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Accueil du site > Actualités > Politique > Il y a du JJSS chez François Bayrou

Il y a du JJSS chez François Bayrou

Jean-Jacques Servan Schreiber avait une culture scientifique (Polytechnique), François Bayrou est un littéraire (professeur de lettres classiques) mais ils ont des points communs.

Après avoir réussi un score très honorable au premier tour des élections présidentielles, soit 18%, avoir tenu la vedette de la première semaine du second tour avec le débat avec Ségolène Royal, François Bayrou connaît un revers avec ses députés et plus généralement ses élus. Il avait été clair, il voulait changer la politique, ne pas entrer dans l’éternel combat des blocs de gauche et de droite. Il avait déjà amorcé ce « combat » en votant la motion de censure. Les électeurs étaient donc là, les élus aussi. Dans la logique de cette nouvelle politique, il ne donne pas de consigne de vote et exprime qu’à titre personnel, il ne sait pas comment il votera mais qu’il savait déjà pour qui il ne votera pas. Les élus prennent peur, Gilles de Robien, seul ministre UDF, lance une croisade anti-Bayrou. A la veille de créer le Mouvement démocrate, François Bayrou est quasiment seul.

Il a peu de chance de pouvoir créer un groupe parlementaire car 18% de voix ne veut pas dire 18% des députés de l’hémicycle. Les sondages connus à ce jour fixent à 15% les voix de l’UDF - que veut dire UDF aujourd’hui ? Tout cela me rappelle Jean-Jacques Servan Schreiber : homme politique visionnaire qui après avoir écrit avec Michel Albert, le Manifeste radical, prend la tête du plus vieux parti politique de France - le parti radical socialiste, plus communément appelé le parti valoisien (le siège est place de Valois à Paris). Ce Manifeste était « révolutionnaire », il voulait vaincre la fatalité, lutter contre l’archaïsme de l’Etat, le manque de dialogue social, il prônait un système éducatif obligatoire pour tous les enfants dès deux ans, un pouvoir régional fort, dans l’entreprise le pouvoir au management et non plus aux détenteurs de capitaux. Après une élection brillante comme député de Nancy, il créait avec Jean Lecanuet en 1973, le Mouvement réformateur : marier les anticléricaux rad-soc avec la fine fleur de la démocratie chrétienne française, quel défi ! Aux législatives des candidats dudit Mouvement réformateur dans un grand nombre de circonscriptions et puis la chute, la discorde et la fin du mouvement.

Lorsque je dis "il y a du JJSS chez François Bayrou", ce n’est pas pour faire un parallèle entre le Mouvement réformateur et le Mouvement démocrate (quoique !) mais ce sont leurs personnalités. Des talents personnels forts, du charisme, des visionnaires mais une grande solitude dans le pouvoir, désarmant les plus fidèles des fidèles. Ce refus d’expliquer sa vison : JJSS avait un grand slogan sur les sujets politiques : la France sera réformatrice ou ne sera pas. Dans leurs discours publics, ils sont pédagogues, François Bayrou a incontestablement gardé un ton professoral mais cette même pédagogie est parfois omise dans le dialogue avec les proches collaborateurs.

Il faut suivre, il faut les suivre. Beaucoup d’élus expliquent leur désarroi de la stratégie entre les deux tours, comme s’il y avait eu un manque de communication. JJSS attirait par Giscard d’Estaing mais furtif ministre de Mitterand car inflexible sur les essais nucléaires. Ce ne sont pas des contradictions, des changements irrationnels de cap - ce sont des personnages qui pensent plus vite que leur entourage, qui ont une vison à trop long terme. En fait, François Bayrou vit déjà en 2012 et fait campagne comme on le fera en 2012. Entre-temps, il y a les législatives ?

Il y a vraiment quelque chose de JJSS en François Bayrou.


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24 réactions à cet article    


  • La Taverne des Poètes 10 mai 2007 10:00

    Une des raisons pour laquelle il a manqué un palier à Bayrou pour se qualifier, c’est qu’il s’était programmé pour 2012 ! Bien sûr les sondages et l’action des citoyens sur Internet le donnaient presque vainqueur mais il n’a pu improviser rapidement une tactique énergique de conquête du pouvoir à court terme, ne s’étant pas attendu à cette ferveur subite (la capacité des salles de meeting en font foi) et n’ayant pas cru possible qu’elle se renforce. Je pense qu’il est mal conseillé...


