Krivine est mort debout, toujours révolutionnaire !
Alain Krivine vient de s'éteindre.
C'était l'un des principaux dirigeants de la « révolte » étudiante de mai-juin 68 et un militant révolutionnaire qui a combattu pour que le mouvement étudiant, puis la grève générale s'étende et débouche sur une période révolutionnaire.
Alors que des Cohn Bendit et quelques autres se sont recyclés dans le libéralisme, Alain est resté fidèle à la classe ouvrière et à la cause qu'il défendait .
Il est resté révolutionnaire.
Je salue la mémoire de ce militant.
Je l'ai connu en 68, quand militant des jeunesses socialistes, je suis devenu révolutionnaire et adhérent aux Jeunesses Communistes Révolutionnaires.
J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt les réunions débats qui se déroulaient à la Sorbonne occupée et les travaux du Conseil National des JCR .
En 1969, quand Alain s'est présenté à l'élection à la présidence de la République, ce fut un choc politique dans ce pays : pour la première fois un bidasse ( appelé au service militaire) était candidat.
Aucun texte ne l'empêchait, ce qui faisait rager les bourgeois !?
J'ai été désigné comme délégué départemental de Krivine pour le département de Seine et Marne.
C'était pour moi un grand honneur et une expérience que je n'oublierai jamais.
J'ai croisé Alain plusieurs fois mais lui avait des responsabilités nationales et internationales dans le mouvement trotskiste et moi j'étais un militant local actif sur le terrain politique et syndical.
J'ai revu Alain Krivine en septembre 1995 à l'enterrement de Michel Garcia, militant de la Ligue Communiste Révolutionnaire, ancien acteur de la grande grève d'Idéal Standart.
La cérémonie s'est déroulée à Blandy les Tours, notre village natal à Michel et à moi.
Je me rappelle ce jour et la réaction des villageois quand ils virent arriver des drapeaux rouges dans le petit cimetière et Alain Krivine.
Alain s'est toujours déplacé pour honorer les militants.
C'était un trait de son caractère : la fidélité à son combat et le respect des militants quelles que soient leurs situations.
J'ai continué à militer à mon niveau, j'ai quitté la LCR pour continuer mon engagement dans d'autres organisations révolutionnaires mais j'ai gardé beaucoup d'affection fraternelle pour ce militant qui a su rester dans le sillage du combat pour le socialisme, pour une société sans classe.
Je salue la mémoire d'Alain de celui qu'on appelait autrefois Krikri la cravate quand on le voyait à la télévision intervenir sur les plateaux.
Jean François Chalot
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