Il n’y a pas d’abstention
On parle souvent de l'abstention comme un geste désespéré. Et si c'était seulement une saine indifférence ?
- Les abstentionnistes semblent tourner le dos à la démocratie. En fait ils ont peut-être tout simplement mieux à faire en attendant que l’Etat retrouve sa juste place ? (image Pexels)
Abstention : l'indifférence n'est pas le désespoir
Le désespoir est une passion, la passion fait mouvoir l'individu et le poussera à agir, on peut voter par désespoir mais "ne pas agir" est un signe d'indifférence.
L'indifférence est peu évoquée pour commenter l'abstention car elle ne correspond pas au désir des commentateurs de voir l'action de l'État comme le seul remède à tous les problèmes qu'ils décrivent.
Il y a peut-être une part normale d'indifférence et d'abstention. En effet le "bon sens" nous informe intimement que les décisions politique n'ont pas de poids sur beaucoup de choses essentielles. Ça n'est pas à la loi de déterminer ce qu'est une femme ou un homme, ça n'est pas à la loi de décider ce qu'un acheteur est prêt à donner en échange d'un bien ou d'un service, ça n'est pas à la loi d'encadrer ce que je peux exprimer, ou ce que je veux donner à mes enfants.
Dans de nombreux domaines, les individus feront ce qui leur semble juste, indépendement des lois.
Et c'est pour ces deux raisons que l'abstention peut être légitime, d'abord parce que le politique ne peut modifier la réalité, et ensuite parce que dans sa conscience, l'Homme est libre. Les gesticulations du pouvoir sont sans effet lorsque la politique sort de son champ d'application naturel.
Intervenir inutilement c'est aussi s'abstenir
À un moment ou à un autre, le fleuve de la réalité reprend son cours, quels que soient les efforts qu'on a gaspillés pour le faire dévier de son lit. Dans tous les domaines aujourd'hui occupés par la puissance publique, c'est l'idéologie qui tente de refaçonner le monde, en pure perte, et en s'opposant aux énergies gratuites et renouvelables disponibles chez les humains de bonne volonté.
En France cette situation de gaspillage est particulièrement visible dans le domaine de l'éducation. Depuis combien d'années l'éducation est-elle une part importante du budget de l'État ? De tels moyens sur une telle durée auraient dû porter leurs fruits. Si nous n'avons pas des jeunes mieux "éduqués", il ne s'agit pas d'une question de moyens.
Dans le domaine de l'éducation, la sagesse et la tradition occidentale placent la responsabilité sur les épaules des familles, par l'apprentissage et l'exemple. C'est plus efficace et ça ne coute rien aux autres contribuables.
On pourrait multiplier les exemples concernant la santé, l'environnement, l'économie (surtout !), autant de domaines qui se porteraient mieux en diminuant l'influence de l'État.
Tous ceux qui ont voté pour soutenir cette intervention de l'État se sont abstenu d'écouter la voie de la sagesse, il ont poussé les plus démuni à s'abstenir de développer eux-mêmes leurs moyens de subsister, d'éduquer leurs enfants et de rester en bonne santé.
Vivre sa vie sans se soucier des sophistes
Alors oui, abstenons-nous de participer si aucun candidat ne défend ces vérités simples. Abstenons-nous d'user notre volonté à tenter de convaincre nos contemporains qui ont tourné le dos à la sagesse et à l'intelligence des siècles pour embrasser l'idéologie. Ils ont gaspillé un trésor, abrutit leurs enfants, desséché les bonnes volontés, et aujourd'hui les politiques sont sans pouvoir et sans ressources.
Car ce sont la volonté et les autres qualités spirituelles qui engendrent la richesse matérielle. Sans qualités, pas de richesses, sans richesses pas de redistribution, sans redistribution l'État moderne n'a plus de ressources.
Pour l'heure abstenons nous de participer à cette folie qui a fait de l'État une idole aux pouvoirs magiques, et retournons à notre charrue, tels des Cincinnatus qu'on reviendra chercher lorsque l'heure sera venue. Cincinnatus est ce modèle semi légendaire de l'homme politique vertueux qui accepte le joug d'un vote majoritaire injuste, puis est rappelé par le Sénat pour sauver la république.
Retournons à notre charrue, labourons notre terre, cultivons notre jardin. Autrement dit, élevons nos enfants dans la riche culture européenne, catholique, gréco-romaine, élevons-les tout simplement. Travaillons jour après jour au service de nos familles, de nos communautés, de nos entreprises, dans l'humilité et la simplicité, en sachant que le devoir accomplis est sa propre récompense.
Le printemps est déjà là
S'abstenir de voter pour des projets sans avenir n'empêche pas de participer à la vie du pays. D'autant plus que le renouveau est en bonne voie. Regardez plutôt vers le soleil, vers les mouvements dits "populistes" et regardez-les atteindre lentement nos côtes.
Tout ce qui a été fait par des lois injustes pourra être défait en l'espace de quelques années. Une fois les bonnes volontés délivrées de leurs fers, débarrassées du carcan trop serré de la social-démocratie, la prospérité sera à la portée de celui qui agit pour la mériter.
Que sont en réalité les mouvements populistes ? Ils se composent d'une face apparente, émergée qui effraie parfois. Cette partie émergée est la rencontre entre un individu à la forte personnalité et un peuple de sympathisants enthousiaste. C'est cette osmose entre le peuple et un souverain qui effraie nos démocraties, comme elle provoquait la méfiance des grecs et des romains.
Pourtant cette partie émergée n'est pas l'essentiel. L'individu providentiel peut être combattu et abattu au moyens des médias et des influences diverses. L'attention des foules peut être détournée. Cela n'enlèvera rien à la progression des mouvements dits populistes.
Il n'y a pas d'abstention
Il y a un savoir plus profond qui rassemble les électeurs de ces mouvements. Les mots "bon sens", "sagesse" ou "tradition" prennent aujourd'hui un sens nouveau à la lumière des découvertes scientifiques récentes, des expériences politiques contemporaines et des évènements qui bousculent notre quotidien.
Ce savoir profond explique de manière particulièrement pertinente ce que nous nommons l'abstention, et d'une manière plus générale le désintérêt apparent des Français pour la politique.
Ce savoir nous reconnecte avec les fondements de l'économie, de l'éducation, de la santé, de l'environnement. Il nous fait prendre conscience que la politique et la redistribution sociale ont sans doute peu d'impact sur la vie quotidienne, que la source de la vitalité des individus et des peuples n'est pas dans les urnes ni dans l'action publique.
Oui, abstenez-vous de voter, de consommer, de vous abrutir. Faites le silence en vous et autour de vous. Ouvrez-vous à d'autres influences qui font la synthèse des savoirs traditionnels et parviennent à discerner une continuité avec les découvertes scientifiques les plus récentes.
Il n'y a pas de rupture qui nous obligerai à rejeter dans l'oubli des millénaires de savoir-faire éducatif, politique, philosophiques.
Il n'y a pas d'abstention, seulement une indifférence saine vis à vis de la politique lorsqu'elle se mêle de ce qui ne la regarde pas.
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