Choix de chiotte
Dimanche, j’ai vraiment voté utile : je suis allée bouffer Bambi avec mes amis.
Parce que bon, à une ou deux exceptions près, depuis que j’ai ma carte d’électrice, j’ai surtout voté contre. Et ce n’est pas vraiment comme cela qu’on m’avait vendu la démocratie.
L’idée de départ, c’était de choisir le modèle de société dans lequel on souhaite le plus vivre et à l’arrivée, tout ce qu’il reste, c’est le sursaut républicain et le vote utile.
J’ai été frappée par la justesse de cette remarque. Finalement, on me vend quoi comme projet politique, si ce n’est la peur du FN ? Et celle du chômage. Marrant, plus ces deux mulétas sont combattues et plus elles grimpent de conserve, comme des jumelles embarquées sur un tandem de cauchemar. Et plus toute l’action politique se résume à eux : les fachos et le chomdu. Les épouvantails de la République, qui justifient absolument tout et l’importe quoi. Et surtout la constance et la domination implacable qu’une politique de régression sociale qui, très logiquement, ne fait que nourrir les monstres du placard. Nous sommes tous à dire non, vraiment, arrêtez le lavement, ça nous fait maigrir toujours plus, nous sommes de plus en plus malades
et on nous répond OK, pas de problème, on va changer l’infirmière !
Le chômage est donc le moteur et l’excuse de la régression sociale tout comme le FN est celui de l’absence de projet politique.
C’est tellement vaseux, de ce point de vue là, qu’on a du mal à distinguer l’uniforme du fossoyeur. Chaque fois que le gouvernement de Sarko prenait une baffe électorale, son équipe répondait : On vous a bien entendu, on a bien compris : on va accélérer les réformes !
Et là, que répond le PS après sa fessée bien méritée ? Je vous le donne en mille.
Les affabulateurs
Et les voilà, à la fin des élections piège à cons où absolument rien n’a été proposé pendant la campagne si ce n’est de faire barrage au FN, qui plastronnent de leur victoire ou de leur manque de défaite. Les voilà qui se félicitent d’avoir emporté tant de cantons, de sièges, d’avoir su limiter les dégâts, d’avoir moins démobilisé que prévu, d’avoir écarté la menace fantôme du FN, nous rejouant pour la énième fois la même rengaine usée de l’alternance jusqu’à se gargariser avec leur propre bile.
Feignant d’avoir compté dans cette histoire, d’avoir mobilisé, d’avoir fait leur petit bizness de vendeurs de moulinets de bras.
Alors qu’on les vomit. Totalement. Complètement. On les conchie. On les méprise. Ils ne nous amusent même plus les petits boutiquiers de la démocratie de la peur et de la manipulation. Ces putains de pompiers pyromanes qui attisent chaque jour un peu plus les braises de la haine, du rejet, du mépris, rien que pour pouvoir sonner le tocsin de temps à autre pour nous maintenir sous leur joug et s’accrocher à leurs gras strapontins.
Je ne les supporte plus, ni les uns, ni les autres. Ni leurs mots vides, leurs têtes creuses, leur soif de pouvoir et de domination, leur mépris palpable de l’électeur, ce grand con pavlovien.
Je ne les supporte plus et je m’en voudrais de continuer à participer de quelque manière que ce soit à cette vaste mascarade pitoyable et pathétique. Comme beaucoup d’autres.
Je fais donc œuvre utile : je mange avec ceux que j’aime et je cultive mon esprit.
Critique.
Et abstentionniste.
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