Hello,
Je serais surpris qu’ils acceptent de cautionner le projet. Comme tu l’as dis en préambule, pour le Canard, le Web n’existe tout simplement pas. Y mettre le doigt, c’est risquer d’aller plus loin.
Ensuite, d’un point de vue technique :
Le projet est plus gros qu’il n’y parait :
1/ scanner les 25 dernières années d’archives (25 x 52 numéros=1300 journaux, de 8 pages très bien remplies, soit un peu plus de 10.000 pages au total), nécessite d’arriver a mettre la main sur chacun des exemplaires. Pas évident.
2/ pour ceux qui ne sont pas familier avec la technique, un scan n’est qu’une photo, on ne peut rien indexer dessus, ni faire aucune recherche. Donc il y a un deuxième passage à faire, celui de transformer la photo d’un texte (sur laquelle on ne peut rien rechercher), en un texte (indexable, possibilité de faire des recherches). Il y a des logiciels pour ça, mais aucun n’est parfait et tous nécessitent une vérification manuelle de l’ensemble du résultat (surtout si vous voulez faire une recherche par mot-clé, ou une minuscule variation de typo ruinera le résultat).
De plus, le canard étant imprimé sur du papier d’assez mauvaise qualité (comme toute la presse hors magazines), j’ai de gros doutes sur l’état de conservation des plus vieux numéros. Ceux qui trainent chez moi depuis a peine 3 mois sont déjà jaunis.
3/ Une fois cette belle base de données faite, il faut encore une jolie interface (au hasard : un site web) pour y accéder : tout le monde n’est pas informaticien, et même parmi eux, tous n’ont pas la compétence ou le temps de faire sa propre application d’accès aux archives. Or, plus une interface est intuive (et accessible) et plus elle est restrictive.
4/ Il faut aussi régler le problème de l’hébergement de cette base et de l’interface qui va avec. C’est pas beaucoup de travail en soi, mais ça a un cout.
Ce qui m’amène à la conclusion suivante : un projet aussi gros ne peut pas être organisé par une armée mexicaine, il doit y avoir une centralisation des décisions. Centralisation plus ou moins démocratique (à l’image de la fondation wikipedia), mais centralisation tout de même.
Comment s’assurer alors que l’organisme décisionnel ne cherche jamais à censurer le résultat final ? (une fois indexée, rien de plus simple que de transformer tous les « sarkosy » en « zarkoosy », et plus personne ne trouvera de résultat).
La seule façon totalement sûre d’organiser un tel projet est que les organisateurs soient justement le Canard lui-même. Ce qui nous ramène au préambule....
(...) Voilà pour la question technique.
D’un point de vue juridique, c’est pas mon métier, mais je crois que toute base de donnée contenant des données nominatives doivent être déclarées à la CNIL (et autorisées par...). De plus, chacun dispose d’un droit de retrait (il doit y avoir une exception pour les impôts, ou les pouvoirs publics en général). Mais juridiquement, quelqu’un qui souhaite effacer les traces de ses gamelles peut y arriver. Et c’est pas plus mal. Le principe de la justice en France repose sur l’idée qu’une fois la peine effectuée, on est totalement blanchi.
Voilà voilà.
Si tu veux que je développe certains point (autre que juridique), y a qu’a demander...