Le conflit Israelo-Palestinien
Introduction
- La genèse du conflit
- L’immigration juive
- La déclaration de Balfour
- L’antisémitisme
- La création de l’Etat d’Israël et ses multiples conséquences
- La proclamation de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948
- Les conflits liés aux conséquences du nouvel Etat juif
- Les séquelles et les enjeux du conflit
- Les séquelles du conflit
- Les pertes humaines
- L’impact sur l’économie
- Les enjeux
- L’importance de la région
- L’eau et le pétrole, deux enjeux majeur
- Les espoirs de paix
- Les tentatives de résolution
- Les différents accords et les différentes négociations
Conclusion
Le « Moyen-Orient » fait assidument la une de l’actualité, et au cours des dernières années, il en est devenu le théâtre central : tout d’abord, on souligne les différents conflits qui ont donné naissance au Printemps arabe et ensuite, la Palestine et Israël qui eux suscitent une attention internationale particulière. Le conflit israélo palestinien, lui, marque l’actualité depuis des décennies en raison de son ambiguïté. Le conflit tire son origine de la volonté de deux peuples d’occuper un même territoire, qui est aujourd’hui divisé entre les territoires palestiniens d’un côté, où on retrouve la Cisjordanie et la bande de Gaza, et l’Etat d’Israël de l’autre. La Palestine, une région du Moyen-Orient a vu ses frontières se modifier à plusieurs reprises au fil du temps, et a, par la même, été habitée par plusieurs peuples depuis les débuts de l’Histoire. Les décennies suivantes sont alors marquées par une série d’affrontements et de négociations sur l’occupation du territoire de la Palestine et aujourd’hui, le conflit porte sur une multitude d’enjeux dont la reconnaissance de deux peuples et leur territoire respectif.
Quelles sont donc la ou les solutions clés qui permettraient de remédier à ce conflit interminable ?
Nous verrons dans un premier temps la genèse du conflit de façon détaillée et afin de mieux comprendre, nous évoquerons les différentes étapes de l’immigration juive tout en insistant sur la création de l’Etat d’Israël ainsi que ses innombrables conséquences. Dans un deuxième temps, nous évoquerons les séquelles du conflit pour ensuite laisser place à l’importance de la région qu’est le Moyen Orient, qui nous aidera par la suite à comprendre les divers enjeux évidents du conflit. Enfin, de façon inévitable, nous laisserons place aux espoirs de paix, ou nous retrouverons les tentatives de résolutions sans oublier de mentionner le statut actuel.
L’immigration juive est l’une des causes significatives du conflit israélo-palestinien. Parmi les facteurs ayant favorisés cette immigration, nous pouvons évoquer tout d’abord la déclaration de Balfour, les discriminations dont la communauté juive fut victime, qui sont aussi qualifiées d’antisémitisme, mais aussi le démantèlement de l’Empire Ottoman qui laisse les puissances européennes réorganiser les frontières du Moyen-Orient et la Palestine, elle, est alors sous mandat britannique. La déclaration de Balfour est une lettre ouverte datée du 2 Novembre 1917 et signée par Arthur Balfour, ministre britannique des affaires étrangères de l’époque. Cette lettre s’adressait à Lord Lionel Walter Rothschild, éminence de la communauté juive britannique et financier du mouvement sioniste. A travers cette déclaration, le Royaume Uni manifeste son accord concernant l’établissement d’un foyer national pour le peuple juif en Palestine. Cependant, la Grande-Bretagne devait toutefois attendre que l’Organisation des Nations Unies lui donne un mandat qui lui permettrait d’administrer la Palestine.
