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Accueil du site > Actualités > Politique > La fragile légitimité de Nicolas Sarkozy

La fragile légitimité de Nicolas Sarkozy

"Le pouvoir sarkozyste"

 

Pendant des siècles, la question de la légitimité du pouvoir et de l’autorité ne se posait pas. Elle n’avait même aucun sens. L’homme obéissait à un autre que soi et cet autre se présentait comme le représentant de « forces supérieures » (divinités ou Dieu, cosmogonies diverses, etc.) dont il tirait sa légitimité .

Le pouvoir auquel tout individu était assujetti procédait d’une cause externe, présentée le plus souvent comme surnaturelle.

Les sociétés démocratiques, sous l’effet du processus de sécularisation, ont fait disparaître la cause externe qui avait permis la justification du pouvoir.

C’est la raison pour laquelle, dans les sociétés démocratiques, le pouvoir est amené sans cesse à se justifier, d’autant plus que ces sociétés proclament volontiers la liberté, l’égalité et la fraternité entre tous ses membres.

En effet, en l’absence de tout principe transcendant, comment justifier que l’on puisse conférer le droit à certains d’exercer un pouvoir et une autorité sur les autres ?

Au sein des systèmes politiques démocratiques, le pouvoir résulte donc d’un pacte social, que les juristes désignent sous le nom de « Constitution ». Ce pacte définit les modalités d’accès au pouvoir, ses conditions d’exercice et ses limites.

Considérant que tout homme ayant du pouvoir a une inclination naturelle à en abuser, les sociétés démocratiques postulent aussi que toute personne dépositaire de l’autorité doit être encadrée par des contre-pouvoirs.

Contraint à se justifier sans cesse, le pouvoir est en quelque sorte obligé de se « relégitimer » de constitution en constitution, de régime en régime (monarchie parlementaire, république parlementaire, république présidentielle, etc.), et depuis 1958 en France, de président de la République en président de la République.

Mais il n’y a pas que les règles juridiques qui légitiment le pouvoir.

En démocratie, le pouvoir doit être également consenti par tous, c‘est-à-dire qu’il doit être reconnu, autant que faire se peut, par l’ensemble du corps social.

Généralement, il l’est aux termes de scrutins qui scellent la relation d’autorité entre l’élu, d’une part, et la société, d’autre part.

Cette relation est limitée dans le temps selon les mandats.

Mais les résultats d’un scrutin n’équivalent pas à un blanc-seing donné à toute personne élue. Encore faut-il que cette dernière soit reconnue comme telle en inspirant un minimum de respect et de confiance.

Si ce respect et cette confiance disparaissent, tout demeure possible.

Et je ne parle même de la situation extrême où la personne élue se livre à des agissements qui contreviennent directement aux règles communes qui fondent la société.

Depuis le 6 mai 2007, qu’en est-il de la légitimité du pouvoir ?

Bien sûr, les points ci-dessus ne sont pas énumérés exhaustivement. Il y en a certainement d’autres.

Au vu de ce qui précède, il n’est donc guère étonnant que de plus en plus de citoyens disent aujourd’hui ouvertement que Nicolas Sarkozy n’est pas « leur » président.

Nombreux sont ceux qui le perçoivent comme un élément externe à leur vie, comme une « erreur de casting » ou encore comme un individu contreproductif.

En effet, si les hommes politiques « s’approprient » le pouvoir par les élections, il faut aussi que les électeurs « s’approprient » celles et ceux qu’ils élisent.

Il faut que les électeurs (y compris ceux qui ne votent pas) aient le sentiment que ceux qui les représentent, soient réellement l’émanation de la volonté générale et qu’ils adoptent un comportement incitant au respect et à la considération.

Or, Nicolas Sarkozy n’inspire ni respect ni considération.

Selon l’humeur générale du moment, le président de la République amuse ou agace.

Une dérision ambiante teintée de colère sourde effiloche, chaque jour un peu plus, la légitimité de celui qui fut pourtant élu au suffrage universel direct


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9 réactions à cet article    


  • paul 31 juillet 2010 12:27

    Avec ce président, le concept de démocratie est vide de sens. il suffirait d’être élu et d’avoir une assemblée à sa main pour faire n’importe quoi : hyper-présidence, contre-pouvoirs anesthésiés ,
    un état de plus en plus policier et sécuritaire. Classiques d’un autoritarisme impuissant .
    Au bout de 3 ans, 2/3 des français s’aperçoivent qu’ils se sont lourdement trompés .

    Alors on peut se poser la question institutionnelle dans ces conditions : les bases de cette
    5 ème république ne sont elles pas à revoir pour éviter ces dérives de la démocratie ?
    Quand « l’enfant barbare » aura quitté les lieux, il y aura du boulot pour remettre la maison en ordre !


