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Accueil du site > Actualités > Politique > Le vent ou la girouette ?

Le vent ou la girouette ?


Les prises de position récentes de Ségolène Royal et le bilan de douze ans de présidence de Jacques Chirac conduisent à s’interroger sur le rôle des responsables politiques en général et sur celui du président de la République en particulier.

Il y a l’option selon laquelle le représentant du peuple doit représenter le peuple. Penser, agir, parler et raisonner comme lui. Si les Français sont pour plus de répression, il doit être pour plus de répression, si les Français veulent moins d’impôts, il voudra moins d’impôts, et si les Français n’ont pas encore décidé de l’entrée de la Turquie dans l’Europe, il attendra de connaître cette décision pour savoir ce qu’il en pense lui-même.

Ce n’est pas si grotesque que cela paraît. On peut, légitimement, considérer que le président est un simple miroir du peuple qu’il préside. Il le représente à l’étranger, il est au-dessus des partis et des vues partisanes, essayant d’accommoder les divergences et d’atténuer les oppositions, il discourt débonnairement et s’occupe de nous avec bonhommie. Ses grands chantiers sont l’harmonie sociale, la sécurité routière et le tout ce qui ressemble à peu près à du Téléthon.

Il flotte gentiment et dégage un effet apaisant. D’ailleurs le remplaçant attitré du président de la République n’est-il pas le président du Sénat ?

L’exemple le plus significatif est celui de la présidence de Mitterrand II qui avait annoncé dans l’ouverture de sa « Lettre à tous les Français de 1988 »

« Je veux vous parler de vous, de vos soucis, de vos espoirs et de vos justes intérêts. J’ai choisi ce moyen, vous écrire, afin de m’exprimer sur tous les grands sujets qui valent d’être traités et discutés entre Français, sorte de réflexion en commun, comme il arrive le soir, autour de la table, en famille. Je ne vous présente pas un programme, au sens habituel du mot. Je l’ai fait en 1981 alors que j’étais à la tête du Parti socialiste. Un programme en effet est l’affaire des partis. Pas du président de la République ou de celui qui aspire à le devenir. »

Et puis il y a l’autre point de vue, d’inspiration bonapartiste, gambettiste et gaulliste, que nous pourrions caricaturer ainsi. Le président a été choisi par les citoyens parce qu’il est plus malin que le pékin moyen. Nous choisissons parmi plusieurs personnalités exceptionnelles celui dont les mérites et le jugement semblent les plus convaincants, et nous lui confions le mandat de décider pour nous pendant cinq années au terme desquelles il rendra compte de ses décisions.

Je poursuis mon illustration comparée avec cet extrait du général de Gaulle dans Le fil de l’épée, tout aussi édifiant que la citation précédente mais dans un sens contraire :

«  Face à l’événement, c’est à soi-même que recourt l’homme de caractère. Son mouvement est d’imposer à l’action sa marque, de la prendre à son compte, d’en faire son affaire. Et loin de s’abriter sous la hiérarchie, de se cacher dans les textes, de se couvrir des comptes rendus, le voilà qui se dresse, se campe et fait front. Non qu’il veuille ignorer les ordres ou négliger les conseils, mais il a la passion de vouloir, la jalousie de décider... »

Même si j’ai une très nette préférence pour la seconde option, je considère que les deux options sont respectables.
Encore faudrait-il choisir !

Car si on choisit la seconde, qu’on dise clairement que le premier ministre est une sorte de super-directeur de cabinet de l’Elysée, que le président ne peut plus se cacher derrière son premier ministre quand les choses vont mal et se pousser sur le devant de le scène lorsqu’il y a un succès à remporter.

Et si on choisit la première option - (non, non, s’il vous plaît !) - il suffit de dégrouper les élections du président de la République avec les législatives et le tour est joué.

La Constitution française est remarquablement souple sur ce point car elle permet, selon le point de vue adopté, qu’on se considère dans un régime parlementaire ou dans un régime présidentiel. Rien ne s’applique spécifiquement à la cohabitation, dans la Constitution, et pourtant on mesure que le rôle de Chirac n’était pas le même entre 1995/1997 qu’entre 1997/2002. Tout est fonction, dans les faits, de la personnalité du titulaire et de la manière dont il définit la fonction qu’il occupe. Mais pour un meilleur respect des citoyens, il faudrait que le principe en soit fixé une fois pour toutes, au lieu de changer trois fois par semaine. Et plutôt en début de mandat, de préférence.