L’antisémitisme est le nom donné aux discriminations, à l’antipathie ou encore aux préjugés à l’encontre des juifs. L’antisémitisme a pris de l’ampleur avec l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir en Allemagne. Sa politique antisémite et les actions commises par le régime du IIIème Reich durant la Deuxième Guerre Mondiale tels que la Shoah, les camps de concentrations, ou encore la Nuit de Crystal, ont incité au départ d’un nombre important de juifs. L’affaire Dreyfus, elle aussi, a été accusée d’antisémitisme. Pour la presse antisémite, lorsqu’Alfred Dreyfus, le seul juif de l’Etat-major Français, est accusé de trahison, c’est la preuve que la totalité des juifs sont considérés comme traitres. L’affaire Dreyfus, est alors considérée comme un exemple parfait de l’antisémitisme de l’époque. Suite à l’immigration, la population juive passe de 24 000 à 600 000 habitants en moins de 30 ans, tandis que la population arabe elle passe de 660 000 à 1.2 millions.
La création de l’Etat d’Israël s’est par la suite, en partie concrétisée à raison de tous les facteurs évoqués. L’immigration juive a donc favorisée la création de cet Etat.
Après l’initiation au mouvement sioniste de Theodore Herzl, l’idée de la création d’un Etat juif en Palestine remonte aux années 1890. L’arrivée d’un nombre important de juifs en Palestine engendre des troubles de plus en plus importants et le Royaume-Uni, n’étant plus capable de gérer la situation, décide de transmettre le dossier à l’ONU, qui élabore un plan de partage de la Palestine en deux : La Palestine arabe et l’Etat d’Israël. Les grandes nations occidentales, dont la Russie et les Etats-Unis, approuvent cette décision de plan de partage, mais les Etats Arabes s’y opposent. La proposition est finalement adoptée par l’ONU le 29 Novembre 1947. L’Etat d’Israël fut alors proclamé le 14 Mai 1948 par David Ben Gourion et Chaïm Weizmann dans une salle du musée de Tel-Aviv. Le lendemain, les troupes égyptiennes, transjordaniennes, irakiennes, syriennes et libanaises franchissent la frontière et lancent un assaut contre Israël mais l’armée Israélienne baptisée « Tsahal », repoussent les forces Arabes, et gagne une partie du territoire palestinien. . La Cisjordanie est alors annexée par la Transjordanie, et la bande de Gaza est placée sous contrôle militaire de l’Egypte. La création de l’Etat d’Israël eu par la suite des conséquences conflictuelles sévères et interminables qui n’ont cessé de s’enchaîner.
La guerre de 1948 aussi appelée « guerre de Palestine », est le conflit qui a opposé arabes et juifs pendant la période du 30 Novembre 1947 jusqu’au milieu de l’année 1949 suite au refus du plan de partage par les états arabes et à leur assaut contre Israël. Vu l’intensité du combat et la détermination des différentes troupes, un cessez-le-feu est signé le 11 Juin 1948, avant la reprise du combat le 8 Juillet 1948, puis à la suite d’un nouveau cessez-le-feu le 18 Juillet, les combats reprennent à nouveau le 15 Octobre. A la suite des négociations menées à Rhodes, quatre armistices sont mises en place : israélo-égyptien signé le 24 février 1949, israélo-jordanien le 3 avril, israélo-libanais le 23 mars et israélo-syrien le 20 juillet. Le bilan humain reste lourd, autant pour les israéliens que pour les arabes, et il se traduit aussi par l’exode de quelques 700 000 palestiniens qui trouvent refuge dans les états arabes voisins mais également dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. En plus des négociations d’armistice, une conférence organisée par l’ONU se tient à Lausanne du 27 Avril au 15 Septembre 1949. Elle a pour but de régler la question du retour des réfugiés et celle des frontières. Israël s’oppose au droit de retour des réfugiés et concernant les frontières, il est hors de question de revenir sur leur élaboration.