    • Yannick J. Yannick J. 10 mai 2007 10:35

      Non, je ne pense pas mal conseillé...

      Dirons nous plutot que le verouillage des appareils est encore trop bien fait pour qu’il puisse débloquer des verous, en 2012 il aura plus de chance puisque ce sera « dans l’air du temps »...


    • Vincent 10 mai 2007 10:34

      Bayrou avec une élection d’avance, n’a pas été élu

      Royal avec une élection de retard, n’a pas été élue

      En fait Nicolas Sarkozy à imposé son timing et a été le seul à être dedans et donc élu.

      Mais revenons à François Bayrou, il est vrai que les idées proposées sont séduisantes.

      Par contre elles demandent des efforts de la part de toutes les catégories de la population et c’est là que ça pêche.

      Par ailleurs, on se rend compte qu’au-delà de son discours, ses ex-députés préfèrent leurs situations personnelles à une vision globale et plus lointaine.

      Pourtant, avec la loi sur les 5 années dégressives d’indemnités pour les députés, on aurait pu penser qu’ils pouvaient attendre 2012 pour se faire élire et construire patiemment leur nouveau mouvement Démocrate.

      Mais non au lieu de cela ils ont préféré rallier la majorité, car un tient vaut mieux que deux tu l’auras. Alors pragmatiques ou opportunistes les ex-députés UDF ralliés à l’UMP ?

      La résistance au changement est difficile à vaincre et il faut un leader charismatique pour l’incarner voir la faire passer coûte que coûte, un homme représente cela dans l’industrie automobile, il s’agit Carlos Ghosn qui a su faire changer les mentalité Japonaises chez Nissan.

      François Bayrou sera-t-il notre Carlos Ghosn Français, ou restera-t-il au stade des espoirs déçus, des opportunités de reformes ratées ?.....

      L’UMP a décidé d’avoir la peau de l’ours Béarnais, en présentant un candidat face à lui contrairement à 2002.

      Cela va être très compliqué pour lui de présenter 577 candidats aux législatives. Il s’agit déjà de trouver 577 candidats courageux près à aller se prendre un carton face à l’UMPS.

      En un mois ils doivent :

      apprendre le programme par cœur,

      se faire connaître,

      communiquer,

      débattre,

      avec pour seul étendard François Bayrou qui ne sera probablement pas si disponible que cela occupé à sa réélection dans sa circonscription.

      Car à n’en pas douter le candidat UMP qui sera présenté contre lui sera à 100% et occupera le terrain sur sa circonscription.

      Alors oui cela va être très dur pour François Bayrou et le Mouvement Démocrate car il risque de ne pas être représenter à l’assemblée national un comble pour quelqu’un qui a rassemblé sous son nom presque un électeur sur 5 au premier tour de la présidentielle.

      Alors oui il a probablement été mal conseillé, il est peut être en avance sur son temps, mais comme on dit souvent :

      Avant l’heure c’est pas l’heure,

      Après l’heure c’est plus l’heure.

      Il n’a visiblement pas bien saisi l’air du temps, mais s’il l’avait fait on l’aurait probablement assimilé à un démago, un populiste et autres termes convenant à ses adversaires.

      Il lui reste 5 ans pour mettre en place une stratégie qui fonctionnera, mais il faudra qu’il évite de reproduire celle qui a fonctionnée cette année pour Nicolas Sarkozy, il lui faudra être inventif, mais pas trop pour ne pas faire peur.


      • bouche42 11 mai 2007 02:20

        BAYROU n’a pas 5 ans pour se préparer mais moins d’un mois.

        1) Le pourcentage de voix obtenus au 1er tour des législatives détermine les dotations attribuées aux parties par l’état.

        2) En général obtenir 12% des voix au 1er tour suffit pour participer à une triangulaire au 2e tour.

        3) Dans les meilleures conditions, le nombre maximum de députés que le MD ne peut dépasser est de 60.

        4) La variable qui conditionnera le plus le nombre de siège de MD sera la participation.

        Sous toutes réserves, il me semble que :

        Le Mouvement Démocratique inclus 2 fondateurs UDF et CAP21

        Dans une circonscription donné un seul député peut se présenter et il conserve son étiquette d’origine s’il est sortant.

