Alternance à gauche de 2007 à 2012, pour créer un million d’emplois
L’élection du candidat socialiste pour 2007, en novembre 2006, sera dominée par une confrontation de propositions relatives à l’emploi et au modèle social français.
Laquelle des trois orientations ayant pour priorité l’emploi a votre préférence ?
1- Financer un million d’emplois aidés
La gauche de la gauche proposera de mieux défendre les emplois existants et de créer plus d’emplois publics. La mesure phare financerait, pendant cinq ans, un million d’emplois au bénéfice des jeunes, des habitants des quartiers défavorisés, des chefs de familles monoparentales et des seniors. Ce volontarisme à grande échelle est populaire. Rémunérés à 1500 euros (SMIC revalorisé), les emplois aidés coûteraient 25 milliards d’euros par an au budget. Cette somme représente la moitié du déficit budgétaire visible de 2005. Les banques seraient d’accord pour prêter, car la France est moins endettée que le Japon et les Etats-Unis. Seuls points inquiétants, les Français rembourseraient, avec leurs impôts, jusqu’en 2032, les salaires payés entre 2007 et 2012, et le chômage remonterait à la fin du programme.
2- Concilier flexibilité et sécurité de l’emploi en salariant les demandeurs d’emploi
Le PS de la « synthèse » voudra réformer la formation et l’indemnisation chômage. Prenant l’exemple danois, il recommande de quintupler les effectifs de l’ANPE et de systématiser le droit à la formation à chaque chômeur. Pour une mise en place efficace, la flex-sécurité nécessiterait 4 réformes : 1. Préciser, de l’Etat, de la région, du département ou de la commune, qui est responsable de la politique de l’emploi. 2. Affecter à un niveau territorial et à une administration unique les budgets de la formation et d’indemnisation chômage. 3. Créer des métiers de conseil et d’orientation des demandeurs d’emplois. 4. Intéresser financièrement les universités au résultat en terme d’accès à l’emploi de leurs diplômés.
Cet axe serait très courageux. D’autant que son impact positif principal serait invisible. La durée du chômage diminuerait, mais pas le nombre de demandeurs d’emplois, faute d’emplois nouveaux.
3- Grand problème, grande solution
Quel courant fera le constat que les effets positifs des emplois aidés et de la flexibilité ne s’attaquent ni aux causes structurelles du chômage, ni à l’usure du modèle social ? Le capital et le travail sont devenus surabondants. Les ressources naturelles se raréfient, et l’équilibre climatique est modifié, avec des conséquences géographiques et géopolitiques durables.
L’objectif d’une politique pour l’emploi doit tenir compte de la réalité d’une nouvelle économie où coexistent des activités internationales à forte intensité capitalistique et des millions de petites activités locales. La nouvelle économie creuse l’inégalité entre ceux qui ont accès à l’emploi, au capital (donc aux revenus de retraites) et aux protections sociales par la grâce de puissants employeurs, et ceux dont les activités rémunérées, les revenus et les protections sociales se réduisent selon l’origine géographique, le sexe et avec l’âge.
Trois axes permettraient de guider les mesures de rénovation de notre modèle social. Ces axes répondraient aux aspirations et aux inquiétudes des Français :
- L’Etat serait garant des retraites et d’un revenu minimum.
- Une institution de proximité, à l’échelle du bassin d’emploi ou du département, régulerait le marché du travail et les protections sociales.
- Un plan d’accompagnement du changement restructurerait l’emploi public et capitaliserait un million de nouvelles petites activités et entreprises.
A suivre.
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