Laurent LOUIS, un élu favorable au tirage au sort
Laurent louis est sans doute le seul député au monde se déclarant favorable au tirage au sort en politique. Il est actuellement élu au parlement de Belgique jusqu'en 2014. Les médias nationaux ou européens ne lui donnent pas la parole mais il explique ici les raisons qui l'ont amené à dissoudre son parti et à inscrire le tirage au sort dans son programme.
Quel est le parcours qui vous a amené à faire de la politique ?
J'ai toujours voulu faire de la politique. J'ai toujours voulu lutter contre les injustices, peut-être parce que j'en ai subies moi-même. Vers 17, 18 ans, cela s'est concrétisé par mon adhésion à un parti, et par le choix de faire des études de droit. Je me disais que le droit permettait de lutter contre les injustices, de venir en aide aux gens. C'est pour moi le vrai moteur : venir en aide aux gens, les rencontrer, trouver des solutions, travailler pour le bien commun. J'ai essayé de le faire dans un parti politique traditionnel, le Mouvement Réformateur, un grand parti en Belgique. J'ai gravi les échelons, j'ai été président de la section des jeunes à Nivelles. J'ai travaillé comme collaborateur parlementaire au parlement wallon. C'est là que je me suis rendu compte que cela ne me convenait pas du tout, parce qu'on ne laissait pas la possibilité aux jeunes de s'exprimer. On était juste bon à jouer les larbins de service, alors que j'avais des idées politiques à exprimer. J'ai donc adhéré à un autre parti, le Parti Populaire. J'y ai beaucoup travaillé, et j'ai été élu député grâce à une excellente campagne sur le terrain. Mais en arrivant ici au parlement Belge j'ai constaté que tout était détourné, dénaturé. La particratie règne en maître sur les élus : il y a 150 députés, mais il en suffirait de 12 pour avoir exactement la même représentativité puisque tous les parlementaires suivent leur chef de groupe comme des moutons. On suit les consignes de vote et surtout on ne se fait pas remarquer.
Mais vous, vous vous faites remarquer, n'est-ce pas ?
C'est bizarre de se faire remarquer quand on a l'impression de dire quelque chose de normal. Je reçois des milliers de mails de soutien depuis quelques semaines, et je constate que je dis simplement ce que beaucoup de gens de la rue pensent. C'est donc particulièrement étonnant : tous mes collègues me critiquent. Certains m'insultent. Par contre depuis début 2013 je n'ai pas reçu un seul mail d'insulte, ou seulement critique, de la part d'un citoyen. Certains collègues me saluent et me disent bonjour, mais aucun ne peut se compromettre. Le mot d'ordre qui a été lancé est que personne ne doit soutenir Laurent Louis dans le parlement, sinon le parti qui le ferait serait catalogué et un cordon sanitaire serait mis en place. Ce terme de « cordon sanitaire » est un terme qui me dérange particulièrement, car je le comprends comme un non-respect de la démocratie. Je comprends qu'il y ait des idées nauséabondes, des idées d'extrême-droite, mais ce ne sont pas les miennes et quand bien même, dans une démocratie, j’estime qu’il faut laisser s’exprimer toutes les idées et respecter tous les parlementaires élus par le peuple.
Comment vivez-vous au quotidien votre situation d'ostracisé ?
Je ressens un mépris total de la part de mes collègues. Dès que je prends la parole, des insultes fusent, avec de la méchanceté gratuite. Mais je sais depuis le début faire abstraction de tout ça. Je m'appuie sur des soutiens extérieurs. Finalement je ne tiens pas moi non plus à être l'ami des autres députés. Leur manière de travailler ne me convient pas. Je n'ai pas de respect non plus pour eux. Je ne fais pas de politique pour avoir d'autres politiciens comme amis, et pour fréquenter des soirées mondaines. Je fais de la politique pour que soient exprimées dans le parlement les idées de la population. Ma force vient des messages d'encouragement qui arrivent, et aussi du soutien émanant du personnel de la chambre. Il y a des gens qui travaillent ici et qui sont contents quand j'interviens dans l'hémicycle. Ils me disent que si je n'étais pas là, ils n'entendraient pas ces mots-là ici. Tout ça fait que je tiens le coup.
