Dites-nous Eric Woerth : à qui profitent ces niches qui plombent la Sécu ?
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH169/woerth_secu-32e43.jpg)
Le 23 mars 2010, l’Expansion publiait l’avis des leaders syndicaux sur votre arrivée au Ministère du travail afin d’y préparer la réforme des retraites et de l’assurance maladie.
Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO déclarait mécaniquement : "Les boulons vont être resserrés".
Maurad Rabhi, secrétaire confédéral de la CGT, plus affectif, lançait : "Monsieur Woerth n’aime pas les syndicats".
François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, très télévisuel affirmait : "On zappe les ministres du Travail ».
Philippe Louis, secrétaire général de la CFTC, dont le site emprunte des publications d’Agoravox sans citer ses sources, prévoyait, pensant à Claire Thibout : "La piste comptable sera privilégiée".
Vous, Eric Woerth, qui, pour une fois, avez dit la vérité, leur répondiez plein de bon sens : "Les retraites sont un des éléments du budget de la Sécurité sociale mais on ne va pas aborder les retraites sous un angle comptable. Les retraites, c’est la vie des gens, c’est plus qu’uniquement des chiffres » Bien plus, en effet !
Et pour cause, Ministre du Budget, vous saviez déjà quelle conséquence pourrait avoir sur l’opinion des travailleurs et retraités, une approche comptable de la politique de dépouillement systématique de la Sécurité Sociale. Un dépouillement au bénéfice des provisions nécessaires au financement des investissements et délocalisations à l’étranger des multinationales et grandes entreprises françaises. Sans parler, bien sûr, des bienfaits qu’il apporte sur les dividendes versés à des actionnaires, pas toujours fídèles et délicats comme l’a montré l’affaire EADS.
Il s’agit, pour certains qui vous jalousent, d’une politique d’aide à l’emploi à l’étranger qu’à l’instigation de Maître Sarkozy, vous avez mise en place avec vos complices Xavier Bertrand, Ministre du travail, et Jean Louis Borloo, Ministre de l’emploi en 2007.
Je ne vous parle pas de la délocalisation de production PSA en Chine, c’est un projet à l’étude. Ainsi les prochains carrosses du Gouvernement seront peut-être « made in China ». L’Elysée, exemplaire, va enfin épargner sur ses équipements ce qui ne manquera pas de réjouir le grand économe que vous êtes.
Quant à Areva il est présent en Chine avec 15 usines et 3.400 personnes et débauche en France. Je vous fais grâce de l’objectif Arabie Saoudite de Total, tandis que l’Elysée fait mine de s’indigner, et des projets d’Alstom plus TGV à l’extérieur que jamais.
Voilà, quand elles ne disparaissent pas dans la poche des actionnaires, où passent les niches sociales qui pourrissent de 25 milliards, en 2009, votre budget de la Sécurité Sociale. Voilà quelles sont leurs conséquences réelles sur l’économie nationale et l’emploi. Beau travail Monsieur Woerth ! Il est, à la lumière de cette politique, plus facile de comprendre pourquoi vous quémandiez le parrainage de la famille Bettencourt pour les bonnes oeuvres de votre maître et, dit-on chez Médiapart, pour l’avenir de votre moitié.
Alors, vous vous réjouissez du peu d’intérêt que portent les syndicats et l’opposition aux chiffres des budgets publics. Leur laisser de côté du coût des choses qu’ils prétendent défendre vous sert et vous amuse. Les faquins ne sont pas à la hauteur !
Du reste la gestion de la Sécurité sociale est l’affaire de l’Etat pas des Syndicats. leur diriez-vous s’ils tentaient d’y mettre le nez. C’est juste ! Les budgets établis par le Gouvernement sont votés par le Parlement. Seule la gestion paritaire des régimes complémentaires AGIRC et ARCCO les concernent.
Il est donc plus simple pour eux de mobiliser le mécontentement contre des réformes que d’exiger une participation à l’établissement d’une politique qui ne conduise pas à l’étouffement des droits et intérêts des salariés publics ou privés. Vous voilà maître du jeu !
Peu importe que la poursuite d’un tel dispositif, cosigné Eric Woerth, Xavier Bertrand, Jean Louis Borloo et Nicolas Sarkozy, ruine l’état et l’économie nationale. Vos beaux Messieurs se gardent bien d’en vanter l’exceptionnel résultat. Pensez-donc !
Le déficit de l’Etat dont vous étiez en charge du budget (138 milliards en 2009 (8% du PIB) et 140 milliards prévu pour 2010) n’a jamais été plus élevé dans toute l’histoire de la 5ème République. Jamais plus élevé depuis que la France accumule la dette publique de l’état. La seule véritable action historique de Monsieur Sarkozy, votre maître, est le record annuel, toutes tendances politiques confondues, du déficit public. Et cela : il vous le doit bien.
L’opposition étant muette sur le sujet, ceci devrait préoccuper d’autant plus les syndicats que pour 2012 la Cour des Comptes prévoit, grâce aux vôtres, un déficit global représentant 90% du PIB.
Si - ce qui nous pend au nez - l’emprunt, formule magique, n’est plus garanti par les performances économiques de plus en plus misérables de la nation, l’Etat ne pourra plus faire face à quoi que ce soit. Il n’est pas seulement question des dépenses de santé et de retraites… mais aussi des salaires de la fonction publique (administration, éducation, police, armée, etc..) et, horreur ! Des rémunérations et frais des parlementaires et ministres dont vous faites encore partie.
Selon le calcul de la Cour des Comptes qui résulte de l’évolution constatée depuis 2007 par cette honorable juridiction : à lui seul le quinquennat Sarkozy aura généré un déficit de 635 milliards € représentant 34,32% de la dette publique de 1.850 milliards. Chaque ressortissant du pays sera, par votre entremise, l’heureux débiteur de 28.460 €, c’est-à-dire qu’un foyer de 4 personnes aura, en plus des impôts taxes et contributions de toutes natures, à rembourser une dette de 113.850 €, dont 39.000 € seront le fruit de l’excellente gestion de votre Président, ses aides et vous-même. Et surtout que vos fossoyeurs de démocratie Copé, Bertrand et consorts n’y aillent pas de leur discours sur la situation de la Sécurité Sociale, il est éculé comme la semelle de nos braves CRS. Ces inconscients aboyeurs de votre bande, pardon...de votre parti, contribuent avec emphase et vous-même, chaque jour un peu plus au désastre.
Cumulées aux niches fiscales et au bouclier Sarkozy, les niches sociales sonnent la fin de la protection solidaire. De telles mesures atteignent le sommet de l’injustice sociale et de l’irresponsabilité politique. Preuve qu’ensemble rien n’était possible, Monsieur le Ministre.
Il est désormais plus que temps d’arrêter le massacre des finances publiques et la démolition de la Sécurité Sociale. Ces actes mènent droit au malheur des Français et à la guerre. Quand on couve un terril de dettes, l’explosion guette, tous les mineurs vous le diront.
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