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Crédit d’impôt : le gouvernement Ayrault donne une fessée l’aile gauche du PS

Durant la nuit, l’assemblée nationale a adopté un crédit d’impôt de 20 milliards, à toutes les entreprises, dans le cadre du désormais fameux rapport Gallois/Parisot. Pourtant, rappelez vous, il n’y a même pas un mois, tout le parti socialiste s’opposait, comme un seul homme, à une baisse des cotisations sociales patronales financée par une hausse de la TVA.

L’aile gauche du PS, emenée par Henri Emmanuelli et Pascal Cherki, signataires de la motion Aubry/Ayrault au récent congrès socialiste de Toulouse, ayant par cette signature tué le courant Un Monde d’Avance mené par Benoît Hamon, qui se voulait être à l’avant garde des idée de gauche dans un PS de plus en plus social libéral, a bien tenté, dans une ultime convulsion, un acte de résistance. Elle avait déposé un amendement qui visait à exclure les entreprises du CAC 40 de ce crédit d’impôt tellement revendiqué par une certaine patronne du Medef. Pascal Cherki, député de Paris, analysait ainsi les risques d’inclure des entreprises hautement spéculatives dans le processus de ce crédit d’impôt :

“Nous sommes passés d’un débat sur l’industrie à -sous la pression du Medef- une mesure inconditionnée et sans contreparties (…) qui vise à donner 20 milliards d’euros à toutes les entreprises”.

Il poursuivait, histoire d’être clair quant à la véritable stratégie poursuivie par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, par ces mots sans concession :

“Je ne vois pas pourquoi, nous, majorité de gauche, nous irions faire des chèques à Axa, à la Société Générale, à Total ou à Casino…les sociétés cotées avaient globalement distribué 37 milliards de dividendes en 2011”.

La réaction du gouvernement, face à cet amendement raisonnable et sensé, a été directe et sans détour : il n’en est pas question ! Le rapporteur général du budget socialiste, Stéphane Eckert, l’a tout simplement jugé “pas pertinent”. Le ministre de l’économie, Pierre Moscovici, a estimé, de son côté, que ces entreprises du CAC 40 “sont confrontées aux mêmes difficultés que les autres entreprises”. A gauche pour de vrai ! nous nous permettons cette adresse à notre ministre de l’économie : des sociétés qui reversent 37 milliards de dividendes en une seule année à des actionnaires particulièrement avides ne montrent de signe d’une si mauvaise santé.

C’est de la droite que viendront les principaux soutient au gouvernement. En effet, EELV a préféré s’abstenir lors du vote, évoquant une absence de “donnant donnant”, validant la notion de chèque en blanc dénoncée par Pascal Cherki. Alors qu’à droite, même si dans une attitude purement politicienne ils voteront finalement contre, les députés UMP ou UDI inonderont, durant toute la soirée, l’Assemblée Nationale de mots élogieux à l’égard de ce projet du gouvernement Ayrault. Ainsi, à leurs yeux, le gouvernement fait preuve de bonnes idées avec ce crédit d’impôt.

Le mot de la fin reviendra à Charles de Courson, député UDI. Il assimilera la proposition d’amendement de la gauche du PS “à un signe de dégénérescence”. Il conclura violement de la sorte : “même pas un primate défendrait ce genre de thèse, c’est le gauchisme intégral” !

C’est avec lucidité que nous constatons comment la nouvelle majorité sociale libérale/UDI, qui se dessine chaque jour un peu plus, traite la gauche dans son ensemble, et la poignée de députés PS encore sensible aux motivations qui ont poussé les Français à vouloir chasser la droite et Sarkozy du pouvoir en mai dernier. Peut-être est-il encore temps pour eux d’imiter un certain Michaël Moglia, avant d’être mis en cage et exposés à la foire du libéralisme, comme des animaux si rares, objets de curiosité et d’amusement.