        Les élus sont libre de décider de leut vote. Il sont responsable devant leurs électeurs.

        J’en conclus donc que :

        - Si aujourd’hui le programme présidentiel de BAYROU constitue un norme de fait, demain il faudra définir un processus qui permette de définir un plus petit commun dénominateur de principes que les élus devront respecter pour que leurs adversaires ne vilipendent leur côté électron libre.

        - A chaque grande étape, il faudra aussi qu’un processus d’évaluation clair permette de rebondir sur les nouveaux enjeux et de dépasser les acquis ou les remises en cause qu’on constate dans certains partis.


      • Vincent 10 mai 2007 12:15

        Oui pourquoi pas,

        mais à part les Bearnais, les autres Français devront voter pour les candidats de leur circonscription.

        Alors ne soyez pas trop en avance, encourager à voter pour le nouveau partit démocrate peut se comprendre mais votre intervention, ici, n’est pas oportune puisque près de 50% des lecteurs de ce blog sont Bayrouistes.

        Si vous êtes si convaincu, allez porter la bonne parole sur les forums UMPS, ou allez tracter sur les marchés, colelr des affiches, prendre votre carte dès que cela sera possible et vous serrez plus utile à la cause Bayrouiste que sur ce blog.


      • Jaitun Jaitun 11 mai 2007 08:21

        de la partie ! j’attends vite fait de connaître l’antenne MD de Montpellier si tu as des infos...


      • Vincent 10 mai 2007 14:46

        Qu’à cela ne tienne.

        Il vous reste quand même pas mal de partis pour lesquels milliter, en dehors du PS et de l’ex-UDF.

        Car c’est très symple d’être systèmatiquement contre, ça n’engage à rien.

        Prendre un vrai engagement militant est un peuve de courage idéologique.

        Alors affirmez-vous.


      • Jaitun Jaitun 11 mai 2007 08:24

        je pense sans trop me tromper à mon sens que le concept d’idéologie est assez loin du concept de centre démocrate mais disons qu’il s’agit de convictions politiques, alors on peut se rejoindre là-dessus (l’idéologie, à mon sens, est un état d’esprit fermé, la conviction est la certitude du bien fondé d’une idée et ici, dans le centre démocrate, les idées ne sont pas fermées idéologiquement)


      • daryn daryn 10 mai 2007 15:29

        Les législatives sont déjà pratiquement derrière nous. Avec sa mainmise sur la carte électorale, ses 350 députés sortants, et la prime au vainqueur de la présidentielle, l’UMP est pratiquement assurée d’avoir une majorité absolue à l’assemblée, comme durant la législature précédente.

        Dans ce contexte, avoir 5, 10, ou 20 députés à l’assemblée ne change pas grand chose (sauf pour les députés en question, évidemment).

        Autrement dit, le court terme étant déjà grillé, concentrons nous sur le moyen et long terme.

        Il est clair que ni l’UMP ni le PS ne veulent voir émerger un centre fort.

        Cependant, à droite, la boulimie de pouvoir de Nicolas Sarkozy et son mode de fonctionnement rigide montrent leur face obscure à l’attention publique, au travers de conditions imposées aux transfuges UDF pour rejoindre la majorité présidentielle : s’engager à ne voter aucune censure, et à approuver inconditionnellement les budjets présentés ? Ce ne sont plus des législatives, mais un simple prolongement de la présidentielle... En qui aurait envie de voter pour des pantins soumis à de telles contraintes, qui valent évidemment autant pour les députés UMP historiques ?

        Dans le même temps, à gauche, on retombe dans les luttes fratricides entre courants au PS, démontrant le caractère éphémère du pacte présidentiel et l’absence de projet et de doctrine claire dans ce parti. Une fois passée l’alliance de circonstance pour la présidentielle, la gauche plurielle se redécompose.

        Dès lors la ligne pure incarnée par François Bayrou prônant un centre libre et ouvert, contre pouvoir souple mais pas parti d’obstruction, devrait séduire un électorat qui, pour avoir voté à droite ou à gauche dans les deux derniers tours, ne se reconnaît pas forcément dans les formations qui en émergent. Les extrêmes resteront bien sûr aux extrêmes, mais on peut imaginer que certains modérés de droite aspirent à ne pas laisser complètement la bride sur le cou à l’UMP, et que certains réformistes à gauche aspirent à une position plus constructive que l’opposition sans espoir à laquelle les condamne le PS.

