La présence de Nicolas Dupont-Aignan au second tour, une hypothèse qui n’est plus à exclure
Si les sondages disaient vrai... nous serions dans un monde complètement différent de celui qui nous entoure.
Le monde où les sondages ne se trompent pas ou peu est la meilleure des uchronies. Dans un tel Univers, Valéry Giscard d'Estaing aurait été réélu triomphalement en mai 1981 et, qui sait, peut-être aussi en 1988. En tout cas, en 1995 Édouard Balladur serait à son tour devenu le quatrième président de la cinquième république.
Le Monde Merveilleux des sondages.
Dans cet Univers déroutant du Monde-des-Sondages, le Royaume Uni aurait rejeté le Brexit et nos politiques n'auraient jamais trahi le peuple français, puisqu'en 1995, le projet de traité sur la Constitution Européenne aurait été largement accepté dans tous les pays de l'Union Européenne, y compris en France avec 80% de "oui". Le Traité de Lisbonne n'aurait pas existé. Nos politiques ne traîneraient pas ce boulet et donc pourraient même être, un peu... populaires !
C'est dire, si ce monde imaginaire, cette uchronie fantastique est différente du monde réel.
Bien sûr, sur cette planète étrange, Mme Clinton serait présidente des Etats-Unis et personne ou presque ne connaîtrait le fantasmagorique M. Trump, éjecté comme un malpropre dès les primaires.
A lire ces lignes, qui ne sont pas de l'interprétation, mais la stricte vérité, il semble d'ailleurs que non seulement les sondages se trompent, mais qu'ils se trompent quasiment tout le temps ! Il est objecté, certes, qu'ils ne seraient qu'une "photographie" de la situation à l'instant t. Cette idée, peut être exacte, me laisse cependant dubitatif, car, si lors d'une course, il m'est présenté 50 sondages, et que pour chacun d'eux, les Rouges arrivent avant les Bleus, et qu'au final le contraire se produit, je ne vois alors pas vraiment l'intérêt des sondages !
Heureusement pour les chouchous desdits sondages, nos journaleux qui nous assomment avec, n'ont pas de mémoire, ou alors, elle est très sélective. Peu leur importe que les sondages aient systématiquement dit n'importe quoi, ils ré-assomment leurs invités et les Français... à coups de sondages ! Pour écraser les peuples l'URSS avait le char russe, nous, on a les sondages !
Le Monde cruel de la Réalité.
Et les sondages nous disent, encore aujourd'hui, des choses hallucinantes. Pour s'en rendre, il suffit, d'ouvrir les yeux. Personnellement, je tâche de les ouvrir et fait, de mes distributions de tracts, l'occasion de rencontres et de dialogues, avec mes semblables. Il ne s'agît certes pas d'un sondage au sens "scientifique" du terme, mais d'une prise de température instructive de l'opinion.
Cette prise de mesure m'apprend ceci sur les candidats :
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Marine Le Pen fédère effectivement autour d'elle, de nombreux Français. C'est incontestable.
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Mélenchon, continue de rameuter à lui quelques jeunes qui y croient encore, plus les vieux soixante-huitards pré-retraités et nostalgiques, ça fait des militants, ça fait quelques voix, reconnaissons le.
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Benoît Hamon, oui il draine les fidèles socialistes, cela reste marginal.
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Emmanuel Macron : inconnu au bataillon ! Autant je rencontre des Français décidés à voter Le Pen ou Mélenchon voir Fillon, autant je n'ai croisé personne décidé à mettre un bulletin de vote "Macron" dans l'urne. Je ne dis pas que ces individus n'existent pas ! Comme les Yétis, ça doit bien se trouver quelque part, juste, je n'en ai pas vu ! Voilà qui est fort étrange, pour un candidat supposé, d'après les dits sondages, être en tête, ça sent la manipulation à plein nez ! Quand je dis « ça sent », je suis poli.
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Nicolas Dupont-Aignan quant à lui, bénéfice d'une réel popularité, même si cette popularité hésite à se traduire en intention de vote.
La pénible rengaine des ralliements.
Comme un malheur ne vient jamais seul, ces sondages trafiqués sont accompagnés du bourrage de crânes que constitue les « ralliements ». Tous les soirs, si ce n'est pas deux fois par jour, nous avons droit à la sempiternelle rengaine de « Untel rejoint Macron », « Untel rejoint... Macron ». Et ce lavage de cerveau répétitif fait l'objet de longs et pénibles développements, dont tout le monde se fout éperdument, au 20 heures.
Le dernier ralliement en date est celui de M. Le Drian, à qui ? Vous avez deviné, à Macron.
Pour montrer à quel point ces ralliements sont autant de non-événements, je vais faire moi-même un sondage, pourquoi donc n'en aurais-je point le droit ? Parmi les lecteurs de cet article, levez la main, celles et ceux qui attendaient de savoir pour qui se prononce M. le Drian, avant de décider de leur vote !
