Considérations gauche-droite
1. On dit que la gauche c'est l'idéalisme et la droite l'opportunisme, l'extrême-gauche la révolution et l'extrême-droite l'éternisation, le centre l'indistinction et l'extrême-centre la désorientation. Personnellement je ne pense pas qu'il faille prendre de la hauteur au contraire : je prends de la déchéance (littéralement de la dé-chéance, dé-choyance, dé-chute, où la chute est au roulement ce que la déchéance est au déroulement - c'est-à-dire une action à bon escient) car ce sont les politiciens qui veulent toujours "prendre de la hauteur", surtout Macron et ça l'éperd au ciel : il s'appelait pourtant Emmanuel, "Dieu parmi nous"... et non "Père dans les Cieux"...
... mais bon Macron est un centriste extrême-centriste à ses heures : il est donc indistinct désorientant, ç'avait commencé avec son "en même temporisation" c'est-à-dire une temporisation au long cours plouto- et géronto-cratique : cela va de paire avec les grandes lignées de France et d'Europe, d'émergence napoléonienne essentiellement chez nous, et RIP Giscard d'Estaing en 2020.
2. La gauche c'est l'idéalisme avec les défauts de ses qualités puisque c'est juvénile : elle veut le Bien et l'enfer est pavé de bonnes intentions, mais c'est absurde car personne ne veut le Mal et en plus le paradis est pavé de mauvaises intentions. Les gauchards veulent "la paix pour tous" dans tout ce que ce terme de paix peut avoir de gracieux, et au fond (au fond, c'est-à-dire dans la déchéance...) c'est carrément quotidien. Je veux dire que ça ne peut que se situer au niveau de la quotidienneté, et pour ça je leur conseille la lecture du marxien-pas-marxiste Henri Lefebvre : c'est lui qui devrait les inspirer aujourd'hui profondément (profondément, c'est-à-dire dans la déchéance...). Conseil d'ami.
La droite c'est l'opportunisme avec les défauts de ses qualités puisque c'est fébrile : obnubilée par sa survie et sa gloire elle se prétend réaliste ou pragmatique, alors qu'elle chérit les effets dont elle conspue les causes. Les droitards veulent "les biens pour chacun" parce qu'en bout de course (en bout de course, c'est-à-dire dans la déchéance...) tout semble dépendre des perspectives. Et là ça ne peut paradoxalement se situer qu'au niveau de la collectivité dans les sillons que ça creuse (les sillons que ça creuse, c'est-à-dire dans la déchéance...) et pour ça je leur conseille la lecture de l'économiste politique Albert Otto Hirschman sur la dissymétrie des relations travailleur-employeur.
Cela dit ils liront avec profit Henri Lefebvre et inversement, les gauchards s'instruiront d'Albert Otto Hirschman.
3. L'extrême-gauche c'est la révolution avec les défauts de ses qualités puisque c'est amarile : c'est une gauche acharnée qui comme telle ne peut concerner qu'une poignée de passionnés disponibles qui en mènent l'avant-garde, or l'avant-garde est toujours un phénomène de niche et d'éminences grises depuis lequel on tourne paradoxalement à la réaction progressiste. C'est-à-dire que l'avant-garde s'institutionnalise c'est inévitable et que de toutes façons ses parties-prenants s'en sont fait un mode de vie auquel ils ne renonceraient sous aucun prétexte, donc de base (de base, c'est-à-dire dans la déchéance...) c'est la merde, et je leur conseille Gilles Deleuze à ce propos : conscience révolutionnaire peut être animée d'une inconscience réactionnaire. Conseil d'ami.
Même conseil d'ami pour l'extrême-droite dont on dit qu'elle est l'éternisation, puisqu'elle peut avoir une conscience réactionnaire tout en étant animée d'une inconscience révolutionnaire : c'est même comme cela qu'il y eut une contre-révolution, des antimodernes, une révolution conservatrice et même les fascismes puisque par exemples Lénine inventa le fascisme, Mussolini vint du socialisme, Pétain fut entouré de socialistes, Hitler mena des politiques socialistes nationalement, Staline réinventa le fascisme, Mitterand venait du fascisme, etc.
Si d'aucuns racontent que l'extrême-gauche et l'extrême-droite bouclent plutôt que tirent la corde chacune de son côté, c'est sur ce fondement (ce fondement, c'est-à-dire dans la déchéance...).
