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La RSE (responsabilité sociale des entreprises), l’impensé des leaders politiques

Le mouvement de la RSE (responsabilité sociale des entreprises) s’inscrit au croisement de l’entreprise et du développement durable.

La RSE n’a pas de définition unique, mais renvoie toujours à l’idée que l’entreprise n’est pas une boîte noire chargée de maximiser ses profits pour le bien de ses actionnaires, mais une entité socioéconomique complexe chargée de produire des biens et services utiles à la société, dont la rentabilité est la condition même de son existence, mais qui doit en même temps assumer et exercer sa responsabilité vis-à-vis de ses parties prenantes (salariés, clients, actionnaires, collectivités...) et des impératifs sociaux et environnementaux.

Cette idée s’incarne dans des formes très diverses : fondations et mécénat, partenariats avec des ONG, rapports annuels de développement durable pour rendre compte, plan d’actions avec objectifs et indicateurs, respect de normes, certifications, labels, guides liés à la RSE (SD 21000, AFAQ 1000NR, GRI, ISO 14 000, ISO 26000, SA 8000...), etc.

Pour certains, la RSE se réduit à de la « cosmétique ». Pour d’autres, elle constitue une occasion historique de réguler le capitalisme. Pour ma part, je suis plutôt du second avis notamment en raison du changement profond de regard sur l’entreprise que la RSE implique, changement qui est un levier d’action formidable pour redéfinir un nouveau compromis économique, social et environnemental entre les forces vives de la société (rien que ça !). Encore faut-il que les citoyens, les entreprises, mais aussi les pouvoirs publics s’en saisissent, sinon il est vrai que la RSE risque de ne rester qu’un enjeu de marketing et de communication.

Et ce n’est pas encore vraiment le cas. Nous entendons, par exemple, encore très peu les leaders politiques, quelle que soit leur couleur politique, parler de ce sujet (qui constitue pourtant une des lignes d’actions de la Stratégie nationale de développement durable adoptée en 2002 et intéresse de plus en plus l’Europe[1]) ?

Avez-vous ainsi vu pendant la dernière campagne présidentielle (censée poser les enjeux-clés de 2007-2012...), les trois principaux candidats (Sarkozy, Royal, Bayrou) porter le thème de la RSE ?

Ils auront néanmoins très prochainement une bonne occasion de se rattraper et de porter le sujet sur le devant de la scène politique et médiatique. La thématique « entreprise et RSE » est en effet l’un des 33 chantiers opérationnels issus du Grenelle de l’environnement. Une mission a été confiée dans ce cadre à Daniel Lebègue (président de l’IDDRI, Institut du développement durable et des relations internationales).

Rendez-vous donc pour faire le point à la remise du rapport Lebègue et lors des travaux parlementaires sur la « loi Grenelle » (dont le vote est prévu normalement avant l’été)...


[1] Le Conseil européen de Lisbonne a inscrit la RSE au premier rang des priorités politiques. Un livre vert sur la RSE a été publié en juillet 2001. La Commission a publié une communication sur le sujet un an plus tard. Le Forum plurilatéral européen sur la responsabilité sociale des entreprises (octobre 2002 à juin 2004) a remis un rapport à la Commission contenant une analyse des freins et des facteurs favorables affectant le développement de la RSE et des recommandations. Le 22 mars 2006, a été lancée l’Alliance européenne pour la responsabilité sociale des entreprises. Etc.


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5 réactions à cet article    


  • HELIOS HELIOS 15 avril 2008 22:45

    Les entreprises font partie d’un ensemble beaucoup plus vaste que vous ne le pensez, bien au dela de la mission sociale et environnementale que vous lui supposez

    En effet, si dans le fonctionnement d’une entreprise on peut y voir un moteur activité et de croissance vue comme la resultante des efforts de travail, d’intelligence et d’investissement financier de leurs membres il ya a bien sur les 2 domaines que vous citez, c’est a dire la dimension sociale en apportant aux populations voisines son offre de structuration professionnelle et de travail, et environnementale en occupant, dans son activité, un espace qu’elle se doit de maintenir et d’ameliorer pour l’interêt de tous.

    Comme je vous le dis en introduction il existe également une dimension civilisationnelle des entreprises, qui doivent en relation avec les tissus industriels dans lequel elles evoluent proposer, lorsqu’elles sont en pointe de nouveaux comportements commerciaux et/ou de consummerisme et lorsqu’elles n’ont pas la chance d’être sur ces créneaux de novation des offres d’optimisation dans leur domaine censer minimiser le "coût" socio-culturel de son activité (en fait le rapport coût/apport).

    Cela voudrait dire, et c’est important, que par exemple une entreprise (voir mon premier cas) qui imagine et vends une solution nouvelle s’est enquit, avant de la mettre sur le marché, de sa réalité et de sa légitimité économique aussi bien en termes social et ecologique (ex... vendre un nouveau produit qui elimine les pucerons mais qui incidement tue les abeilles, ou un nouveau produit à laver la vaisselle qui une fois a l’égout contamine les poissons et met a pied toute une population de pecheurs. il y a d’autres exmples plus sociaux et plus civilisationnels tels que les journaux gratuits qui ruinent l’economie de la presse. Ne lisez pas ce que je vous dis en rigolant, les journaux gratuits peuvent exister à condition de trouver un modèle economique pour la presse payante avant de la tuer !)