La crise de Suez de 1956 est le conflit qui a opposé la Grande Bretagne, la France et Israël a l’Egypte, du 29 Octobre au 6 Novembre 1956, après la nationalisation de la compagnie franco-britannique du canal de Suez, en Juillet 1956, par le Président Egyptien Gamal Abdel Nasser. Le déclenchement de cette crise comporte des raisons aussi bien économiques que politiques. Après le refus des Etats-Unis de financer le grand barrage d’Assouan, qui était justifié en raison de l’orientation prosoviétique de l’Egypte, le Président Egyptien décide de nationaliser le Canal, afin de récolter les fonds nécessaires à la construction du barrage. Ce barrage servirait à l’irrigation d’un million d’hectares, et à la production d’électricité, ce qui servirait donc à améliorer les conditions de vies de nombreuses familles. Cette nationalisation suscite alors les réactions occidentales et celle d’Israël. La France, la Grande Bretagne et Israël décident de mettre en place des actions militaires contre l’Egypte. La guerre des six jours de 1967, est le troisième conflit armé qui a opposé Israël aux pays arabes, et plus précisément la Jordanie, l’Egypte et la Syrie, qui étaient soutenues par l’Irak, l’Arabie Saoudite, le Koweït, le Yémen, le Soudan et l’Algérie. Le conflit s’est déroulé du 5 au 10 Juin. Le 18 Mai, l’Egypte demande le retrait des observateurs des Nations Unies présents à la frontière israélo-égyptienne, et le lendemain, elle procède à un blocus naval, en fermant le golfe d’Aqaba aux navires se rendant en Israël. Avec l’adhésion de l’Iraq et de la Jordanie le 4 Juin 1967, l’alliance entre la Syrie et l’Egypte est renforcée. Israël se retrouve alors encerclée et son gouvernement prend l’initiative d’une intervention militaire contre ses voisins, ce qui lui permet de remporter une victoire militaire importante en détruisant partiellement le potentiel militaire des Etats arabes et de conquérir par la même, de nombreux territoires qui l’entourent, tels que : le Sinaï, la Cisjordanie, le Golan, la bande de Gaza et la vieille ville de Jérusalem. En 1967, après la guerre, l’ONU adopte la résolution 242, qui prévoit le retrait israélien de certains territoires occupés.
La guerre du Kippour, est l’attaque contre Israël, par l’Egypte et la Syrie. L’attaque a débutée lors de la fête juive du Grand Pardon. L’Egypte franchit le canal de Suez et arrive au Sinaï, un territoire israélien depuis 1967 dans l’espoir de pouvoir le récupérer. Quant à la Syrie, elle tente de récupérer le plateau du Golan, mais elle est très vite freinée par les troupes israéliennes. Ces dernières répliquent alors de façon rapide et avance avec peu de difficultés vers le Caire, Damas, et Suez. Avant le cessez-le-feu adopté par l’ONU le 25 Octobre, l’URSS et les Etats-Unis font pression afin que le conflit cesse. L’Egypte ne sort pas vainqueur de cette guerre, mais vente ses mérites d’avoir infligé des pertes assez importantes à l’armée israélienne. Les Etats Arabes, eux aussi, imposent un embargo pétrolier aux Occidentaux, et démontrent alors leur détermination et leur poids bien présent.
L’ opération « paix en Galilée » est le nom donné à la guerre du Liban de 1982 qui oppose d’un côté l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), soutenue par plusieurs milices libanaises, parmi lesquelles figurent la milice « Amal », et la milice du parti communiste syrien, qui sont toutes les deux considérées comme faisant partie des plus importantes milices libanaises de l’époque, et de l’autre côté, on retrouve Israël et ses alliés soutenus par l’armée du Liban Sud et une milice anti-palestinienne nommée « Les Phalangistes ». Le 6 Juin 1982, 60 000 soldats de Tsahal franchissent la frontière libanaise et se lancent dans une véritable invasion du Liban. L’assaut donné a pour but d’en finir avec l’OLP. Le 23 Août 1982, Bachir Gemayel est élu Président. Il est ensuite assassiné, et les Phalangiste s’emparent de Sabra et Chatila en réalisant un véritable massacre et en faisant payer au Palestinien, la mort de Bachir Gemayel. Israël rompt ensuite le cessez-le-feu et étend son occupation sur Beyrouth. Le 23 Octobre 1989, l’accord de Taef est signé par les députés libanais en Arabie Saoudite, ce qui met fin à la guerre civile au Liban qui durait depuis 1975. Le Sud Liban demeure tout de même sous occupation israélienne.
