L’électorat de gauche doit faire son deuil de F. Hollande
Nombreux cris de joie ont retentît suite à l’élection de François Hollande, à la présidence de la République française. Des célébrations spontanées ont éclatés dans tous le pays pour fêter la fin de l’individualisme bling-bling, et célébrer un renouveau humaniste français.
Rien n’est plus triste qu’un lendemain qui déchante. Ce sentiment d’amertume et d’impuissance qui nous envahit lorsque ce que l’on croyait pour acquis, n’était finalement que chimère.
Malgré une élection présidentielle d’un rare niveau d’indigence, pendant laquelle des sujets majeurs tels l’euro, l’OTAN, ou encore l’UE n’ont été que survolés, les français ont clairement exprimé un rejet de la trajectoire prise par notre pays au cours des trente dernières années. Trajectoire mondialiste où l’Elysée, piloté à distance par la Commission européenne, elle-même régentée par l’influence de Wall Street et de la City, n’est qu’une ficelle parmi tant d’autre du gouvernement mondial clamé par nos élites, dont le canevas est de plus en plus abouti. Une internationale des capitaux où l’homme n’est qu’une donnée parmi tant d’autre, une variable que l’on peut supprimer pour cause d’externalisation d’activité. Une mondialisation que l’ensemble des peuples européens ne veut plus depuis quelques années.
Sarkozy, figure d’une (extrême) droite décomplexée, avait concentré sur lui toutes les rancoeurs d’une gauche se croyant anti-système. Il est vrai que l’ancien locataire de l’Elysée, malgré des discours patriotiques clinquants sur le tard, n’a eu de cesse de promouvoir ce mondialisme anti-Nation. Son départ est une bouffée d’air, certes, mais rien n’est fait pour autant. François Hollande n’est que la branche de gauche de ce bloc mondialiste, auquel tant de français ont dit non.
Avec la crise, nous savons que la pilule sera amère. François Hollande, marabout de fortune, tentera d’implorer l’esprit de la croissance pour ce malade en phase économique terminale qu’est la France. Le verdict sera rapide. L’agenda du Président de la République est déjà chargé, avec de nombreuses rencontres éminemment importantes.
Une confrontation directe avec la nébuleuse prédatrice financière, au cours de laquelle François Hollande, pour inverser la tendance, devra prendre des mesures exceptionnelles[1], et inciter les autres Nations européennes à reprendre en main leurs souverainetés, sur notre modèle. Angela Merkel, mondialiste confirmée, a déjà affirmé clairement qu’aucune négociation n’était possible à propos du pacte budgétaire européen. Et du côté de la BCE, et de la Commission européenne, il est probable qu’il sera dit à F. Holande de regagner ses pénates. Circulez !
Un rendez-vous politique avec la communauté des Nations également, où tant de pays attendent que la France retrouve sa fougue humaniste. Qu’elle cesse cette ligne atlantiste, de jour en jours plus prédatrice, et prône enfin des échanges équilibrés avec les Nations. Les déplacements de Hollande pour le G8 et le sommet de l’OTAN seront un test. Mais au lieu d’une réactivation de l’axe euro-oriental, il nous sera certainement proposé un durcissement de la ligne vis-à-vis de la Syrie, puis à terme de l’Iran. Et au bout du compte, des tensions vives avec la Russie, et la Chine, alors que nous avons tout à gagner à opérer un rapprochement avec la première. Nous sommes encore loin de l’entente entre Nations qui devrait prévaloir, pour répondre aux problématiques écologiques, aux problèmes de santé et de malnutrition, et aux défis énergétiques qui nous attendent, afin de vivre durablement sur cette Terre[2].
La vraie écologie politique se situe là. Dans cette volonté de promouvoir les différentes souverainetés nationales. Pour que nous n’ayons pas des verdicts méprisables, comme celui qui pourrait survenir au terme de l’affaire Erika. Onze ans de bataille juridique pour, peut être, s’entendre finalement rétorquer que la Cour de Cassation, organe judiciaire suprême de la France, n’est pas compétente pour se prononcer sur un préjudice ayant touché les côtes française[3].