    De même (pour mon second exemple) il faut bien imaginer que le fabriquant de lave linge, produit industriel ammorti et de base, devrait chercher par tout les moyens à diminuer (outre son empreinte ecologique, c’est le terme consacré à la mode) mais également son empreinte financière vis a vis des consommateurs. en cela les machines à laver devraient couter moins cher, etre plus performante et durer plus longtemps. Le pouvoir economique dégagé chez le consommateurs permet alors d’élargir le champ global du developpement de l’offre produit et permettre a de nouveuax produits, de nouveaux service d’apparaitre sur les marché, densifiant ainsi le tissu economique et a final enrichir tout le monde.

    Helas nous ne sommes plus dans ce schema la. aujourd’hui les entreprises maximisent le cout de leurs produits, les vendant non pas a leur vrai cout mais au prix que peut payer le consommateur contraint, les rendent égalrement "consommables" c’est a dire coutant beaucoup plus cher à l’usage (pensez aux imprimantes a jet d’encre qui ont quelquefois des recharges d’encre plus chères que la machine) et au remplacement frequent lessivant ainsi le porte monnaie du consommateur qui pour survivre diminue l’evantail de sa consommation. Le tissus economique se reduit, il ne reste sur le marché que peu de produits, peu de producteurs et en fait appauvri drastiquement l’offre commerciale et la richesse économique des habitants, au profit d’une toute petite minorité, ceux qui sont aux commandes des entreprises gloutonnes, predatrices qui se gavent sur le dos de la population.

    Si Sarkozy voulait vraiment redonner du pouvoir d’achat a la population, il faudrait revenir a une augmentation de la diversité de l’offre economique, c’est a dire de reconstituer le tissu economique par des bons comportements et des bonnes pratiques.

    Par exemple, il faudrait que les services soient bien sur de plus grande qualité, mais tout ce qui est fabriqué dure beaucoup plus longtemps afin que le cout dégagé par le report du renouvellement servent a d’autres achats... que la réparation des produits soit possible techniquement et economiquement (systèmes réparable, documentation ouverte et pieces détachées accessibles a des prix adaptés).

    Il faudrait que les fournisseurs d’immateriel (genre FAI, reseaux telephoniques...) ne fassent plus payer continuellement les frais d’investissement des infrastructures deja ammorties (la je pense aussi aux autoroutes) etc... il y a beaucoup de domaines ou une enorme marge existe pour redonner du pouvoir d’achat et rendre les sociétés non pas vertueuse, car le commerce reste le commerce, mais socio-culturellement integrées.

    Ouf, quel long discours... tiens vous ne voulez pas m’elire président, en 2012... je serais surement meilleur que lui ! (a moins que vous ne me portiez à la tête du medef...)


    • Asp Explorer Asp Explorer 16 avril 2008 07:24

      La RSE n’a pas de définition unique, mais renvoie toujours à l’idée que l’entreprise n’est pas une boîte noire chargée de maximiser ses profits pour le bien de ses actionnaires

       

      Il me semble pourtant que c’est la définition d’une entreprise. La RSE est vouée à rester au moins un voeu pieux, au pire un cache-sexe visant à dédouaner les pouvoirs publics de toute légitimité à contrôler les entreprises. Revenons-en aux fondamentaux : que les entreprises fassent leur travail, c’est à dire des profits, sans prétendre changer le monde, et que les états fassent leur travail, c’est à dire protéger leurs citoyens contre les excès de cette quête du profit. Tout le reste n’est que du vent.


      • La fronde économique 16 avril 2008 10:07

        Bien sûr, toute entreprise doit faire du profit, c’est la condition même de son existence (je le dis d’ailleurs dans l’article).

        Mais une fois qu’on a dit cela n’a-t-on pas rien dit ? Est-ce son seul objectif ? Doit-elle chercher à maximiser son profit, qu’importe les conséquences ? Je ne crois pas que l’entreprise puisse être réduite à cette condition, on n’est pas dans un monde mécanique, froid et abstrait. Les entreprises sont faites par des hommes et des femmes, employés et dirigeants, elles ont un impact sur l’environnement qu’on le veuille ou non. Quelle idée étrange que parce qu’elles doivent faire des profits, les entreprises peuvent se dédouaner de leur responsabilité vis-à-vis de leurs parties prenantes (notamment salariés) !

        Enfin, je regrette qu’on oppose constamment responsabilité des entreprises et régulations des pouvoirs publics. Au contraire, c’est complémentaire, les pratiques innovantes des entreprises nourrissent la réglementation et inversement la réglementation incite les entreprises à aller plus loin dans l’exercice de leur responsabilité...

        Bien à toi


      • HELIOS HELIOS 16 avril 2008 10:10

        je vous conseille de jeter un oeil sur cette page : www.directva.com/Pages/DES.html


        • Rétif 20 avril 2008 16:37

          L’ entreprise (ou la société commerciale, c’ est pareil, toute S.C. étant une entreprise, évidemment commerciale, même si toute entreprise n’ est pas une société, voir petit commerce et artisanat, aller aux champignons ou conquérir le coeur d’ une belle sont des entreprises), a, comme responsabilité strictement juridique, les termes du contrat, c’ est tout.

          Elle a, comme toute personne (morale, on dit, mais nous sommes tous des personnes morales ; même un assassin est une personne morale), d’ autres responsabilités, sans doute : les mêmes que celle de tout le monde, bien sûr, mais, là, on est dans le domaine de la religion et non plus de la juridiction. On n’ a pas à décreter les devoirs qu’ on décide pour les autres, leur actes, leurs initiatives, leurs entreprises.

          La Justice est-elle, d’ ailleurs une notion juridique ?

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