Le conflit israélo-libanais de 2006 a duré 34 jours. Le 12 juillet 2006, le Hezbollah procède à l’enlèvement de deux soldats israéliens et la riposte est alors immédiate. Israël adopte donc comme stratégie le bombardement de toutes les routes qui permettraient le réarmement du Hezbollah, à savoir : ponts, aéroport, routes et port. Le Hezbollah, lui, pendant ce temps, bombarde le Nord d’Israël, dont la ville de Haïfa. Les réactions internationales sont alors mitigées. Le Hezbollah se fait condamner pour sa provocation, voire son agression, et Israël, pour sa réaction démesurée. Le Tsahal est fort critiqué pour son manque de précautions à assurer la sécurité des civils, mais rejette la faute au Hezbollah. Israël est soutenue par les Etats Unis pour son offensive mais demande finalement un cessez-le-feu le 23 Juillet. Après quelques jours de négociations franco-américaines, une demande de cessation complète des hostilités est déposée au Conseil de Sécurité et le 11 Aout, la résolution 1701 est promulguée par ce dernier. Après les conséquences de la Création de l’Etat d’Israël, ce conflit a inévitablement des impacts mais aussi des enjeux.
La facette la plus noire de ce conflit, est bien évidemment le bilan de pertes humaines. En plus du nombre de morts, on retrouve aussi un nombre important de personnes blessées, qui sont pour la majorité marquées à court comme à long terme, mais aussi des personnes qui ont vécues des traumatismes psychologiques ou qui ont de même été déplacées de leurs habitations. Un nombre assez effrayant de personne touchées de différentes manières existe bien, et parle pour lui-même. Jusqu’en 2009, et pour une période qui s’étale sur deux décennies, on compte déjà 7389 morts Palestiniens, dont 1537 mineurs, et 1483 morts Israéliens, dont 139 mineurs. Ce chiffre n’est pas représentatif de la totalité des pertes humaines depuis le début du conflit, mais il est tout de même démonstratif de l’intensité des affrontements, mais aussi de l’inégalité des pertes dans les deux clans. Autant le nombre de morts parait élevé, le nombre de blessés est encore plus hallucinant. Depuis Septembre 2000, le nombre de blessés est estimé à plus de 26500 dont la majorité sont des jeunes. Les sources de ses pertes humaines sont les différentes opérations qui ont eu lieu et qui se déroulent depuis la Première Intifada de 1987 jusqu’à l’opération « Bordure Protectrice » de 2014. Le bilan définitif est loin d’être établi vu la continuité des évènements, et le nombre de morts et de blessés est perpétuellement en hausse.
L’économie a été elle aussi sévèrement touchée, et la situation économique des territoires palestiniens représente un réel problème. Elle est le deuxième impact majeur de ce conflit qui constitue un réel freinage à plusieurs niveaux. Depuis l’Intifada, l’économie palestinienne est victime d’un choc intense. Les exportations et les importations ont chuté d’environ 35 % depuis 1998. Les exportations palestiniennes ont quasiment cessées, alors que les importations en provenance d’Israël n’ont diminuées que de 10%. Le manque de revenus des palestiniens est compensé par des donations en provenance de l’étranger, ce qui fait de l’économie palestinienne, l’une des plus dépendantes de l’extérieur. La Bande de Gaza a plus de la moitié de sa population qui dépend des aides alimentaires. Les entreprises, elles, fonctionnent à 30 ou 40 % de leurs capacités en raison des restrictions mais aussi à cause des difficultés de prêts bancaires. Les écoles, les hôpitaux, et les administrations continuent de fonctionner tant bien que mal. Les conséquences sont alors évidentes concernant la pauvreté. 62 % de la population palestinienne, soit 52 % pour la Cisjordanie, et 83 % pour la Bande de Gaza, vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec 3,6 dollars américains par personne. D’après la FAO (L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture),
40 % des palestiniens souffrent d’insécurité alimentaire, ce qui engendre l’apparition d’épidémies, de problèmes liés à la maternité, et de maladies chroniques. Avec la situation économique défectueuse, est apparu le travail des enfants. Selon des rapports publiés, les enfants palestiniens représentent 53 % de la population palestinienne et 3 % des enfants palestiniens travaillent, ce qui représente 40 000 enfants. Le taux d’abandon scolaire est alors lui aussi élevé, ce qui compromet clairement l’avenir des jeunes palestiniens mais aussi du pays.
Comme derrière tout conflit, il se cache toujours de multiples enjeux qui se situent très souvent à différents niveaux. Le conflit israélo-palestinien, lui, est au cœur d’enjeux majeurs. Ses enjeux ont évolués au fur et à mesure de son histoire.
Le Moyen Orient a toujours été une région importante. Elle est non seulement au centre de la production mondiale de pétrole, mais elle est aussi située à un carrefour de routes maritimes essentielles. Elle est le berceau de trois grandes religions monothéistes : le christianisme, l’islam, et le judaïsme et elle est sans oublier, la concentration des lieux saints de ces trois religions.
Le Moyen Orient fournit à peu près 30 % de la production mondiale de pétrole du monde. Elle est aussi la première région productrice du monde malgré les deux autres grands producteurs de pétrole : La Russie et les Etats Unis. Elle est aussi importante en raison de son taux d’exportations élevé qui dépasse les 40%. Elle domine surtout à cause de ses réserves, elle en détient plus de 50 %.
Le Moyen Orient est aussi situé à un carrefour de routes maritimes essentielles, ce qui lui procure son importance à l’échelle mondiale.
La route de Suez, est celle qui passe par le canal de Suez et la Mer Rouge, et relie l’Europe à l’Extrême-Orient, sans faire le détour par le Sud de l’Afrique.
La route du pétrole, elle, sort du Golfe Persique, par le Detroit d’Ormuz, et permet l’exportation de pétrole vers l’Ouest, soit vers l’Europe et l’Amérique du Nord, mais aussi vers l’Est, soit le Japon.
La route des Détroits turcs, qui passe par le Bosphore, et les Dardanelles, permet l’accès de la Russie à la Méditerranée.
Ces routes maritimes pourraient cependant être très facilement bloquées. Le canal de Suez pourrait être bloqué par les détroits de Charm el Sheikh et Bab el Mandeb. Pour la route du pétrole, le Detroit d’Ormuz, et pour la route des Détroits turcs, le Bosphore et les Dardanelles.
L’eau, est aussi un enjeu à prendre en compte dans le conflit israélo-palestinien. Dans les territoires palestiniens occupés par Israël, on retrouve de vastes secteurs riches en eau. Malgré que les ressources d’eau se situent principalement dans les territoires Palestiniens, Israël en détient la gestion. En 1959, L’Etat juif établit une loi, qui fait de l’eau, une propriété publique soumise au contrôle de l’Etat. En 1967, elle est enfin étendue aux territoires occupés et déclarée être sous contrôle militaire, ce qui permet ainsi à Israël d’exercer un monopole. Israël puise alors dans le seul acquifiaire de Cisjordanie 86 % de ses ressources en eau, les colons, eux, bénéficient de 4 % et les palestiniens quant à eux, ne profite que de 10%. Il vient s’ajouter aussi d’importantes restrictions à l’accès à l’eau pour la population palestinienne qui est soumise à des quotas, et qui doit obtenir un permis de l’armée israélienne pour creuser de nouveaux puits, mais l’obtention de ce permis est tellement complexe, que leurs demandes sont la majorité du temps soit refusées, soit amplement retardées. La population palestinienne doit également payer son eau agricole au prix de son eau potable. D’après une étude réalisée en 2005 par l’UNICEF, Israël consommait environ 2000 millions de m3 d’eau par an alors que ses ressources oscillaient entre 1400 et 1600 millions de m3. Jusque-là, il semble qu’un accord de paix avec les palestiniens poserait à Israël de graves problèmes pour son approvisionnement en eau, puisque l’Autorité palestinienne demande le droit au partage des eaux du Jourdain et de la Mer Morte, et le droit sur la presque totalité de la nappe de montagne qui est en bonne partie centrée sur la Cisjordanie.