Avez-vous une pratique spirituelle, ou bien toute votre force vient de votre conviction profonde ?
En réalité j'ai une carapace. J'ai perdu mes parents, je n'ai plus de famille autour de moi, je n'ai que mon épouse. Les épreuves de la vie font qu'on se durcit. Depuis l'école c'est une caractéristique chez moi : soit on m'aime soit on ne m'aime pas mais je ne passe jamais inaperçu. C'est le problème des gens qui osent parler. Je n'ai pas de pratique particulière, si ce n'est un sacré caractère (rire).
Pourquoi avez-vous dissous votre parti politique « Mouvement pour la liberté et la démocratie » ?
Un des cancers de notre système, comme je le disais, est la particratie. Les partis ont dénaturé la fonction parlementaire et la démocratie elle-même. Aujourd'hui, un citoyen qui veut faire de la politique doit s'inscrire dans un parti existant ou bien créer son propre mouvement. S'il crée son propre mouvement il n'aura aucune aide, il ne pourra compter que sur ses propres moyens financiers et fera face à des machines de guerre financées par l'impôt (plusieurs millions d'euros par an). Il ne pourra pas rivaliser, c'est bien sûr impossible. C'est comme si un artisan devait rivaliser avec une multinationale.
Mais en vous déclarant indépendant est-ce que vous ne vous privez pas justement d'un financement ?
Oui, mais depuis que je suis entré au parlement je n'ai jamais bénéficié de financement public. J'ai été élu sur la liste du Parti Populaire, qui me semblait intéressant. Puis ce parti a voulu se rapprocher de Marine Le Pen et je l'ai quitté. Je ne suis pas d'extrême-droite. Je suis contre la peine de mort. Les étrangers ne me dérangent pas, même si je peux très bien vouloir parler des problèmes quand il y en a. Par exemple on peut avoir la volonté de lutter contre l'extrémisme religieux qui règne sur certains quartiers de Bruxelles, sans pour autant être islamophobe. Pour répondre à votre question sur le financement, il est clair qu'en me présentant comme indépendant en 2014 je ne pourrai pas prétendre aux financements publics. Ceux-ci ne peuvent être octroyés qu'à des ASBL. Mais je ne souhaite pas critiquer la particratie et promouvoir le tirage au sort tout en étant en étant membre d'un parti, car je trouve que c'est trop antinomique. À un certain moment il faut que les actes correspondent aux paroles. Je veux montrer aussi que je crois en ce projet, et que je ne fais pas cela par électoralisme et pour me garantir un avenir politique. En tant qu'indépendant je n'ai presque aucune chance d'être ré-élu en 2014. Mais à quoi bon continuer à se faire insulter, à poser des questions qui restent sans réponse, à se faire démolir dans la presse (lorsqu'elle parle de vous, ce qui est déjà rare en ce qui me concerne) ? Je reste motivé et jusqu’au bout je ferai mon travail et même si je ne suis pas ré-élu, je continuerai à informer la population tout en pouvant me baser sur mon expérience parlementaire.
Vous vous préparez donc à une sortie en 2014 ?
Je le crains. Ce sera dommage pour la démocratie, car ils se retrouveront de nouveau entre eux. Nous sommes déjà dans une dictature déguisée, et pas dans une démocratie. Si je pars, on n'entendra pas de voix dissonante dans ce parlement. Sauf si la population décide de voter pour moi, auquel cas je serais très heureux de continuer mon travail. Mais sans moyen financier, sans accès aux médias, ce ne sera pas simple. J'essaye donc d'être réaliste, tout en continuant mon travail avec abnégation, et advienne ce qu'il doit advenir.
Des plaintes ont été déposées contre vous : le 9 novembre 2011, le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme (CECLR) porte plainte pour plusieurs prises de position susceptibles de constituer, dans leur ensemble, une incitation à la haine à l'égard de plusieurs communautés du pays. Le 7 juin 2012, vous êtes inculpé pour recel et diffamation (Affaire Dutroux). Où en êtes-vous avec ces affaires ?
Les plaintes, je ne les compte plus… Oui, j'ai aussi critiqué la politique de l'état d'Israël, ce qui m'a valu l'accusation d'antisémitisme dans la plainte du CECLR. Je ne vois pas où est l'antisémitisme dans ce que j'ai dit, l'antisionisme peut-être, mais je n'ai rien contre les juifs. Cette plainte a donc fait la une des journaux, et j'ai été entendu par la police judiciaire qui m'a reçu en rigolant. On m'a dit « écoutez, on doit répondre à la demande du juge d'instruction, mais sincèrement on ne sait pas sur quoi on doit vous interroger car il n'y a rien dans ce dossier, qui ne fait qu'une page ». Pour l'instant je n'ai pas de nouvelles. Quant à mes révélations sur l'affaire Dutroux, la Ministre de la justice a menti en affirmant que j'avais publié des photos d'autopsie, ce qui est faux. J'ai publié un rapport d'autopsie, il n'y avait que des mots, pas de photos. Mais ce mensonge m'a valu d'être insulté par la population. J'ai reçu alors beaucoup de messages d'insultes, parce que les gens ont cru la Ministre, ce que je comprends. Normalement un Ministre ne ment pas. L'ensemble de la classe politique a décidé de me condamner, j'ai même entendu qu'on voulait m'exclure du parlement, ce qui est complètement antidémocratique et impossible à mettre en œuvre. On a demandé dans la presse la levée de mon immunité parlementaire, mais sans qu'aucune instance juridique ne prenne officiellement en charge cette demande. Mais le fait que la presse en parle suffit pour vous salir et vous démolir. Aujourd’hui, on utilise la presse pour vous condamner en dehors de tout procès, c’est très pratique. Dans le dossier Dutroux, un juge d'instruction a été saisi pour qu'il y ait des poursuites à mon encontre, il m'a convoqué dans son bureau et m'a signifié mon inculpation pour recel et calomnie, au mois d'avril 2012. Je n'ai pas reçu la moindre nouvelle depuis. En réalité la presse se substitue aux tribunaux, ce qui est très pratique puisque légalement il n'y a rien. Suite aux révélations sur l'affaire Dutroux, une demande d'expertise psychiatrique a même été faite, à laquelle je n'ai pas répondue. On ne m'a toujours pas forcé à y aller. C'est du show, du vent mais ça casse une image.
Parlons maintenant du tirage au sort. Il semble que ce soit la première fois qu'un homme politique l'inclut dans son programme. C'est une idée forte et inconnue, et votre but est d'abord d'en parler pour informer la population. Lorsqu'on évoque le tirage au sort, on se heurte à une grande incompréhension, voire à de la moquerie, de la part même de gens qui s'opposent au système actuel. Comment allez-vous faire pour donner une image positive à ce projet, alors qu'il est à priori mal perçu par les opposants autant que par les tenants du pouvoir ?
C'est vrai que c'est une bataille de l'information. D'abord beaucoup de citoyens pensent que pour faire de la politique il faut avoir suivi des études de politique, et avoir un diplôme de politicien. Mais en réalité ça n'existe pas, et heureusement. N'importe qui peut être élu et décider des lois. Ensuite, parmi les opposants, en France notamment, il y a ceux qui sont dans l'opposition mais qui restent dans le système, et qui finalement sont utiles au système. Ils n'accèdent jamais au pouvoir mais sont toujours là pour mettre le pouvoir en difficulté, que ce soit l'extrême gauche ou l'extrême droite. En Belgique, il y a la proportionnelle, ce qui d'un certain côté est encore bien pire : les quatre grands partis francophones sont ensemble au pouvoir, et ne se battent plus pour s'exclure et pouvoir mener leur politique. Il n'y a même plus de véritable opposition dans ces conditions. C'est la meilleure manière d'avoir la main mise sur l'ensemble du pouvoir. Mais c'est ce que réclament des personnes comme Mélenchon, Bayrou, ou d'une certaine manière Marine Le Pen. Ils réclament la proportionnelle pour avoir l'occasion de participer au pouvoir, tandis que ma logique est toute autre. Nous voulons sortir du pouvoir géré par des partis politiques pour rendre le pouvoir au peuple. C'est tout à fait différent. Je ne me bats pas pour accéder au pouvoir. Si le tirage au sort est instauré, je serai peut-être tiré au sort une fois et ensuite je ne pourrai plus l'être. Mais les chances d'être tiré au sort sont de toute façon très minces (rire). Donc maintenant il faut sortir du mythe des parlementaires tous très intelligents et qui font bien leur boulot. Des gens disent du tirage au sort : « On ne va quand même pas mettre n'importe qui pour voter nos lois ! ». Moi je dis : pourquoi pas ? Au parlement il y a des gens qui ne suivent pas les débats avec beaucoup d'intérêt. Ils sont parfois plus souvent à la buvette qu’à leur siège. Souvent ils n'ont même pas lu le texte qu’ils votent ! Il faut se rendre compte de cette réalité. Un citoyen tiré au sort ferait bien plus attention, car il aurait des comptes à rendre, une vraie responsabilité comme dans la démocratie athénienne antique. Aujourd'hui les politiciens n'ont pas d'obligation de résultat, donc pas de responsabilités. Il ne faut pas croire que des citoyens voteraient de moins bonnes lois que des politiciens. Les citoyens ont du bon sens parce qu'ils vivent le quotidien et connaissent la réalité des autres citoyens. Ils savent ce que c'est que de vivre avec 1500 euros par mois, faire ses courses et gérer un budget convenablement. Beaucoup de politiciens sont éloignés de ces réalités, ils votent des lois en pensant que tout le monde gagne 2 ou 3 000 euros par mois, ce qui semble normal car eux en gagnent 6 000, ou 12 000 pour les Ministres. Il faut aussi rappeler que le tirage au sort existe pour le jury d'assises. Si un citoyen est apte à juger un criminel, je ne vois pas pourquoi il ne serait pas apte à voter les lois. Ce qu'on accepte au niveau de la justice, on pourrait aussi l'accepter au niveau du pouvoir législatif.
Avez-vous un agenda, une stratégie de communication pour diffuser cette idée ?
Le problème c'est qu'en Belgique, du côté francophone au moins, on ne retransmet pas en direct à la télévision les débats au parlement. Les citoyens n'ont pas accès à ce qui s'y dit. Je diffuse donc sur mon blog les vidéos de mes interventions, ce qui occasionne pas mal de retours : beaucoup de personnes ouvrent les yeux sur ce qu'est un parlement. Parfois c'est une vraie cour de récréation ! On demande de voter : des députés se trompent de bouton, il faut recommencer, etc... Donc dans un premier temps, j'essaye de montrer la réalité du pouvoir, pour faire savoir que cela ne correspond pas au mythe. J'essaye d'éveiller la population. Par exemple quand un Premier Ministre de gauche, qui mène une politique de droite et porte chaque jour atteinte aux droits acquis de la population, est proclamé le belge de l'année, c'est la construction d'un mythe, et j'essaye de casser ces mythes.