        Sauf coup de théatre, ou renversement spectaculaire de la couverture médiatique du MD, il est peu probable qu’il fasse un score honorable aux legislatives, pénalisé comme il l’est par le mode de scrutin. Ce n’est pas une tragédie. Tant que l’UMP a la majorité absolue, les députés minoritaires ne peuvent pas faire grand chose.

        Mais FB fait fort en maintenant contre vents et marées une ligne cohérente et incorruptible. Sa persistence devrait lui permettre d’élargir sa base électorale et de confirmer le beau succès d’estime du premier tour, même si les résultats seront plus difficile à décrypter lors de législatives où les enjeux et particularismes locaux comptent souvent autant que les nationaux. Rendez-vous aux européennes.


        • Voltaire Voltaire 10 mai 2007 16:09

          Après avoir regardé le discours de François Bayrou ce matin, je me dis que l’homme est habile.

          En conservant l’UDF, membre fondateur du Mouvement Démocrate, il empêche toute utilisation de cette étiquette par les députés sarkozistes. Ceux-ci se retrouvent donc sans étiquette et sans parti. Pour certains, cette position sera difficile à défendre.

          Il a aussi indiqué les conditions posées par l’UMP pour que ces députés UDF pro-sarkozystes soient assurés de ne pas avoir de candidats face à eux :

          Si deux conditions sont sans doute acceptables par la plupart, celles de voter la confiance au nouveau gouvernement et de ne pas voter la censure, deux autres sont en revanche inacceptables pour la majorité d’entre-eux : accepter de voter tous les budgets du gouvernement et de la sécurité sociale ! Or, les députés UDF avaient fait campagne pour la maîtrise des dépenses... Difficile à concilier. Des informations convergentes indiquent que cette pilule serait difficile à avaler pour certains...

          Il a ensuite habilement réfuté toute alliance ou discussion avec le PS, ce qui en avait effrayé plus d’un en son parti, et tout accord souterrain. Cela rassurera de nombreux électeurs adeptes de la transparence, et les sympathisants de droite modérée du parti.

          En revanche, il a aussi indiqué que des accords locaux, voire nationaux, pourraient avoir lieu de façon ouverte, avec les deux bords. Cela permettrait de sauver bien des élus locaux qui travaillent en bonne intelligence dans la gestion quotidienne des communes avec l’UMP, voire d’en gagner dans des communes plus à gauche.

          Ce mélange d’ouverture, de droiture et de pragmatisme pourrait lui permettre de sauver la plupart de ses élus, tandis qu’affluent les nouveaux militants, qui font pour la première fois d’un parti central un parti populaire. Si le pari n’est pas gagné, François Bayrou a su remarquablement manoeuvrer dans le peu d’espace qui lui restait, et place maintenant dans l’embarras ses députés partants. Chapeau !


        • Vincent 10 mai 2007 16:27

          Le geste technique est effectivement beau, mais par analogie avec le sport, les beaux gestes ne vous font pas forcement gagner un match face à une équipe de bourrins.

          Ce qui compte avant tout c’est l’efficacité du geste, et nous ne pourrons juger cette efficacité que si certains partants reveinnent et / ou après le premier tour.


        • daryn daryn 10 mai 2007 18:23

          A voltaire :

          je n’ai pas vu le discours mais vient de terminer la lecture de son verbatim.

          J’y ai cherché un support à votre affirmation que « En revanche, il a aussi indiqué que des accords locaux, voire nationaux, pourraient avoir lieu de façon ouverte, avec les deux bords » dans le contexte des législatives. Et je ne l’ai pas trouvé.