Jérusalem est considérée par Israël comme étant « la capitale éternelle et réunifiée du peuple juif », depuis les années 1980. Elle a été annexée en 1967 contrairement à la Cisjordanie et à la Bande de Gaza. La communauté internationale ne reconnait pas jusqu’aujourd’hui l’annexion de de Jérusalem-Est, et les Palestiniens, eux, souhaitent en faire la capitale de leur futur Etat. A chaque construction réalisée à Jérusalem, la communauté internationale et les Palestiniens, dénoncent une poursuite de la colonisation des territoires occupés, qui est en contradiction avec les engagements israéliens de la Feuille de route de 2003, et de la conférence d’Annapolis de 2007. Jérusalem a donc une importance symbolique dans le processus de paix. La question des lieux saints est également délicate. L’esplanade des Mosquées est le troisième lieu saint de l’Islam et elle surplombe le Mur des Lamentations, qui est le premier lieu saint du judaïsme. La proximité étroite de ces deux monuments pose alors problème. Après une série de conséquences qui se sont transformées en un enchaînement de conflits, il faut tout de même souligner de multiples tentatives de paix qui ont jusqu’à lors échouées.
De multitudes tentatives de paix, aussi appelées « processus de paix », ont été mis en place afin de mettre fin au conflit israélo-palestinien qui ne cesse de s’intensifier et qui ne donne aucune impression de solution proche. De nombreux accords et négociations sont alors entamés mais aucun n’aboutit à un résultat effectif. Les deux camps restent sur leurs positions et aucun réel dialogue n’arrive à s’installer.
En 1977, Le Président Egyptien de l’époque, Sadate, se rend à Jérusalem pour proposer une paix entre son pays et Israël. Les accords du Camp David sont donc signés en 1978. Ils comprennent la paix entre les deux pays. L’Egypte décide alors d’être représentante de la cause palestinienne. Mais la légitimité appartenait déjà à l’OLP qui annonce un refus catégorique de se joindre aux négociations. La proposition de paix est donc menée sans les principaux intéressés. Le Camp David comporte tout de même la plupart des idées que l’on retrouve dans les propositions de paix suivantes.
Après l’échouement des accords de Camp David, la Première Intifada aussi appelée « la guerre des pierres », éclate le 9 Décembre 1987 à Gaza. Elle a été déclenchée par un accident de circulation impliquant un camion israélien et une voiture palestinienne, dans lequel plusieurs personnes avaient trouvé la mort. L’intifada prit une ampleur magistrale vue la vivacité des réactions qui ont suivies entre manifestations et tirs. L’Intifada prend ensuite fin avec les accords d’Oslo, après une durée de conflit de quatre ans. L’économie est à ce moment la gravement touchée.
En 1991, après la fin de la guerre du Golfe, le Président Georges H. Bush appelle les partis israéliens et palestiniens à se réunir à Madrid pour une conférence. Les négociations se poursuivent et s’étendent sur une période de plus ou moins deux ans, notamment à Washington, mais sont alors freinées. En 1993, le représentant palestinien Yasser Arafat, et celui d’Israël, Yitzhak Rabin, annoncent une signature de traité de paix qui fut secrètement négocié à Oslo. L’accord est ensuite conclu en présence de Bill Clinton à la Maison Blanche. Cet accord comporte une autonomie palestinienne temporaire de cinq ans qui permettrait de progresser vers la paix, mais aussi un découpage négocié des territoires palestiniens. Cette tentative de résolution du conflit, largement soutenue par la communauté internationale, est mise en difficulté durant les années 1996 a 1999 en raison du durcicement des positions des deux parties lors de l’énonciation du statut de Jérusalem, de la lutte contre le terrorisme et du problème des refugiés palestiniens. L’arrivée à terme des négociations a lieu en 1995 après l’assassinat du premier ministre Israélien Yitzhak Rabin. La situation des Palestiniens continue de se dégrader. Des colonies continuent à se former dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie. Le processus de paix est alors gelé.
L’accord israélo-palestinien dit « Mémorandum de Wye River » a été conclu le 23 Octobre 1998 entre le Premier Ministre Israélien, Benjamin Netanyahou, et le Président de l’OLP, Yasser Arafat, tout en présence du Président Américain, Bill Clinton. Cet accord visait à achever la mise en œuvre des Accords d’Oslo qui ont été interrompu mais aussi à rouvrir le sujet du statut des territoires palestiniens mais, sans résultats. Après les élections législatives de mai 1999, Ehud Barak est élu Premier Ministre et le 4 Septembre 1999, le Président de l’OLP Yasser Arafat et lui, signent le mémorandum de Sharm El Sheikh. Des négociations sur le statut final démarrent alors en Novembre, mais n’ont pas de suite satisfaisante.
Après la décision des deux parties en 1999, de trouver un accord avant Septembre 2000, une série de rendez-vous ratés se succèdent. A Camp David, du 11 au 25 Juillet, les deux parties font des sacrifices, mais les négociations échouent, surtout sur le plan des refugiés et sur les lieux saints de Jérusalem. Le 16 et 17 Octobre 2000, à Sharm El Sheikh, les deux parties s’engagent à prendre des mesures d’apaisement malgré la reprise des combats. Du 18 au 28 Janvier 2001, les deux parties se retrouvent à Taba. Les négociations sont interrompues en raison des campagnes électorales israéliennes. Ariel Sharon bat alors Ehud Barak. Après l’enquête sur les causes de l’Intifada, la Commission d’enquête internationale ordonne en Mai 2001, l’arrêt « sans conditions » de toutes les violences, et au « gel des colonies » avant le retour aux négociations. En Juin, Georges Tenet, le directeur de la CIA, est envoyé dans la région pour mener les deux parties à de nouvelles négociations. Le 24 Juin 2002, Georges W. Bush appelle les palestiniens à changer de dirigeants et envisage par la suite, un Etat palestinien.
En 2002, une feuille de route est écrite par le Quartet, qui réunit : les Etats-Unis, les Nations-Unies, la Russie et l’Union Européenne. Cette feuille prévoit la création d’un Etat Palestinien avant 2005. La première phase de création débute au sommet d’Aqaba en Jordanie, le 4 Juin, avec un certain retard. Les négociations sont ensuite interrompues avec la démission du Premier Ministre palestinien Mahmoud Abbas.
L’accord de Genève est organisé par l’ancien ministre israélien de la justice, Yossi Beilin, et l’ancien ministre palestinien de l’information, Yasser Abed Rabbo, et est signé le 1er Décembre 2003 à Genève en présence de nombreuses personnalités. Elle est cependant peu différente de la feuille de route, mais elle règle les problèmes délicats de Jérusalem, des territoires colonisés, et des refugiés. Le gouvernement d’Ariel Sharon refuse la publication de cet accord pour les Israéliens. Malgré la remarquabilité de cet accord, il resta sans lendemain.
Le 19 Novembre 2003, le Conseil de Sécurité adopte la résolution 1515, qui approuve la feuille de route du Quartet. Cinq jours plus tard, Ariel Sharon annonce son plan de désengagement de la Bande de Gaza, prévu pour 2005. La période qui suit est alors marquée par les services israéliens menant une série d’assassinats ciblés sur des chefs terroristes, mais aussi par la construction d’un mur de protection, tout au long de sa frontière avec la Cisjordanie. La communauté internationale condamne alors ces deux initiatives israéliennes, et le 9 Juillet 2004, la Cour Internationale de Justice rend son verdict déclarant le mur de séparation Israélien comme étant illégal. La situation semble n’évoluer en aucun cas, jusqu’à la mort de Yasser Arafat, Président de l’Autorité Palestinienne, le 1er Novembre 2004. La nouvelle phase du processus de paix après la mort d’Arafat est inaugurée par la rencontre d’Ariel Sharon, et du successeur d’Arafat, Mahmoud Abbas, à Sharm El Sheikh, le 8 Février 2005. Les deux parties acceptent ensuite de reprendre les négociations de paix, en suivant le programme de la Feuille de Route. Du 15 Aout au 12 Septembre, le Président Israélien met en œuvre la dissolution des colonies de la Bande de Gaza. Ce territoire tombe alors sous l’influence du Hamas, qui gagnera par la suite les législatives palestiniennes quelques mois plus tard en Janvier 2006. Le Hamas ne reconnait pas l’Etat d’Israël, ce qui engendre de sévères tensions. De Juin à Août, les affrontements à la frontière entre la Bande de Gaza et l’Etat Hébreu se poursuivent, en parallèle du conflit contre le Hezbollah à la frontière Nord. Tout parallèlement, les relations entre le Hamas et le Fatah se détériorent. Le processus de paix est alors non seulement gelé, mais la situation se détériore et subit également un retour en arrière. Les Etats-Unis décident d’intervenir.
Les israéliens et les palestiniens se rencontrent une fois de plus à Annapolis dans le Maryland, suite à l’invitation de Georges W. Bush, le 27 Novembre 2007. Plusieurs représentants arabes sont aussi présents. Cette conférence est une conférence diplomatique pour la paix au Moyen-Orient et qui officialise pour la première fois, la « solution à deux Etats » afin de résoudre le conflit israélo-palestinien. Le Hamas annonce le rejet absolu des négociations, quelles qu’elles soient.
Le 2 Septembre 2010, en présence du Président Américain Barack Obama, la poignée de main entre Benjamin Netanyahou et Mahmoud Abbas symbolise la reprise des négociations, qui ont été interrompu lors de l’offensive israélienne « Plomb Durci » qui s’est déroulée de Décembre 2008 à Janvier 2009. Le Président palestinien demande la prolongation de l’ajournement des constructions des implantations juives de Cisjordanie, et le Premier Ministre israélien demande en échange, la reconnaissance d’Israël comme l’Etat du peuple juif par les palestiniens. Aucune des deux parties n’accepte les demandes adverses.
Aujourd’hui, le conflit persiste toujours et ne semble pas être prêt à se régler de sitôt. Les tensions s’obstinent, et les heurts quotidiens ont toujours lieu. Dans une déclaration faite début 2016 par le secrétaire General de l’ONU, Ban Ki-Moon, devant le Conseil de Sécurité, la solution au conflit israélo-palestinien serait la création de deux Etats. Ceci permettrait de remédier à toute violence et intolérance présentes dans la région depuis des décennies. La restauration du processus de paix devrait être rentamé, car si les négociations sont aujourd’hui au point mort, ceci est essentiellement dû à la détérioration de la situation. L’expansion des colonies de peuplement est continuelle, et de multiples violences commises par des colons en Cisjordanie et à Al-Qods restent impunies, sans oublier la situation des détenus palestiniens et les arrestations d’enfants traduits en justice devant des tribunaux militaire, en passant par l’usage excessif de la force par les autorités israéliennes. La situation des droits de l’Homme à Gaza est tout aussi inquiétante. Après plus de 48 années d’occupations, et plus de 67 années de flagrantes injustices, Israël ne cesse de mener une politique d’occupation. La solution à deux Etats serait une solution de consensus puisqu’elle proposerait la création de Deux Etats distincts dans la même région géographique : un Etat arabe, et un Etat juif. Cette solution s’oppose à la solution d’un seul Etat, dit « Etat binational ».
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