Le « pognon de dingue » des autoroutes : au secours l’Etat veut revenir !
Au secours, l’Etat revient !
La solution, c’est l’Etat. C’est le rêve éternel de l’état providence alors qu’il est le cauchemar de l’économie française depuis 50 ans. Nationaliser n’est d’ailleurs pas le bon terme, car les autoroutes sont toujours propriété de l’Etat qui a concédé une mission de service public au privé. Pourquoi ? Parce qu’elles sont mal gérées ? Parce qu’elles ne remplissent pas leur mission ? Parce qu’elles ne respectent pas leurs engagements ? Non, trois fois non…
La politique française n’étant plus qu’une vaste sphère démagogique, on veut plaire au peuple. Coupler cette démagogie au réflexe bien national du mépris pour ceux qui réussissent, on veut punir les entreprises qui font du bénéfice ! Alors, on jette à la vindicte populaire VINCI (ASF), EIFFAGE (APRR) et ALBERTIS (SANEF). Pourtant, ces entreprises seraient en droit de se retourner contre l’Etat pour ne pas avoir assuré sa mission régalienne de sécurité des biens et des personnes.
D’autre part, rompre un contrat de concession engage des pénalités afin de dédommager ces entreprises (on a eu le cas avec l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou encore les portiques écotaxes). Quel en sera le coût ? Ensuite, la gestion des routes nationales et départementales sont publiques devrait nous décourager de confier à l’Etat l’exploitation de nos autoroutes.
Qui profites du « pognon dingue » des péages d’autoroute ?
En 2016, les recettes des péages ont dépassé les 9,5 milliards d’euros, selon le rapport de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer). Les trois sociétés privées Vinci (ASF), Eiffage (APRR) et Abertis (Sanef) se partagent les 9.000 km d’autoroutes françaises.
L’Etat se sert à hauteur de 37% de cette somme via la T.V.A., l’impôt sur les sociétés et la redevance domaniale, soit plus de 3,5 Md€ par an. L’investissement, la construction de nouveaux tronçons, l’entretien du réseau, représentent 2,7 Md€ soit 30 % de l’argent des péages. En 2015 (complété en janvier 2017), les sociétés autoroutières ont établi un plan de relance autoroutier de 4 Md€. En contrepartie, l’Etat a accordé une prolongation des concessions autoroutières ou l’autorisation de hausse supplémentaires de péage. Les coûts d’exploitation, c’est-à-dire les salaires des employés, les achats de matériels complètent les dépenses des sociétés d’autoroutes pour une somme de 1,44 Md€ (16% du C.A.). Vinci (ASF), Eiffage (APRR) et Abertis (Sanef) emploient 12.500 salariés.
Ils restent une manne de 2,8 Md€ qu’on appellera, par vulgarisation, « bénéfice » (que les comptables m’excusent). Un peu plus de la moitié est redistribuée aux actionnaires sous la forme de dividendes soit 1,5 Md€. Le reste (1,3Md€) est mis en réserves et permet le remboursement des dettes de ces sociétés. Or, si ASF appartient à Vinci, le groupe appartient à plus de 9% aux salariés et 7% à des épargnants individuels (et 5% en autocontrôle). APRR est une filiale à 50% de Eiffage, groupe détenu à plus de 20% par ses employés.
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L’autoroute n’est pas la seule solution pour se déplacer en France. Il n’y a pas une situation d’exclusivité qui créerait une violation de la liberté de circuler : le train, l’avion, le réseau de routes nationales peuvent se substituer. Et il ne faut pas oublier non plus, l’aspect sécuritaire de ce réseau. En 2016, 170 usagers ont trouvé la mort sur le réseau autoroutier, soit 1.7 morts pour 2.000 km parcourus (versus 3477 au total).
Services et Sécurité, ça se paye non ?
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