Chine-Tibet : deux peuples - un même combat contre la dictature, pour la démocratie et la paix
A l’hiver 1990, à Berne, eut lieu la première manifestation commune rassemblant - contre la venue en Suisse de Li Peng, l’ordonnateur du massacre des étudiants sur la place Tiananmen le 4 juin 1989 - des militants démocrates chinois et tibétains au coude à coude contre la même dictature, soutenus par des associations, organisations et syndicats suisses : celle du régime de Pékin. J’étais présent alors avec des amis dirigeants du mouvement démocratique chinois, dont des survivants du bain de sang qu’avait été la place Tiananmen moins de quelques mois plus tôt. Aujourd’hui, la question de l’unité des deux peuples, chinois et tibétain, contre la dictature qui les opprime tous deux est encore, plus que jamais, à l’ordre du jour.
Fraternité et solidarité de deux peuples pareillement opprimés
A l’heure où se déploie dans le monde entier une offensive d’une ampleur jamais vue à l’initiative des autorités dictatoriales de Pékin, pour calomnier, salir, insulter à la fois le peuple tibétain et tenter de dresser un peuple contre un autre selon un principe bien connu qui assure que « diviser, c’est régner », il m’a paru utile d’apporter ici publiquement un témoignage du combat ancien et collectif des démocrates chinois et des militants tibétains pour le droit à l’autodétermination de leur peuple, un combat qui est par essence COLLECTIF.
J’ai rarement vu une telle campagne de haine, mêlant les rumeurs les plus abjectes aux annonces les plus ignobles, que celle qui se développe contre le peuple tibétain, et qui essaie par là-même d’empêcher le mouvement démocratique chinois d’être entendu clairement.
Rappelons quelle est la position publique de ce mouvement démocratique chinois indépendant qui est l’avenir de la Chine, pays le plus peuplé du monde, sur la question nationale tibétaine : reconnaissance du droit naturel imprescriptible à l’autodétermination du peuple tibétain.
Cette position de principe a été rappelée à plusieurs reprises par le porte-parole le plus connu du mouvement démocratique chinois : Wei Jing Sheng, qui a passé 18 ans de sa vie en prison dans son pays avant d’être libéré en 1998.
Il est nécessaire de rappeler à l’opinion publique internationale ce qu’est la Chine aujourd’hui, derrière les apparences de prospérité présentées à ceux qui ne veulent pas regarder derrière l’image qu’on leur tend : une dictature au profit d’une petite minorité de la population, dictature qui s’appuie pour maintenir et développer ses prébendes, fondées sur une corruption effrénée, sur l’appareil d’Etat et du Parti unique, qui n’a plus de « communiste » que l’appellation incontrôlée, selon un satiriste chinois.
De manière générale, le parti unique, le PCC, et l’Etat, ne font qu’un, cela au profit de quelques dizaines de millions de privilégiés de plus en plus riches pendant que la majorité du pays s’enfonce dans la pauvreté et les difficultés quotidiennes.
Une simple visite des usines dans les zones du sud de la Chine suffit à ramener l’observateur aux conditions ouvrières de vie et de travail pires que celles décrites dans Germinal : violences quotidiennes, brutalités permanentes, amendes, harcèlement sexuel des femmes, viols, humiliations incessantes, situations dégradantes pour la personne humaine, tout y passe.
Ceux qui douteraient de cette réalité peuvent se référer aux informations des syndicalistes chinois indépendants : [email protected]
Car derrière la vitrine d’opulence présentée par la dictature de Pékin, la réalité est dramatique : de haut en bas de l’économie, la corruption sévit et provoque des difficultés croissantes qui tendent à disloquer y compris l’appareil d’Etat.
L’inflation galope, les sociétés étrangères sont engagées dans un processus de délocalisation rapide hors du pays, les exportations chutent, les importations explosent, le chômage de masse devient intolérable pour une large partie de la population, une spéculation inimaginable détruit l’environnement urbain et provoque des centaines d’émeutes urbaines quotidiennes dans tout le pays, sans oublier les grèves et manifestations ouvrières ainsi que les révoltes dans les campagnes qui se multiplient comme un feu de poudre.
Un gigantesque pays au bord du gouffre et de plus en plus incontrôlable
Devant le flot des difficultés générées par sa politique et la corruption des élites dirigeantes qu’il représente, le gouvernement louvoie entre les reculs locaux et la répression acharnée, entre la satisfaction aux revendications populaires et la violence policière, voire militaire contre les citoyens chinois.
Dans ce contexte, les révoltes ou émeutes au Tibet s’expliquent naturellement, du fait que les citoyens tibétains sont victimes à la fois d’une répression accrue et d’une pauvreté plus accentuée, du fait des conditions économiques locales et surtout de la mainmise sur les ressources par les « colons » envoyés par Pékin pour « siniser » le pays.
Au passage, pour l’ironie sur l’ignorance terrifiante des réalités locales des thuriféraires du régime pékinois sur les cultures en Asie - thuriféraires qui essaient de faire accroire que la « CIA a donné des armes aux moines et nonnes de Lhassa » -, il importe de rappeler une réalité que toutes les populations d’Asie connaissent bien tant elle est partie de l’histoire du continent : les moines et nonnes bouddhistes tibétains sont des adeptes du pacifisme le plus complet.
On ne saurait donc les confondre, sauf pour des esprits particulièrement pervers ou amateurs de fictions hollywoodiennes aux « moines » du célèbre temple chinois de Shaolin, qui a rendu fameux dans le monde le « kung fu chinois ».
Mais, ceci étant clarifié, ce qui se passe au Tibet est indissociable du mouvement général de la société en Chine.
La révolte contre le système dictatorial de Pékin est devenue générale, et le feu couve dans toutes les parties de la Chine.
A l’évidence, les autorités, qui ne contrôlent plus l’inflation sur les prix des matières de base, subissent la hausse exponentielle des tarifs des matières premières, font face aux délocalisations massives et aussi aux faillites d’entreprises pour « faits de corruption », appelés ici « mauvaise gestion », et perdent la mainmise sur la situation sociale du pays.
La répression au Tibet, dans un tel cadre, répond à deux priorités pour le pouvoir en crise à Pékin :
1- essayer de dévoyer l’attention du peuple chinois sur un problème extérieur en tentant de créer un vent de nationalisme au seul service politique de la dictature. Les étudiants chinois hors de Chine, filles et fils de l’appareil dirigeant d’Etat, du parti unique et des cadres des sociétés privées nées des privatisations, sont ici dans le rôle naturel de relais et haut-parleurs du régime qui protège leurs intérêts matériels ;
2- essayer d’intimider le mouvement de colère montant en Chine par une répression impitoyable des émeutes au Tibet.
Bilan provisoire d’une situation appelée à évoluer de plus en plus vite
Quoi qu’il en soit, le régime a déjà perdu dans cette « affaire » du Tibet son image « favorable » et « de démocratie en marche ».
Il est apparu tel qu’il était : une dictature prête à tout pour préserver ses luxueux privilèges exorbitants sur le société chinoise toute entière.
Mais, les bases du développement économique en Chine sont maintenant sapées par un quadruple fléau :
1- la cherté des matières premières et leur raréfaction croissante ;
2- la montée des grèves et émeutes sociales, qui oblige à des reculs significatifs, encourageant à leur tour d’autres secteurs à agir collectivement de même ;
3- le départ des entreprises et capitaux étrangers de Chine ;
4- l’inflation incontrôlable des prix des produits alimentaires de base, qui accélère et nourrit la montée de la colère sociale de masse au sein de la population, tant urbaine que rurale.
Le régime est en voie de perdre sa légitimité qui se trouvait depuis près de 20 ans dans la croissance économique et la prospérité espérée.
La réalité quotidienne a détruit ces attentes et espérances : inflation galopante, licenciements de masse, émeutes et grèves se multiplient car le peuple chinois vit en majorité écrasante une situation qui devient explosive.
De manière symbolique, les Jeux Olympiques de Pékin, qui devaient devenir une sorte de consécration internationale du régime dictatorial, sont devenus dorénavant une menace pour la stabilité politique en Chine et une fenêtre sur la réalité profonde de la Chine en 2008.
D’un succès annoncé, la dictature de Pékin est en voie de créer, par ses propres actes contradictoires et sa répression sanglante au Tibet et en Chine même, une situation qui ne peut que lui échapper des mains à terme rapproché, sous les yeux effarés du monde, lors de ces Jeux Olympiques qu’elle a voulus à tout prix.
Certains signes sont annonciateurs du futur : ainsi, hier, à Taipei, le président de la République, élu le 22 mars 2008, Ma Ying Jeou, manifestait avec la population taïwanaise et les militants tibétains et démocrates chinois contre ce qui se déroule au Tibet et... en Chine. Du jamais vu à Taïwan et au monde !!!
D’un certain point de vue, sa présence rappelait que la démocratie est aussi un droit pour la Chine et le Tibet, son élection dans un pays de langue et de culture chinoises démontrant que la démocratie est la seule voie raisonnable pour tous les peuples de la région et pour la paix.
Dans l’intérêt de tous les peuples du monde, il est essentiel que tous les secteurs de l’opinion publique internationale apportent leur soutien inconditionnel aux peuples chinois et tibétain, contre leur ennemi commun : la dictature de Pékin, anomalie anachronique en 2008 et danger potentiel pour les peuples sous sa férule.
Ce soutien général prépare l’avenir et peut seul contribuer à apporter au plus vite la démocratie politique et sociale en Chine, la liberté au peuple tibétain et des possibilités partagées de prospérité pour le monde entier.
NB : l’auteur est parmi les premiers citoyens français à avoir travaillé, avec d’autres, aux côtés et avec le mouvement démocratique chinois et tibétain depuis mai-juin 1989. Il a assuré aussi de nombreux liens, contacts et traductions pour le mouvement démocratique et les syndicats indépendants chinois, notamment via une collaboration avec le China Labour Bulletin - Bulletin des Travailleurs chinois, publié à Hong Kong par le dirigeants syndical Han Dongfang. Il soutient activement démocrates, syndicalistes et dissidents chinois dans leur lutte difficile en Chine.
65 réactions à cet article
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Il est tant que les citoyens républicains de toutes tendances politiques fassent entendre la voix du pays des droits de l’homme pour exiger de la dictature communiste la libération de YAN CHUNLIN qui a été condamné à 5 ans de prison pour avoir demandé les droits de l’homme.
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=26337
http://www.rsf.org/rubrique.php3?id_rubrique=171
Exigeons de l’Ambassade de Chine la libération de Yang Chunlin condamné à 5 ans de prison pour avoir demandé les droits de l’homme.