          Il y a certes une position de principe sur la capacité à ’travailler avec les uns et avec les autres, que ce soit pour les grands enjeux nationaux ou pour les grands enjeux locaux’. Mais l’interpréter comme vous le faites me semble pour le moins audacieux.

          surtout quand on la compare à l’extrait suivant :

          « Je considère donc que nous allons aller aux élections législatives en réinventant le premier tour, c’est-à-dire que nous allons aller aux élections législatives sous nos propres couleurs et que nous verrons, au soir du premier tour, où nous en sommes et j’espère bien que, dans nombre de circonscriptions, nous serons parmi les deux premiers, même si, naturellement, cette tâche sera combattue par les uns ou par les autres et que, à ce moment-là, ce sont les autres qui devront choisir, en conscience, l’attitude qu’ils auront à l’égard de nos candidats. »

          Je retiens plutôt l’idée d’une conquête de l’électorat sur la base de la cohérence, de la sincérité et de l’absence de manoeuvres. Au risque, pour ces législatives, de perdre des députés. Mais comme il le dit par ailleurs :

          « Nous aurons gagné, nous-mêmes, les voix et les mandats que les Français nous donneront. »

          et

          « En effet, nous aurons, dans cette élection, peu de sortants, mais ce qui nous intéresse, ce n’est pas les sortants, mais les entrants !... »

          Ouverture, oui. Droiture, oui. Pragmatisme, non. Il me semble qu’il a choisi une voie plus étroite que celle que vous décrivez.


        • Voltaire Voltaire 10 mai 2007 22:55

          @daryn

          J’ai trouvé ceci dans son discours :

          « Je n’écarte pas l’idée que l’on puisse avoir, que l’on puisse vouloir, que l’on puisse rechercher des majorités, en particulier des majorités locales plus larges que celles que nous imposent la guerre de la Droite contre la Gauche, mais j’écarte absolument l’idée que cela se passe par des manœuvres. »

          Cela me semble laisser pas mal de liberté à l’échelon local, du moment que cela se fait de façon transparente. Mais j’interprète peut-être mal ces mots... Il sera en effet intéressant de voir ce qui se passe ces prochaines semaines.


        • Rage Rage 10 mai 2007 23:25

          Tu oublies un détail Voltaire, un détail qui change tout.

          La manip’ pour éviter que l’UDF soit utilisé par les 22 députés ralliés à la cause Sarkozy revient aussi à placer l’ex-UDF au sein du MD, et donc à créer une ambiguïté forte pour l’électeur :

          Vote t’il pour des mangeurs de soupe à la majorité ? Ou bien pour un centre moderne dit « MD » ?

          Bayrou a commis 2 erreurs dans cette élection :
          - La 1ère a été de croire qu’au sortir du 1er tour 18,5% ça allait tout changer. Cela indiquait qu’il y avait une voie au centre, mais c’est tout. Il a parlé sans même penser aux ravages de 2 semaines de bipolarisation extrême.
          - La 2nd, et c’est là la pire, c’est qu’il a eut trop confiance. Ce brave homme a toujours trop confiance, il est trop gentil avec ceux qui viennent de l’assassiner en allant à la soupe « populaire ». Ca, il ne l’avait pas prévu.

          Alors aujourd’hui on a un MD coupé en 2, avec des députés UDF vendant leur âme pour un strapontin et avec des troupes au MD qui ne savent même pas où aller.

          Alors peut-être suis-je encore trop « bête » et peut-être que les élus UDF vont jouer les « chevaux de troie » en limitant les candidatures UMP pour se rabattre au MD (alors ça, ça serait énorme et franchement redoutable) après les dates d’enregistrement, soit je pense que je suis trop malin et que nos « mangeurs de soupe » sont vraiment partis au pire moment, auquel cas Bayrou commet une grave connerie en n’alignant personne du MD en face d’eux.

          Pourquoi ?

          Si Bayrou aligne des candidats estampillés « MD » face à des candidats estampillés de fait « UMP majorité présidentielle » mais du centre, il est certain de provoquer une triangulaire que le PS sera fort heureux de conforter au 2nd tour et inversement pour casser des sièges de députés. C’est aussi une bonne monnaie d’échange pour exister avec + de 20 députés... Dans le cas contraire, c’est full banco pour les députés sortant, la prime au démérite en somme.

          Alors peut-être suis-je « con », mais quand on se fait trahir, il ne faut pas avoir de pitié, et encore moins de compassion.


        • Voltaire Voltaire 11 mai 2007 08:00

          @rage

          Je trouve au contraire que Bayrou a été habile en maintenant l’UDF comme membre fondateur du MD. Cela empêche les députés « déserteurs » d’utiliser cette étiquette, et les prive d’un financement autonome (puisqu’ils ne peuvent pas se rattacher à un parti).

