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Accueil du site > Actualités > Politique > La riposte graduée, la pêche au filet dans la mer du p2p

La riposte graduée, la pêche au filet dans la mer du p2p

Pourquoi la riposte graduée proposée n’est pas la solution ?

Piratage involontaire = condamnation du p2p


A votre avis peut-on devenir involontairement un méchant pirate ?
La réponse est oui, il est tout à fait possible que cela arrive, et pour cause : lorsque l’on télécharge des fichiers sur le p2p, il n’est tout simplement pas possible de savoir si un fichier est légal ou pas ! Il se trouve que le nom de fichier est très facilement falsifiable. Se baser sur cette seule information comporte donc un risque presque inévitable. D’ailleurs, il n’est pas rare de télécharger un fichier sous un nom et de se retrouver avec un autre fichier qui n’a rien à voir avec la description que donne son nom.

Dans ces conditions, le dispositif actuel HADOPI ne prévoit rien pour éviter de telles situations, il condamne à terme tous les réseaux de type p2p. Or le p2p en soi n’est pas illégal, c’est le téléchargement illégal de fichiers qui est condamnable. Le p2p est un formidable outil permettant de faire des économies substantielles. Par exemple, la société Blizzard appartenant au groupe Vivendi, utilise le p2p pour diffuser ses mises à jour logiciel.

Existe-t-il un remède à ce problème ? Heureusement que oui, voyons comment.

HADOPI loi pédagogique ou répressive ?

La loi se veut pédagogique et surtout pas répressive. Je vais vous démontrer le contraire.

Précédemment, on cherchait un moyen pour garantir la reconnaissance d’un fichier illégal. Il y a en informatique un moyen très simple pour identifier un fichier : les signatures. Une signature est une information très courte de l’ordre de moins de 20 à plus de 1000 caractères suivant les techniques utilisés. Chaque fichier a une signature unique, et donc en gros 2 fichiers à la signature identique auront toujours le même contenu. Ainsi, les sociétés privées chargées de traquer les pirates qui ont en leur possession les fichiers piratés complets, peuvent forcément produire la liste des signatures correspondant à ces fichiers. Il leur suffirait alors de proposer la liste de ces signatures sur un site Internet. Cela permettrait à l’internaute qui veut rester honnête de voir si le fichier qu’il s’apprête à télécharger est légal ou non. Et par extension, on peut imaginer que les auteurs de logiciel p2p intègrent la vérification de manière automatique. Ainsi, il serait possible de savoir si un fichier est légal ou pas dans le logiciel p2p même.

"Mais si on donne la liste des signatures aux pirates, on ne pourra plus les attraper !" c’est ce que pourrait rétorquer un partisan à la loi Hadopi.

Maintenant comparons un tel système à la "vraie vie", "IRL" comme le surnomme les habitants de l’internet.

Un exemple connu : les radars automatiques.
Il est possible de se procurer une carte qui répertorie tous les radars fixes de France, ce n’est pas pour autant que les radars ne flashent personne.

Pourquoi cette affirmation confirme que la loi HADOPI est bien antipédagogique, et ultrarépressive.

Le but principal n’est-il pas que l’internaute ne télécharge plus illégalement ? Où est le problème si HADOPI n’arrive pas à attraper des pirates s’il n’y a plus de pirates ?

CQFD

De plus avec un site Internet répertoriant les signatures de fichiers, il devrait être possible d’accompagner chaque signature, d’un lien permettant de se procurer l’oeuvre légalement : de la publicité gratuite en somme. Et cela permettait en même de justifier le fait que l’oeuvre est encore dans le circuit commercial.

Pourquoi ne peut-on obliger les internautes à utiliser un logiciel p2p DRMisé ?

Certains auront la mauvaise idée de proposer cette possibilité donc voyons pourquoi cela reste une mauvaise idée.

Imaginons que l’on ne veuille pas mettre à disposition librement une liste des signatures des fichiers illégaux qui circulent sur le p2p. Pour cela, on décide de développer un logiciel qui ira vérifier sans dévoiler ses sources si un fichier est illégal ou non. Un tel logiciel n’est pas acceptable, en effet pour ne pas dévoiler ses sources, son code source devra obligatoirement être fermé : on ne saura pas ce que ce logiciel fait dans le dos de l’utilisateur (étude marketing gratuite, etc.), ni si les résultats qu’il propose sont objectivement neutres. Bref, une possibilité qui est absolument à proscrire.