Exigeons de Rama Yade http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/biographie_5/acteurs/gouvernement/secretariat _etat_affaires_etrangeres_m635/
qui perçoit un salaire du contribuable français pour faire son travail au sein du gouvernement qui est de
DEFENDRE LES DROITS DE L’HOMME et D’EXIGER de l’ambassade de Chine la libération immédiate de YANG CHUNLIN
Voila une condition qui ne peut pas être négociable avec un pays qui ne respecte aucunes lois démocratiques ,environnementales,sanitaires et sociales
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=26337
Si AGORAVOX est le 2eme média de France,alors il doit utiliser sa puissance pour exiger cette démarche citoyenne auprès de Rama Yade
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Et tout ça à cause de David Douillet qui a terrassé le YETI ...
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Posez vous cette question simple :
Qui d’entre vous n’a pas goûté les célèbres produits Tien Am Men, parus dans les rayons de la grande distribution juste après les évènements du même nom ... ? Et ne pensez vous pas que c’était à cette époque là qu’il fallait boycotter la récupération commerciale de ce symbole sanglant... !
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Si on voulait faire quelque chose pour le Tibet, c’était il y a 50 ans lors de son invasion, maintenant cela perd beaucoup de sens.
A quand des manisfestations pour que les anglais quittent l’Australie et rendent le pays au Aborigènes. Il se passe au Tibet, ce qu’il s’est passé en Australie.
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Voila que le "comité de rédaction" fait du publi-reportage pour un bouquin écrit par un anarchiste et dont il est IMPOSSIBLE de faire un commentaire
C’est la Chine communiste maintenant ???????????????
Cet publi-reportage pour un bouquin qui n’est même pas encore sorti ! est-il gratuit ou payant ????
Ne pas s’étonner des commentaires pro-chinois après cela sur le Tibet
Une honte pour le journalisme citoyen
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C’est pour préparer le chat demain à 15h et c’est clairement expliqué dans l’article. Encore faudrait-il que vous preniez la peine de le lire....
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Un mal voyant : un aveugle.
Un mal entendant : un sourd.
Un mal comprenant : un Lerma...pour être poli !
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Je vous ai répondu dans un autre commentaire. S’il s’agit d’un autre bug merci de nous l’expliquer via le formulaire de contact http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=320
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Camarade ex-professeur (professeur de quoi, au fait ?) :
Tu arranges l’histoire à ta convenance et t’en serts d’alibi pour justifier les sanglantes répressions dont sont victimes les tibétains dont la seule prétention est de vouloir vivre librement dans leur pays !
Oui, la Chine a finalement progressée, mais à quel prix : les millions de victimes du "grand bond en avant" ne sont plus là pour contester la méthode, mais franchement tu ne crois pas qu’on aurait pu s’y prendre autrement ? C’est de la sinophobie de poser cette question ?
Puis il y eut Tien An Men : Sinophobie ?
Six mille exécutions capitales l’an dernier en Chine : Sinophobie ?
Quatorze mille qui attendent en prison : Sinophobie ?
Des petites gens expulsées de leurs logements ou de leurs petites fermes au nom de la Raison d’Etat, avec des indemnités si ridicules qu’il iront grossir les effectifs des bidonvilles des grandes villes, pouvoyeuses (et pour cause !) de main d’oeuvre à bas salaires pour le plus grand bénéfice du PIB et des quelques corrompus qui en croquent : Sinophobie ?
La liberté de penser autrement, de s’exprimer contre le gouvernement, de crtiquer les pouvoirs locaux ou nationaux, tous ces attributs de la Démocratie déniés et punis de prison : Sinophobie ?
Camarade ex-professeur, je ne te crois pas naïf ou bien l’amour de la Dictature t’ aveuglerait-il à ce point ? Mais ta Sinophilie s’accomode bizarrement de ce qu’on appelle "les droits de l’homme" ,cet homme serait-il chinois...
Merci, Philippe Vassé pour votre article qui remet en perspective l’état actuel de la Chine !
P.S. D’ailleurs, je remarque que de nombreux pays ex-soviétiques, qui s’y connaissent en dictatures, sont prêts à boycotter les J.O., contrairement aux boutiquiers anglo-saxons pour qui le fric est la seule religion.
Bien à vous.
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Alberto,
Excellente réponse à Mon Moulin qui triture l’Histoire revue et corrigée par le Grand Timonier, dont chacun sait l’immense souci humaniste du peuple chinois qui était en lui... !!!
Justement, pour savoir qui vient avec des sources "belges" essayer de défendre les "gentils bourreaux- massacreurs" de Pékin, "porteur de progrès et de démocratie" (sic !!!), je vous conseille de lire la notice de Wikipédia sur le PTB (Parti du Travail Belge), un groupuscule maoïste qui est très actif sur l’Internet via certains de ses membres.
C’est très instructif sur l’affection profonde de ce groupuscule pour de nombreux dictateurs, d’ailleurs pas tous "asiatiques" et des subventions publiques aux écoles confessionnelles communautaristes/
Un des dirigeants de ce parti, Michel Collon, tient un blog qui ne le cède en rien dans les appels haineux contre la démocratie et les libertés des peuples en Chine par exemple à la Pravda quand il fallait écraser dans un bain de sang les ouvriers de Pologne en 1956 ou 1981, les ouvriers du bâtiment de Berlin-Est en juin 1953, les ouvriers hongrois de Budapest ou le peuple tchèque en août 1968.
L’Histoire semble ici bégayer !
Comme le faisait la sinistre Pravda, l’argument-choc des nouveaux staliniens de 2008 est : "c’est la CIA qui arme des "moines réactionnaires"." Ce n’est pas nouveau, ni original.
Lesquels moines supposés "armés par la CIA" en Chine (- !!!) sont tous dans leurs monastères par respect de la tradition pacifiste bouddhiste tibétaine.
Il y en a en Belgique qui devrait venir en Asie plus souvent et moins croire la propagande de la dictature de Pékin.
Bien amicalement,
-
Alberto,Excellente réponse à Mon Moulin qui triture l’Histoire revue et corrigée par le Grand Timonier, dont chacun sait l’immense souci humaniste du peuple chinois qui était en lui... !!!
Justement, pour savoir qui vient avec des sources "belges" essayer de défendre les "gentils bourreaux- massacreurs" de Pékin, "porteur de progrès et de démocratie" (sic !!!), je vous conseille de lire la notice de Wikipédia sur le PTB (Parti du Travail Belge), un groupuscule maoïste qui est très actif sur l’Internet via certains de ses membres.
C’est très instructif sur l’affection profonde de ce groupuscule pour de nombreux dictateurs, d’ailleurs pas tous "asiatiques" et des subventions publiques aux écoles confessionnelles communautaristes/
Un des dirigeants de ce parti, Michel Collon, tient un blog qui ne le cède en rien dans les appels haineux contre la démocratie et les libertés des peuples en Chine par exemple à la Pravda quand il fallait écraser dans un bain de sang les ouvriers de Pologne en 1956 ou 1981, les ouvriers du bâtiment de Berlin-Est en juin 1953, les ouvriers hongrois de Budapest ou le peuple tchèque en août 1968.
L’Histoire semble ici bégayer !
Comme le faisait la sinistre Pravda, l’argument-choc des nouveaux staliniens de 2008 est : "c’est la CIA qui arme des "moines réactionnaires"." Ce n’est pas nouveau, ni original.
Lesquels moines supposés "armés par la CIA" en Chine (- !!!) sont tous dans leurs monastères par respect de la tradition pacifiste bouddhiste tibétaine.
Il y en a en Belgique qui devrait venir en Asie plus souvent et moins croire la propagande de la dictature de Pékin.