Espérons que les candidats à nos suffrages diront comment ils conçoivent la fonction qu’ils visent à occuper... A moins qu’ils n’attendent de savoir ce que nous en pensons pour pouvoir se déterminer !



PS : Je rajoute rapidement un post-sciptum à ce message puisqu’une nouvelle théorie politique vient de naître : le président pourrait être tiré au sort lors de la grande loterie du 14 juillet.


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22 réactions à cet article    


  • Charles André (---.---.3.218) 27 octobre 2006 09:30

    « on mesure que le rôle de Chirac n’était pas le même entre 1995/1997 qu’entre 1997/2002 ». Je ne mesure pas spontanément. Tu m’éclaires ?

    Les maux dont souffre notre démocratie sont l’irresponsabilité et la faible représentativité. Au-delà du style personnel, la question institutionnelle mérite d’être posée.


    • Sacha Guitry 27 octobre 2006 09:47

      De 1995 à 1997 la politique de Juppé est celle de Chirac. Le président l’assume et la soutient. Il donne les axes et prend les décisions. Il a des projets, enfin quelques uns (suppression du service militaire et armée de métier, essais nucléaires..). En bien ou en mal, Chirac-Président est le Chef de l’Etat. De 1997 à 2002 il ne fait rien d’autre que de la « représentation », il va à des sommets mondiaux et prononce ses voeux du nouvel an. en bien ou un mal, Chirac-Président est un représentant de la France, une sorte de symbole vivant. Comme nous il aime le saucisson, les rillettes, le bon vin et une pitite bière quand il fait chaud. Le souci c’est qu’en temps normal les présidents jouent aussi de cela. Ils se cachent derrière le Premier Ministre quand ça les arrange.


    • Sacha Guitry 27 octobre 2006 10:00

      Ma préférence personnelle serait un Président de la République qui soit vraiment l’impulsion des politiques dans notre pays. Qu’il propose un VRAI PROJET et pas un slogan pendant la campagne. Il/elle est élu(e) et a donc la légitimité pour le mettre en oeuvre. Parfait. Dans un sens que je peux trouver plus ou moins bon, au moins nous avançons. Mais ce que je voulais aussi mettre en lumière c’est qu’il n’est nul besoin de gloser sur une VIème République. La constitution n’empêche pas de donner plus de pouvoir au Parlement, de rééquilibrer la répartition PR/PM dans un sens ou dans l’autre, etc... Certains candidats parlent de changer les institutions mais devraient d’abord se positionner eux-mêmes par rapport aux textes et aux pratiques.

      Et puis un point frappant. Jamais le candidat-Président n’annonce avec qui il compte gouverner. Cela peut se comprendre dans la mesure ou ils légitimeraient trop à leurs yeux leur premier ministre, mais c’est un peu un hold-up. En 1995 Chirac avait gagné parce que les gaullistes sociaux avaient voté en pensant que Seguin serait Premier ministre, et les libéraux en pensant que Madelin serait au moins à Bercy. Seguin n’a rien eu du tout et Madelin est à peine resté en poste quelques semaines ! Disons que Royal soit choisi candidate à la présidentielle. Cela change mon vote si je pense que nous aurons DSK ou Fabius ou Montebourg ou Lang à Matignon !

      Il n’est nul besoin de promettre de changer des textes « plus tard » sans dire en quoi, il suffit en gros d’être limpide, honnête et franc dans ses propos. Vous mettez autant de guillemets que vous voulez à « il suffit »... smiley


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 27 octobre 2006 17:12

      « Et puis un point frappant. Jamais le candidat-Président n’annonce avec qui il compte gouverner. »

      Il ne peut pas le faire dès lors que les législatives suivent les présidentielles : il ne sait pas, sauf à lire dans le marc de café et à prendre son souhait pour la réalité, qu’elle sera sa majorité parlementaire ! Le fait du quinquenat n’interdit pad la cohabitation, même s’il la rend plus improbable.


    • le mave (---.---.47.32) 27 octobre 2006 09:31

      Nous aurons à voter pour deux girouettes qui tourneront au gré des bêlements du troupeau des moutons lobotomisés par la propagande de nos grands médias . Pas d’idéologie, pas d’idées ,juste de l’ambition comme idéal politique.


      • duong (---.---.194.89) 27 octobre 2006 09:33

        Exactement, complètement d’accord avec l’article :

        - dans la 2nde option, pour un président responsable, il faut supprimer le poste de premier-ministre qui a été conçu essentiellement comme un « fusible » par le général de Gaulle lui-même.

        - dans la 1e option, il faut grouper la présidentielle et la législative le même jour pour que le résultat de la présidentielle « n’impose pas » ou en tout cas ne « surdétermine » la législative par laquelle les Français vont pouvoir effectivement faire enfin leur choix entre plusieurs projets.

        Pour ma part, je préfère la 2nde option A CONDITION vraiment qu’on groupe la législative avec la présidentielle le même jour et qu’on arrête de faire dépendre le résultat de la législative de celui de la présidentielle.

        Je pense même que ce président monarque « incarnant des valeurs » et inactif est inutile et devrait être supprimé.

        A l’époque de De Gaulle, la rupture avec le régime parlementaire se justifiait par le fait que celui-ci était avant tout un régime de notables locaux et que la politique nationale était éloignée du peuple, et que la proportionnelle engendrait une ingouvernabilité totale, par ailleurs avec des partis très idéologisés la présidentielle pouvait permettre de faire émerger des personnages de consensus, plus « centristes ».

        Mais nous n’en sommes déjà plus tout à fait là, et on le sera encore moins bientôt quand le PS va, ça me semble inévitable maintenant, se moderniser et arrêter de faire des privatisations le « pire mal » qu’on puisse imaginer pour se concentrer plus sur la régulation des marchés et des productions et non sur leur prise de contrôle.

        On av déjà et on ira de plus en plus vers des différences entre partis qui s’exprimeront non plus sur une idéologie complète mais sur quelques propositions très précises qu’il faudra expliquer face à une situation de plus en plus complexe.

        En revanche le système présidentiel est de plus en plus en dérive, on l’a vu avec Chirac, la fracture sociale et « je vous étonnerai par ma démagogie », dès qu’on parle de « valeurs » très imprécises, « en l’air », le risque est grand que ça soit « du pur vent » et qu’on ait une « démocratie à l’américaine » (mais les Américains ont au moins un Parlement fort) où on ne parle plus de politique mais de morale et où l’hyper-médiatisation, loin de préciser les projets, ne nous délivre qu’une suite d’images sans explication de fond. Cette présidentialisation est à la fois pleine et vide : pleine d’images et de mots et vide de projet précis.

        Fait considérablement aggravant : la France a une vieille tradition monarchique qu’elle a poursuivie avec De Gaulle, et dont elle n’arrive pas à s’extirper. Les Anglais tout en gardant leur roi ou reine lui ont supprimé toute fonction politique en les confiant à un régime parlementaire et ont ainsi été débarrassés paradoxalement de ces tendances monarchiques en politique que nous avons, nous, toujours à l’esprit, ce vieux rêve de centralisation et de « dictateur éclairé ».

        Dans un régime parlementaire, ces vieux rêves monarchiques se dissolvent et on peut enfin remettre au centre le PROJET, ce POUR QUOI FAIRE précisément on choisit au moment de l’élection : on ne confie pas un mandat aveugle à quelqu’un à qui on donne sa confiance, voire sa foi, mais au contraire un mandat précis : vous êtes élu pour faire ceci ou celaé, telles propositions précises ... et vous devez nous expliquer, justifier pourquoi vous devz plutôt appliquer ce projet comme ci ou comme ça compte tenu des différentes contraintes, des consultations que vous n’auriez pu mener avant l’élection, de l’évolution des événements (toujours possible mais quand même : la plupart des réformes que nécessite le pays sont structurelles et donc cette idée selon laquelle on ne peut décider de projet à l’avance est un mensonge !) ...

