Décidément N. Sarkozy persiste et signe, ce mardi 28 février il a présenté à Montpellier son programme pour l'éducation...
Ce programme témoigne d'une méconnaissance totale du monde de l'enseignement...
N. Sarkozy (qui taxe ,au passage, son adversaire F. Hollande d'amateurisme parce qu'il propose d'imposer les gros salaires à 75 %) est lui même peu inspiré dans le domaine de l'éducation et surtout son discours montre qu'il ignore du tout au tout ce qui se passe dans les lycées et collèges !
Les enseignants qui le veulent, dit -il, pourront travailler 26 heures au lieu de 18 avec un salaire augmenté de 25 %.Mais,ce système est déjà mis en place:les profs qui veulent effectuer des heures supplémentaires ,par exemple, ont la possibilité de le faire et sont payés en conséquence,les heures sup. étant en plus défiscalisées ! Certains enseignants le font déjà,même si cette multiplication des horaires risque, hélas, de nuire à la qualité de leur travail ...
N. Sarkozy semble ignorer aussi ce qu'est le métier d'un professeur : il oublie que les tâches d'un enseignant ne se réduisent pas au temps passé en classe : la correction des copies, la préparation des cours,les contacts avec les parents, le travail administratif, le relevé de notes , les bulletins scolaires, le cahier de textes, les listes pour le baccalauréat, la préparation des devoirs, un travail qui s'alourdit chaque année !
Comment N. Sarkozy peut-il taxer les autres d'improvisation quand on voit les mesures prises lors de son quinquennat en matière d éducation ?
Suppression de l'année de stages pour les enseignants débutants, mise en place de l'accompagnement dit "personnalisé" qui n'est qu'un leurre puisque ces cours sont prodigués en classe complète, réformes précipitées des programmes de lycée sans parler de la dépréciation permanente de la culture classique, disparition programmée du latin et du grec pour les candidats au concours du professorat de lettres classiques..
N. Sarkozy passe aussi sous silence la crise de vocations que connaît actuellement l'éducation et ce n'est pas en augmentant le nombre d'heures de travail qu'il va réussir à redorer le blason des enseignants et à attirer de nouvelles recrues !Bien au contraire !
On voit bien là le mépris dans lequel sont tenus les enseignants:mépris de leur travail qui n'est pas reconnu, mépris de leur métier, de toutes les tâches qui sont accomplies !
De plus la revalorisation du métier et du salaire de professeur avait déjà été annoncée et promise par le candidat N. Sarkozy en 2007 ! Ces promesses n'ont jamais été tenues.
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Depuis ces dix dernières années
les différentes réformes de l’Education Nationale n’ont eu qu’un seul
but, son intégration sur le marché très porteur du projet néolibéral en
matière d’éducation. Peu à peu, l’on prépare le passage d’une école
publique à des structures privées...................... http://2ccr.unblog.fr/2011/12/19/l%E2%80%99ecole-est-finie/
Oui c’est bien vers une privatisation de l’école que l’on tend:bientôt les chefs d’établissement pourront choisir les profs,les noter,les éjecter,si bon leur semble:une mise à sac de l’éducation nationale se prépare !
Est-ce qu’il ne chercherait pas à capter des voix dans l’électorat enseignant traditionnellement de gauche ???
Je le pense mais de là à penser que le travailler plus pour gagner plus passera en 2012 , il semble oublier qu’à mentir tout le temps , les Français ne le crois plus.
Sarko peux faire du vent sur cette mesure vers les enseignants , le plus important serait de recruter et non pas d’accentuer les différences entre ceux qui travaillent et ceux qui ne trouvent rien , c’est bien la différence entre la droite et la gauche....
A droite on travaille plus , a gauche on partage plus.
Il est préférable de mettre au travail par des embauches des enseignants plutôt que de stigmatiser les fainéants d’assistés au chômage.
Oui ,il faudrait effectivement recruter de nouveaux profs:le problème,c’est que l’éducation connaît une crise des vocations sans précédent:les jeunes ne veulent plus exercer ce métier devenu difficile et de moins en moins de candidats se présentent aux concours :à qui la faute ?
Je suis aussi d’accord avec l’idée du partage du travail dans un monde où le chômage fait des ravages !
Quelle idée stupide que le slogan « travailler plus pour gagner plus » dans une période de crise !
Les mesures de sarko (ou du medef), conduiront non seulement à une casse du service public mais aussi à transformer beaucoup établissements en regroupement de faillots et de pistonnés (ceux qui flattent le chef), comme c’est déjà le cas dans de trop nombreuses structures de collectivités territoriales.
Oui,je pense que le système va favoriser les pistonnés ou ceux qui sauront flatter ,faire la cour,et non pas les profs qui font véritablement leur travail.....
