Le Parti Socialiste : ce paquebot de luxe qui va droit au naufrage
A dire la vérité nous n’en revenons toujours pas des mots de Cahuzac l’autre soir. Ils semblaient être le croisement direct entre ceux produits par l’UMP de Fillon / Copé et ceux de l’UDI de Borloo. Nous le reconnaissons, A gauche pour de vrai ! nous avons été sonné, car A gauche pour de vrai ! nous gardions, en secret, quelque part dans nos souvenirs militants passés avec quelques copains socialistes, l’espoir de voir un PS flamboyer à nouveau à gauche, pour la gauche, pour le peuple sacrifié sans artifice sur l’autel de la croissance financière. Nous étions dans l’illusion d’une union possible et large pour changer la vie à travers une force tranquille qui mènerait à une révolution citoyenne pacifique et démocratique. Le rêve et l’espoir également de beaucoup réellement de gauche au PS, nous le savons : n’est ce pas Lionel, n’est ce pas Pascal, n’est ce pas Xavier, n’est ce pas Soumia, et plus que tout, n’est ce pas Sophie ? Mais ce rêve et cet espoir ont été brisés car les passagers de cette “abominable” aile gauche, celle avec laquelle le dialogue et les passerelles pouvaient encore s’opérer, a été priée de rejoindre le fond de cale du navire socialiste. Désormais ce paquebot de croisière de luxe n’a plus rien à voir avec la tradition et la culture de la gauche. Il a tombé le pavillon, même pas rouge mais simplement rose, pour hisser à la place le pavillon bleu de la droite politique et économique française.

Avant l’émission “mots croisés” du 7 janvier les arguments, les justifications, les explications et parfois les excuses de la dérive de ce paquebot au pavillon bleu pouvaient s’entendre. Il est si difficile de voir une réalité insupportable. Nous même, A gauche pour de vrai ! nous avons mis 10 ans pour qu’émerge dans notre conscience ce qui nous taraudait dans notre “ça” profond. Mais depuis l’émission “mots croisés” du 7 janvier les justifications, les explications, les excuses et surtout les arguments ne sont plus recevables. Le paquebot socialiste vogue à présent vers ces mers turquoises où les luttes syndicales, ouvrières, populaires n’existent pas. Le paquebot socialiste met le cap vers les îlots peuplés de patrons du cac 40 et les marchés financiers auxquels on se soumet. Pire, les officiers de ce paquebot préfèrent la navigation de plaisance aux côtés du capital, au point de reprendre mot à mot le vocable des stratèges les plus libéraux.
Alors que la droite française se portait mal, alors que le désir de changement à gauche était fort, alors que la crise systémique du capitalisme est toujours à son apogée, alors donc que jamais depuis plus de 30 ans, les gauches de ce pays pouvaient enfin se retrouver, le parti socialiste seul, a décidé seul, de porter ses regards sur les partis de droites, sur les syndicats patronaux, le directeur de la BCE et les places boursières. Ce n’est pas la gauche rouge qui a oeuvré à la rupture depuis le 6 mai 2012 dernier, mais bel est bien le capitaine Hollande qui a divorcé du mouvement social pour convoler avec la première Parisot venue, en prenant pour témoins ceux qui avaient depuis 10 ans détruit le tissus social français. Le contrat de mariage c’est le TCE, le cadeau de la nuit de noce le “pacte de compétitivité” et la TVA sociale, la bague de mariage offerte ni plus ni moins que la négation de la notion de classes sociales. La droite a toujours théorisé sur l’inexistence d’une base populaire exploitée par un sommet nanti histoire de mieux étouffer dans l’oeuf tout commencement de lutte. Le paquebot de croisière commandé par Hollande avec pour timonier ce Môssieur Cahuzac a décidé d’embarquer à son bord ceux qui ont tout pour mieux empêcher ceux qui n’ont rien de ne toujours rien avoir.
A l’image de ce capitaine du Titanic, les officiers du paquebot de luxe social libéral sont persuadés qu’ils font bon cap, qu’ils sont insubmersibles protégés par leur pavillon bleu. Pourtant, les vigies et les radars, les phares et les sonars lancent des signaux inquiétants. Le naufrage n’est pas loin et l’iceberg froid et glacial de l’austérité sera meurtrier. Mais comment percevoir l’iceberg à travers le brouillard épais lorsqu’on on a été formé dans les mêmes écoles d’officiers que les aspirants de la droite française, quand on a fréquenté les mêmes riches armateurs dans les même dîners mondains. Dans ces écoles, dans ces dîners, on ne vous apprend qu’une seule chose : mener à bon port les lingots, titres et obligations de ceux qui vous paient et vous nourrissent.
Sauf que les chaloupes destinées au sauvetage sont insuffisantes. Tout juste sont elles assez nombreuses pour les passagers de première classe. Les voyageurs des ponts inférieurs couleront, se noieront. On a vu trop de film A gauche pour de vrai ! vous dîtes vous Môssieur le timonier Cahuzac. Le naufrage est toujours de la responsabilité d’un capitaine de droite. Permettez nous de vous corriger et ainsi de passer outre votre arrogance : Papandreou était membre du parti socialiste européen, Zapatero était membre du parti socialiste européen, Socrates était membre du parti socialiste européen au moment où leurs propres paquebots de croisières de luxe se sont lamentablement écrasés sur cette iceberg vers lequel vous filez droit.
Désormais tous les personnels de bord connaissent la nature réelle du paquebot de luxe “Le Parti Socialiste”. Continuer à y servir, comme simple matelot ou officier supérieur, comme simple militant ou ministre du gouvernement revient à accepter son cap et son naufrage programmé. Désormais, plus personne ne pourra dire que la gauche rouge exagère et peint artificiellement en bleu le pavillon rose du paquebot “Le Parti Socialiste”. Puisque c’est le timonier du capitaine lui même qui a affirmé qu’il était l’ami du capital, le tenant d’une barre libérale, le négationniste de la lutte des classes.
Sydne93
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