La place de l’éducation dans les primaires citoyennes
S´il y a bien un sujet sur lequel les candidats sont à l´unisson, c´est celui de l´école. La fragilisation du système éducatif est d´ailleurs l´un des meilleurs indicateurs de la République abîmée.
Ces derniers jours, les chiffres spectaculaires annoncés (60 000 enseignants en plus pour le candidat Hollande voire 80 000 pour Arnaud Montebourg) ont permis d´accentuer le fait que l´éducation ne peut rester le parent pauvre de la République et subir de plein fouet la Révision Générales des Politiques Publiques. Certes, tout n´est pas une question de moyens, mais on ne peut néanmoins escompter avoir de meilleurs résultats avec du personnel d´encadrement en moins. Les élèves doutent, les enseignants ont un véritable malaise. On peut regretter que les scores aux tests PISA soient pris comme arguments, mais il n´est pas difficile de cerner le problème de l´éducation et le fait que l´école soit devenue celle de la malchance avec des discriminations sociales dès un âge précoce.
"Dis-moi à quelle école tu vas et je te dirai quelle (mal)chance tu as", tel pourrait être le credo actuel. Les candidats ont proposé plusieurs pistes de réflexion pouvant présager une réforme de gauche de l´éducation.
1) Le changement des rythmes scolaires
Oui, une scolarité allongée avec des horaires plus souples et plus équilibrés. Le rythme de l´enfant serait ainsi respecté et surtout les familles défavorisées ne seraient pas obligées de se casser la tête pour les vacances des enfants. Une année scolaire à 188 jours est un pari qui changerait également les mentalités. Cela pourrait avoir un impact sur les rythmes de travail. En d´autres termes, c´est une question de civilisation car le rythme de vie est au centre de l´existence humaine. L´allongement de la scolarité a des conséquences sur les périodes surchargées et de stress.
2) La revalorisation du métier d´enseignant
Celui-ci a été abîmé : masteurisation des recrutements, perspectives d´évolution de carrière assez faibles, rémunérations peu attractives, système de points pour les académies, tout cela n´est pas de nature à favoriser l´accès à l´enseignement. Le respect de l´enseignant est important dans les tâches éducatives, c´est un métier noble parce que lié à la transmission de valeurs et d´attitudes vis-à-vis du savoir. La France est l´un des pays d´Europe où les enseignants sont les moins bien payés.
Au-delà des conditions salariales, c´est la formation des professeurs qui gagnerait à être revue, une réforme pédagogique doit être envisagée selon les divers candidats pour faire en sorte que les élèves être aidés dans leur apprentissage. Modules, introduction de matières pratiques, tout doit être suscité pour permettre aux futures générations de prendre en mains leur destin.
3) Une école ouverte sur la société versus l´école adaptée à la société de marché
L´école doit être un lieu de vie et il n´est pas absurde de maintenir ces lieux vivants en dehors des heures d´étude : éducation populaire, écoles ouvertes pendant le week-end, le candidat Montebourg est celui qui ose le plus en la matière car il sait très bien que sans une école de qualité, les idéaux de la République sont condamnés à être des effigies.
Nous aurions pu craindre des débats mal menés et obsédés par le fait de battre la droite sarkozyste, nous avons eu au contraire des affrontements d´idées avec de véritables questions. Nul doute que si la gauche repasse au pouvoir, la politique éducative changera.
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