          En ce qui concerne l’idée de mettre des candidats face à ces « déserteurs », il semble que certains soient finalement hésitants en raison des conditions posées par l’UMP, et j’imagne que peu d’entre-eux ont envie de se retrouver avec de Robien comme chef. C’est donc aussi habile de laisser la porte ouverte. En ce qui concerne leurs ciconscriptions, tout dépend des scores relatifs PS-UMP-UDF. Certains n’auront aucun problème pour être élu, même en présence d’un candidat MD, s’il n’y a pas d’UMP car leur circonscription est très à droite. Pour d’autres, cela peut en effet être plus compliqué, mais c’est un autre débat.


        • LE CHAT LE CHAT 10 mai 2007 17:17

          moi je trouve plutôt qu’il y a du michel Jobert dans Bayrou ;

          Membre de cabinets ministériels MRP (1952 : Pierre Abelin ; 1953-1954 et 1955-1956 : Paul Bacon ; 1959-1961 : Robert Lecourt) et du cabinet du radical Pierre Mendès France (1954-1955 : président du Conseil ; 1956 : ministre d’État).

          Directeur adjoint de cabinet (1963-1966) puis directeur de cabinet (1966-1968) du premier ministre Georges Pompidou.

          Après l’élection de Georges Pompidou à la présidence de la République, devient secrétaire général de la présidence de la République (1969-1973).

          Ministre des Affaires étrangères des gouvernements de Pierre Messmer (1973-1974). Défend les principes gaullistes en matière de politique extérieure : indépendance nationale, Europe européenne, politique arabe...

          Soutient Jacques Chaban-Delmas à l’élection présidentielle de 1974.

          Fonde ensuite le Mouvement des Démocrates, qui refuse le clivage droite-gauche et ne parviendra pas à percer électoralement. Il publiera de septembre 1974 à octobre 1984 La Lettre des Démocrates. Le Mouvement des Démocrates tient son premier congrès en mars 1975. Lors du second, en octobre 1976, est mise en place une direction nationale composée de Michel Jobert, René Galy-Dejean, Francis Gutmann, Yves Gautier et Hervé Boize.

          Soutient François Mitterrand à l’élection présidentielle de 1981. Après la victoire du candidat socialiste, devient ministre d’État, ministre du Commerce extérieur des gouvernements de Pierre Mauroy. Démissionne le 20 mars 1983.

          parti de la droite vers la gauche , il a fondé le mouvement démocrate ( tiens déjà ) et est retombé dans le néant ..........


          • Bois-Guisbert 10 mai 2007 19:56

            « turlupin », pour un Chirac orfèvre en matière de crétins politiques

            « kennedillon », pour cette mauvaise teigne de Mauriac,

            on se demande si se faire traiter de JJSS est vraiment un compliment... smiley


            • Forest Ent Forest Ent 10 mai 2007 20:34

              Mon seul souvenir de JJSS, c’est son ouvrage « le défi américain », en particulier le passage où il expliquait qu’il fallait à tout prix que la France construise un avion commercial supersonique (qui sera le « concorde ») avant les américains.


              • Céline Ertalif Céline Ertalif 10 mai 2007 23:07

                Ouaf ! Tu as raison de rappeler ce genre de choses Forest. Et encore il a écrit bien pire, avec le « défi mondial » par exemple. La liste des conneries écrites par JJSS serait d’une longueur assommante.

                L’oubli est une charité. Drôle de comparaison. Pauvre Bayrou, franchement !


              • vivelecentre 10 mai 2007 22:38

                Quelque soit la reference passée, cela fait plus de trente ans que certain récupèrent la chimère du ni droite , ni gauche pour essayer d’exister politiquement !

                Maintenant c’est Bayrou mais par définition , dans un scrutin majoritaire cela ne pourra jamais marcher !!

                Peu lui importe, il ne s’agit que d’une posture qui devrait lui permettre d’avoir a disposition une nouvelle écurie présidentielle 2012 est maintenant son unique ambition et les Morin , Sauvaget, Leroy et autre en ont assez de servir de faire valoir , ils ont enfin compris que s’ils veulent prendre leurs responsabilités, oeuvrer pour la reforme, peser dans les décisions ce n’est pas dans l’aventure personnelle de Bayrou que cela sera possible

                Alors , ces responsables se sont suffisamment sacrifiés pour leur chef et maintenant ont le droit de faire leurs preuves

                De toute façon, comment être tenté par un parti « soit disant démocrates » ou seul Bayrou décide, et ou les votes se font à main levée, par acclamation de l’idole ( et sous son autorité et sa « terreur ») Je ne sais pas si vous avez vu les images de la réunion du jour, c’est tristement éloquent...


