Juppé, l’honneur sauvé de l’UMP ?
Alors que Francois Fillon s’expose imprudemment à tous les risques, Alain Juppé fait aujourd’hui office de recours raisonnable à la droite, qui a encore les pieds sur terre et un peu d’honneur dans sa poche.
Mais quelle mouche a pu piquer le « prudent » François Fillon, ancien collaborateur de Philippe Seguin, catalogué au registre de la droite sociale ? L’odeur du pouvoir, lui a-t-elle fait perdre tous ses sens ? Après avoir annoncé, qu’il pourrait voter pour le Front National en cas de duel avec le Parti Socialiste, il s’affiche en Russie aux côtés du sulfureux et dangereux Vladimir Poutine, qui fait les délices de Marine le Pen et Gérard Depardieu. A quand les embrassades avec Alain Delon, qui vient de se féliciter de voir le Front national progresser électoralement et devenir le 1er parti de France dans un sondage sur les européennes ?
Enfin sacrilège des sacrilèges, François Fillon déclare qu’il est mieux placé que Nicolas Sarkozy pour l’emporter en 2017 à la prochaine présidentielle. C’est ce que l’on appelle brûler tous ses vaisseaux. Toutefois il lui sera tout de même difficile de faire oublier, qu’il a été pendant toute la durée du quinquennat de Nicolas Sarkozy, son premier ministre, et qu’il a gouverné la France, avec les succès que l’on connait, déficit, creusement de la dette, envolée du chômage, récession etc…
A six mois d’élections municipales à haut risques pour l’UMP, voilà un semeur de trouble qui risque de ne pas bien passer auprès des militants. Il en est un, dont Chirac disait de lui qu’il était le plus doué, Alain Juppé qui n’a pas apprécié et le fait désormais savoir haut et fort. Dans la foulée, pour être cohérent avec lui-même, le maire de Bordeaux ne s’interdit plus de penser lui aussi à l’élection présidentielle pour 2017. Il est vrai que les candidats déclarés, plus ou moins, à droite jusqu’ici sont si pitoyables, que l’on comprend qu’Alain Juppé envisage de saisir sa chance.
D’autant plus, que sa période d’exercice du pouvoir à lui, est si lointaine qu’elle ne risque pas de le gêner dans sa campagne. Il a su habilement se faire oublier, tout en cultivant une image de marque de gestionnaire hors pair de sa ville de Bordeaux.
Par ailleurs le célèbre « droit dans ses bottes » a laissé au fil des années la place à un personnage plus en nuance et surtout plus humain que le lointain 1er ministre qu’il a été.
Il lui reste à passer l’épreuve des municipales et à conserver sa ville de Bordeaux, pour qu’il puisse passer à la vitesse supérieure en annonçant officiellement sa candidature et en y mettant les moyens. Fillon lui a ouvert un boulevard, Copé s’est ridiculisé avec la manipulation des élections internes à l’UMP et Sarkozy est Sarkozy, c’est-à-dire son pire ennemi.
Fillon devrait retourner sur les bancs de l’ENA afin de réapprendre qu’une élection présidentielle en France se gagne toujours au centre, jamais à droite, encore moins à l’extrême droite. Alain Juppé, lui n’a rien oublié de ses cours de sciences politiques et on peut lui faire crédit aussi de son honnêteté politique quant à ne pas franchir certaines lignes rouges.
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