Certes ,vous avez raison Alchimie mais désormais la totalité de la note sera attribuée par le chef d’établissement et celui ci aura bientôt tout pouvoir pour recruter un prof de sa connaissance , en exclure un autre...C’est la porte ouverte à tous les favoritismes , à toutes les magouilles
nous sommes d’accord:le système actuel est imparfait,les inspecteurs notant parfois n’importe comment ,mais la notation qui va mise en place sera l’apanage d’une seule et unique personne:le chef d’établissement qui n’a de compétence que dans sa propre discipline !C’est une aberration totale !!
ok ok Sarko tape sur la fonction publique et les profs en particulier
petite question (qui n’est pas que de la provocation), le système , je devrais dire la citadelle n’a t elle pas donné les bâtons pour se faire casser l’échine en vivant en circuit fermé depuis trop longtemps ?
si vous êtes curieux, allez aux journées portes ouvertes dans l’enseignement agricole :
la bàs, tous les profs ont un bureau, et restent bosser sur place l’accompagnement personnalisé est pratiqué depuis plus de dix ans, (en fait ils l’ont toujours fait),
Je ne sais pas ce qui se passe dans les lycées agricoles:tant mieux si l’accompagnement personnalisé y fonctionne bien,en revanche je peux vous parler de l’accompagnement dit « personnalisé » instauré par le gouvernement en lycée général:ce cours se fait en classe complète de 35 élèves,comment peut on parler alors d’accompagnement personnalisé ???
Ce dispositif est ,de plus,venu se substituer à l’aide individualisée qui permettait effectivement d’aider les élèves en difficulté car le groupe ne comportait qu’une dizaine d’élèves !!
LES MOTS ONT UN SENS:comment peut on parler d’un accompagnement personnalisé quand le prof.se trouve face à 35 élèves ?C’est une absurdité...
Pour l’enseignement agricole, il y a une différence de taille, la perspective d’un emploi plus fréquente. Pour ce qui de donner les bâtons , les enseignants, j’en connais quelque uns, ont aussi une part de responsabilité sur leur situation : comme certains agriculteurs, ils passent trop de temps à se tirer dans les pattes et favorisent ainsi la politique des gouvernements qui divisent pour régner.
des expérimentations qui marchent quand on veut bien s’en donner les moyens:impossible d’aider vraiment des élèves en difficulté dans un groupe de 35 élèves:ce sont les élèves qu’on mène alors à l’abattoir !C’est l’intérêt des élèves qu’il faut bien voir !
« le mépris dans lequel sont tenus les enseignants:mépris de leur travail »
Certes les enseignants sont maltraités...
mais, je vois dans le grand chef, un grand enfant mal éduqué qui se conduirait mal...
Moi je verrais plutôt dans son comportement, conjoint à celui des ministres successifs de l’Education, le mépris de l’avenir du pays, de ses savoirs et savoir-faire, le mépris du maintien de nos vraies richesses et de nos profondes aspirations.
Louis XV aurait dit « après moi le déluge »... tant il était le jouet du plaisir et de la futilité. Mais LUI, le grand Iznogoud, le vizir ? qu’en dira l’Histoire ???
L’HISTOIRE dira seulement aux générations futures post sarkoziennes : -« Il a cassé ce qu’il a pris pour ses joujoux de tyran gâté, ivre d’un pouvoir dont il ne savait que faire ! » « il a cassé des êtres humains : nos enfants et les enfants de nos enfants... »-« et cassé avec eux tous ceux qui étaient là pour donner une charpente à leurs vies »
Il est des moments, chère Rosemar où il est triste d’avoir (eu) raison.
Le chef suprême a bien l’allure d’un enfant inconscient et brouillon:l’avenir d’un pays passe indéniablement par l’éducation,c’est là qu’il faudrait concentrer tous les moyens,au lieu de faire des réformes vaseuses ,improvisées qui vont à l’encontre de l’intérêt des jeunes...
Article très juste , auquel il faudrait ajouter, concernant l’accroissement infini de tâches périphériques, les livrets de compétence, l’histoire des arts, et des tas d’autres choses, et aussi rappeler qu’une heure de cours est particulièrement fatigante, et je sais de quoi je parle s’agissant de mon troisième métier. Si l’on se met à calculer la présence (heures de trous) que l’on comptabilise tout ce qui est fait, c’est une sacrée rallonge qu’il faudra donner, et pas 25 %.
De plus, Sarkozy, qui se livre ici à une provocation (le message implicite est clair, il faut dénigrer les professeurs, créer un effet paratonnerre quand tout va mal) ignore ouvertement la question de la transmission des savoirs, l’aspect disciplinaire, qui est la motivation des spécialistes que sont les enseignants, qui corrigent, et vont aussi en bibliothèque. Axer son discours sur la garderie, la présence, ce qui se voit, ne sert qu’à satisfaire les ressentiments en confortant les clichés. Pour la privatisation, je pense qu’elle est plus sournoise et rampante. Les suppressions de postes créent des disparitions de matières, qu’on peut encore trouver dans le privé, en payant, et je suis -hélas ! bien contre mon gré- dans ce cas pour un enfant. Ces carences contibuent aussi à la ghettoïsation des établissements les moins huppés, qui sont évités.Cercle infernal
De plus comme les professeurs sont des fonctionnaires comme les autres, on ne peut briser leur statut sans toucher à toute la fonction publique, et je crois que le plus à craindre est un effet France Télécom, avec de nouveaux entrants sous de nouveaux statuts, afin de créer la zizanie, la concurrence, et de renforcer sur certains le pouvoir de chefs d’établissements transformés en caporaux.>A mettre en perspective avec la réforme de l’évaluation, et le puzzle devient lisible et cohérent. Le « mérite », je l’ai vécu dans une autre administration, et je peux affirmer que c’est le royaume des faiseurs de vent, des courtisans. Ce n’est pas une fiction, il suffit de considérer la tentative de recruter des contractuels à Pôle Emploi , et les annonces sur les sites des rectorats. Mais ça ne marche guère autant qu’on puisse s’en rendre compte, car les candidatures ne se bousculent pas.