L’affaire Bettencourt au cœur d’une véritable « guerre des médias » !
Les turpitudes du scandale de l’affaire Bettencourt-Woerth-Sarkozy ont ouvert une brèche entre les médias conformistes dénués de sens critique d’un coté et les nouveaux médias de l’autre. Ce n’est pas seulement la liberté de la presse française qui est menacée, c’est aussi l’indépendance de la justice par rapport au pouvoir présidentielle, l’objectivité de la police dans l’enquête préliminaire et l’imbrication nette entre l’univers financier et la politique.

Dans cette « guerre des médias », la superficie du conflit s’est étendue à toute l’Europe. L’affaire Sarkozy a retenti si fort qu’elle n’est plus seulement géographiquement positionné à l’Elysée, la Suisse se sent pleinement concernée et tente de nous dire qu’elle connaît les vérités troublantes des financements illégaux des partis politique français. Il n’y a pas si longtemps, un membre de la presse helvétique me rappelait que « les coutumes politiques de la France sont aussi incompréhensibles pour un suisse que la tradition de respect de la vie privée aux yeux des français ». Nicolas Sarkozy est aujourd’hui au cœur de la polémique, le financement occulte de sa campagne électorale de 2007 se résoudra par le travail de la presse d’investigation, ceux qui usent des méthodes endormies depuis trop longtemps dans notre pays. La police dans cette affaire est relayée au rang de simple arbitre et le parquet de Nanterre, clairement sous influence, redeviendra ce qu’il doit être, ce qu’il a historiquement été, et non pas ce que le pouvoir en a fait.
La presse conformistes a hier tenté de discrédité entièrement Claire Thibout, l’ancienne comptable de la famille Bettencourt alors que seule la date des retraits, et le montant exact n’ont été confirmé par les fameux carnets, mais aucunes contradictions n’ont en réalité émané des témoignages de Claire T. Cependant, plus de 380.000 euros furent retirés en espèces à la BNP durant les quatre mois précédant l’élection présidentielle de 2007 : les carnets de l’ex-comptable de Liliane Bettencourt montrent d’importants mouvements de fonds, révèle l’hebdomadaire Marianne, en possession de ces preuves. Rien, dans les cahiers de caisse de Claire T. ne permet de savoir à qui cet argent liquide était réellement destiné. Ce qui est logique, puisqu’elle-même indique qu’il ne fallait pas laisser de trace, un véritable mot d’ordre pour Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de la famille Bettencourt. Les enregistrements entre Liliane Bettencourt, De Maistre et Fabrice Gogal confirment cette attention à toujours protéger ses arrières.
Liliane Bettencourt a reconnu une partie des faits évoqués par Mediapart, à la tête du mouvement d’enquête, la justice est encore une fois en retard. A ce stade de l’enquête, Mediapart a réussi à démontrer que Liliane Bettencourt avait dissimulé deux comptes en Suisse pour 80 Millions d’euros, une île d’une valeur de 800 millions d’euros. Par ailleurs, nous apprenons que 4 millions d’euros d’intérêts, concernant un retard de dépôt du dossier d’imposition de la milliardaire, n’auraient pas été réclamé par le fisc français. Ce traitement de faveur dont Liliane Bettencourt était l’objet de la part du fisc Français a de quoi bouleverser. Le faisceau de présomptions de conflit d’intérêts et de fraude fiscale va encore bien plus loin. Les comptes de campagnes du président seraient encore à ce jour entre les mains d’Eric Woerth, occupant la double fonction de ministre et de trésorier de l’UMP. Il y aurait là matière à invalider l’élection présidentielle de 2007 si une nouvelle estimation des montants de financement démontrerait des sommes supérieures à 7500 euros, le seuil légal.
Anthony Romagné
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