Même si le bénéfice du doute doit être accordé au Président Hollande, il est probable que sa ligne de conduite sera calquée sur celle du Président sortant. Des sujets secondaires de type sociétal viendront probablement donner le change, maintenir l’illusion d’une alternance. Mais ne nous leurrons pas : aucun changement de paradigme n’interviendra au cours de ces cinq prochaines années. Femmes et hommes de gauche, il est nécessaire de faire votre deuil de François Hollande. Le plus tôt sera le mieux. Déjà le monde financier reprend ses droits. La sortie de la Grèce de l’euro commence à être dans la bouche de nombreux commentateurs économiques[4]. Même chez les plus zélés[5]. Une avalanche de réaction se déclenchera à la suite de cet événement. La France sera touchée. Forcément. Et dans le marasme qui s’en suivra, tout est préparé pour que les artisans de cette trame mondialiste s’en tirent à bon compte.
Au bout de cinq ans, les cris de joie risque de se transformer en cri de désespoir. Désespoir de voir l’absence d’influence des citoyens sur la conduite du pays. Peut être même une rage pour certains de voir les inégalités s’accroître, et de dénombrer les civils tués dans des guerres évitables. Pour échapper à ce constat, nous devons bousculer les lignes, et faire émerger la parole souverainiste qui, bien que désorganisée, s’est faite entendre au cours de cette élection[6]. La démocratie, pour ne pas être une farce, doit entretenir cette idée de Nation. La faire vivre, et l’intégrer aux « nouveaux français » comme est en train de le faire admirablement Camel Bechick et l’association Fils de France[7]. Cette renaissance du souverainisme est l’unique réponse que nous pouvons apporter à la crise. Prenons exemple sur l’Islande, et l’Argentine qui ont su bousculer le rapport de force contre cette nébuleuse prédatrice.
Il suffit de le vouloir.
"Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose... Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer[8]."
Vous voulez un monde juste ?
[1] De nombreuses mesures sont proposées, par des économistes tout aussi sérieux les uns que les autres. A titre d’exemple : une séparation étanche entre banque de dépôt, et banque d’affaire ; un audit de la dette ; une sortie de l’euro : http://www.marianne2.fr/La-sortie-de-l-euro-soutenue-par-deux-Nobels-mais-ignoree-des-medias_a215208.html ; un boycott des paradis fiscaux ; une réforme fiscale européenne, pour interdire aux très grandes entreprises de profiter de dumping fiscaux étatiques ; la création d’une « vraie » Banque de France.
Pour poursuivre :
- le commerce des promesses, de Pierre-Noël Giraud
- l’échéance : de François De Closets avec Irène Inchauspé
- 20 ans d’aveuglements, du collectif des économistes atterrés
- éviter le krach ultime, de Pierre Larrouturou
- conférences Youtube d’Etienne Chouard sur la création monétaire
[2] Pour poursuivre :
- Chronique du choc des civilisations, d’Aymeric Chauprade
[3] http://leplus.nouvelobs.com/contribution/548609-affaire-erika-pourquoi-la-cour-de-cassation-ne-doit-pas-blanchir-total.html
[4] Olivier Delamarche, intervenant BFM Business pour la chronique « les points sur les i » (tous les mardis à partir de 11h35) prêche dans le désert, et ne cesse de clamer haut et fort qu’il n’y a pas d’autres solutions ; Nicolas Doze également : http://www.agoravox.tv/actualites/economie/article/sortie-imminente-de-la-grece-de-la-34992
[5] Pour un exemple de « serviteurs zélés » : http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/lelibrepenseur-les-experts-34968
[8] Antoine de Saint-Exupéry
68 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON