Le RSA : un nouveau moteur social contre le chômage
Le gouvernement vient de dévoiler les grandes lignes du Revenu de solidarité active, qui devrait à terme remplacer le RMI. Même si des inquiétudes subsistent, la majorité de la classe politique s’en félicite, à l’instar du maire de Saint-Nicolas-de-Port sur son blog, Luc Binsinger.
François Fillon, Premier ministre, et Martin Hirsch (photo ci-contre), Haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté et ancien président d’Emmaüs France, se sont rendus ce lundi en banlieue parisienne afin de présenter le projet de loi de Revenu de solidarité active (RSA) qui devrait remplacer le RMI d’ici fin 2008. L’objectif de Nicolas Sarkozy est de réduire d’au moins un tiers en cinq ans, la pauvreté en France, en encourageant notamment le retour vers l’emploi.
Le RSA : un outil de valorisation du travail concrétisé par la droite mais inspiré par la gauche.
Le premier concept de Revenu minimum d’insertion (RMI) apparaît en 1968 sur l’initiative du Parti socialiste. Appelé Minimum social garanti, sa pratique reste cependant très marginale. C’est en 1988 qu’est véritablement créé le RMI tel que nous le connaissons, destiné à aider financièrement les familles les plus en difficulté.
Aujourd’hui, quarante ans plus tard, 1,2 million de personnes bénéficient de cette aide, alors que la France compte 2 millions de chômeurs et que 6,8 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté (source Eurostat).
Si personne ne conteste la nécessité d’une aide pour les plus défavorisés, le RMI était néanmoins pointé du doigt pour ses effets pervers et un système d’assistanat qui, disons-le, rapportait davantage à celui qui restait chez lui qu’à celui qui allait travailler et perdait du même coup ses aides liées au RMI (aides au transport et au logement par exemple).
Le RSA devrait rectifier ces « injustices », en offrant un complément de ressources à tout bénéficiaire de minima sociaux reprenant le travail. Il supprimera ainsi les effets de seuil pour que ce retour au travail ne se traduise pas par une baisse des ressources et rendra par voie de conséquence les emplois faiblement rémunérés plus attractifs.
Pour ce projet de loi, le gouvernement s’est grandement inspiré du rapport remis en avril 2005 par la commission « Famille, vulnérabilité, pauvreté » présidée alors par Martin Hirsch et par l’idée du Parti socialiste d’instaurer un Revenu de solidarité active. 25 millions d’euros sont prévus pour accompagner les premières expérimentations sur trois ans. Une généralisation du RSA coûterait jusqu’à 8 milliards d’euros. Pris en charge à la fois par l’Etat et les départements, son coût pour la collectivité devrait rester toutefois moindre que celui du RMI. 17 départements ont déjà manifesté leur intérêt pour le RSA, dont l’Eure et la Côte-d’Or qui expérimenteront prochainement ce dispositif.
Souhaitons d’ailleurs vivement que notre Conseil général étudie la question. La Lorraine au 31/12/2006 comptait 39 000 allocataires RMI, dont près de 15 000 en Meurthe-et-Moselle (Source INSEE). Il serait dommage de rester à l’écart d’un projet sur lequel gauche et droite se rejoignent.
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