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8 réactions à cet article    


  • TimeLord Wetz25 11 avril 2009 11:09

    Merci pour cet article encore une fois parfaitement clair !


    • HELIOS HELIOS 11 avril 2009 14:02

      Cher monsieur ???
      A lire votre article, on voit tout de suite que vous essayer de trouver une solution a un problème que vous ne maitrisez pas.
      Je suis désolé de vous le dire abruptement, comme cela, mais il faut se rendre a l’evidence.
      En repreenant votre ton, je vois vous expliquer pourquoi votre naiveté m’est sympathique au point que je vais faire cet effort :

      Ce que vous appelez une signature (d’un fichier) est effectivement une valeur attribuée par un algorithme a un fichier. ce genre d’algorithme est mis au point (au départ) pour s’assurer de l’integrité du fichier lors de son transfert sur un reseau ou sur un support. Cela marche tres bien lorsqu’il s’agit de s’assurer que le fichier en question est IDENTIQUE au bit pres a l’original. C’est evidement imperatif pour des données sensibles ou des logiciels qui ne doivent pas subir d’alteration.

      Or, dans le domaine de la musique, de l’image ou de la video, les fichiers ne sont pas soumis a cette draconienne exigeance. Grace (a cause) des algorithmes de compression ou d’encodage ces fichiers peuvent varier enormement et donc leur signature sera evidement differente. lisez ceci...

      vous prenez un DVD original. vous utilisez un logiciel destiné a extraire les fichier brut (ripper) et vous creez la signature que vous appelez de vos voeux.
      puis vous decidez de tranformer le film contenu dans le dvd en un fichier DivX (attention vous avez plusieurs version de DivX), Xvid, Mp4 et vous obtiehdrez un fichier avec une signature differente du dvd, en fait autant de signature que de version DivX, XviD ou Mp4, sans compter les encodages du son MP3, OGG etc...

      Mais, mieux encore, vous semblez ignorer qu’il y a des reglages de qualité sur les encodeurs, chaque version de votre film re-encodé aura une signature differente. Et comme le reglage est continu (et non pas discret) vous avez une infinité de fichiers representant le même film, avec tout autant de signatures differentes.
      Reste maintenant la modification de l’original. en supposant que celui qui encode decide d’enlever la 1ere image (ou la derniere) votre fichier est identique pour son usage et parfaitement different de l’original pour la signature... un bit de difference suffit, c’est a dire une fraction de teinte differente sur un pixel d’une seule image ...

      Vous voyez, le mecanisme de signature est inefficace. votre construction intellectuelle s’ecroule si on est incapable de reconnaitre un fichier.

      Pourtant en France, nous sommes fort, l’INA qui garde l’historique des emissions de télévision a développé un logiciel qui permet d’identifier les sequences videos a partir d’algorithmes plus « humain ». Dans un avenir relativement proche, c’est avec un taux de reussite suffisant (mais jamais certain) qu’on pourra determiner le vrai nom de l’oeuvre sur n’importe quel fichier lisible (non crypté) recensé dans les bases de données. Helas, ceci represente une tres lourde tache a regard des millions de fichiers qui circulent sur internet et cela ne definira quand même jamais le fait que le transfert suspect du fichier peut etre parfaitement legitime.

      Dans tous les cas il est hors de propos de s’attaquer au legitime droit des createurs. Il est simplement question de defendre un modèle republicain et un etat de droit bafoués par une mauvaise loi.

      Le reste est une question de societe pour savoir comment on doit remunerer la creation, quelle fin de vie il faut accorder a des entreprises qui operaient dans un monde qui a changé et qui ne veulent pas s’adapter et quelle responsabilité politique faut il donner a cette representation politique qui subit avec ou sans revolte le poid des interets sectoriels plutôt que defendre l’interet collectif.


      • Radix Radix 11 avril 2009 14:38

        Bonjour Hélio

        Bonne intervention, je ne télécharge pas et je suis aussi opposé à cette loi car soit elle est stupide, soit elle a un autre but que le téléchargement illégal.

