Jean-Louis Borloo quitte la vie politique
Jean-Louis Borloo vient d’annoncer son retrait de la vie politique et l’abandon de tous ses mandats. L’événement n’est pas sans incidence sur la vie politique. Il avait su fédérer un centre multipolaire, jusqu’à « récupérer » François Bayrou qui s’était égaré au cours de la dernière présidentielle en appelant à voter pour François Hollande.

Âgé de seulement 61 ans, le président de l’Union des démocrates et indépendants doit renoncer à la partie, victime de problèmes de santé récurrents, une pneumonie en janvier, aggravée par une septicémie. C’est un homme politique, atypique, qui délaisse la scène politique aujourd’hui.
Il a été longtemps député de la 21e circonscription du Nord et maire de Valencienne. Il sera ministre de 2002 à 2010 comme ministre délégué à la Ville et à la Rénovation urbaine, puis ministre de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale et enfin ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement.
Il fait des études de droit et de philosophie à la Sorbonne, puis d’histoire et de sciences économique à Nanterre. Enfin il fait un MBA à HEC Paris qui le mène à la carrière d’avocat en 1980. Il réussit brillamment et parvient à monter un important cabinet d’affaire, tout lui réussit. Il enseigne l’analyse financière à HEC Paris et devient Président de l’Union sportive Valenciennes-Anzin (USVA). Cette découverte du Nord, qui s’enfonce dans des difficultés économiques importantes va le mener tout droit à l’engagement politique.
Il est élu en 1989 maire de Valenciennes (76% des voix), puis député, la même année, au Parlement européenne sur la liste de Simone Veil (UDF) .Il fonde avec Brice Lalonde, Haroun Tazieff et Noël Mamère Génération Ecologie, en 1990, qu’il quittera rapidement.
1992, il prend la tête d’une liste indépendante aux élections régionales et obtient 1O sièges sur 72, derrière la liste RPR-UDF, PS et FN, mais devance les communistes et les écologistes. La présidence de la région, lui échappe de peu, suite à une manœuvre de Michel Delabarre (PS) qui pousse en avant la candidature de Marie-Christine Blandin (Verte) qui obtient 56 voix contre 40 pour lui même.
Ainsi fait-il ses armes sur un positionnement centriste, se tournant en partie vers la droite de l’échiquier, son centre et une tentative en direction des écologistes. Il se fait à nouveau élire à la région en 1998 sous l’étiquette Force démocrate avec l’investiture UDF et le ralliement de quelques personnalités RPR et divers droite.
L’ancien allié de Nicolas Sarkozy quitte donc la vie politique avec la satisfaction de voir sa famille politique obtenir de très bons résultats aux municipales. Cette clarification intervient au moment où l’Alternative, qui consacre ses retrouvailles avec François Bayrou, prépare les élections européennes.
Son départ ne va pas faciliter la vie de la droite et du centre, l’UMP déjà enferré dans ses luttes intestines voit son centre fragilisé de nouveau, Bayrou ne faisant pas, et de loin, l’unanimité, pour fédérer ce centre multiple et complexe. Affaire à suivre, Bayrou fort de son élection à Pau et de son alliance avec Alain Juppé sera-t-il en mesure de reprendre le relai ?
Borloo laisse derrière lui quelques succès, agitateur d’idées, transgressant les lignes classiques de la politique, il a rénové la ville de Valencienne, lancé un plan de rénovation urbaine comme ministre de la ville, a été à l’initiative du Grenelle de l’environnement et surtout a mis fin aux querelles perpétuelles de la famille centriste avec la création de l’UDI. Une élection partielle va avoir lieu dans le nord qui ne laisse aucune chance au PS de conquérir ce siège.
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