Bien amicalement,
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Mon Moulin 1er avril 2008 13:52Le Tibet à travers les yeux de deux experts belges : le Tibet n’est pas le ShangrilaDepuis des siècles, le Tibet fascine et inspire romans et récits fantastiques. Son éloignement et le bouddhisme alimentent l’imaginaire occidental en mal d’exotisme et de merveilleux. Mais ce mythe ne doit pas faire oublier la réalité. N’en déplaise aux pro-Tibétains romantiques, le Tibet avant 1949 n’était nullement un paradis peuplé exclusivement de gens bons et souriants que la douceur de vie portait aux seules pratiques spirituelles. Tenir ce discours, c’est occulter un autre aspect du Tibet : une région où les monastères bloquaient toute réforme de peur de voir le pouvoir leur échapper, avec une aristocratie attachée à ses privilèges où se tramaient complots et intrigues et une théocratie qui considérait comme légale le servage. Les esclaves pouvaient y être vendus, achetés, transféres, échangés, utilisés comme "des boeufs et des chevaux doués de la parole" et non comme "des êtres humains".L’actuel Dalaï Lama, le "bon", "le "charismatique", le "Prix Nobel de la Paix" en resta l’agent jusqu’en 1949...Ajoutons que les monastères et centres d’études monastiques obligeaient les familles qui avaient deux garçons d’en envoyer un pour devenir moine dans un des 6000 monastères existant.Ce qui eut pour résultat qu’en 1951 on comptait 95 % d’analphabètes au Tibet.Les relations entre le bouddhisme tibétain et l’Empereur de Chine remontent au XIIème siècle (sous la dynastie des Yuan) ."...les Tibétains concevaient la relation entre le Tibet et la Chine comme celle de ’maître religieux à protecteur laïque’. Le Dalaï Lama ou le Panchen Lama avait rang de conseiller religieux et de chapelain de l’empereur qui pour sa part était le protecteur du lama et, par extension, du Tibet... L’Empereur apportait au lama un soutien matériel et une protection militaire comme à tous les autres citoyens de l’Empire du Milieu. Le Dalaï Lama était clairement un vassal de l’Empereur.De 1720 à 1910, le Tibet est intégré à l’Empire mandchou (dynastie des Qing).Au XIXème siècle, la Russie et la Grande-Bretagne se disputent le contrôle du Tibet. La Grande-Bretagne depuis l’Inde qu’elle occupe, la Russie pour maintenir son influence en Asie centrale. Face à l’échec de toutes ces tentatives, la Grande-Bretagne reconnaît en 1906 (et le réaffirme en 1912) la suzeraineté chinoise sur le Tibet. En atteste le fait que, en Chine, la majorité des bâtiments impériaux comporte 4 écritures : sinogrammes, mongol, mandchou et tibétain.En 1950, l’Armée populaire de Libération qui vient de libérer la majeure partie du pays après avoir contribué à en chasser les occupants japonais entre à Lhassa et enclenche tout aussitôt une série de réformes dont la plus importante est l’abolition du servage. Des centaines de milliers d’esclaves redeviennent des "êtres humains".Des entretiens entre les autorités centrales et ceux qui détiennent le pouvoir local se déroulent à Pékin. Le Dalaï Lama y participe et une série d’engagements mutuels sont pris laissant une large autonomie aux monastères et autres oligarques.Les théocrates et aristocrates qui perdaient jour après jour de leur pouvoir s’insurgent en 1956 puis et 1959. Des propres aveux du Dalaï, cette insurrection était financée et armée par la CIA.Elle échoue. Ses dirigeants se réfugient à Dharamsala, en Inde.Durant la Révolution culturelle (1966-1976) certains Gardes Rouges, comme partout en Chine, saccagent des monastères, des temples, persécutent des moines et des nonnes...Ce qui en fait une des pages les plus sombres de l’histoire contemporaine de la Chine.Dès les années 80, un effort énorme est fait pour effacer les traces du drame : les monastères sont reconstruits à l’identique, les moines autorisés à les réintégrer. La Région s’ouvre au tourisme. Un coup d’accélérateur est donné au développement économique. La Région est désenclavée grâce à une ligne de chemin de fer qui relie la Chine intérieure et Lhassa et permet d’importer et d’exporter des biens vitaux. Tout qui est allé au Tibet peut témoigner que les magasins regorgent de biens de consommation. L’espérance de vie s’est accrue de plus de 10 ans en quelques années. L’accès aux soins de santé se généralise. De nouvelles écoles et établissements d’enseignement supérieur sont ouverts. Des investissements importants sont faits dans la région pour moderniser et intégrer le Tibet à l’économie de tout le pays.En outre l’accent est mis sur la protection de l’environnement par la création de réserves naturelles et l’utilisation de sources d’énergie renouvelable. Bref, le niveau de vie des Tibétains n’a jamais été aussi haut qu’aujourd’hui. Tous les indicateurs économiques l’attestent.Nombre de problèmes restent à résoudre au Tibet comme dans le reste de la Chine, tant dans les domaines économiques que culturels. Mais déjà, selon le FMI et la Banque mondiale,"en 20 ans la Chine a réussi à arracher 350 millions de personnes au seuil de la pauvreté" dont plusieurs centaines de milliers de Tibétains.Il ne faut jamais oublier que le Tibet est une des zones les plus sensibles de la planète. C’est au Tibet que prennent leur source les grands fleuves d’Asie : le Gange, l’Indus, le Brahmapoutre, le Fleuve Jaune, le Yangtsé, le Mekong,... Le Tibet est également extrêmement riche en uranium, bauxite, cuivre, lithium...en pétrole et en gaz. Ce n’est donc guère étonnant qu’il soit convoité par des intérêts divers.Les manifestations qui se déroulent actuellement au Tibet et dans certains autres pays sont manifestement initiées par le Dalaï Lama et son entourage immédiat. Lorsqu’on en décrypte les images on s’aperçoit qu’elles ne sont le fait que de très peu de monde.Par leur médiatisation hypertrophiée, elles jettent le trouble dans l’opinion publique internationale, prennent en otages les Jeux Olympiques de Pékin et mettent en péril la stabilité dans la région. C’est inadmissible.Il est également inadmissible qu’une fois de plus de "belles plumes" ou de "beaux parleurs" s’érigent en juges et en donneurs de leçons à la Chine. L’Orient est trop souvent la somme des malentendus qui germent dans l’esprit des Occidentaux et il est vain de les attiser. Les arrogantes sottises de certains ne font que cacher une sinophobie dont on se croyait libéré. Il faut reconnaître là le signe d’une crise qui s’aggrave : la montée de l’incompétence et de l’intolérance.Auteurs :Serge Pairoux, ex-Professeur à l’Université des Langues étrangères de Beijing, Secrétaire Général du Centre Culturel Belgique-ChineHenri Lederhandler, vice-Président du Conseil Economique et Commercial Belgique-Chine-
Votre présentation des faits est étonnamment incomplète, et même inexacte. Un exemple : quid des exactions des gardes rouges sur le Tibet avec massacres de tibétains et destruction de temples. Un moine assassiné c’est une bibliothèque qui se consume. Nombre de livres et manuscrits détruits !!! Quiconque veut chercher davantage sur l’inexactitude de certains de vos propos présents les trouvera sur l’ONU, et les auteurs anglo saxons et français comme le dernier "le Tibet la question qui dérange" chez Albin Michel. Quant à la soi-disante sinophobie exclusive ou mauvaise compréhension exclusive de la Chine et de ses aspects positifs, c’est oublier qu’il y a du yin et du yang dans cette réalité là. Et ce que fait le gvt chinois au Tibet ne souffre d’aucune justification. L’expliquer n’est pas l’approuver ! J’ai reçu en son temps le petit livre rouge des mains de mon voisin chinois de la résidence de l’ambassadeur de Chine populaire à Neuilly sur Seine. Avez-vous protesté en ce temps là contre la révolution maoïste ? Ex de détail. : quand des gardes rouges en étaient venus à assassiner un banquier de Shanghai ? En l’occurrence le père d’un peintre célèbre, et grand par le talent et l’humanisme, devenu français grâce à Malraux. La soi-disante libération de 1950 n’en a jamais été une, voir tous les documents disponibles sur le sujet. Ou alors on rentre dans le modèle « la liberté par le travail », pancarte posée au-dessus des camps nazis d’extermination, ou que de belles autoroutes justifient une dictature ! ! Personne par ailleurs ne nie l’intérêt de l’essor économique chinois pour les chinois comme pour le reste du monde. Mais une éventuelle réussite économique ne saurait justifier les carences d’un régime politique vis-à-vis du respect de l’être humain, d’une culture, d’aspirations à l’autonomie ! . Le fait même que le régime de Pékin exprime une telle haine à l’égard du Dalaï Lama prouve bien que ses doctrinaires sont mal à l’aise pour faire oublier la colonisation du Tibet, et pas seulement. Mais dans quelques années, les chinois ne deviendront-ils pas en majorité des tibétains pacifistes et tolérants ? c’est le pari que le gouvernement de Pékin commence à perdre, car s’il a conquis le Tibet il est encerclé par la spiritualité tibétaine, et les critiques se font universelles. Qu’un maximum de personnes aillent à Pékin et parlent aux Chinois, documents à l’appui. Cela accélèrera l’évolution vers une Chine plus apaisée...
Bravo au rédacteur de l’article, qu’il contribue à éclairer avec sérénité sur le drame tibétain, où le manque d’images n’a pas à dévaloriser ou amoindrir les drames qui s’y passent.
Bien cordialement. Namaste DACh
Bonjour aux 2 lettrés de Belgique. 02/04/08
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Mon Moulin,
Il est fort intéressant de voir que l’Histoire est revue et corrigée parfois, de plus par certains qui se prétendent la connaître, pour justifier soudain une répression d’un peuple ou d’une population, par exemple en 2008.
Voilà un excellent exemple de ce genre de texte qui est à côté du sujet, mais bien sûr, ne dit rien sur le fond du sujet abordé.
Courage en panne des aides des bourreaux de la police politique de Pékin ou difficulté à justifier meurtres, exploitation et ignominie ?
Bien cordialement,
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Michel,
A vous lire, vous semblez ne plus pouvoir comprendre que je travaille au coude à coude depuis 20 ans avec les travailleurs, démocrates et syndicalistes de Chine et du Tibet.
Je vous ai même mis le lien vers le China Labour Bulletin en chinois et en anglais, édité par mes camarades et amis syndicalistes de la HKFTU -syndicat ouvrier de Hong Kong, qui publie depuis plus de 16 ans maintenant les témoignages de combat des travailleurs en Chine et aussi au Tibet qui a connu une industrialisation assez rapide pour exploiter les ressources naturelles du pays, au profit bien sûr des "entreprises américaines" en priorité, sous la férule de la dictature de Pékin.
Au lieu de vivre enfermé dans des insultes sans objet, essayer au moins un peu d’écouter la voix des travailleurs chinois, et non celle de la dictature qui les opprime au compte des entreprises du régime que vous affirmez combattre.
Si vous continuez ainsi, vous finirez par ressembler à un "sectateur" isolé et situé de plus du mauvais côté pour un "marxiste : du côté des fusils qui tirent sur les peuples de Chine depuis 1989, comme nul ne saurait l’ignorer.
Tienanmen, le 4 juin 1989 : ça vous rappelle quelque chose, je suppose ?
Bien cordialement,
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Philippe,
Je suis impressionné par votre patience. Mais il ne comprend rien le Mugissant - c’est la voix de son maître, Fidel, Mao, Staline, Lénine, ces grands bienfaiteurs de l’humanité. Rien à faire. Soit l’ignorer - car il n’y a aucune discussion possible, comme vous le constatez. Soit le latter comme j’avais le plaisir de faire à ses petits camarades il y a quelques années lors de manifs et dans les halls des facs. Et d’ailleurs la plupart d’entre eux ont changé. Lui non. Comme je l’ai suggéré, on pourrait toujours lui réserver une place au Museum...
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Armand,
De la patience avec les adeptes de tout système où la pensée est préformatée et où le " sujet" doit sans cesse montrer la soumission au "Maître", au "Chef", il en faut certes, quelle que soit la couleur politique et l’identité du gourou à qui la fidélité est due : "Grand Timonier", Caudillo, "Petit Père des Peuples", Führer, Duce, "Aigle de l’Albanie", "Génie des Carpathes", "Conducator génial", etc....qui tous adorent avoir à leurs ordres des petits hommes soumis et dociles.
Pour autant, la violence ne me semble pas une solution aux problèmes de ce type, car elle ouvre des Boîtes de Pandore qui, au final, créent plus de problèmes réels que de solutions possibles.
Il est vrai que le Parti du Travail Belge et ses adeptes en France, ou les zélateurs dévoués de Meyssan qui est à la laïcité vraie ce que la mort est à la vie, sont des cas d’études scientifiques, notamment dans le domaine de la soumission psychique au gourou et de la chasse en meute grondante mais sans pensée libre aucune.
Ils n’ont pas pour autant le monopole de ce genre de pratiques nauséabondes, malheureusement.
Ceci étant, sur la Chine et le Tibet, il y a un courant passionné de "fous de Mao", parfois aussi et simultanément "fous de dieu" , reconvertis aujourd’hui, sous prétexte de haine anti-Bush, en esclaves dévoués de la dictature chinoise. Certains êtres ont besoin de croire en un chef pour se sentir exister.
Certains croyaient le stalinisme mort : il est encore vivant. Les adeptes du "meyssanisme" le ressuscitent. Peut-être est-ce, ironiquement dit, un signe vers le symbole de renaissance des diverses pâques religieuses ?
La preuve : on le rencontre sur ce fil avec des délires haineux dignes des années 1930 contre les accusés des procès de Moscou, mais cette fois contre les peuples chinois et tibétain.
La cible a changé, les méthodes et la psychologie sont les mêmes.
Bien cordialement,
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Michel,
Vous avez un tic répétitif qui se manifeste par des "pauvre type" face à toute personne qui ne se plie pas à vos dogmes en soutien à une abjecte dictature corrompue. Mais un tic ne peut tenir lieu d’une argumentation !
JP Doguet est un homme qui m’a appris des choses que j’ignorais sur des points d’Histoire que je pensais avoir bien étudiés. A tort, pour moi, car il m’a apporté sereinement preuves et références historiques incontestables. L’humilité citoyenne m’oblige à admettre que je n’avais pas une connaissance exhaustive d’un sujet et que JP Doguet m’a éclairé sans agressivité, ni mépris, mais simplement comme un citoyen normal qui dialogue avec un autre citoyen, dans ce cas moins cultivé que lui sur le point débattu.
Aussi, suis-je fondé, au nom de cette même humilité citoyenne, à vous suggérer de ne plus le qualifier de "pauvre type", partant du fait que cette appréciation péjorative ne peut s’appliquer à un homme qui connaît largement plus la Chine et son Histoire que vous, comme vous en avez apporté la preuve.
Je peux ne pas partager toutes les opinions de JP Doguet, ce qui est naturel en démocratie, mais sachez au moins reconnaître sa culture sur un pays dont vous ne connaissez ni la langue, ni la culture, ni l’Histoire réelle (j’excepte de cette formulation les Histoires officielles de la Chine rédigées par les exégètes maoistes à côté desquels les négationnistes français passeraient pour de légers modificateurs de textes sans imagination).
En résumé, on ne qualfie pas de "pauvre type" quelqu’un qui est à l’évdience plus "riche’ que vous en culture et connaissance sur le sujet traité, sauf à se ridiculiser soi-même.
En ce qui me concerne, n’ayant aucun ego, vos tics ne m’indisposent pas : les propos ad hominem des maoistes fanatiques m’indiffèrent totalement.
Comme on dit en Chine avec ironie : "quand le sage montre la réalité du ciel, le maoiste regarde fixement le doigt et ne comprend pas de quoi il est question.
Bien cordialement,
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@ Maugis,
J’ajouerais à votre attention "sale con et sale petit trou du cul"
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Incroyable et scandaleux !!!
Je reprend vos mots pour vous répondre :
"Bref, le niveau de vie des Tibétains n’a jamais été aussi haut qu’aujourd’hui. Tous les indicateurs économiques l’attestent. " Ca n’aurait pas été le cas sans la Chine ?
"Lorsqu’on en décrypte les images on s’aperçoit qu’elles ne sont le fait que de très peu de monde. " Quelles images ? Les images de propagande du pouvoir chinois ?
"Par leur médiatisation hypertrophiée, elles jettent le trouble dans l’opinion publique internationale, prennent en otages les Jeux Olympiques de Pékin et mettent en péril la stabilité dans la région. C’est inadmissible."
Ce qui est inadmissible, c’est de défendre un régime qui torture un peuple et ne vise qu’une chose : son extermination. Comment osez-vous ?
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Une insurection qui éclate au Tibet juste avant les JO. Comme c’est bizarre. comme si on ne savait pas au moment de donner les jeux au Tibet qu’il n’y avait pas le probleme Tibétain.
Tout cela sent à plein nez la manipulation de la CIA.
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PHILOU017,
Quel magnifique argument que celui-là.....La CIA, tout s’explique, mais bien sûr..... !!!
On peut donc massacrer un peuple, opprimer une nation de plus de 1300 millions de personnes sans que cela vous dérange, ne fut-ce qu’un peu ? Il vous suffit de parler de CIA et les dictateurs de Pékin sont absous et leurs crimes deviennent légitimes, enfin à vos yeux.
Les émeutes, les grèves, les manifestations d’ouvriers, de paysans, de retraités, de chômeurs, en Chine comme au Tibet, sont l’expression de la révolte sociale contre une dictature corrompue incapable de satisfaire aux besoins les plus élémentaires des citoyens, chinois et tibétains.
Ceci dit, il faut vraiment être stupide, malhonnête ou bien très proche de la dictature de Pékin pour parler de la CIA quand on connaît un minimum le sort terrible de la population chinoise et tibétaine dans son immense majorité.
Vous devriez fonder une nouvelle Pravda ou demander, si vous ne savez rien dire d’autre que des absurdités, vous engager dans la police politique de la dictature.
La servir avec des calomnies à la bouche ou sur le terrain, comme "milicien" de la BSP, c’est être au service des mêmes intérêts, contre les deux peuples cités.
Bien cordialement quand même en espérant que vous allez ouvrir les yeux sur la réalité avant qu’elle ne vous explose au visage quand la Chine basculera dans la démocratie sociale et politique,
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Je ressens de l’angoisse à la pensée de ce qui pourrait arriver à Pékin aux Occidentaux naïfs qui s’appretent peut-etre à manifester ou à montrer leur désaccord avec le gouvernement chinois. Quand on lit la presse du Parti et ses appels à la guerre contre tout élément dissident on ne saurait douter que tout expression de mécontentement ne soit écrasée de la façon la plus brutale qui soit, et la présence des journalistes occidentaux n’y changera rien.
Il faut bien comprendre qu’il est dans la nature d’un régime totalitaire d’être incapable de faire la moindre concession. Laisser les Occidentaux manifester à Pékin serait donner un signal à tous les Chinois mécontents et cela, les dirigeants actuels ne peuvent le supporter.
Par conséquent la meilleure parade reste l’abstention : ne pas aller aux Jeux. Pour ne se faire ni plumer, ni tabasser. Et ne pas faire la publicité des crocodiles de Zhongnanhai.
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Je regrette de devoir le dire, mais l’immense majorité des Chinois veut la réussite des Jeux et ne comprend ni ne veut comprendre l’indignation des Occidentaux à propos du Thibet...
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Rousquille,
Les "Occidentaux" qui vont venir particper aux JO ont tellement confiance dans les autorités chinoises que le CIO a annoncé que tous les repas et boissons servis aux athlètes ETRANGERS -donc non-Chinois- proviendraient de leurs pays respectifs.
Quand on sait le nombre de morts quotidiens en Chine du fait des aliments avariés, empoisonnés par divers produits toxiques ou tout simplement impropres à la consommation, scandale qui a provoqué l’arrêt quasi-total des exportations d’aliments chinois, cette décision peut se comprendre.
Le Japon par exemple a été victime, avec plusieurs morts, de "damplings" made in China.
Depuis, interdiction d’importer un gramme de nourriture de Chine. Aux Etats-Unis, on retire des rayons alimentaires tout produit comportant un ingrédient made in China.
La corruption du régime est telle que, voici quelques mois, et j’avais rapporté ce fait sur Agoravox, le directeur du service de contrôle alimentaire chinois avait été exécuté pour avoir laissé empoisonner plusieurs tonnes de viandes avec un nombre de décès indéterminé officiellement.
Je souhaite donc bon appétit à celles et ceux qui iront au JO de Pékin manger la nourriture locale...et surtout bon courage.
Bien cordialement,
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Le Monde (N. Philip)
...Il est piquant de voir les médias officiels chinois, grands orfèvres en désinformation, se faire les chantres de la déontologie journalistique. Mais, en l’occurrence, ils ont beau jeu de dénoncer certains dérapages de la couverture occidentale. Car, sans préjuger d’une volonté délibérée de tromper leurs téléspectateurs ou lecteurs, certains médias ont fait montre d’un manque de professionnalisme ahurissant : sur le site de CNN, une photo, censée illustrer la répression chinoise, montre des camions militaires progressant dans des rues de Lhassa où sont visibles les traces des violences. En fait, si la photo n’avait pas été recadrée, on aurait vu, comme le montre le site "anti-CNN", des émeutiers lancer des pierres contre ces camions.
Pire : la "une" de l’hebdomadaire allemand Bild affiche, sous le titre "Plusieurs centaines de morts à Lhassa", une photo montrant des manifestants tibétains battus à coups de latte de bambou par des policiers... népalais au cours d’une manifestation à Katmandou, au Népal ! De son côté, la chaîne de télévision américaine Fox News, peu réputée pour son sérieux, a publié à la "une" de son site une photo de réfugiés tibétains à New Delhi évacués par des policiers indiens, avec comme légende : "Les Chinois ont fait parader dans les rues de Lhassa des prisonniers tibétains dans des camions."
CNN a reconnu que la mise en page du site avait pu induire le lecteur en erreur, mais soutient que sa couverture des troubles est restée impartiale. La chaîne allemande de télévision RTL qui a aussi utilisé des photos prises au Népal, a publié une lettre d’excuses..."
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Zen,
Les problèmes de CNN sont les siens. Il est vrai que CNN a toujours couvert, depuis 1992, toutes les répressions en Chine.
Notamment par un silence sur les émeutes, grèves et manifestations massives en croissance exponentielle en Chine depuis 2002-2003.
Nul ne doute que CNN et Fowxnews sache défendre, à leur manière, les intérêts de la dictature de Pékin, qui fait faire chaque année depuis presque deux décennies de très splendides profits aux plus grandes entreprises américaines qui ont délocalisé en Chine pour sa main d’oeuvre sous une féroce dictature, qui garanti à Nike, Apple, Microsoft, Coca Cola et d’autres des salaires de misère pour leurs employés.
Aux uns la matraque et les fusils, à d’autres les calomnies sur la CIA et les mensonges sur les "gangsters tibétains", et à CNN son travail de "couverture’ - au sens propre- des crimes de la dictature par les mélanges d’images afin de protéger les intérêts des sociétés américaines en Chine et...au Tibet !
La réalité ne s’efface pas pour autant. Elle est vivante et se développe dans les deux pays, et très vite.
Bien amicalement,
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Zen,
A titre d’exemple des excellents rapports entre l’administration Bush, les entreprises liées à cette administration et la dictature de Pékin, voici un lien d’information de la presse financière qui met en avant à la fois les problèmes de l’économie américaine (récession et risques bancaires), mais aussi les liens entre les deux économies, avec leurs conséquences sur l’inflation en Chine qui est en surchauffe -plus haut point depuis 12 ans officiellement (sic !!!) et la menace de ralentissement de la croissance chinoise, voire pire : une récession en plein climat spéculatif.
http://www.taipeitimes.com/News/worldbiz/archives/2008/04/03/2003408188
C’est instructif du jeu trouble américain en Chine et en Asie en général,
Bien amicalement,
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Bonjour Philippe,
"Ce jeu trouble" dont tu parles, j’avais essayé de le décrypter dans un article déjà ancien , qui n’a sans doute pas perdu de son actualité
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=12980
Bien amicalement
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Zen,
Excellent travail en effet qui n’a pas perdu de son actualité.
Les relations des sociétés américaines et de l’administration Bush avec la dictature de Pékin sont d’une hypocrisie sans nom, mais elles visent à assurer autant que possibles les confortables profits gigantesques faits sur le dos, le sang et la sueur des ouvriers chinois et tibétains, avec l’appui nécessaire du régime.
A relations hypocrites correspondent des rapports médiatiques ambigus.
Cela est naturel.
Bien amicalement,
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Le gouvernement français se mobilise. Se mobilise pour Ingrid, ils envoient les Avions qu’ils n’ont jamais envoyé pour sauver les enfants d’Afrique que l’Europe a laissé dans la misère après les années de DICTATURE COLONIALE ou pour sauver les vieux qui meurent toujours de froid dans la RICHE EUROPE.
130 ans de dictature coloniale en L’Algérie où est né ma grand-mère, à Constantine, ses parents ont fait partie de centaines de français qu’après la défaite de 1870 le gouvernement français y installera, entre eux beaucoup de Alsaciens qui ne voulaient pas vivre sous le régime de BISMARK.
En Algérie, le gouvernement français va appliquer la même politique que les japonais dans la colonisation de la Corée ou les Etats-Unis dans la conquête de l’Ouest américain, on déplace ou on élimine les autochtones pour y installer les colons, résultat, un tiers de la population de l’Algérie exterminé, soit à peut près 800000 êtres humains, appeler musulmans pour les différencier des européens. (Livre : Massacre sujet d’histoire)
Mais, je pense comme Victor Hugo dans sa belle lettre, "HISTOIRE DE DEUX BANDITS".......... Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France. L’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion : les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois les bandits, les peuples jamais »
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Lacinto Lopera,
Excellente synthèse et utile rappel de Victor Hugo.
Merci beaucoup,
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Le gouvernement français se mobilise. Se mobilise pour Ingrid, ils envoient les Avions qu’ils n’ont jamais envoyé pour sauver les enfants d’Afrique que l’Europe a laissé dans la misère après les années de DICTATURE COLONIALE ou pour sauver les vieux qui meurent toujours de froid dans la RICHE EUROPE.
130 ans de dictature coloniale en L’Algérie où est né ma grand-mère, à Constantine, ses parents ont fait partie de centaines de français qu’après la défaite de 1870 le gouvernement français y installera, entre eux beaucoup de Alsaciens qui ne voulaient pas vivre sous le régime de BISMARK.
En Algérie, le gouvernement français va appliquer la même politique que les japonais dans la colonisation de la Corée ou les Etats-Unis dans la conquête de l’Ouest américain, on déplace ou on élimine les autochtones pour y installer les colons, résultat, un tiers de la population de l’Algérie exterminé, soit à peut près 800000 êtres humains, appeler musulmans pour les différencier des européens. (Livre : Massacre sujet d’histoire)
Mais, je pense comme Victor Hugo dans sa belle lettre, "HISTOIRE DE DEUX BANDITS".......... Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France. L’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion : les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois les bandits, les peuples jamais »
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Bonsoir,
Comme plusieurs liens ont été donnés sur ce fil de discussion vers le blog du Michel Collon, membre dirigeant du groupuscule belge appelé PTB -Parti du Travail Belge-, qui ne cesse de soutenir la répression en Chine et au Tibet contre les peuples, je propose aux personnes qui veulent se faire une idée des pratiques, positions et affections de ce "parti" de suivre ce lien éclairant :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=38140
Soutiens et cadeaux aux pires dictateurs de la planète, demandes de subventions publiques à l’Etat belge pour les écoles CONFESSIONNELLES ISLAMIQUES au nom de la défense des droits des minorités, soutien acharné à la dictature de Pékin, c’est en tout état de cause fort instructif pour ceux qui veulent connaître les racines politiques avérées de Michel Collon et donc de ses "articles" haineux contre les peuples chinois et tibétain.
En clair, un vrai maoïste fait la publicité sur le Net pour ses amis dictateurs de Pékin....
Comme certains ne le précisent pas en mettant les liens vers son blog, cela peut sembler utile de montrer qui est l’auteur de ce blog et les orientations de son "parti".
Une bonne information commence par la clarté sur les sources des liens donnés.
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Vocii le bon lien, une erreur de clic ayant pointé vers une mauvaise piste.
Ce lien est le bon, cette fois
Avec mes excuses.
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Je remets ici les bons liens vers Michel Collon et le PTB afin que les lecteurs puissent savoir qui calopnie et au compte de qui les peuples tibétain et chinois.
Avec mes excuses pour l’erreur antérieur de lien due à une erreur de clic
Bien cordialement,
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Article édifiant de www.bakchich.info sur les liens et les investissements de la dictature de Pékin en Afrique, avec à la clé guerres civiles aggravées, corruption massive, chômage des travailleurs africains et soutien aux dictateurs de tout le continent contre leurs propres peuples.
http://www.bakchich.info/article3165.html
Une dictature contre son propre peuple peut aussi cacher un danger dictatorial ailleurs et loin du pays natif de cette dictature.
A méditer pour comprendre lezs enjeux mondiaux de la démocratie nécessaire en Chine.
Bien cordialement,
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Bonsoir,
je mets à la disposition des lecteurs le site en anglais et chinois du Bulletin des Travailleurs Chinois qui diffusent informations et rapports rédigés en Chine par les citoyens, avocats, syndicalistes, ouvriers, employés, paysans, et démocrates sur les réalités sociales de la Chine de 2008.
Le peuple chinois étant interdit de parole libre par la dictature au pouvoir et par les médias étranbers qui ne veulent pas d’ennuis avec le régime, c’est une des rares voix indépendantes qui permette aux gens du peuple de s’exprimer et de faire part des réalités, sans censure aucune.
D’où son importance dans une situation où le régime essaie sans cesse de masquer les résultats désastreux de sa politique sur tous les plans pour protéger ses privilèges sociaux, économiques et politiques.
Rappelons qu’il existe bien un syndicat officiel en Chine, l’ACTFU, inféodé au parti de la dictature et à l’Etat lui-même, servant à protéger les intérêts des "officiels" et du patronat privé, tant chinois qu’étranger, d’où son absence de soutien populaire.
http://www.china-labour.org.hk/en/
Bien cordialement,
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Mon Moulin 5 avril 2008 13:01Le "Bulletin des Travailleurs Chinois" pour lequel monsieur Vassé fait de la publicité est financé par la CIA.
Il a été fondé en 1994 par un "honorable correspondant" de la CIA qui se nomme Hán Dōngfāng.
Les fonds de ce "bulletin" proviennent de la CIA via son organisation "grand public" nommée NED.
Hán Dōngfāng collabore également assez régulièrement avec la radio de la CIA nommée "Radio Free Asia".
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Mon Moulin 5 avril 2008 13:16Philippe Vassé a été condamné à 10 ans d’interdiction de diriger une entreprise commerciale par le tribunal de commerce de Paris le 25 Octobre 2000.Selon le plaignant, cette condamnation interdirait, par extension, à Philippe Vassé d’éxercer la responsabilité dans une association à but non lucratif.
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Mon Moulin,
A l’évidence, à ce niveau d’incompétence, ce n’est plus "mon Moulin" qui devrait être mis en avant comme pseudonyme, c’est "nouvelle Guépéou" au service de la dictature de Pékin ;
Han Dongfang est un syndicaliste cheminot originaire de Pékin, fondateur du syndicats des ouvriers de Pékin en mai 1989, militant syndical.
Dans une dictature qui monopolise la parole et la confisque au peuple, il utilise tous les medias, de l’Internet aux journaux de tous pays en passant âr la presse syndicale mondiale, pour soutenir le combat des travailleurs chinois ;
Votre amalgame digne des procès de Moscou ne sert à rien ici tant il est depuis longtemps éventé. Il est simplement une preuve de votre soutien à une dictature corrompue.
Mais, il ne vous grandit pas !!!
Bien citoyennement,
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Mon Moulin (policier),
C’est bien de lire ce que le site citoyen que j’ai dirigé plusieurs années a mis en ligne par souci de la vérité, et donc d’accès public.
Votre intelligence a été cependant mal informé : la condamnation civile qui m’a frappé effectivement suit une provocation montée par le police politique chinoise pour fait d’aide à des réfugiés politiques chinois en France ;
Cette condamnation civile par un Tribunal de Commerce est parfaitement et publiquement assumée, d’autant que dans le dossier pénal sur l’entreprise en question, j’avais été relaxé de toute charge... !!! Ce que vous ne pouviez savoir, puisque nous n’avons pas mis cela dans le juridoscope de www.asnierois.org !
Ceci dit, je salue votre brillante stratégie qui, au lieu de débattre au fond, se fourvoie dans le vide des choses connues de tous, du fait que je suis en effet un partisan de la transparence totale et du débat public sincère, sans pseudonyme et à visage découvert.
En un mot, votre exact opposé !
Voilà votre petitesse renvoyée à la case "nullité" d’intérêt.
Bien citoyennement,
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Et alors ? Quand cela serait quel est le rapport avec un débat sur le Tibet. Et puis rien à foutre de ce que peut soutenir la CIA - puisque vous, vous avez l’air de rouler pour la dictature maoïste en Chine. Ce que je trouve infiniment plus grave.
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Mon Moulin 5 avril 2008 13:53Le séparatisme au Tibet aboutirait à créer une base américaine
Jean-Luc Mélenchon critique la campagne angélique menée en faveur du Tibet. Il tient d’abord à rappeler certains faits historiques pourfendant ceux qui dénoncent les Chinois comme des envahiseurs. « Le Tibet est depuis plus longtemps dans la Chine que Besançon dans la France. Secondo, les Tibétains ont refusé d’abolir le servage car il fallait des esclaves pour que d’autres bons à rien puissent prier toute la journée. » Le sénateur de l’Essonne s’en prend également à Robert Ménard, de Reporters sans Frontières, qu’il aurait aimé voir enquêter à Guantanamo. Il rappelle l’impasse des guerres humanitaires, l’échec de guerre en Afganisthan, l’échec du Kosovo.-
Bien sûr que le sieur Mélenchon qui se verrait bien en lider maximo à la française va trouver à redire du mouvement Tibétain. Mais dans sa cervelle de bulot il n’a pas percuté que la différence culturelle et religieuse entre le Tibet et la Chine n’a aucune commune mesure avec celle qui sépare Besançon et le reste de la France.
C’est également le sieur Mélenchon qui a traité les Français de ’petits blancs’ - ceux qui, en tout cas, se souciaient d’être oubliés au profits de causes plus médiatiques comme celle des sans-papiers.
