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Les démocrates ont perdu le second tour de la présidentielle. Quelle stratégie pour les législatives ?

Les démocrates n’ont pas réussi à utiliser la présidentielle pour obtenir des engagements précis et fermes en vu d’introduire une véritable démocratie en France. Maintenant, il faut absolument tenter de tirer parti des législatives. On peut imaginer deux stratégies complémentaires : i) mettre en place un label démocrate et ii) lancer un mouvement démocrate.

Le président est contre la démocratie

Hollande n’est pas un démocrate. Il n’a par exemple pas l’intention de soumettre les accords européens au vote populaire. Il a encore moins envie de mettre en place un véritable droit de référendum d’initiative citoyenne qui permettrait au peuple lui-même de formuler les questions qui seront soumises en votation populaire. Le programme de Hollande (comme celui de Sarkozy) consiste à confisquer le pouvoir qui pourtant n’appartient légitimement qu’au peuple.

Label

Il s’agirait de donner un label démocrate aux candidats qui le méritent. Ceci permettrait de soutenir les candidats démocrates, aussi dans les partis qui ne sont pas favorables à une véritable démocratie (comme l’UMP et le PS). La difficulté est de se mettre d’accord sur le ou les critères qui définissent ce qu’est un démocrate.

Les militants de gauche tenteront d’inclure des critères correspondant à des positions de gauche, et ceux droite des positions de droite. Pour éviter cet écueil, il faut n’inclure que des critères concernant qui décide (pour redonner du pouvoir au peuple), et non pas quoi décider. Par exemple : un démocrate considère que c’est au peuple de décider combien il doit y avoir de centrales nucléaires en France, mais des démocrates peuvent diverger sur ce nombre et sur le rythme pour l’atteindre. 

Ma proposition consiste à donner le label démocrate à tous les candidats qui prennent l’engagement suivant (c’est un engagement précis qui ne permet pas de se défausser) :

« Si je suis élu, je m’engage, durant la première année de mon mandat, à cosigner une proposition de loi pour l’introduction du droit de référendum d’initiative populaire suivant : si une proposition de modification de la Constitution est soutenue par un million de signatures de citoyennes et de citoyens inscrits sur les listes électorales réunies en 18 mois, alors cette proposition devra obligatoirement être soumise en une votation populaire dont le résultat s’imposera aux élus. De plus, toute modification de la Constitution – même voulue par les élus – devra obligatoirement être soumise en une votation populaire dont le résultat s’imposera aux élus ».

Accepter cette clé qui permettra d’ouvrir la porte de la démocratie constitue l’exigence minimale pour mériter le nom de démocrate. Une fois que ce véritable droit de référendum d’initiative populaire sera acquis, chaque mouvement pourra l’utiliser pour proposer les réformes qu’il souhaite (par exemple la formation d’une Constituante selon des modalités décidées par le peuple).

Mouvement démocrate

En plus du label, il est utile de lancer un mouvement démocrate pour offrir une alternative aux partis existants. Voir en particulier ici la campagne du Rassemblement pour l’Initiative Citoyenne.


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13 réactions à cet article    


  • Romain Desbois 8 mai 2012 08:45

    Les démocrates n’ont pas perdu le deuxième tour, ils ont perdu dès le premier tour.

    Les 10 millions d’abstentionnistes , blancs et nuls auraient pu changer la donne. Mais on l’a vu, les abstentionnistes , ils s’en foutent. Les 6 millions de voix du FN et dans une moindre mesure les 3 millions du Front de Gauche les intéressaient bien plus.

    On peut penser que la majorité des abstentionnistes n’auraient pas voter UMP ou PS.


    • democradirect democradirect 8 mai 2012 20:28

      C’est vrai que les démocrates avaient déjà perdu le 1er tour. Ils auraient quand même pu obtenir que les deux candidats (antidémocrates) qui restaient au second tour s’engagent pour la démocratie, comme on peut se nettoyer deux mains sales en les frottant l’une contre l’autre (voir ici). Car les deux candidats étaient en compétition pour obtenir les suffrages populaires.

      Oui, les abstentionnistes, blancs et nuls auraient pu changer la donne au second tour (en fait les votes blancs et nuls auraient été suffisants). Il aurait fallut qu’ils disent « je voterai pour n’importe lequel des deux candidats en présence qui s’engagera fermement et précisément à introduire une véritable démocratie en France ». Sarkozy s’y serait engagé (car il aurait préféré un pouvoir réduit que perdre le pouvoir). Hollande s’y serait ensuite aussi engagé pour gagner l’élection (sauf s’il pensait avoir suffisamment d’avance sur Sarkozy pour gagner contre lui aussi dans le scénario où Sarkozy se serait engager pour la démocratie et pas Hollande). Selon toute probabilité, le vainqueur du second tour aurait alors pris cet engagement.

      Et ensuite, soit le président tient son engagement et la France entre en démocratie, soit il ne le tient pas, et cela pousse à un soulèvement populaire. En effet si l’engagement était ferme et précis, on saurait sans l’ombre d’un doute s’il a été tenu ou pas. Et, contrairement à d’autres promesses, aucun prétexte ne pourrait être invoqué pour ne pas le tenir (même une profonde crise économique n’empêche pas d’introduire un véritable droit de référendum d’initiative populaire).