        La rémunération des créateurs ? Je pensais naïvement qu’elle était assurée par la taxe sur les supports magnétiques !
        Curieusement personne n’en parle comme si elle n’existait pas !
        Elle n’est pas suffisante ou a-t-elle été détournée de son objectif ?

        Donc, sous réserve d’informations plus précises, je considère que les créateurs sont dédommagés et que le numéro de pleureuse qu’ils viennent de nous sortir est indécent !

        Radix


      • Zord Zord 11 avril 2009 19:38

        Excellente intervention, rien à redire.
        Même si l’article est plein de bonnes intentions, ça ne peut pas marcher.

        En outre je me permets de rajouter que des algorithmes permettant de générer des signatures ne sont pas fiable à 100%.

        2 fichiers différents peuvent même produire la même signature (même si ca reste souvent hautement improbable).

        Sans compter que les pirates et chercheurs poussent en permanence ces algorithmes à leur limite.


      • Raitini LKO 14 avril 2009 01:59

        Est-il donc naïf de croire qu’il soit possible de mettre à disposition les signatures des différents fichiers illégaux disponibles sur les réseaux, approvisionnés par des systèmes automatiques de reconnaissance tel que vous décrivez ? ou ma construction intellectuelle vient-elle de s’écrouler à nouveau ?

        De mon point de vue, il est tout à fait possible de répertorier une grande partie voir la totalité des fichiers illégaux disponibles étant donné que la force de partage des systèmes p2p se base sur le partage de données strictement identiques. Le nombre de fichiers représentant une même oeuvre peut être multiple et varié mais il reste tout de même fini. Modulo la possibilité de collision entre 2 fichiers (signatures identiques, contenus différents), je vois pas ce qui pourrait empêcher la création d’un tel annuaire.

        Par-contre, il est vrai qu’un tel système d’annuaire ne servirait à rien le jour, où les systèmes p2p diffuseront des données variablement altérées, ce qui produirait dans ce cas là une infinité de fichiers ! Mais un tel concept poserait bien sûr d’autres soucis et questions donc je ne débaterai pas plus ici.


      • patroc 11 avril 2009 14:04

         Bon article !..


        • Lisa SION 2 Lisa SION 2 11 avril 2009 14:37
          HADOPI loi pédagogique ou répressive ? «  La loi se veut pédagogique et surtout pas répressive. Je vais vous démontrer le contraire ». LKO, article clairement pédagogue. En informatique, c’est plutôt rare. Pour répondre à cette question, le moyen le plus efficace pour garantir la compréhension de la loi est la communication. Plus elle est claire et plus elle garantit et diminue le taux d’erreur, exactement comme, trop de communication tue la communication, particulièrement dans le cas de panneaux routiers. A ce sujet, la communication de l’Etat se vulgarise et tient plus du panneau publicitaire 4 / 3, que du panneau indicateur. Dans ce domaine, l’on s’aperçoit que les femmes du gouvernement servent plus à communiquer avec le sourire d’une jolie poupée séduisante des lois outrageusement répressives, que préventives...N’est-il pas vrai ? Ces pratiques sont ultra développées dans les écoles de commerce, et ce n’est pas par hasard si nos gouvernants sont tous avocats, assureurs, commerciaux et leur modèle, RSCG, publicitaire...
          Hadopti n’est donc qu’un organe de repression contre le web libre.

          • herve33 11 avril 2009 21:07

            @l’auteur
            La loi se veut pédagogique et surtout pas répressive

            Si vous vous faites pirater votre connexion ( rien de plus simple en WIFI ) , vous allez devoir prouver que vous disposiez d’un logiciel de protection vous empêchant de télécharger .
            En résumé , par défaut , vous êtes coupables , où est le principe d’innocence.

            Des listes noires d’internautes vont etre constituées par des sociétés privées en dehors d’une injonction de justice sans aucun recours pour l’internaute pris en faute ou piraté . Combien de temps seront conservés les données et à quelle fin ???

            Pas répressif cela , pas liberticide cela ????

            Il n’y a que la Chine qui utilisent de telles méthodes .

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