Cohn-Bendit : « Oui, on est à côté de l’UMP, c’est vrai »
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH150/Cohn_Bendit_3-3-11106.jpg)
- Acturevue : Lors de votre discours, vous avez parlé du fort développement du nucléaire en France mis en œuvre par la droite, que proposez-vous pour éviter cela ?
Daniel Cohn-Bendit : Il nous faut démontrer qu’entre économie d’énergie, développement durable et sortie du nucléaire qui aura lieu dans 30 à 40 ans, il y a une alternative dès maintenant. Elle passe par les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables.
- Vous avez proposé l’idée d’un péage à Paris, à l’instar de Londres, mais Cécile Duflot ne semble pas être d’accord avec vous, qu’en pensez-vous ?
Je suis minoritaire dans le partie à penser cela. Il y a quand même de plus en plus de villes qui se posent la question.
- Ne pensez-vous pas qu’il faille d’abord développer les voitures non polluantes avant de taxer les contribuables ?
Les voitures écologiques mettront un certain temps avant de se développer. Le problème réside dans ces phases de transition. Le débat sur le péage réapparaîtra dans quelques années. Il y a déjà 10 villes en Europe qui sont en train de se poser la question. Je suis très cool, j’attends que ça se pose aussi à Paris.
- Que pensez-vous de la taxe carbone actuelle ?
Nous avons besoin d’une contribution climat-énergie. Pour l’instant, il n’y a pas les forces politiques pour l’imposer. Mais de toute façon, elle n’existe toujours pas ; le gouvernement tel qu’il est aujourd’hui a laissé tomber l’idée.
- Vous avez pris une certaine position sur la tactique à adopter pour les élections présidentielles, pouvez-vous nous en parler ?
J’ai mon opinion là-dessus, et le débat arrivera plus tard.
- Ce meeting donne l’impression que vous vous en prenez autant au PS qu’à l’UMP...
Je n’ai pas tapé sur le PS ; Nous ne pouvons juste pas dire que nous allons nous remettre ensemble pour « faire comme avant ». Soit nous allons plus loin, soit nous n’allons pas plus loin. Mais politiquement, plus nous serons fort, plus nous aurons de poids pour faire ce changement, sinon, ce sera « comme avant ». Je ne tape pas sur eux, nous voulons des conditions. Si nous étions comme le PS, nous serions au PS. Si nous ne sommes pas comme le PS c’est parce que nous avons d’autres choses à proposer. Plus nous aurons un score élevé, plus nous aurons un groupe conséquent au Conseil Régional, plus nous pourrons proposer des politiques. Si nous faisons 17, 18, 19 ou même 20% en Ile-De-France, nous doublons la mise, et aurons une autre possibilité d’intervention politique.
- Avant de présenter des listes, avez- vous parlé avec les socialistes pour avoir une liste commune dès le premier tour ?
Cette question est aberrante. Aujourd’hui, tout le monde est d’accord pour dire que la stratégie de l’UMP est perdante car ils n’ont fait qu’une liste et on nous demande pourquoi on ne ferait pas la stratégie perdante à gauche ? Si nous avons une élection à 2 tours, il y a la démocratie du premier tour et la rassemblement au deuxième tour. Si nous n’avions fait qu’une liste, il n’y aurait personne à rassembler. L’UMP est incapable de rassembler. Il y a une diversité dans l’électorat, il faut mobiliser cette diversité. Deux seules forces au premier tour, c’est l’ennui. Vous auriez eu Huchon et vous auriez eu Pécresse... Cécile n’aurait pas existé et donc nous, nous n’aurions pas existé.
- Duflot aurait pu exister en faisant campagne avec les socialistes...
Mais non … Vous en riez vous même. C’est inimaginable. Je pense que c’est bon comme ça, et cela nous permet de savoir ce que l’on représente en tant que force politique.
- Ne sentez-vous pas une certaine hypocrisie en vous présentant les uns contre les autres au premier tour pour ensuite vous rassembler facilement lors du second ?
Nous ne sommes pas les uns contre les autres mais les uns à côté des autres.
- Alors êtes-vous à côté de l’UMP ?
Oui, nous sommes à côté de l’UMP, c’est vrai. Nous avons un programme, et si nous avons un certain nombre d’électeurs, et bien nous serons une force politique influente. Et en tant que force politique, nous nous allierons avec ceux qui nous sont proches.
Propos recueilli par C.Merlaud
au meeting national d’Europe Ecologie au Cirque d’Hiver à Paris le 10 mars dernier.
26 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON