La presse quotidienne nationale en monochromie
Aucun journaliste noir dans les quotidiens nationaux sur près de deux milles salariés. On a du mal à le croire. C’est le constat des deux auteurs du livre Noir et français paru en 2006. Ce chiffre serait toujours d'actualité. Le conservatisme sociale qui périclite notre belle presse est la norme.
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Il est de notoriété publique que les noirs ne lisent ni Aujourd’hui en France, ni Libération ni Le Figaro, encore moins Le Monde alors à quoi bon embaucher des journalistes noirs ? C’est ce que doivent se dirent à eux-mêmes les chefs de services responsables de l’embauche de nouveaux collaborateurs. Comment expliquer autrement l'absence total de journaliste noir dans ces médias ?
On me rétorquera immédiatement qu’un journaliste est par essence indépendant de ces pensées, états d’âmes et plus encore de sa couleur de peau pour traiter une information de plus en plus diversifiée. Il suffit qu’un journaliste soit consciencieux et impartial afin que nous ayons une information à la hauteur. C'est une belle idée mais...
La lecture de la presse nous montre qu’elle se confronte à la réalité. Libération est plutôt de gauche, Le Figaro plutôt de droite et Le Monde plutôt de centre gauche mais le journaliste qui y travail serait totalement impartial. Impossible ! Si certains veulent le faire croire, les lecteurs français ne sont pas dupes. C’est renié que notre inconscient, influence notre manière de penser, de concevoir le monde. C’est méconnaitre le fonctionnement complexe de notre cerveau dont les zones d’ombres immenses causent bien des nuits blanches aux meilleurs neurologues.
Sans parler de race, il est admis que les quartiers populaires sont plus « colorés » que les banlieues chics. On n’a généralement pas le même vécu selon que l’on soit né avenue Céline à Neuilly-sur Seine ou dans une cité de Sarcelle. On n’y grandi pas en y rencontrant les mêmes personnes. On ne part pas en vacances aux mêmes endroits. Comment se pourraient-ils que leurs habitants respectifs pensent et voient le monde exactement de la même manière ?
Il est peut-être vrai que la presse quotidienne est moins lue par les sarcellois que par les neuilléens, mais cela ne tient-il pas aussi au fait que les journalistes qui y écrivent ont des préoccupations souvent très éloignées des leurs. La faute au manque de mixité sociale des grandes rédactions et au peu de diversité dans ces ghettos de pauvres. Le manque d’interaction dans les deux cas n’aide pas à une ouverture d’esprit salutaire.
L’autre problème de la presse quotidienne nationale est son manque de renouvellement. Elle se meurt aussi du trop de connivence et de piston. Il est évident que les places y sont comptées et tous les membres de leur rédaction connaissent quelqu’un dont le fils ou la fille ferait tout pour être embauchée. Ce phénomène se retrouve aussi pour les stages dans des médias important. Il laisse peu de place à ceux dont les parents n’ont pas de réseau. Le « turn-over » est quasi inexistant concernant les meilleures places. Les plus compétents ne sont pas forcément ceux qui seront pris. Ce n’est pas simple quand on n’est pas aidé. Pourtant des exceptions existent pour ceux qui ont crût en eux et que les coups durs n’ont pas arrêtés.
Mais pas dans la presse quotidienne nationale. A la radio et à la télévision où une visibilité plus importante encourage cet état de fait, des personnes issues de minorité visible sont embauchées. On en voit même de plus en plus. Roselmack et Pulvard sont les arbres qui cachent la forêt de la PQN dont les journalistes ne sont par essence, pas exposés aux feux de la rampe.
En 2006 les lecteurs du Monde et de Libération réputés ouvert d’esprit n’appréciaient eux aussi qu’un regard « de souche » sur une actualité de plus en plus mondialisé. Etonnant et peu vraisemblable. Mais après tout, peut-être que les responsables de rubriques n’ont pas trouvé un seul noir qui ait une plume dans ce pays peuplé de 60 millions de personnes ?
Alors que le gouvernement condamne les villes qui n’ont pas au moins 20% de logement social à verser des amendes. Rien n’est fait dans ces temples de la transmission du savoir que sont les rédactions de la presse quotidienne nationale. Dire qu’il est nécessaire de prendre des décisions politiques, ce serais reconnaitre le manque de courage des chefs de rubriques.
On semble pourtant se diriger vers cette voie car il est vrai qu’aucun journaliste noir en 2006 sur plus de mille journalistes salariés rien qu’au Figaro et au Monde, c’est un constat d’échec sans nom pour notre PQN. Espérons que la situation à évoluée depuis cette date, mais ne rêvons pas trop. Le système américain des quotas « affirmative action » qui à aboutit au bout d’une trentaine d’année à ce qu’ « un président de couleur » soit élu à la maison blanche sera nécessaire en France.
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