Mais l'extrême-droite n'est pas un phénomène d'avant-garde, de niche ni d'éminences grises au contraire : c'est un phénomène d'arrière-garde, de masse et de meneurs clairs-obscurs. Tout est là, quand on se penche sur la question (se penche sur la question, c'est-à-dire dans la déchéance...). Sauf que l'arrière-garde permet d'enregistrer des phénomènes dont l'avant-garde ne veut pas entendre parler dans son volontarisme alors qu'ils sont bien réels, tandis que l'avant-garde permet de tracer un cap dont l'arrière-garde ne veut pas entendre parler dans son conservatisme alors que c'est bien utile.
Où c'est tragique alors, comme l'extrême-gauche est condamnée à cultiver l'individualisme voire le libertarisme qui fragilisent toute puissance collective, au nom de la gaucharde "paix pour tous" dans la quotidienneté... et comme l'extrême-droite est condamnée à cultiver le collectivisme voire l'autoritarisme, qui sape toute détermination personnelle au nom des droitards "biens pour chacun"... et pourtant la gauche se voulait collectiviste et la droite individualiste...
Ceci étant dit c'est encore plus alambiqué parce que l'extrême-gauche est largement investie par des revendications de "biens pour chacun" au nom de la "paix pour tous" et réciproquement, l'extrême-droite est largement investie par des revendications de "paix pour tous" au nom des "biens pour chacun". Tout est contourné et comme d'habitude les étiquettes cachent cinq mille tournures.
4. Fatalement le centre c'est l'indistinction et l'exrême-centre la désorientation, car en jouant sur tous les tableaux les centrards extrémistes ou pas peuvent faire ce qu'ils veulent quand ils veulent où ils veulent, "en même temps". Ça démarche en opportunisme de droite tout en défendant un idéalisme de gauche parce que ça veut "la paix pour tous" et "les biens pour chacun", donc on pourrait croire "le meilleur" mais pourtant avec cinq mille exactions extrémistes de gauche comme de droite donc : "l'en même temporisation" est ainsi car à la source (à la source, c'est-à-dire dans la déchéance...) ça n'a aucun sens politique mais uniquement tactique. Ça n'a aucun sens politique parce c'est structurellement libertaire quand même libéral - libéral-libertaire (structurellement, donc dans la déchéance...) : ça se veut une structure flexible, disponible... sauf que les structures, pour structurer, s'avèrent justement solides, fermes.
Ça désoriente parce c'est contradictoire : en voulant l'un et l'autre, on a ni l'un ni l'autre, tout en ayant l'apparence et de l'un et de l'autre selon mais comme en physique quantique on n'a qu'un principe d'incertitude - sauf que ça ne trame pas la réalité et que ça la fissure en faits (en faits, donc dans la déchéance...).
Avant Macron, François Bayrou avait toujours-déjà fait cet effet : les Guignols de l'info ne s'y étaient pas trompés. Tiraillée entre les (extrêmes-)gauche et droite en plus de son propre extrémisme, la situation est surfusionnelle. Que les centrards lisent Hannah Arendt et Michel Foucault ! Conseil d'ami, notamment Du Mensonge à la violence et Surveiller et punir - car suscitant du préfascisme (or nous vivons en surfusion préfasciste ces deux dernières présidences : ce n'est pas que complotiste mais instinctiviste, passionnaliste, émotionnaliste et mentaliste - ne serait-ce qu'une question d'ambiance, de tectonique des plaques entre CSP et générations, en dominion CSP+ et senior toujours plus minoritaire et abusant des ressources à l'heure du changement climatique, anthropocène/cause humaine ou non).
5. Faut-il des politiciens qui "prennent de la hauteur" ? Je ne crois pas... Nous avons besoins de politiques qui "prennent racine" et pas besoin de six pieds sous terre pour cela, ni d'être terre-à-terre ni encore moins de se terrer et s'enterrer.
Ces politiques racinés semblent encore une fois trouver leur incarnation en Macron depuis son dernier discours mais comment faire confiance à un centrard qui indistingue et désoriente ? Car ça contredit tout ce qu'il fit et on aurait beau saluer sa faculté de réorientation, que ses chemins de traverse ne plaideraient jamais en sa faveur : c'est un satané séraphin complètement cramé.
6. Les satanés séraphins crament par nature parce que Satan est méphistophélique et qu'un Seraphim est flambant : ils se consument dans leurs propres luciférismes.
On l'a dit Emmanuel c'était "Dieu parmi nous"... qui désignait le Fils et non le Père, incapable d'avoir quelque chose d'un père puisqu'il n'avait que la dynamique d'un fils, entre le poulain de Jacques Attali et le mignon de Brigitte Macron : comment pouvait-il seulement faire quelque chose en réunissant le Congrès ? Il n'avait pu que tenter de l'éblouir pour l'aveugler un moment...