Mais, bien entendu, ce qui compte pour vous (car je vous englobe dans cette mouvance) c’est l’obsession maladive de la récupération U.S..
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mon Moulin,
Descendre du "Grand Timonier" au "petit dénateur de banlieue parisienne" est une tactique bien étrange.
Ne sauriez-vous avoir un SEUL argument à donner de vous-même, par vous-même, venant de votre cerveau, plutôt que de vous cacher derrière Mélenchon ou vos piteuses accusations sur la CIA quant aux syndicalistes chinois indépendants, dignes d’un esprit déréglé et quelque peu malade ?
Défendre la dictature chinoise au compte de l’Ambassade chinoise de Bruxelles ou de Paris est certes diffiicile, mais il serait bon d’asumer avec dignité votre position en soutien à l’ignomonie d’un régime corrompu.
Je vous invite à un PEU de bravoure personnelle et de morale publique.Si, bien sûr, vous en êtes encore capable du fait de vos liens anciens avec les représentants officiels du régime assassin de Pékin...
Bien citoyennement,
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Mon Moulin 5 avril 2008 19:03Qui est vraiment ce Dalai Lama, véneré par des occidentaux neuneus ?
http://librepenseefrance.ouvaton.org/medias/france_culture/fc_09_2006.htm
France Culture 10 septembre 2006 - Le Dalaï Lama et le Waffen SS
Patrice Sifflet : à l’antenne, le groupe Marianne de la Libre Pensée. Cher Georges André Morin, lors de notre émission de juin dernier consacrée au Da Vinci Code, vous avez signalé, de manière incidente, que l’actuel Dalaï Lama avait été formé par un ancien Waffen SS autrichien. Pouvez vous préciser ?
Georges André Morin : cette affaire est bien connue et depuis longtemps. Le film « Sept ans au Tibet » réalisé par J- J Annaud en 1997, avait bien involontairement ravivé les mémoires au grand dam des idolâtres occidentaux de sa Sainteté le 14 ème Dalaï Lama, Tenzin Gyatso à l’état civil, si j’ose dire. Quelques rappels factuels peuvent être tirées du best seller publié en 1952 et qui sert de trame au film, le livre de Heinrich Harrer, « Sept ans d’aventure au Tibet ». Ce livre a eu un énorme succès, bénéficiant de la mode d’ouvrages d’alpinisme comme « Annapurna premier 8000 » de Herzog ou « Premier de cordée » de Frison – Roche.
En septembre 1939, un groupe d’alpinistes allemands procède à des reconnaissances dans l’Himalaya occidental en vue de préparer l’accession du Nanga Parbat, un des quatorze plus de 8000 mètres de l’Himalaya (8114 en l’occurrence). Ces malheureux touristes allemands sont arrêtés au moment où ils s’apprêtaient à gagner l’Iran faute d’avoir trouvé à Karachi le cargo supposé les ramener en Allemagne. Ils sont arrêtés par les anglais. Après plusieurs tentatives, ils réussissent à s’évader de camp de prisonnier de Dehra Dum en avril 1944. Ils gagnent le Tibet, se retrouvent à Lhassa. Harrer finit, dit-on, vers 1948, par devenir un familier du jeune Dalaï Lama, né le 6 juin 1935 et supposé être la réincarnation du 13 ème Dalaï Lama, Thubten Gyatso, mort le 17 décembre 1933. Harrer reste à Lhassa jusqu’à la libération de la ville par l’Armée nationale de libération populaire en 1950 puis rentre en Autriche.
P.S : la question que l’on se pose, c’est Harrer était –il ou non nazi ?
G- A M : Ce fait fut d’abord nié . Puis lors des polémiques liées au film de 1997, des publications émanant des bureaux du Dalaï Lama prétendirent que le séjour de Harrer au Tibet fut pour lui une rédemption. Harrer est devenu célèbre peu après l’Anschluss, annexion de l’Autriche par le Troisième Reich en mars 1938, pour avoir réussi l’ascension de la première face nord du mont Eiger le 24 juillet 1938.Il fut personnellement félicité par Hitler : « les enfants vous avez fait du bon travail ». Harrer devint une des vedettes du régime. Il est tout naturellement incorporé dans ses troupes d’élite, les Waffen SS. Mais son livre est écrit avec prudence ; c’est très bien « fait ». Ainsi le début du récit est celui de son arrestation. Au passage, cette arrestation est dite « arbitraire ». Pourtant l’Allemagne et le Commonwealth n’étaient pas en état de guerre. Son emprisonnement semble l’avoir totalement coupé du monde Ce n’est que fin 1944, plusieurs mois après son évasion qu’il a des nouvelles sur ce qui se passe en Europe et fait une allusion prudente à la guerre. Il écrit : « nous apprenons d’étranges choses sur l’Allemagne…toutes les villes ont été rasées. Des milliers d’avions américains débarquent des troupes en France. L’Armée Rouge avait chassé les Allemands de Russie ». Est ce là l’état d’une imagination orientale ? Ces déclarations sont surprenantes. Il fait des allusions à des réseaux indépendantistes hindous, dont il est connu que Hitler, ce de bonne guerre par rapport aux Anglais, les caressait « dans le sens du poil ». On constate qu’il a du mal à s’avouer vaincu. Il ne fait aucune allusion à l’invasion de la Pologne, de la France puis de la Russie. Alors que bien après la fin de la guerre, il relève avec satisfaction que les Tibétains ignorant complexes et préjugés contemplant les événements mondiaux avec le détachement du sage. Ni allusion, ni regret quant aux atrocités allemandes. On pourrait résumer : un sage « détachement ».
P.S : à le lire, Harrer n’a bien sûr aucune compétence en matière religieuse. Il est censé apporter au Dalaï Lama un aperçu sur le monde extérieur et les technologies modernes. Harrer loue l’habileté de son jeune élève dans sa quatorzième année, pouvant démonter et remonter une caméra, qui s’excite à l’idée de démonter un moteur de voiture pour alimenter un générateur électrique et monter une salle de cinéma dans une dépendance du palais du Potala, dont je précise que la surface est supérieure à celle du château de Versailles. Mais les allusions géopolitiques sont quand même présentes. Le Tibet, écrit-il est un état « indépendant ». Sa superficie est trois fois celle de la France, trois fois le Reich. C’est le pays le plus haut du monde ; et son jeune élève est fier d’être le chef du pays le plus haut du monde. Surtout, Harrer dit clairement à la fin que sa position est anticommuniste. Par ailleurs à la page 71 (de l’édition dont je dispose), il écrit : « la domination qu’exercent les moines du Tibet est absolue. C’est l’exemple type de la dictature cléricale ». Dont acte ! Mais sous sa plume ce constat n’est pas une critique…
P.S : au fait, la présence de Harrer est elle fortuite ?
G-A M : sa présence durant l’été 39 est tout sauf fortuite. C’est là où le bât blesse. L’expédition de Harrer fait suite à une expédition très officielle dirigée par un certain E.Schäfer, nommé en 1936 SS- Untersturmführer (sous lieutenant) de l’état major de Himmler, expédition organisée personnellement par Himmler dans le cadre de l’Ahnenerbe SS (« Héritage des ancêtres »), organisme créé au sein de la Waffen SS et dont la mission était de rechercher les origines de la race aryenne. Un des membres de cette expédition était un ethnologue du nom de Beger qui s’illustrera à Auschwitz par de prétendues recherches scientifiques pour y mesurer des milliers de squelettes en vue de la création d’un musée de la race aryenne. Ce point est rappelé dans un article du journal le Monde du 5 août dernier dans un article intitulé « Shangri La ou le Tibet des fantasmes ». Je constate avec satisfaction que le politiquement correct finit par reconnaître un certain nombre de choses …
A la fin du XIXème siècle, les théoriciens racistes ou racialistes étaient Gobineau ou Vacher de Lapouge. Derrière cela existaient des sociétés secrètes dont la plus connue est la Société de Thulé, fantasmant sur des aryens purs aux confins du Tibet ou de l’Afghanistan, issus d’un royaume mystérieux, enterré et ayant survécu aux précédentes glaciations…Si vous regardez une carte, le Nanga Parbat et ses 8114 mètres, but avoué de Harrer, est un sommet du Punjab, au nord ouest du Cachemire, proche de la Chine (deux à trois jours de marche), proche du Pakistan, plus exactement de cette étroite bande, le Wakhan , inventée par les cartographes anglais pour séparer l’empire russe de l’empire des Indes ; cette bande avec la vallée du Panshir de l’excellent commandant Massoud fait à certains endroits à peine 15 km entre le Cachemire ; Pakistan d’aujourd’hui et l’ancienne URSS. D’ailleurs les nazis ont essayé aussi de faire risette aux Afghans, avec plus ou moins de succès. Par exemple, les feux rouges de Kaboul (d’avant les guerres civiles récentes) étaient les anciens feux rouges de Francfort offerts par le gouvernement hitlérien dans les années trente. Je tiens à dire, pour l’honneur de l’ancien roi Zaher Shah, âgé de 93 ans aujourd’hui et son Premier ministre M. Tarzi qu’ils menèrent une politique tout à fait sovietophile. Le gouvernement afghan resta de marbre face aux offres des nazis. Outre le mythe de la race aryenne, cette région provoquait des fantasmes géostratégiques au même titre que le Caucase. Tandis qu’Hitler s’enferrait à Stalingrad, des alpinistes allemands eurent pour but de planter le drapeau nazi sur le mont Elbrouz qui n’est lui qu’à 5633 mètres. Dans « Mein Kampf », s’agissant des liens entre les origines aryennes et le nazisme, Hitler décrit la conception du drapeau nazi : « moi même, après d’innombrables essais, je m’arrêtais à une forme définitive : un rond blanc sur fond rouge et une croix gammée noire en son milieu. Les couleurs uniques témoignent de notre respect pour le passé. » Je précise : noir, blanc, rouge du drapeau impérial allemand. Dans le rouge nous voyons l’idée sociale du mouvement, dans le blanc l’idée nationaliste, dans la croix gammée, la mission de lutte pour le triomphe de l’aryen. La croix gammée est omniprésente dans les monastères tibétains. Je me souviens avoir eu la surprise en visitant un monastère tibétain, celui de Sanyé, en 1994,de me trouver environné de croix gammées. C’est un symbole solaire de la religion traditionnelle tibétaine, celle qui a précédé, lequel est le bouddhisme relativement récent dans l’histoire du Tibet.