La réalité est que toutes les « célébrités » qui se rallient à Macron,espèrent une place dans le prochain gouvernement et se moquent complètement, au moins pour les socialistes, du vote des Français de leur camp qui avaient choisi Hamon à la primaire.
Les plus anciens se souviennent sûrement du bombardement médiatique auquel nous eûmes droit en 1995. Il ne s'écoulait pas une journée, sans qu'une « personnalité » ne se rallie à Balladur ! A tel point que les Guignols en avaient fait leurs choux gras montrant un pauvre et sympathique Jacques Chirac esseulé. Tout cela pour que M. Balladur ne passe même pas le premier tour !
Des barrages qui peuvent exploser.
Les potentiels électeurs de Nicolas Dupont-Aignan que j'ai pu rencontrer sont juste découragés par le supposé isolement du candidat. Le bourrage de crâne consistant à vous faire croire que tout est déjà plié et qu'on va vers une finale Macron-Le Pen fonctionne... presque.
Je dis « presque » parce qu'il y a des doutes. Les Français comprennent la manipulation dont ils sont l'objet. Pire, pour les favoris, les candidats exclus, dont Nicolas Dupont-Aignan s'est fait le porte parole lors d'une émission célèbre où il a quitté le plateau de TF1, bénéficient de la sympathie du public. Son rejet de la Classe Politique est impressionnant.
La frontière entre l'abstention et un vote en faveur de Dupont-Aignan est extrêmement ténue. Ajouter à cela, le réel capital de sympathie dont bénéficie le candidat du fait de sa probité, capital qui serait inutile si... les autres candidats étaient tous honnêtes, et vous avez un cocktail explosif.
Ce potentiel de ressources de votes est estimé à 21%, largement de quoi être présent au second tour.
Les mathématiques au secours du « petit » candidat.
Une dynamique existe effectivement. Elle voit monter les scores de Monsieur Dupont-Aignan. Aujourd'hui crédité de 5%, s'il fait comme François Fillon aux primaires, dix points de plus, que ce qui est annoncé, il sera à 15%. Rappelons qu'en 2002, Jean-Marie Le Pen était qualifié avec... moins de 17% des suffrages exprimés...
NDA occupe un espace clairement perdu par François Fillon, celui de la Droite bien marquée comme telle, mais dite "républicaine", euphémisme signifiant différente du FN.
Comme les bataillons de la Droite "Républicaine" ne croient plus à la victoire de François Fillon, il n'y a plus d'obstacle pour eux à basculer vers Debout-la-France, ce qu'ont déjà fait certains élus locaux (Argenteuil).
Quels effets aurait la présence de Nicolas Dupont-Aignan au second tour ?
Un second tour opposant Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen est envisageable.
Fillon s'effondre. La gauche la plus bête du monde quant à elle a réussi ce double exploit de présenter une baudruche, Macron, qui peut éclater à tout moment mais aussi et surtout d'aligner deux candidats Mélenchon et Hamon sur un programme... quasiment identique, donc mathématiquement de deviser par deux le score de la gauche réelle.
Un second tour Dupont-Aignan - Le Pen ferait exploser la Droite « républicaine » et quelques soit le résultat du second tour, Debout la France devenant naturellement l'opposition ou la majorité, plus aucun député des Républicains ne serait légitime.
A quel moment la Droite « républicaine » a-t-elle perdu la partie ?
Comme le parti socialiste qui traîne à sa tête et recycle des premiers secrétaires corrompus et condamnés en justice, la Droite les Républicains, a raté le renouvellement de son personnel.
Au lieu de critiquer M. Poutine, elle aurait dû s'inspirer de sa politique sur un point : imposer des primaires, et les respecter(!) dans toutes les circonscriptions. Cela aurait conduit, comme ça a été le cas en Russie, à un renouvellement en profondeur de la Classe Politique. Ce qui manque à la France.
Nous aurons le président que nous méritons.
Après qu'il ait été annoncé un deuxième tour Valls/Juppé(!), puis Macron/Juppé, puis Macron/Le Pen, il faut bien reconnaître que toutes les hypothèses sont désormais ouvertes ! Personne ne peut obliger les Français à voter en fonction de sondages trafiqués qui changent si souvent qu'ils ne sont vraiment plus crédibles.
L'hypothèse de la présence de Nicolas Dupont-Aignan au deuxième tour n'a rien d'absurde. Il reste aux Français à voter à choisir. Car au final, c'est NOUS qui décidons et personne d'autre à notre place.
Il n'y a pas d'armée d'occupation étrangère en France. Il n'y aura pas de fusils pointés sur nos nuques dans l'isoloir et nous aurons le 7 mai 2017 au soir, le président que nous aurons choisi et que personne n'aura retenu à notre place. Nous connaissons les règles du jeu ; nous n'ignorons pas, parce qu'elles sont les mêmes depuis 30 ans les techniques de manipulation et de désinformation du Système. Nous aurons le 7 mai au soir le président que nous méritons.
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