        Je crois beaucoup plus à ce système anglais (on peut évidemment revenir sur le scrutin à un tour par circonscription : je suis personnellement plus favorable au scrutin de liste nationale à deux tours proposé par Rachid Nekkaz www.nekkaz.com ) avec un « shadow cabinet » de ministres constitué à l’avance, et à la possibilité de renverser le gouvernement soit par le Parlement soit par un référendum d’initiative populaire (après déclaration prouvant que le gouvernement n’a pas rempli le mandat précis confié au moment de l’élection), qu’à un mandat aveugle confié avec « engagement de démocratie participative » dont on ne sait toujours pas, aujourd’hui, en dehors d’une possibilité de référendums d’initiative populaire accrue, comment elle serait appliquée au niveau NATIONAL ... qui est le niveau, avec le niveau EUROPEEN, pour lequel les Français se plaignent d’une faible démocratie, et non pas le niveau local pour lequel les Français sont plutôt satisfaits de comment se passe la démocratie, et d’autant plus que nombre d’élus locaux font des efforts de démocratie participative notables mais dont les résultats concrets dépendent beaucoup des situations locales : il n’existe pas de modèle qui puisse être plaqué localement et qui marche à tous les coups.

        Au niveau national, une allusion à la « démocratie participative », un engagement en mots (aussi ferme que celui de Chirac et la fracture sociale ?) de « consulter le peuple » ne peut toujours donner aucun gage de contrôle démocratique : le contrôle principal que gardent les électeurs sur leurs élus nationaux (et peut-être un jour européens ?) se situe au moment des élections, il n’y en a pas de meilleur (les référendums d’initiative populaire portent sur un sujet précis), mais il faut pour cela qu’avant l’élection on puisse DEBATTRE et CHOISIR entre des projets, des propositions précis.

        On sait qu’aujourd’hui la situation est tellement complexe que seul un projet décrit précisément peut être fiable (par exemple, la liberté de la carte scolaire sur 2-3 établissements donne un résultat radicalement différent pour la mixité sociale selon qu’on laisse les chefs d’établissement choisir les meilleurs élèves ou selon qu’on impose à ces chefs d’établissement des quotas locaux).

        Je suis personnellement favorable à ce que chaque candidat soit tenu, 2 mois avant le scrutin, à déposer officiellement un programme précis et FINANCE (ça dépend toujours un peu de la croissance et surtout des dicscussions avec les syndicats pour ce qui concerne la sécurité sociale et le droit du travail, mais la majorité des réformes sont structurelles et on a au moins une idée du coût) auprès d’une instance quelconque

        ... ce document serait une référence par la suite pour juger si les élus agissent réellement en fonction du mandat qui leur a été confié, et ça leur permettrait d’EXPLIQUER les différences apparentes, pourquoi ils doivent appliquer telle mesure de telle ou telle manière, pourquoi ils doivent modifier, enleevr ou ajouter telle autre.

        Ce serait un excellent exercice de démocratie et pédagogique pour tous, et d’autant plus si même les partis purement contestataires qui jusqu’à présent n’ont aucune intention de parvenir au gouvernement, s’y astreignent aussi.

        Voilà : je me suis un peu lâché sur quelques idées, mais voilà comment j’imagine un gouvernement ET DES CITOYENS réellement responsables au regard de la politique nationale ... et pas seulement locale. Au niveau national, l’élection reste le moment démocratique majeur, celui où on devrait passer du temps à débattre, à choisir entre des projets précis : il semble bien que cette année encore, nous allons « passer notre tour », et je trouve ça très malheureux et déprimant pour notre pays.


        • duong (---.---.194.89) 27 octobre 2006 09:36

          Correctif : j’ai écrit une bêtise, je préfère la 1e option du point de vue de l’article (grouper la présidentielle et la législative) même si elle vient en 2e dans ma description personnelle


        • (---.---.26.197) 27 octobre 2006 09:40

          Duong change lui-même d’avis comme le vent et la girouette ! smiley.

          je plaisante. smiley


        • duong (---.---.194.89) 27 octobre 2006 11:18

          Désolé : c’était une erreur de frappe, pas un changement d’avis smiley


        • duong (---.---.194.89) 27 octobre 2006 11:31

          En tout cas, bon je vais un peu vite mais disons que je suis d’accord avec l’article dans sa présentation des deux options si on reste dans la Ve République : je pense que ce sont bien les deux options « d’aménagement » envisageables : la suppression du poste du premier-ministre ou le groupage de la présidentielle et la législative le même jour.