Sydne93


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10 réactions à cet article    


  • jmdest62 jmdest62 5 décembre 2012 16:21

    Ce plan est une gabegie d’argent public. Ce crédit d’impôt Ayrault va fonctionner comme une prime aux licencieurs. Carrefour serait le quatrième bénéficiaire du crédit d’impôt avec 75 millions d’euros gagné chaque année. Pourtant, le 12 octobre dernier, le groupe a annoncé 533 suppressions d’emplois. Après Carrefour, le cinquième bénéficiaire serait PSA-Peugeot-Citroën avec un gain de 72 millions d’euros annuel. Le groupe a annoncé le 12 juillet dernier, 8 000 suppressions d’emplois et la fermeture de l’usine d’Aulnay. Ce scandale met en lumière l’absence totale de contreparties exigées des entreprises pour bénéficier du crédit d’impôt. En effet, le gouvernement entend seulement introduire "au moins deux représentants des salariés au sein du conseil d’administration ou de surveillance comme membres délibérants dans les grandes entreprises". Le rapport Gallois propose d’appliquer cette mesure dans les entreprises de plus de 5000 salariés. Cela ne concernerait donc qu’une centaine d’entreprises. Et bien sûr, dans les conseils d’administration, les salariés seront toujours minoritaires : ils ne pourront jamais empêcher une décision. La deuxième « contrepartie » serait d’obliger les employeurs à présenter à leur comité d’entreprise un rapport sur « l’utilisation des marges ainsi créées par ce crédit d’impôt pour investir ou embaucher ». Seules les entreprises de plus de 50 salariés sont concernées puisque les autres n’ont pas de comité d’entreprise. Au total, cela ne concernera que 31 000 entreprises sur les 2,6 millions existantes. Et là encore, les comités d’entreprise seront seulement informés. Ils n’auront pas de nouveaux pouvoirs. Enfin, le gouvernement entend instaurer au niveau national "un comité de suivi avec les partenaires sociaux chargé de dresser à intervalle régulier un constat partagé sur le bon fonctionnement du dispositif". Là encore, il n’y aucune contrainte pour le patronat sur l’utilisation de l’argent. Au final, les salariés et les syndicats n’auront aucun pouvoir de contrôle et encore moins de décision sur l’utilisation de l’argent donné aux entreprises. Aucune contrepartie n’est demandée en termes de création d’emplois, de lutte contre la précarité, de formation professionnelle, d’investissement productif.
    Extrait du Blog de JL Mélenchon

    Petit à petit tout se met en place pour que les gens « vraiment » de Gauche se rassemblent et virent ce gouvernement .

    ".... l’état de grâce n’a pas eu lieu. Maintenant commence l’état de dégout qui s’est amorcé avec les pantalonnades du vote du traité européen et le tournant du pacte de compétitivité......"

    @+


    • raymond 5 décembre 2012 16:59

      Bonsoir à tous je note comme d’habitude, que sur les 22 mesures préconisées pour rendre le projet acceptable, seule une est retenue et votée et c’est bien sûr la pire, même sarko aurait pas osé, voilà c’est fait


      • Soi même Soi même 5 décembre 2012 19:24

        j’ai toujours trouvé que le crédit d’impôt était une arnaque, c’est faire supporté à d’autre ce que l’on doit !

        Bernard Tapie est un bon exemple de crapulerie en matière fiscal !


        • spartacus spartacus 5 décembre 2012 22:29

          Hamon c’est la quiche de l’année.

          Un incompétent irresponsable
          Un type qui nous coûte déjà 500 millions d’euros distribué en pure perte.

          Un ministre d’un ministère inutile qui coute très cher.
          Hamon la gabegie sur 2 pattes !

          Regardez ou passe vos impôts !





          • esteban 6 décembre 2012 16:33

            Dans les entreprise du CAC40 en crédit d’impots non ?

            Dans dans les fonds de pension c’est ca ?

            Ah merde c’est pas là que vous vouliez arriver....
            Ecoutez, dites nous la conclusion que vous voulez, et on se fait le raisonnement comment y arriver ok ? Quoi que.... vous n’avez pas besoin d’aide.


          • Le péripate Le péripate 6 décembre 2012 09:34

            Il y a la gauche caviar et la gauche pantalon sur les chevilles.


            • esteban 6 décembre 2012 16:31

              A un détail près, qui n’en est pas un, eux là, ce sont les petites putes, pas les clients.
              Et nous on est des macs et ce sont les putes qui commandent....
              Si après ca quelqu’un comprend pas pourquoi ca tourne pas rond....


            • olfe olfe 6 décembre 2012 10:33

              J’attends avec impatience que les élus de la gauche du PS quittent ce parti pour aller au parti de gauche de manière à ce que le PS ne soit plus majoritaire à l’assemblée.
              La démocratie serait un peu rééquilibrée et le gouvernement serait obligé de tenir un peu plus compte des travailleurs.


              • lsga lsga 6 décembre 2012 10:47

                La question que je me pose quand même, c’est pourquoi les militants PS choisissent cette orientation ? C’est quand même eux qui choisissent leurs dirigeants...


                On devrait tous massivement s’inscrire au PS la prochaine fois, histoire de dégager ces connards. 

                PS : 200.000 adhérents
                PC : 130.000 adhérents

                On a de quoi choisir nous mêmes les leader du PS !

                • leypanou 6 décembre 2012 11:35

                  "Pierre Moscovici, a estimé, de son côté, que ces entreprises du CAC 40 “sont confrontées aux mêmes difficultés que les autres entreprises”" : çà, c’est toute l’idéologie social-libérale et de la part du ministre de l’économie et des finances, ce n’est guère étonnant.

                  Que les citoyens fassent le bilan : à part les gesticulations sur les mesures sociétales, et encore avec quelques reculades (cf mariage pour tous), en économie et finances, c’est du sarko.

                  Depuis de nombreuses années, tout gouvernement, de gauche comme de droite, a utilisé les baisses de charges ou assimilées pour lutter contre le chômage. Maintenant, on rajoute pour la compétitivité. Des milliards sont engloutis par des entreprises en aides diverses, crédits d’impôts, exonérations de charges. Pour quelle efficacité ? Et on persiste.

                  Les Français n’ont obtenu que ce qu’ils ont voulu. C’est à ceux qui sont lésés, qui sont les plus nombreux, de se faire entendre.

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