                • Jaitun Jaitun 11 mai 2007 08:37

                  je veux bien voir ça stp (cette vidéo) mais je trouve que Bayrou a du charisme : sain et leader

                  que des réunions se fassent avec des votes à l’unanimité et dans l’acclamation de Bayrou, je comprends cela comme une confiance que lui accorde son mouvement

                  démocrate, pas démocrate ? je trouve ça en tout cas transparent mais il est juste à espérer que Bayrou s’ouvre aussi à l’intérieur de son mouvement, aux idées nouvelles, aux nouveaux arrivants


                • Romain de Pescara 11 mai 2007 09:03

                  Un tout petit détail échappe à certains comentaires dont je ne conteste pas le fond, mais François Bayrou n’est pas propriétaire de la marque UDF, marque qui a été déposé à l’INPI par Hervé de Charette dépuis trois ans déjà ( http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-903163,0.html ). Et puis au fond qui se souviendra dans 3 ans de l’UDF s’il venait à disparaître si ce n’est quelques nostalgiques de l’ère Giscard dont a toujours au demeurant cherché à y echapper François Bayrou. Il semble évident que François Bayrou va entammer sa traversée du désert et qu’aucunes échéances électorales significatives à moyenne échéance hors les municipales pourra lui donner une légitimité si ce n’est l’adhésion de militants. On sait bien que les municipales sont plus un vote d’homme qu’un vote d’étiquette. Quant à une représentation au parlement il semble que le délais sera trop court pour transformer « l’essai » des présidentielles. Pourtant comme au rugby il s’agit de ne pas rater le centre hors il semble qu’à rebondir entre les poteaux le ballon ne soit resté en l’air coincé entre les deux et l’équipe ne se soit volatisée plus encline à conserver ses chaises que ses convictions. Qu’il est difficile de nos jours en politique d’être mal entouré mais c’est aussi et surtout grâce à cela que l’on reconnait un grand leader. Le virage sans tourner à gauche ou à droite sera difficile à négocier même si le désert semble plus simple à traverser en fonçant tout droit. Souhaitons lui tous les talents du chameau pour y parvenir.


                  • Scrutinizer 11 mai 2007 15:51

                    Il suffit de voir combien les « LibDem » britanniques rament pour espérer l’emporter un jour face aux Tories et au New Labour, et avec un scrutin majoritaire à un seul tour en plus ! Si le « MoDem » de François est le « Modulateur -Démodulateur de la politique française » pour les années à venir il à intérêt à très vite sortir du bas-débit pour passer à l’ADSL. Pourtant l’idée d’une troisième force autonome crédible est intéressante, entre le bleu et le rose qui se succèdent au pouvoir depuis 40 ans l’idée d’une force centrale « orange » qui puisse se présenter autant en alternance qu’en alternative est vraiment séduisante. Une alternance de plus c’est encore un choix de plus pour les français. Ce sera dur , sil y parvient , il sera le premier en Europe à y parvenir (même VGE ne dut son élection qu’à une trahison interne à l’ancêtre de l’UMP , l’UDR) ; cette fois-ci FB propose tout autre chose, risqué et audacieux à la fois affiché une force qui ne soit ni conservatrice ni social-démocrate et apte à gouverner sans alliances.

                    Souhaitons qu’il y ait plutôt du Mitterrand (je parle de la méthode pas du choix politique) dans FB que du JJSS sinon le MoDem connaîtra justement le sort du radicalisme mort écartelé entre l’UMP et le PS.


                    • vivelecentre 11 mai 2007 19:09

                      dans une assemblée acquise d’avance à Bayrou et compte tenu de l’autorité forte du leader, il aurait fallu un certain courage pour sortir l’étiquette NON au dessus de sa tête et risquer les mesures de rétorsion (perdre sa place e déléguée par ex)après avoir reçus les quolibets et les insultes immédiates

                      Le vote à main levée n’a jamais été démocratique

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