    • W.Best fonzibrain 31 juillet 2010 12:40

      sarkozy ne bosse pas les français, c’est un traitre qui vamener le pays à la guerre civile.


      vivement le procès et son exécution/.

      il parle de déchoir la nationalité mais c’est lui qu’il faut bannir

      cest homme ezt une catastrophe

      • Elisa 31 juillet 2010 15:03

        La dernière lubie présidentielle de déchoir de la nationalité des français d’origine étrangère coupables de porter atteinte à des détenteurs de l’Autorité publique est d’ailleurs une violation formelle du premier Article de notre constitution en instituant deux législations distinctes pour des citoyens français.

        « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée"

        A quand le nouvel Etat Français et la francisque à côté du crucifix ?.


        • ELCHETORIX 31 juillet 2010 15:03

          Bonjour , l’auteur de cet article et merci !
          J’ajouterais qu’il faudrait réactiver la guillotine pour raccourcir un peu plus cet homme du palais qui n’est grand en rien , ni dans son âme , ni dans son coeur , ni dans sa pensée et encore moins dans ses actes et interventions !
          RA .


          • François78 31 juillet 2010 15:17

            J’ai un scoop :

            Fillon aurait démissionné depuis six mois.

            Personne ne s’en est aperçu, c’est normal.


            • François78 31 juillet 2010 15:28

              A chaque intervention de Sarkozy, je ne suis ni amusé, ni agacé, mais simplement empli d’une immense tristesse pour mon pays, et d’une rage contenue.


              • anny paule 31 juillet 2010 16:50

                La République, c’est la RES PUBLICA, « la chose publique ». Celui qui est sensé la représenter, ( présider à la destinée de la RES PUBLICA), dans notre Constitution, est le Président élu au suffrage universel. Cela lui confère, théoriquement la légitimité de représenter l’intérêt général de la Nation.
                Depuis 2007, un certain NS a été désigné (par 43,5 % de Français seulement, vu le nombre des abstentionnistes) pour cette tâche immense et noble, celle de conduire notre pays et de faire en sorte que tous soient respectés, que l’intérêt général soit premier...
                Nous savons désormais ce qu’il en est, nous savons quelle odeur de soufre entoure la manière dont il a été promu... nous mesurons chaque jour la distance qui nous sépare, nous, simples citoyens, nous Français de la « France d’en bas », si méprisée par le pouvoir, de la vision saine et naturelle que nous nous faisons de la Démocratie dont il devrait théoriquement être le garant !
                Coups bas, conflits d’intérêts, manipulations en tous genres, main mise sur la justice (donc, non séparation des pouvoirs), cynisme, arrogance... la liste serait longue des forfaits dont nous sommes les victimes et auxquels nous assistons, impuissants !
                De sorte que, lorsque vous parlez de « la fragile légitimité » de NS, c’est presque un euphémisme !
                Le plus inquiétant, c’est qu’au train où vont les choses, d’ici 2012, nous n’aurons même plus le loisir de faire valoir nos droits ! Et que, toute fragile qu’elle soit, cette légitimité peut encore nous être imposée malgré nous !


                • SALOMON2345 31 juillet 2010 19:55

                  Eh oui, beaucoup confondent le légitime et le légal, ce dernier terme suffisant à leur yeux pour continuer à gouverner alors qu’il n’est que la lettre (le légal) tandis que l’autre (le légitime) est l’esprit (le fond de la loi, son idée, le pourquoi de son existence) lequel est supérieur mais il est évident que ce qui ne semble à NS n’être qu’une broutille quant à sa nuance, lui permet de s’autoriser - comme jamais vu dans l’ère contemporaine de la république - à tout bousculer et enfreindre tout ce que constituent les lignes d’un contrat !

                  Un fait, à la table du Fouquet’s n’étaient invités, non pas l’échantillon représentatif et social de la France, mais des « copains » dignes d’un intérêt « privé » le concernant : ces agapes conservent encore une illégitimité indélébile...tant la France ce soir là fut outrageusement ignorée, voire « snobée », convient mieux !

                  Un second fait, Cécilia faisant ses courses avec une Carte Bleue tirée sur l’Elysée au grand dam des contrôleurs fiscaux : cela dura peu de temps, certes, mais cela demeure suffisant pour illustrer, une fois encore chez ce personnage, la confusion des actes tant illégaux qu’illégitimes dans ce cas...« mais puisque je suis élu, légalement, j’ai bien le droit ! »

                  Un troisième et dernier fait, tant la liste est gravement longue : « j’ai décidé, premièrement, de retourner à l’OTAN et en second, de déclarer la guerre à l’Afghanistan ! » ! Tout cela en engageant le pays dans une guerre aux contours flous, sans ni discuter et moins encore en demander l’avis au Peuple !!!

                  Question : que fait un gendarme si NS ne respecte pas les règles de conduite ni le code de la route ?....Peut-il lui répondre : « ...reviens donc dans 5 ans, mais en attendant le prochain vote, fiche-moi la paix, car je suis légalement élu » ????

                  Le légal procède du juridique
                  Le légitime procède de la Justice


                  • Ouallonsnous ? 31 juillet 2010 22:05

                    Parler de légitimité à propos du « nabot à talonettes » est une obscénité idéologique abjecte à moins que vous ne soyez UMPS !

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