L’avenir du Parti socialiste
Le congrès de Reims entre dans une nouvelle étape avec le dépôt des 6 motions le 23 septembre jusqu’au vote des militants le 6 novembre. Cette étape devra servir à clarifier la vision d’avenir pour le PS. Il existe des différences entre chacune des motions et j’encourage les internautes à venir chacun défendre sa vison de leur motion préférée pour qu’un débat d’idées s’engage. Je commence en levant quelques points importants et qui font la différence, selon moi, avec les autres motions concernant la motion E (Collomb-Royal). Cette étape est légitime dans un parti démocratique et ne doit pas être présentée de manière catastrophique. Bien au contraire. C’est un débat démocratique utile et serein qui doit s’ouvrir.
Le PS en a fini avec cette première étape fastidieuse de dépôt des contributions qui n’avait que pour seul but de tenter de nouer des alliances pour converger dans des motions. Ce qu’il en est ressorti prioritairement dans l’opinion c’est la recherche tactique, les rendez-vous de personnes, les tractations plus ou moins secrètes pour rassembler et les uns et les autres. Cette étape-là s’est donc terminée mardi soir. Il est temps de passer à l’étape suivante
L’étape suivant c’est le vote des militants sur les motions le 6 novembre. Le vote doit se faire sur l’orientation politique voulue par les uns ou les autres. L’enjeu de cette étape sera donc de se démarquer des autres motions sur la conception d’avenir du Parti socialiste et sur le socialisme. C’est lié. On devrait dans cette étape entendre exposer les orientations des uns des autres, les mesures concrètes. Le vote militant devant se faire sur les idées et sur les différences qui se feront jour même si bien évidemment nous sommes tous socialistes. Mais, dans un parti démocratique, il est normal que des conceptions différentes se confrontent. Il devrait en être de même à l’UMP si celui-ci était démocratique.
Nous sommes tous socialistes et nous partageons les mêmes grandes lignes d’orientation économiques : une plus grande régulation de l’économie, un investissement dans la ressource humaine et l’environnement, une Europe qui se remet à jouer collectif, la défense des services publics, un dialogue social renforcé. Ce socle commun est source d’avenir et montre que le débat qui s’engage doit être courtois et ouvert. Car il existe des différences sur la nécessaire révolution démocratique à engager, sur la fiscalité, les retraites, la santé, l’immigration et sur l’organisation future du PS. Cela sera d’ailleurs le clivage le plus important puisque c’est lui l’enjeu de ce congrès. Tout le monde a bien pris conscience en 2007 que gagner sans l’appui du parti est impossible. Surtout quand il est contre soi ! Donc la vision d’avenir du PS a son importance. Tous veulent un retour en arrière, condamnent les militants supporters et pestent contre les 20 euros. Seule la motion présentée par Collomb-Royal déclare ouvertement qu’il faut ouvrir le PS jusqu’à ce qu’il devienne un parti de masse. Ceci doit s’appuyer sur une nouvelle organisation mettant en place des universités socialistes par région permettant aux nouveaux adhérents de se familiariser avec l’histoire du parti, ses combats passés, présents et futurs. C’est une des conditions pour que le PS reste un parti vivant. Voilà une différence.
On retrouve aussi une autre différence dans la conception d’avenir politique du PS. D’aucuns le veulent fort à tendance hégémonique et le veulent obligatoirement replié sur sa gauche. La gauche plurielle étant pour eux l’alpha et l’oméga de l’avenir. Cette conception de l’avenir a 30 ans ! Depuis, le communisme s’est effondré et ne représente plus une force d’appoint pour le socialisme. Alors la motion Collomb-Royal souhaite renforcer le PS, travailler avec nos partenaires historiques, mais aussi s’ouvrir aux démocrates. L’objectif est le dépassement de la gauche pour gagner contre la droite extrême. Il ne s’agit pas de rendre le socialisme libéral, mais de rassembler sur un socle républicain. Et c’est là toute la force de cette motion qui nous enjoint à retrouver nos racines républicaines qui sont à l’origine du socialisme. Une fois que nos racines auront été clairement établies nous pourrons nous ouvrir à tous les démocrates qui partagent cette vision de la République. Pourquoi ne pas penser qu’après l’épisode Sarkozy, la France, pour se redresser, noue un pacte républicain entre tous les défenseurs des valeurs républicaines sans exclusivité et sans tabou. Voilà une autre différence avec les autres motions.
Le socialisme doit approfondir régulièrement les règles démocratiques pour les rapprocher des citoyens. C’est son idéal qui va de pair avec l’émancipation des individus par la solidité d’un socle collectif. On ne peut s’émanciper tout seul chacun de notre côté sous peine de faire exploser le lien social distendant ainsi les relations humaines et créant des tensions. Si nous voulons une société apaisée, il nous faut permettre à chacun de développer ses compétences, ses qualités. Cela n’est possible que si les services collectifs comme l’éducation, la santé le permettent. Pour réussir, il nous faudra donc développer la démocratie participative pour intégrer les citoyens dans le processus de décision publique. Et seule la motion E (Collomb-Royal) porte en elle, encore, la volonté de la mettre en pratique par des mesures très concrètes que ce soit dans la vie politique, dans les entreprises et avec les territoires. Cette conception démocratique est encore une différence avec l’ensemble des autres motions.
Puis enfin, la différence doit être visible. Peut-on faire du neuf avec les mêmes qui dirigent le parti depuis des années et qui ont fait la preuve de leur impossibilité à projeter le parti dans l’avenir. Alors, il faut proposer aussi un renouvellement des cadres et faire émerger une nouvelle génération. Là encore, seule celle de Collomb-Royal le fait aussi largement. De plus, elle est féminisée comme jamais ! Elle incarne un soucis de renouvellement profond avec une jeune génération prête à faire ses preuves aux côtés d’éléments plus expérimentés. Bien sûr, il existe aussi d’autres talents dans les autres motions et il ne faudra pas les oublier car l’objectif ensuite sera de se rassembler collectivement.
Finalement la motion qui fait la différence avec toutes les autres et qui incarne le changement est la motion E portée par Collomb-Royal. On voit donc que l’étape qui vient devra servir à faire émerger ses différences pour les incorporer dans le débat concernant le PS. Car, dès ce congrès, le PS devra montrer qu’il a su se renouveler, adopter d’autres pratiques, une autre organisation et que maintenant il est prêt à travailler avec les autres forces de progrès à construire un projet d’avenir pour le pays.
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