Pour les liens entre la société de Thulé et les nazis soyons précis ; elle a inspiré en janvier 1919 la création du Parti national ouvrier allemand par Drexler et K.Harrer, homonyme de l’alpiniste lequel a été transformé en février 1920 en Parti National Socialiste ! Au sein dudit Parti nazi, Himmler s’est mis à rechercher de ces fantasmagories ; Hitler, affectant de se tenir en retrait. Ce qui est sûr c’est que le XIIIème Dalaï Lama, Thubten Gyaso, a en personne procédé à la traduction de « Mein Kampf » en tibétain, dont un exemplaire lui était parvenu. Un ouvrage récent consacré aux théocrates du Tibet, en leur étant globalement favorable, décrit le XIII ème Dalaï Lama : « Thubten Gyaso avait été conduit dans la double voie de l’autoritarisme et du pessimisme. Il n’avait pas confiance en ses ministres ni en ses proches collaborateurs. Chacun avait peur du Dalaï Lama ». Détail anecdotique pour un tibétain, il portait au début de sa vie, vers la Première guerre mondiale, des moustaches en crocs à la Guillaume II et à la fin de sa vie une calvitie distinguée et un petite moustache le faisant ressembler à un maréchal français en retraite à la réputation sinistre.
P.S : aujourd’hui le Dalaï Lama est présenté comme une victime du gouvernement chinois, exilé et persécuté. Il est partout à la télévision, fait de meetings, les médias tentent de l’aider. Tout le monde pleure. N’y a –t-il pas une contradiction avec ce que vous venez de dire ?
G-A M : historiquement, la notion de Tibet indépendant n’a aucun sens. Le Tibet fait partie du monde chinois, depuis le XIIIème siècle, voire plus. Au début du XX ème siècle, les empires russes et britannique lorgnent sur ce territoire. Les Britanniques tentent une occupation du pays à partir de 1904. Ce qui conduit le XIII ème Dalaï Lama à se réfugier en Chine et à obtenir finalement, grande habileté de l’empire chinois finissant, la reconnaissance internationale de la souveraineté la Chine sur le Tibet. C’est à ce moment que le XIII ème, retenu à Lhassa, a exprimé ses premières velléités d’indépendance. A la fin des années 20, deux séries de timbres tibétains furent tout simplement des timbres de l’empire des Indes dans une première version surchargée et ensuite modifiée. L’idée d’un Tibet indépendant dans les années 30 est symétrique de la constitution de l’état croupion du Mandchoukouo par les japonais pour justifier leur occupation de la Mandchourie. Il y a un facteur commun, c’est le petit nombre de pays – les Etats fascistes et le Vatican ainsi que le Salvador – qui alors ont une représentation diplomatique à Moukden, en Mandchourie ; le Salvador étant le pays qui a déposé aux Nations Unies plusieurs motions pour la reconnaissance d’un Tibet indépendant, lequel n’a jamais existé. Il est stupéfiant de remarquer que le Dalaï Lama actuel, en 1994, a voulu réunir à Londres des personnalités occidentales ayant connu un Tibet indépendant. Sur les sept personnalités, il y avait les deux Waffen SS, Harrer l’alpiniste et Beger l’ethnologue d’ Auschwitz et un diplomate chilien du nom de Miguel Sorano qui a fait carrière dans le sillage de Kurt Waldheim, en étant proche de Pinochet et des communautés nazies du sud du Chili.
P.S : avec Pinochet, on trouve Jean Paul II, comme c’est curieux…
G-A M : un facteur commun à toutes ces approches religieuses, c’est la verticalité du pouvoir. C’est le cas du Dalaï Lama qui représente un bouddhisme très minoritaire, venu au Tibet sur la Mongolie mâtiné de chamanisme sibérien et préexistant au bouddhisme.,, des cultes solaires adeptes de la croix gammée.
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Le problème n’est pas de savoir ce que faisaient les alpinistes allemands au Tibet en 1939.
Le problème est de savoir QUI, AUJOURD’HUI applique les techniques héritées des Waffen SS (ou de la Tchéka, ce qui est exactement la même chose)
Le dalai lama n’applique pas de technniques fascistes, Hu Jin Tao si.
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On a déjà eu droit sur un autre fil à cet interview de m...de. Alors arrêtez de nous polluer avec ça, moulin (à paroles). La réponse est donnée plus bas : que les nazis se soient intéressés au Tibet, au Graal, à l’Atlantide, aux westerns de Karl May, au végétarianisme , à la sculpture hyper-réaliste, à Wagner ne fait pas de ce catalogue à la Prévert des régimes, symboles, pratiques, d’essence nazie. Point barre.
Et si vous continuez, je lache sur vous le Baron Von Ungern-Sternberg !
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Mon Moulin,
C’est "bien" de vouloir encore dévier le débat initié par l’article : votre haine des peuples en lutte pour leurs droits est remarquée. L’ambassade chinoise va devoir vous délivrer une récompense, méritée pour vos recherches sur tous les sites francophones : peut-être l’Ordre du Grand Timonier éternel, guide des peuples de l’Orient, et Lumière de l’Occident, éclairant au passage le Nord et le Sud de la planète !
Certes, on pourrait sourire que des maoistes convaincus essaient de s’inspirer des libres penseurs français, qui discutent en toute liberté et sans dogme avec tous les citoyens qu’ils interrogent, pour justifier une dictature qui opprime des peuples divers, dont les peuples chinois et tibétain.
En effet, l’article, et cela est clair pour tout lecteur sachant lire, évacue le problème du Dalaï Lama car il n’a aucun rapport avec le problème exposé.
Nous parlons du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, indépendamment des positions passées, présentes et futures de celles et ceux qui se disent leurs représentants.
Ce qui est en cause n’est pas le Dalaï Lama et sa philosophie personnelle, ou tout autre chef, tel le Président chinois actuel, qui est à coup dûr un dictateur cynique de la pire espèce, c’est le droit des peuples à la liberté, la fraternité et l’égalité, par et dans la démocratie.
Mais, Mon Moulin (sart), vue de Belgique et du PTB, ce sont des notions qui doivent encore véhiculer un horrible esprit réactionnaire, bourgeois, théocratique et aristocratique, voire néo-facsiste bushiste.
En 1792, des gens comme vous auraient été pour la monarchie contre la République au motof que les Républicains de l’époque n’étaient pas encore "marxistes-léninistes" (traduire : maoistes admirateurs de la dictature la plus corrompue de la planète), donc des laquais de la réaction !!!
Bien citoyennement ;
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Philippe :
Permettez -moi d’exprimer un léger désaccord. Concernant 1792 nos vaillants thuriféraires de Mao auraient été, au contraire, de ceux qui ont génocidé la Vendée pour son ’bien’ estimant qu’il fallait la libérer, à son corps défendant, de la féodalité.
Mais je renonce à comprendre comment ils peuvent concilier l’hyper-libéralisme à la chinoise et l’égalitarisme maoïste. A moins de garder comme dénominateur commun la brutalité implacable et le mépris souverain qu’on affiche envers l’individu, la spiritualité, les traditions. Bref, tout ce qui compose l’être humain.
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Armand,
En réfléchissant à votre argument, il se peut effectivement qu’il eût été appliqué comme principe par les thuriféraires du régime actuel de Pékin en 1793-1795 en France. On sent qu’au Tibet, cela les démange. Heureusement que ces gens ne sont pas les dictateurs de Pékin, mais leurs petits serviteurs !
Il est certain que celles et ceux qui estiment qu’ils apportent le bien (le bonheur) aux peuples, même contre ou sans leur avis ont une tendance avérée à croire que forcer les peuples à être leur "chose" est sain, utile et fécond pour les peuples.
Quand on a la vérité révélée en mains, que l’on sait tout mieux que tout le monde, que l’on a aussi décidé ce qui est bon ou non pour les autres, les pires dérives sont possibles.
On le voit en Irak ou en Afghanistan où des armées venues des Etats-Unis ou d’ailleurs tentent, par la force, de développer, selon leurs chefs politiques, la "démocratie" quand il n’est question au fond de domination des champs pétroliers du pays.
On le voit en Chine où le régime corrompu annionce au monde que sa politique fait du bien au peuple, alors qu’il ne promeut que ses prébendes de caste corrompue.
Il y a vraiment là une ressemblance frappante, une sorte de jumellité qui devraient interroger les derniers défenseurs du régime de Pékin, souvent les mêmes qui critiquent les actions de l’administration Bush.
Mais, il semble qu’un strabisme ou une sorte de daltonisme les empêchent d’appliquer aux droits des peuples, qui doivent être les mêmes partout, les mêmes valeurs.
Bien cordialement,
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Michel,
Je ne connais pas le citoyen- Iliouchine-que vous qualifiez de "fasciste", une expression que vous semblez utiliser comme d’autres usent d’un passe-partout ou de la carte orange dans les transports en commun, une sorte de réflexe pavlovien naturel.
Question mensonges et manipulations, il est vrai que vous semblez être sur ce fil un expert orfèvre en la matière -voir plus haut votre négation des faits historiques au nom de convictions affichées sans lien avec la réalité connue de tous.
Si vous ne savez pas dialoguer avec des commentateurs en toute sérénité, je recommande que vous laissiez les citoyens s’exprimer en toute liberté au moins.
Vous n’êtes pas sur un site de la police politique chinoise et les méthodes de cette dernière, que vous transposez avec soin, n’ont pas leur place ici.
Bien cordialement à votre attention,
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Votre idéologie néocon vous aveugle
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La Praline,
Voilà une argumentation développée et riche qui est d’une grande portée.
L’aveugle est en général celui qui ne voit rien de la réalité.
Peut-être en enlevant vos lunettes augmenterez-vous vos chances de voir les réalités d’un immense pays et de deux pauples, parmi d’autres...
Cela n’est pas une suggestion d’ophtalmologue, juste une idée pour retirer vos oeillères un peu grossières...
Mais, vous n’êtes pas tenu de voir, parfois, le confort mental exige de ne rien voir : cela évité aussi de penser, même un peu, en dehors des dogmes dont on est prisonnier, parfois à son insu.
Bien cordialement,
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Effectivement le développement économique chinois ressemble fortement au développement économique qui eut lieu en son temps en Corée du Sud et à Taïwan, mélange de capitalisme débridé, violent et prédateur appuyé par les moyens dictatoriaux de l’état.
La Chine ne départ pas de la galerie de portraits parmi les pays qui ont connu un développement capitaliste, même autoritarisme, mêmes moyens, corruption explosive , etc....
Le passé et le présent, les tentations permanentes de notre système capitaliste à l’autoritarisme, à la corruption, éclairent bien sur ce qui se passe en Chine. Vouloir en faire un trait du communisme, comme certains ici est une erreur. C’est du capitalisme bien traditionnel.
Avec les mêmes effets : en même temps que le capitalisme chinois se développe il sucite le développement d’une classe ouvrière importante qui réagit, lutte pour son émancipation, ses droits, les droits de l’homme et les libertés démocratiques.
Un grand classique.
