L’indépendance des assoces : leurre ou réalité ?
Quand j'ai écrit un texte saluant la naissance d'un ministère se préoccupant de l'Education populaire et de la vie associative, des amis m'ont alerté ....
La ministre qui occupe ce poste, maire de Rouen vote des subventions facultatives aux écoles privées ( maternelles, restauration scolaire)...Cette décision prise par le Conseil Municipal de cette ville est en contradiction avec la laïcité, c'est un fait.
Aujourd'hui, il faut que les collectivités territoriales respectent la loi sans aller au-delà ( des dépenses non obligatoires n'ont pas à être faites en ce qui concerne les écoles privées)...Ceci étant dit et rappelé, je jugerai la ministre sur ses actes comme ministre de la République .
L'indépendance des associations d'éducation populaire :
UNE NECESSITE, UN PRINCIPE ET SURTOUT PAS UN LEURRE
J'ai salué comme militant d'éducation populaire la naissance d'un ministère qui se préoccupe des sports, de la jeunesse de l'Education populaire et de la vie associative.
Il ne s'agit pas pour moi de me transformer en béni oui oui, les associations d'éducation populaire doivent rester indépendantes des pouvoirs et des partis afin de rester fidèles à leur objet.
Nous avons des aspirations et des demandes fortes qui doivent être satisfaites, notamment en ce qui concerne les moyens alloués aux associations.
Le gouvernement Sarkozy Fillon avait conditionné l'aide apportée aux associations et aux fédérations à des conditions inacceptables, remettant en cause l'indépendance du monde associatif.
Il fallait s'inscrire dans les politiques publiques et devenir les relais du gouvernement...
De nombreuses organisations ont refusé de prendre cette posture, elles en ont payé le prix, certaines ont eu du mal à se maintenir à flot.
Le financement public apporté aux associations est nécessaire et indispensable pour que celles ci puissent disposer de moyens leur permettant d'agir sur le terrain. Elles remplissent une mission de service public qui doit être reconnue.
Quand les Francas, les CEMEA, l'UFCV ou les Eclaireurs Eclaireuses de France organisent des stages BAFA, ils offrent un service social et éducatif reconnu.
Pour pouvoir faire des recherches, rendre les stages plus accessibles, ils ont besoin d'une aide financière....
Il ne s'agit pas de demander une aide à guichet ouvert, sans contrôle...Les stages de formation d'animateurs ont toujours été inspectés par les directions départementales jeunesse et Sports qui vérifient l'état des locaux, la qualification de l'équipe d'encadrement et la mise en œuvre du projet de formation qui doit intégrer des contenus obligatoires.
Les petites associations locales, territoriales qui développent du lien social ont besoin, elles aussi d'un soutien, de la part de l'Etat et des directions Jeunesse et Sports et de la part des communes leur assurant l'utilisation de salles.
Si elles n'existaient pas, la collectivité territoriale devrait en créer avec des coûts de fonctionnement supérieurs...
Le bénévolat, ce sont souvent des centaines d'heures consacrées à l'action sociale, humanitaire, ludique ou sportive...Il mérite d'être valorisé.
Nos associations enfance jeunesse, de solidarité ou familiales attendent de la part de la nouvelle ministre des actes forts...Elles jugeront l'action sur pièce et si les mesures prises par la Ministre ne répondent pas aux besoins et aux aspirations, les associations se mobiliseront, en toute indépendance...
Jean-François Chalot
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