Michel Drucker, majeur et vague ciné
Alors que Vivement dimanche s'apprête à fêter ses 18 ans d'existence, le programme pourrait voir sa première partie sacrifiée au profit de la seconde. Peut-être le début du chant du cygne pour un Michel Drucker pourtant guère désireux de partir en retraite anticipée.

Curieux et paradoxal programme que Vivement dimanche, qui rappelle à chacun à quel point le temps passe vite mais les dimanche un peu moins. Il faut dire que l’émission, installée depuis 1998, s’apprête à passer un cap, et pas des moindres : celui de la majorité.
Il viendra d’avoir 18 ans
Tout a en effet commencé au sortir d’un faste été sur fond de coupe du monde remportée. A défaut de dérouler le tapis rouge, Michel Drucker avait décidé d’offrir à ses invités une promotion sur canapé de la même couleur. Et plutôt deux fois qu’une, Vivement dimanche prochain succédant à Vivement dimanche en fin d’après-midi. 18 ans, c’est une éternité à l’échelle de la télévision, et c’est justement là toute la modeste ambition de Michel Drucker. Une ambition ou plutôt le leitmotiv de sa carrière médiatique, qu’on pourrait résumer en une phrase : « pourvu que ça dure ».
Alerte rouge pour canapé rouge
Si Michel Drucker a changé de chien dans l’intervalle, et accessoirement de quelques chroniqueurs, pour le reste le programme est resté le même, à savoir la référence en matière de brossage de poils, aussi bien pour l’être canin que pour les invités. C’est la patte de Michel Drucker et ce n’est pas à 73 ans qu’il va changer d’un iota : tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Circulez, y’a tout à voir.
Si l’animateur reste le même, les temps changent et la direction de France 2 aussi. Or il semblerait qu’avec l’arrivée de Delphine Ernotte, celle-ci souhaite en partie du passé faire table rase. En quête de modernité, la direction des programmes a forcément dans le viseur Vivement dimanche, réel symbole de l’archaïsme du service public. En conséquence de quoi serait plus qu’envisagé de sacrifier l’émission de début d’après-midi pour ne conserver que la seconde.
Emotion de censure
Imaginez-donc : une promotion divisée par deux pour l’invité-star ! Sauf que l’habile Drucker a su négocier et sauver les meubles autant que les apparences : si la première partie disparait, la seconde sera quant à elle rallongée d’une heure, pour en faire désormais deux. A qui perd gagne, en somme.
Au final, Michel Drucker attaquera donc sa 19ème saison de Vivement dimanche, même si rien ne sera plus jamais comme avant. Une page sera tournée, mais le livre pas encore totalement fermé. Quand on est comme lui né durant un été 42, il est légitime de vouloir demeurer Michel le Grand. Mais face à la réalité des décisions de sa direction, Drucker a compris que, contrairement à certains comme Julien Lepers, il avait réussi à éviter l’ascenseur pour l’échafaud. Il continuera donc à prendre l’escalier. Tant qu’il peut encore monter les marches.
Gwendal Plougastel
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