La question tibétaine là dedans n’est qu’une oppression coloniale classique. La France et la Grande-Bretagne ont fait bien pire que les bourgeois qui dirigent la Chine en matière de tueries coloniales. C’est cruel de le dire mais c’est ainsi, un système ne s’apprécie que dans sa globalité, ce qu’il fait dans ses frontières et au delà. On ne peut distinguer là le dedans du dehors.
A cette appréciation le comportement du gouvernement américain en Irak et en Afghanistant tresse un bilan global du système américain peu flatteur pour l’humanité. A côté les gallonés chinois ont petit bras.
Pour autant aux systèmes étatiques se conjuguent une autre réalité supérieure, celle de la domination d’une classe sur le monde, et non une corruption entre des entreprises capitalistes américaines avides et de vilains dictateurs chinois.
Un système imbriqué et mondial se construit (et à l’interieur de celui-ci des ratrapages, des concurences étatiques et commerciales, industrielles et financières), dans lequel il y a d’un côté des dictateurs chinois alliés à des dirigeants "démocrates" tankistes, de l’autre des peuples et des travailleurs accumulant une puissance de résistance.
La logique voudrait à tous les hommes et femmes avides des droits de l’homme, du progrès et des valeurs de gauche, qu’il y ait un même regard de fond porté sur les colonialismes et les exactions des régimes, et que ce qui est bon pour un peuple, par exemple le droit des Palestiniens à décider de leur sort sur des terres viables, sans menaces ni humiliations, s’applique ailleurs, partout, au Tibet comme en Irak, en Afghanistan comme ailleurs.
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Icopas,
Voilà un commentaire qui est en effet vrai, logique et réaliste.
La comparaison avec les stades de développement économique capitaliste à Taiwan et en Corée du Sud est pertinente.
Mais, il semble que, si la démocratie et les droits sociaux ont progressé depuis les années 1980 dans ces deux pays, en s’appuyant justement sur des classes ouvrières combatives, la dictature maintenue en Chine a maontenu le pays dans les conditions du capitalisme le plus dévastateur, pour les peuples et pour les environnements.
Ainsi, le Tibet est devenu le territoire où le régime entasse ses déchets nucléaires les plus polluants, près des sources de certains fleuves qui abreuvent le pas en aval....tandis que des amis du régime dénonce ici les syndicalistes indépendants chonois comme "agents de la CIA"....
Bien cordialement,
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Il y a juste décalage dans le temps.
L’arrivée de la démocratie en Corée du Sud a fait l’objet de luttes dures de la population coréenne, de grèves séverement réprimées dans un processus qui a duré des dizaines d’années. L’autoritarisme, la violence d’état, la corruption, etc, étaient alors favorisés par les USA, au nom de la lutte contre le communisme, comme ils ont fait en Amérique latine pendant plusieurs dizaines d’années, s’acharnant contre tous les régimes démocratiques de ce continent, renvoyant un continent à l’âge de pierre alors que certains états étaient aussi développés qu’en Europe.
L’attitude en Asie des USA a été comparable dans beaucoup de cas : Soutien aux dictatures. La question coréenne fait écho aux questions indonésiennes et indochinoises, à Taïwan : soutiens à la brutalité, développement construit sur une bourgeoisie locale dont les interets sont mélangés avec des états policiers.
Les grands trusts coréens se sont construits par ce mélange intime entre des interets privés corrompus et une geste policière.
Ceux qui croient que le capitalisme produit spontanément de la démocratie ne tiennnent pas compte des faits et des cheminements. Ce sont souvent les réactions à son despotisme qui créent la volonté démocratique, les batailles pour la liberté.
La Chine égrenne ce mouvement depuis une vingtaine d’années, le développement capitaliste développe la "classe ouvrière" et la réaction de cette dernière pour adoucir son sort, voir se hisser en classe révolutionnaire, produit de la volonté démocratique, de la volonté des droits de l’homme et de la femme.
La seule particularité de la Chine vient là de la taille des populations concernées qui n’a de comparaison qu’avec l’Inde. Mais pour le reste, avec des inflexions particulières culturelles et étatiques, le mouvement est le même : Autoritarisme, caste bourgeoise d’état , corruption massive, répressions, milliers de mouvements de protestation, de résistance, etc...
Pour rendre coherent le tout, l’autoritarisme, la confusion de la bourgeoisie et de l’état, va bien avec la relation coloniale enclenchée avec les populations qui se trouvent à l’intérieur de ses frontières. Et également avec le développement , sur les décombres d’une forme compliquée d’internationalisme, d’une éthnie dominante arrogante et ethniciste.
Le Tibet entre dans ce cadre.
La bataille pour le développement appaisé, pour le respect des hommes et des femmes, passe par la lutte contre le colonialisme, la réctivation de la bataille démocratique à grande échelle, le mouvement social.
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Icopas,
Excellente analyse et rappel utile du décallage dans le temps des faits.
A l’évidence, l’histoire des mouvements démocratiques, au Japon, en Corée du Sud, en Inde, à Taiwan (entre autres pays du continent asiatique), est intimement lié à celui des combats des travailleurs de ces pays pour leurs droits et libertés.
Il est à noter que ces pays ont aussi gardé de ces luttes puissantes des "marques vivantes" : ainsi, tant en Inde qu’au Japon, en Corée du Sud et à Taiwan, une partie significative, parfois très substantielle, de l’économie est sous contrôle des Etats, ce qui est un fait rarement souligné. Comme l’est aussi assez peu la force des mouvements syndicaux, voire des partis "communistes" et/ou maoistes qui jouent un certain rôle -comme en Inde- et en moins important au Japon.
En effet, comme vous le soulignez, la lutte contre le "communisme" au moment de la guerre froide a engendré, dans des situations contradictoires, depuis les années 1960, la construction de droits et acquis sociaux par les salariés dont ce fort secteur étatique et/ou public, partie intégrante des Etats concernés.
La Chine a effectivement connu une véritable industrialisation à l’échelle du pays que plus tardivement, à partie des années 1980 via les "réformes" qui ont ouvert le pays au capitalisme dans un cadre de relations de travail très "archaïque". En atteste la mise en vigueur "théorique" d’un Code du Travail, qui est une avancée en apparence, mais encore largement inappliqué faute de volonté politique, puisque le régime est intrinsèquement lié aux capitaux étrangers qui, cela étant dit, commencent à quitter la Chine pour d’autres destinations "plus calmes".
Il s’ensuit que votre commentaire est un excellent éclairage des situations des divers pays concernés, notamment sur les changements sociaux rapides en Inde, qui modifient radicalement les images surranées de certains commentateurs sur ce gigantesque pays.
Il reste effectivement que des problèmes nationaux hérités du passé n’ont pas été réglés, mais ces questions nationales non résolues en Asie, comme ailleurs, y compris en Europe dans les Balkans, sont des facteurs de crise.
Merci en tout cas pour votre apport cultivé et instructif sur les pays en question.
Bien cordialement,
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Au risque de décevoir,
La démocratie est un concepte purement occidental, à part quelques exemple comme le Japon ou la Corée, rare sont les pays à pouvoir accepter ce concept rapidement. Pour l’Inde, c’est un peu différent, le pays a toujours eu un sens du compromis dans la société, mais d’un coté la société féodale non égalitaire des castes (donc anti démocratique) n’est pas prés de disparaitre, mais sans les castes, c’est le chaos.
La Chine et Tibet, ou l’Afrique, sont à des année-lumière de cette idée. Vouloir l’imposer par la force comme l’ont fait les US, en Irak, une erreur grotesque. L’obsession de vouloir l’apporter au monde à tout prix ressemble un peu aux périodes évangélistes des siècles derniers. Les société doivent faire leur "révolution" eux-même de l’intérieur pour pouvoir l’accepter.
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Manusan,
On pourrait rire de votre argument selon lequel la démocratie serait "réservé" à des pays dits "occidentaux".
Les ethnologues et historiens vous apporteront mille preuves que des tribus et peuples d’Afrique, d’Asie, des Amériques et d’Océanie, AVANT l’arrivée des colons "occidentaux" chez eux pour détruire les structures sociales existantes, connaissaient une vié démocratique plus développée que celle de nombreuux pays actuels qui se revendiquent de la démocratie.
Le plus comique est que vous commencez par une déclaration "de discrimination" que vous conterdites immédiatement en évoquant le Japon, l’Inde, la Corée du Sud, pays asiatiques auxquels vous pourriez ajouter sans difficulté Taiwan, la Malaisie et la Thaïlande, malgré les problèmes inhérents à ces pays.
La démocratie essaie aussi de se faryer un chemin en Chine et au Pakistan par exemple, malgré des régimes de dictature.
Rappelons enfin que la Révolution de 1911 permit pour la première fois un accès à la démocratie pour le peuple chinois, qui a donc eu accès, pour un temps certes à ce moment limité, aux principes démocratiques.
Plutôt que de re-sortir cet argument éculé entre tous et contredit par les faits historiques, il serait plus honnête de dire clairement que les peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud par exemple se sont heurtés à des problèmes bien plus difficiles sur le chemin de la démocratie, notamment nombre de dictatures actuelles de diverses natures soutenues par des ..."démocraties " situées ailleurs, et que pour ces seules raisons, ils ont plus de difficultés à y accéder.
Je parle d’argument éculé car ce même "argument "est donné par la dictature de Pékin pour expliquer que le peuple chinois n’est pas prêt pour la démocratie. Il est vrai que depuis mai-juin 1989 au moins, cet "argument" d’un racisme incroyable contre son propre peuple est...désavoué par les faits !
Mais, rassurez-vous : en Chine comme au Tibet, la majorité écrasante de la population lutte chaque jour pour ouvrir la voie vers la démocratie, à l’Est et à l’Ouest, comme d’autres peuples en Afrique et ailleurs.
Bien cordialement,
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Logique de droite, brutale : ces gens là ne sont pas faits pour la démocratie poru résumer.
Il y a comme un côté tordu du raisonnement d’essayer d’embrigader la bataille pour la démocratie avec les logiques coloniales européennes !
La démocratie en Europe, la bataille pour les droits démocratiques se fit longuement en même temps qu’une opposition aux pratiques coloniales, au racisme inherent aux logiques coloniales. Vouloir mettre la bataille démocratique comme flanc garde du colonialisme et l’impérialisme est honteux et mensonger. La bataille démocratique fut en même temps une bataille anti-colonialiste et contre l’autoritarisme.
Rien de particulier là dedans et introuvable dans des "gènes" européens....
Bref, l’autoritarisme, la dictature bourgeoise (chinoise) s’accompagne de ce qu’on connut en Europe : logiques coloniales, exploitation brutale, etc.
La bataille démocratique est bien la bataille des plus déshérités .
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