          Et que je préfère le groupage de la présidentielle et la législative le même jour.

          En revanche, je ne suis pas d’accord avec l’article si le fond est de dire qu’il n’est pas nécessaire de changer la République :

          je pense au contraire que cette Ve République a été adaptée pendant un temps mais qu’elle ne l’est plus depuis au moins 10-15 ans, avec les temps qui ont changé, les idéologies qui se sont affaiblies, l’hyper-médiatisation qui occupe tout, et qu’il serait temps de s’en rendre compte.

          Voilà, j’espère être enfin un peu clair, vraiment désolé d’aller trop vite et de ne pas avoir été plus clair.


        • Sam (---.---.116.120) 27 octobre 2006 09:43

          Article dans la fascination commune pour l’homme providentiel.

          La question est : avons-nous besoin d’un Président ?

          Il me semble que nous avons besoin d’être plus écouté, plus entendus, avec des représentants qui soient issus du peuple et visent à résoudre ses problèmes.

          Donc des députés populaires au bon sens du terme, avec des pouvoirs et de l’indépendance notamment par rapport aux « consignes de vote », et humbles, au sens de correctement rémunérés mais sans privilèges, au sens d’issu du peuple, au sens de traité sur un pied d’égalité par rapport au citoyen lambda.

          Quant au Président, c’est une survivance de la Royauté, surtout quand on voit celui qu’on subit depuis trop longtemps.

          Pourquoi pas une présidence collégiale, ou tournante sur deux ans ?

          Quand au tirage au sort, ça ferait faire des économies aux français qui n’auraient à filer du pognon aux partis, comme aux entreprises qui n’auraient à acheter les élus.

          Sans compter que l’élu tiré au sort serait sans doute, et sans problèmes, moins corrompu que le triste sire qui fait honte à son peuple en prétendant l’incarner aujourd’hui.


          • LE CHAT (---.---.75.49) 27 octobre 2006 10:56

            Quel que soit celui qui est élu , il fera ce qu’il voudra car il aura le pouvoir et l’immunité

            l’actuel laisse toute la merde à son bras droit et passe plus de temps à l’étranger qu’en France.Canard laqué et riz cantonais à la place des rillettes et de la tête de veau cette semaine .


            • Neos 27 octobre 2006 11:32

              Avec l’intervention de Royal sur ’les jurys d’élus’ est réapparu le débat sur la représentation nationale et le lien qui unit l’électeur à son élu. Président de la République compris. Depuis 1962, les électeurs français élisent leur Président au Suffrage universel. Ce scrutin offre au Président une légitimité forte qui, en principe, doit lui permettre d’assumer ses fonctions avec la force de la volonté du peuple souverain derrière lui. Le problème intervient lorsque la personnalité ou les décisions politiques du Chef de l’Etat ne reçoivent plus la confiance : c’est le cas après un scandale, après un échec électoral, lorsque la majorité présidentielle (en thérorie) ne correspond plus à la majorité parlementaire (c’est le cas en situation de ’cohabitation’). Rien n’est prévu par la Constitution de 1958. L’esprit de la loi fondamentale avait été imprégné de responsabilité politique lorsque, face à un échec électoral, le Général de Gaulle avait pris la décision de démissionner de ses fonctions en 1969. Mais François Mitterand et Jacques Chirac ont eu une appréciation différente de cet esprit lorsque le premier fut mis en difficulté en 1986 et le second en 1997 après une dissolution désastreuse.

              Un Président de la République, sous la Ve République, devrait démissionner lorsque la confiance avec le peuple souverain est rompue. Le texte de notre Constitution ne prévoyant pas cette situation exceptionnelle, les cas d’exception ont malheureusement contribué à installer ce climat de défiance. Seuls la personnalité et le courage politique d’un Président responsable pourraient permettre de revenir à une situation de normalité. La responsabilité de respecter l’esprit de la Constitution et de revenir devant les électeurs si le peuple l’exige à travers un vote contestataire, par exemple.


              • duong (---.---.194.89) 27 octobre 2006 11:46

                Malheureusement les jurys populaires ne concernent pas du tout le Président de la République : ce sont des procédures locales.

                Il faut quand même parler concrètement : c’est notre avenir qui est en jeu !

                Téléviser une partie du conseil des ministres, c’est quand même pas du même ordre ! Heureusement il existe déjà la chaine parlementaire et les sites internet de l’Assemblée Nationale et du Sénat, c’est bien mais ça ne fait pas un changement de République !


              • Bill (---.---.76.11) 27 octobre 2006 11:55

                Tout à fait d’accord avec Neos ! Je pense que Chirac aurait du démissionner après le référendum, et que son autorité n’a plus aucune assise.

                @ l’auteur

                J’aime tant votre pseudo que je ne résiste pas à l’envie de citer Sacha Guitry pour lequel nous semblons partager la même affection. Guitry dans Talleyrand :

                Napoléon. - Vous vous croyez plus intelligent que moi ? Talleyrand. - Ah ! Oui - mais ne me comparez pas à vous, Sire ! Vous êtes un homme de génie - un être fabuleux, comme on n’en vit jamais - et même, il se pourrait qu’une issue désastreuse ou tragique ou lugubre servît votre légende. Peut-être vaut-il mieux que l’Europe entière, liguée contre vous, vous poursuive, vous cerne, à la fin vous enchaîne, et vous immortalise. Ne le pensez-vous pas ? Napoléon, comme à lui-même. - Je l’ai pensé parfois. Talleyrand. - Que j’aime à vous l’entendre dire !... Car la France, dans tout cela, que devient-elle, alors ? Et ne comprenez-vous pas que vous l’entraînez dans votre chute ?... Et c’est moi que vous traitez de traître !

                Peut-être pas très constructif dans votre récit, j’ose espérer que vous m’en pardonnerez !


                • Charles André (---.---.48.122) 27 octobre 2006 14:29

                  Oui, Chirac aurait du démissionner il y a bien longtemps, notamment quand Christian Blanc l’avait invité à le faire. Car voilà, 18 mois à ne rien faire, à intriguer, à se contenter de slogans, à avancer et reculer, à promulguer des lois en demandant qu’elles ne soient pas appliquées...

                  Alors voilà : on élit quelqu’un sur un programme clair, avec une idée du style qui sera mis en oeuvre (tout à fait ok avec l’auteur, cet élément est essentiel), avec une idée de l’équipe qui pilotera la conduite du projet, et on aura déjà beaucoup avancé. On peut rêver un peu, non ?


                • Sam (---.---.116.120) 29 octobre 2006 10:20

                  Je pense que Chirac aurait du démissionner après le référendum, et que son autorité n’a plus aucune assise.

                  Dire qu’il va falloir trainer ce boulte encore presque un an...

                  Les socialistes sont au-dessous de tout. Jospin, encore lui, qui a empêché Montebourge de vraiment secouer le cocotier et leur caution benoite, depuis que Supermenteur et Villemin sont aux tréfonds, totalement discrédités.

                  Ils auraient pu descendre dans la rue, provoquer d’au combien légitimes élections. Ils laissent Surpermenteur et son équipe de mercenaires pourris nous casser tout les acquis, tous les droits sociaux, les droits du travail, pondre lois et décrets à jets continus, à 99,9% bâtis pour nous retirer droit, une soutien financier, une liberté.

                  C’est vraiment scandaleux ce que fait la droite au pouvoir, mais j’ai tendance à penser que les socialos et leur pétoche, leurs calculs bassement éléctoraux sont aussi répugnants. smiley


                • Bill (---.---.76.11) 27 octobre 2006 15:44

                  @ Charles André

                  « à promulguer des lois en demandant qu’elles ne soient pas appliquées... »

                  Ah oui ! Il nous aura tout fait ! Le président demande à ce qu’une loi votée par le parlement ne s’applique pas ! Faut dire que les députés se sont pas exprimés non plus ! Quel tas de godiche ! D’accord ou pas avec eux, la loi se fait par les députés, si ils n’assument pas, qu’ils démissionnent ! Cet andouille a aussi réduit le mandat du sénat qui de contre-pouvoir qu’il était en est devenu une seconde assemblée nationale... Et que dire de tous ces slogans démagogiques ? Quand il a fait déterrer Alexandre Dumas pour le mettre au Pantheon en le faisant passer pour le « bon petit nègre de service » pas reconnu par la société ! Dumas a du se retourner dans sa tombe ! J’en étais triste moi qui avait tant aimé ces romans dans mon adolescence.) Cet andouille qui ne s’est même pas déplacé à l’enterrement de ce grand génie de la « Francité » qu’a été Sanghor ! Quelle faute politique, quelle faute de goût ! L’Histoire ne sera pas tendre avec lui !


                  • Prêtresse Prêtresse 27 octobre 2006 20:31

                    Carlo, c’est de la fouterie en cuisse !

                    — -


                    • Yves (---.---.65.4) 29 octobre 2006 17:47

                      Bonjour ,

                      - « vent ou girouette » ... ???

                      - La question ne se pose plus puisqu’il est parfaitement établi , chez les politicards français , que les promesses n’engagent que ceux et celles à qui elles sont faites ......

                      - Sinon , comme disait DE GAULLE ... , il faut donner un idéal aux français , sinon ils ( elles ? ) reprennent le chemin du bistrot ...

                      - C’est pourquoi ( Canard Enchaîné du 10 octobre ) , en s’installant à l’Elysée en 1995 , Jacquouille la Fripouille a lancé son chantier de « réduction de la fracture sociale » ... ( sauf pour son confort et son enrichissement personnel ... )

                      - Et aujourd’hui , douze ans après ... , CHIRAC présente son « projet d’un nouveau dialogue social » devant le Conseil économique et social ...

                      - Il faut laisser du temps au temps disait MITTERAND ...

                      - Tout vient à point à qui sait attendre ... !!!

                      - SARKOZY et son glorieux bilan pour la protection des personnes ... , saura poursuivre comme il se doit ce dialogue ...

                      - SINON , pour vous éviter la déprime ...... , une excellente nouvelle = notre regretté philosophe et bienfaiteur national a enfin reçu , post mortem , sa place à PARIS :
                      http://fr.news.yahoo.com/29102006/202/inauguration-d-une-place-coluche-paris.html

                      - « ... Les politiciens , on ne saura jamais s’ils sont sérieux ou si ce sont des comiques froids ... Parce que , entre leurs blagues extraordinaires et leurs promesses intenables ... , va savoir si , dans le fond , c’est pas des professionnels du rire ... »


                      • (---.---.48.59) 29 octobre 2006 21:07

                        Ce sont les circonstances historiques qui font le vent plutot que les girouettes, qui font De gaulle plutot que Chirac et j’ai bien peur que nous soyons dans une période à moulins à vent plus qu’à tempéte (fort heureusement peut étre)Le probléme serait ;un homme, une femme providentiel, de nouvelles institutions, une nouvelle république... oui peut etre mais pour faire quoi ? Ou est le rapport necessaire d’urgence ? Ce sentiment pour etre effectif devrait etre partagé par le plus grand nombre et il ne l’ai pas à mon humble avis. La volonté ou la dynamique manque, nous nous contenterons donc de la mimer tel de dérisoires mais réalistes Girouettes.


                        • Imragen (---.---.28.250) 29 octobre 2006 21:59

                          L’idée d’un « chef », girouette du souffle de l’opinion publique est ancienne. Son plus bel avatar est l’idée merveilleuse du communisme, ou plus simplement l’auto-gestion, la « démocratie directe ». On en connaît l’efficacité. On rêve de cet idéal, mais l’on est irressistiblement fascinés par le « père » (la mère ?), le sauveur, le guide suprême. Ou celui qui à...la plus belle cravate ! Nous faut il toujours une révolution pour passer du rêve au réel ?

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Francois Duplan


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