Quand les médias empoisonnent peu à peu la Démocratie
« La France cherche un capitaine », « Sont-ils tous si nuls ? », « Ayrault : plus dure sera la chute », « Vers une hausse de 30 M d’€ de la CSG ? » , « Le retour aux 39 h pour un vrai choc de compétitivité »……et chaque jour, la liste des titres les plus racoleurs possibles s’allongent……Alors, fermons les journaux et allumons le poste me diriez-vous : Mauvaise pioche … que celui-ci soit télévisuel ou radiophonique.... le journaliste d’aujourd’hui tombe dans une facilité imbécile. Tiens aujourd’hui, cela sera « Haro sur Ayrault » lance le nouveau présentateur de la matinale de Radio Luxembourg et, pour ce bon mot, chacun s’engouffrera dans la brèche. Spectacle pitoyable. Les médias, au nom de leur autonomie, s’enivrent d'un pouvoir qui met leur légitimité et leur avenir en péril. Pris dans une frénétique course entre eux-mêmes (les médias classiques), internet et les réseaux sociaux, ils en oublient le plus souvent toute éthique. La multiplication des pseudo-éditorialistes de tous poils qui se disent engagés pour mieux se vendre n’arrange rien et, en guise de compréhension accrue, c’est la foire d’empoigne du matin au soir dont l’unique objet est de « dézinguer » le président et son gouvernement après cinq mois d’exercice. Le pouvoir médiatique ne sait plus s'arrêter, ne connaît plus ses limites, se croit légitime à tout juger, tout examiner, tout critiquer, tout revendiquer. Or cette ligne pourrait leur être fatale, car le public ne souscrit pas systématiquement à cette outrance permanente qui décrédibilise l'information et discrédite leurs auteurs.
dessin Hergé
Nous sommes donc passés d’un journalisme de propagande gaullienne à un journalisme de transgression sarkozienne. A la promotion des mesures gouvernementales, s’est substitué le billet d’humeur et l’interview du mécontent en guise de vindicte populaire. Ne croyez pas que cette dérive soit parisienne ; la presse régionale n’y échappe pas malheureusement. Toute modification d’aménagement urbain ou changement d’horaires sont les points de départ d'un saga sur le thème : les perdants de ceci, les oubliés de cela……Où sont les valeurs du métier de journaliste ? Où est l’indépendance, cette recherche de sujets singuliers, cette nécessité de les traiter autrement ? Où sont les enquêtes, prendre le temps de bien les réaliser, de comparer, de proposer une vision ? Être journaliste, c'est être rigoureux et intègre, se différencier, et ne pas suivre la vague du voisin. Les citoyens veulent de l’information, de la critique, une liberté de ton qui ne soient pas l’auto-proclamation d’une autonomie qui s’érigerait en un nouveau pouvoir et qui briserait la Démocratie dont la presse est l'émanation.
Pour aller plus loin sur le même thème :
Olivier MOURET - http://oliviermouret.over-blog.com
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