Et puis je voudrais travailler avec quelqu'un comme Etienne Chouard et faire un réseau belgo-français, organiser des conférences pour expliquer ce système. Il faut d'abord montrer que c'est un retour aux bases de la démocratie. La terminologie est importante : on utilise aujourd'hui le terme de démocratie pour parler d'un système qui n'est en rien démocratique ! Nous devons rappeler l'exemple de la démocratie athénienne, libérer les citoyens des à-prioris et leur montrer que c'est eux qui doivent avoir le pouvoir dans une démocratie, pas les partis politiques ! On a l'impression que c'est l'inverse aujourd'hui : la population doit se soumettre aux décisions des politiques. Il faut renverser cette logique. Je veux montrer que ce n'est pas Laurent Louis qui a inventé ce système. Etienne Chouard m'a contacté suite à mon intervention filmée dans laquelle je revendiquais un parlement de citoyens tirés au sort. Il souhaite m'aider à mettre en place mes idées, car on peut mettre en œuvre ce projet de 36 manières différentes. Nous nous sommes rencontrés à Paris dernièrement et nous allons sans doute travailler ensemble pour faire connaître ce projet au plus grand nombre. Ma volonté est de banaliser l'idée, d'utiliser un autre vocabulaire, de la résumer et de la vulgariser. Il y a d'autres personnes très intéressantes qui en parlent aussi. J'essaye de fédérer le plus possible parce que notre incroyable chance aujourd'hui c'est que je suis au parlement. Et donc ces idées, au lieu d'être dites dans une salle de conférence ou dans un salon, peuvent être exprimées devant l'ensemble des parlementaires belges. C'est important, car ces interventions sont toujours actées dans les livres du parlement, et cela entre dans l'histoire. C'est surréaliste puisque cette idée vise à se saborder soi-même !
Le terme « tirage au sort » est écrit dans votre programme sur votre blog, mais a-t-il déjà été prononcé dans l'hémicycle ?
Pas encore, mais cela arrivera. J'ai encore un an et demi pour le faire. Il faut attendre la bonne occasion parce qu'on ne peut pas s'exprimer comme on veut. Il y a les questions urgentes au gouvernement, et là on a deux minutes de temps de parole, puis on écoute la réponse du Ministre, et on a encore une minute pour la réplique. Alors trois minutes pour expliquer le tirage au sort c'est un peu court. L'autre possibilité c'est au moment des discussions des lois. Mais il n'y a bien sûr aucune proposition de loi qui vise à supprimer le système parlementaire actuel. Je crois que je profiterai plutôt du vote des dotations aux partis politiques pour montrer à la population ce que cela coûte réellement, dénoncer ce système et expliquer le tirage au sort. Ou bien une autre possibilité est de faire une demande de résolution au gouvernement. Cela ne pourrait pas être considéré comme anticonstitutionnel. Une résolution qui demanderait l'instauration d'un nouveau système électoral qui ne passerait pas par les partis politiques. Mais nous devons encore travailler pour voir ce qui est possible à ce niveau.
Il y a trois qualificatifs qui vont, à mon avis, vous être attribués de plus en plus dans les temps à venir : opportuniste, populiste, et conspirationniste. Comment pouvez-vous répondre à ces appellations ?
C'est le monde à l'envers. Je ne suis pas opportuniste, j'ai le mot « carrière » en sainte horreur. Je ne fais pas de la politique pour faire carrière, mais pour essayer d'améliorer la qualité de vie des citoyens. Je suis aussi réaliste. Je ne pense pas avoir beaucoup de chances d'être ré-élu en 2014, donc j'essaye de faire le maximum. Je travaille 14, 15 heures par jour. Et c'est mon rôle de toucher de nombreux sujets, d'avoir des idées, d'en parler et d'en proposer. Je comprends que cela dérange certaines personnes, puisque mes idées menacent le pouvoir en place. Il y a des personnes qui ont intérêt à ce que le pouvoir reste en place. Cela dérange aussi les gens qui ne sont pas habitués à remettre les choses en question parce que je viens souvent avec des idées novatrices qui bousculent ceux qui aiment le confort et la tranquillité, ou qui veulent la révolution mais très très en douceur. J'ai souvent « fait le buz » de manière négative, sans l'avoir demandé. Je n'ai pas demandé les accusations dans la presse qui ne reposent sur rien. Depuis que je suis élu, on ne m'a jamais invité sur un plateau de télévision, jamais invité à la radio, je n'ai jamais la parole dans la presse. Comment puis-je toucher les gens ? Depuis que je parle du tirage au sort, j'ai énormément de sollicitations de la presse alternative, mais pour la presse classique, c'est comme si je n'existais pas. Il y a un grand danger pour le pouvoir car non seulement je dis ce que les gens pensent, mais je suis comme eux, j'utilise le même vocabulaire. Donc on ne me donne pas la parole. Quant au terme populiste, c'est un terme positif à la base. C'est défendre les idées du peuple. Je n'ai pas de problème avec ça. Aujourd'hui quiconque dénonce des choses a une étiquette collée immédiatement, étiquette « populiste », ou « d'extrême-droite ».
Sur votre blog, vous publiez un article critiquant la version officielle du 11 septembre. Vous êtes prêt à assumer aussi l'étiquette « conspirationniste » ?
Je ne suis pas un théoricien du grand complot, mais simplement lorsqu'il y a tant d'éléments, tant d'aberrations et d'énormités, le doute est permis. Il ne faut pas oublier que cet événement a servi à légitimer des opérations militaires qu'aujourd'hui on appelle des guerres préventives ! Il faut qu'on m'explique le concept de guerre préventive, parce que moi je considère que ce sont des guerres d'agression. Ces guerres d'agression sont donc légitimées sous prétexte qu'il y a un danger, un axe du mal, une menace pour les démocraties et les populations occidentales. Ce danger n'existe pas à l'origine. On le créé pour légitimer ces guerres d'agression qui servent des intérêts financiers. Il suffit de voir les vidéos du 11 septembre pour voir que les tours ne s'effondrent pas de manière logique. Il y a beaucoup d'ingénieurs qui disent qu'il est impossible qu'elles s'écroulent d'elle-même toutes droites. On a soi-disant retrouvé le passeport d'un terroriste alors qu'il ne restait plus rien, tout avait disparu, avion et tour. Seul le passeport n'a pas brûlé. Énorme ! Et c'est extraordinaire aussi que deux avions fassent tomber trois tours. Le 11 septembre est aujourd'hui utilisé pour crédibiliser ou dé-crédibiliser quelqu'un. Dans mon ancien parti, quand on recevait quelqu'un qui voulait collaborer avec nous, on lui demandait ce qu'il pensait du 11 septembre. C'était le Parti Populaire, proche des intérêts d'Israël. Celui qui ne défendait pas la thèse officielle, on ne travaillait pas avec lui. Mais de nombreux citoyens éveillés n'y croient plus. Et la peur du terroriste islamiste est encore utilisée pour légitimer l'intervention française au Mali. Des voix s'élèvent déjà en Afrique, des penseurs, des prêtres s’interrogent sur le fait que nous n'ayons pas d'image de cette guerre au Mali. Même en Lybie nous avions des images. Il n'y a pas d'image des terroristes islamistes, sauf des images d'archives. Pas d'images de combats. On reprend des villes tous les trois jours avec grande facilité. C'est une guerre fantôme, avec des terroristes fantômes. Par contre les intérêts d'Areva sont bien réels, les mines d'uranium et les ressources en gaz sont bien réelles. On ne parle presque pas de la présence de l'armée pour protéger les sites d'exploitation. Je crois qu'en ce moment tout est mis en œuvre pour déstabiliser des pays et s'accaparer des ressources. Le fait qu'il n'y ait pas d'images est pour moi très inquiétant. Je suis pour la non-ingérence et je ne crois pas que la France soit en train de libérer le peuple malien.
Quelque chose à rajouter ?
De manière générale, on ne se rend pas compte de la puissance médiatique, c'est énorme. Mais ce qui est important dans ma logique, alors qu'on attend d'un politique qu'il ait réponse à tout, c'est que si je réclame un parlement qui soit tiré au sort, ce n'est pas pour décider de tout et avoir un avis sur tout au préalable, mais pour que soit mise en place une constituante et que les gens décident de ce qu'ils veulent.
-Interview de Laurent Louis, député indépendant- Parlement de Belgique – Bruxelles Vendredi 8 février - propos receuillis par Julien Debenat
http://laurentlouis.eu
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