatique ou religieuse) sur des livres, journaux, bulletins d’informations, pièces de théâtre et films, avant d’en permettre la diffusion au public.
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH209/censure-2-beed8.gif)
Par extension, la censure désigne différentes formes d’atteintes à la liberté d’expression, avant et même après leur diffusion. Définition de Wikipedia.
François Bayrou et les candidats n’appartenant pas à l’UMP ni au Parti socialiste en sont-ils victimes ?
Retour sur événement : début septembre, François Bayrou dénonce le déséquilibre des moyens, financiers mais surtout d’influence, en attaquant une nouvelle fois l’intimité de M. Sarkozy avec industriels et médias, et en proposant de mettre fin par la loi à cette collusion.
Que doit-on en penser ?
François Bayrou met en cause Bouygues, le propriétaire entre autres de TF1. Il est vrai que Martin Bouygues est un ami de longue de date de Nicolas Sarkozy mais par forcément des candidats socialistes. Sont évoqués également :
Le groupe Dassault (Le Figaro)
Le groupe Lagardère (Le Monde et Europe1)
Si Serge Dassault est sénateur UMP et si Arnault Lagardère ne cache pas ses sympathies pour le président de l’UMP, on serait effectivement en droit de se demander si François Bayrou, comme les autres, n’est pas écarté du débat médiatique. En ce qui concerne la candidate socialiste, tout bon patron de presse sait qu’on ne sait jamais et qu’en cas de victoire...
Le débat lancé par François Bayrou est significatif d’une époque et des mutations que l’information connaît depuis quelques années. En effet, les groupes industriels et financiers ont toujours craint la presse indépendante, et n’ont eu de cesse de s’investir dans des titres ou magazines de prestige.
Quel en est l’avantage ?
Contrôler leur image et éviter toute enquête sur leur fonctionnement industriel, social ou financier. L’autre avantage indéniable est de pouvoir exercer des pressions sur les citoyens lecteurs, et d’essayer de promouvoir le ou les candidat/s les plus proches de leurs intérêts.
Si, il y a quelques années, on laissait les chroniqueurs se déchaîner contre les adversaires de la cause, aujourd’hui, il suffit de ne pas parler des mêmes adversaires pour les isoler et mieux plaider la cause de son champion.
François Bayrou, bien souvent dans la majorité présidentielle, comme les élus UDF, n’a certainement pas réfléchi lorsqu’on lui a soumis des textes concernant la presse et sa diversité. Il faut dire que lorsqu’on est au pouvoir, il est plus simple de profiter des médias.
Si l’UDF proteste, il pourrait en être de même de tous les candidats ou partis n’appartenant pas au duo UMP/PS, car une précampagne électorale n’oblige en rien les médias à se soucier de la diversité des idées ou propositions.
Cet été, c’était concours de bikini, dit-on à l’UDF. Pour suivre la campagne, il fallait acheter la presse people. Aujourd’hui, il faut essayer de soulever un couvercle et prendre le pari qu’en démocratie on peut parler de tout.
Comment le président de l’UDF et les autres formations politiques non majoritaires aux parlements pourraient-ils inverser cette tendance ?
Doit-on mettre en place une commission d’élus qui aurait pour mission d’obliger la presse à communiquer sur tous les faits et gestes des formations politiques ?
Les partis et formations politiques doivent-ils, comme il y a quelque temps, redevenir éditeurs de presse ? Qui se souvient de L’unité ou de La nation ?
Alors, coup de pub, ou envie de lancer un débat de fond ? Nous verrons dans quelques semaines quel parti ou formation politique proposera des solutions pour revenir à une presse diverse, et représentative de la société française et de ses idées.
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