... ce que fait le monothéisme aux hommes, lui qui récupéra le luciférisme qu'on appliquait à Vénus dans le polythéisme : étoile du berger. (Auto)proclamé Atlas, Jupiter, Jésus, Louis XIV à travers les médias délirants, Macron n'avait manifestement rien d'un berger et encore moins d'un Lucifer (porteur de lumière, un titre qu'on donna aussi à Jésus) donc certainement pas d'une Vénus encore qu'on fit tout pour en faire un séduisant. Conseil d'ami : il faut lire Jean Baudrillard et Guy Debord, entre néo-réalité et spectacle. Macron c'était Adonis.
Adonis est épatant car c'est un humain époux de la déesse Vénus - ou son équivalent Aphrodite, ou précédemment dans le monde sumérien le roi Dumuzi ayant Inanna (déesse aux mêmes fonctions que Vénus/Aphrodite) pour conjointe, avec entre chez les Phéniciens Adon et Ishtar. Brigitte Macron, Vénus/Aphrodite/Ishtar/Inanna ? Allons...
On appelle Adonis/Adon/Dumuzi chez les Sumériens (tout se mélange) berger du peuple... mais on l'oppose à l'agriculteur Enkimdu : prototype de la biblique fratrie d'Abel et de Caïn.
Comme Jésus, Adonis est appelé à ressusciter. Pour l'anecdote, c'est ainsi qu'il fut assimilé à Osiris-Sérapis par les Egyptiens, ressuscité par Isis, ou encore assimilé à Baldr par les Scandinaves (la jalousie meurtrière d'Apollon est remplacée par celle de Loki) : autant de motifs indo-euro-mésopotamien... que l'on retrouve en Jésus, lui dont les célébrations sont calquées sur les saisons, que permettaient de célébrer les amours d'Adonis avec Vénus/Aphrodite et Perséphone, et que signifie la résurrection de Baldr à Idavoll après le Ragnarok...
Enfin il doit d'abord mourir.
7. Adonis doit mourir, et s'il ressuscite ce n'est que parce qu'il se réincarne cycliquement dans la nature. Mais il n'y a pas de réincarnation cyclique dans le monothéisme, Jésus ressuscite une bonne fois pour toutes et l'on ressuscite une bonne fois pour toutes à la fin des temps après le Shéol mortaliste... tandis que dans le polythéisme Atlas et Jupiter n'ont rien à voir avec ces phénomènes de réincarnation cyclique ni de résurrection ; quant à Louis XIV, eh bien, ce n'était qu'un homme.
Macron : un homme dont on avait voulu démultiplier la puissance archétypale : titanide, panthéonide, principide - avec mauvais jeu de mot... mais comme disait Michel de Montaigne : "sur un trône on n'est jamais assis que sur son cul". On avait tout mélangé par (extrême-)centrisme indistinctif et désorientant comme dans une bouillie, cette bouillie que nombre de révoltés voudraient faire des élus et autres politiciens insupportés.
C'est dur.
8. La France c'est le pays de liberté mais la liberté s'assume, s'engage, se fidélise par-devers l'angoisse de (ses) mort(s). C'est pas moi c'est Jean-Paul Sartre qui le disait et même Friedrich Hayek : comme quoi ce n'est ni une affaire de gauche ni une affaire de droite. Dans un sens nous ne sommes jamais sortis de l'existentialisme : il n'y a plus eu de mouvance intellectuelle significative depuis et selon le catholicisme nous sommes tous messies, prophètes et rois... bref, Macron. Tout n'a pas fini de se mélanger.
9. Nous voulons d'une vraie Vénus. Mais Sandrine Rousseau, Arlette Laguiller, Nathalie Arthaud, Ségolène Royal, Marlène Schiappa, Nathalie Kosciusko-Morizet, Marine Le Pen, Marion Maréchal, j'en passe - des pires et des meilleures ?... Nous voulons d'une Dame-Nature, d'une Mère-Nature, d'une Terre-Mère, de cette néo-autorité : parce que l'autorité aussi subit la déchéance ici-bas.
10. Nous voulons d'une telle Dame-Mère, serait-elle véritable Usine Cosmique* !... comme dans Mortal Engine, de Peter Jackson.
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* Cf. Condisérations entrepreneuriales et administratives.
Lire aussi :
- Considérations françaises - pour l’étranger européen, oxydantal* et autre ;
- Considérations émeutières ;
- Condisérations entrepreneuriales et administratives ;
- Considérations territoriales ;
- Considérations bourgeoises ;
- Considérations décoloniales.
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