    • Lucadeparis Lucadeparis 4 juillet 2012 17:10
      Il n’y a aucune chance que le label « démocrate » ou « antidémocrate » impressionne quelque grand parti politique. Et même le médiatique Nicolas Hulot a été écarté par les candidats de 2007 lorsqu’il « menaçait » de se présenter, les promesses, dans un système oligarchique où « Tout mandat impératif est nul. » (article 27 de la Constitution de la Cinquième République Française), c’est-à-dire que « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. » (henri Queuille, cité par Charles Pasqua et jacques Chirac).
      Ainsi, c’est la menace de la candidature de Nicolas Hulot que les politiciens ont voulu éviter, car il leur aurait pris des voix, et donc aussi du financement, et aurait pu discréditer un peu plus les habitudes des partis (comme la candidature de Coluche en 1981).
      Nous devrions plutôt faire la démonstration de notre volonté démocratique par un rassemblement unique
      et qui se présenterait aux élections en remplissant deux conditions démocratiques :
      - Que les propositions soient soumises au vote des adhérents, les premières constituant la tête d’affiche ;
      - Que les candidats aux élections soient tirés au sort parmi les adhérents.
      Ceci est exposé plus en détail là.

    • charlesleter 8 mai 2012 10:27

      Un million c’est beaucoup.
      Sur les seuils voici ma réflexion.les partis politiques actuels représentent le nombre suivant d’adhérents :
      PS(200000)+UMP(260000)+MODEM(20000)+PG(10000)+FN(33000)+EELV(15000)+PC(120000)=
      650 000 adhérents
      soit rapporté au nombre de citoyens 45 000 000 1,5%
      cela veut dire que la politique francaise est pilotée par au maximum 1,5 % des citoyens et moins encore si on prend la majorité de gouvernement .
      Donc une initiative demandant le RIC signée par 6500000 citoyens serait aussi légitime que tous les partis politiques réunis et donc un seuil entre 1,5 et la moitié soit 0,75% serait tout a fait légitime .
      Rappelons que entre 10 et 20 millions de citoyens s’abstiennent à chaque élection !!
      concernant la stratégie soit les partis existants prennent en compte cette demande de démocratie ,soit il faudra faire pression et créer un mouvement démocrate ,mais qui ne peut pas se réduire à cette seule exigeance trop partielle par rapport à la question politique globale.


      • democradirect democradirect 8 mai 2012 20:42

        Vous dites : « un mouvement démocrate […] qui ne peut pas se réduire à cette seule exigence trop partielle par rapport à la question politique globale ». Le problème, c’est que l’introduction d’une véritable démocratie n’est jamais prioritaire parce qu’elle est submergée par d’autres questions (typiquement les questions gauche/droite). Le peuple se divise entre la gauche et la droite, et ne parvient pas à se rassembler pour imposer la démocratie à ses élus. Donc si l’on crée un mouvement démocrate qui intègre aussi des positions sur d’autres questions, la même paralysie va se reproduire au niveau de ce mouvement démocrate. C’est pourquoi un unique mouvement démocrate doit avoir pour unique but l’introduction d’une véritable démocratie.

        L’alternative serait de créer deux mouvements démocrates : les démocrates de gauche et les démocrates de droite (voir ici). Le but serait qu’à terme les démocrates de gauche domineront la gauche et les démocrates de droite domineront la droite.

        Mais les législatives c’est pour bientôt. Dans ce délai, ce qui est raisonnable c’est la création d’un mouvement démocrate visant uniquement l’introduction d’une véritable démocratie en France, et des labels pour favoriser les démocrates aussi dans les partis existants.


      • bernard29 bernard29 8 mai 2012 14:01

        Je suis d’accord avec votre initiative. J’en profite pour préciser des modalités envisageables car nous savons que les partis en place ne sont pas trés favorables à ces RIC. Il suffit de voir ce qu’est devenue la proposition de référendum populaire lors de la modernisation de la constitution en 2008 par le comité Balladur.

        Donc ;
        Etant donné l’impossibilité de réussir une pétition de 650 000 ou 1 million de personnes par la seule initiative citoyenne, il est donc important de déterminer quel est l’organisme qui va se charger de réunir les noms des pétitionnaires. Pour éviter la création d’un nouvel organisme ad hoc ( de démocratie directe) admettons dans un premier mouvement, que cet organisme soit le conseil constitutionnel.

        il y aurait donc trois stades qu’il est nécessaire de dissocier ; le dépôt de la proposition, puis la validation de l’initiative pour ensuite passer au référendum sur la proposition.

        a) dépôt de la proposition.
        Le conseil constitutionnel peut recevoir des propositions de modification constitutionnelle. Celle ci peuvent être retenues sous certaines conditions. ( proposition juridiquement rédigée en articles clairs, un article = une proposition, proposition présentée soit par un mouvement politique, soit par une association etc...)

        b) validation de la proposition. 
        Le conseil constitutionnel sur un site web dédié, présente à la signature des citoyens la proposition . La proposition est validée si elle a reçu un certain nombre de signatures ( de 500 000 à 1 millions) dans une période de 12 mois.

        c) le référendum.
        La proposition validée par la pétition est soumise au référendum, sous l’autorité du conseil constitutionnel, lors de la plus prochaine élection générale. ( mmunicipale, régionale ou nationale) . Ce qui fait que la période électorale devient aussi le moment du débat démocratique sur la proposition référendaire, ou les propositions parce qu’il peut y en avoir plusieurs.

         Changer la République ;  http://changerlarepublique.over-blog.com/


        • democradirect democradirect 8 mai 2012 21:11

          Nous sommes d’accord sur l’essentiel. Quelques remarques toutefois :

          a) dépôt de la proposition.
          OK. L’association peut être ad hoc (un comité référendaire se forme pour lancer un référendum d’initiative populaire). Je n’aime pas les « etc... ».

          b) validation de la proposition.
          OK, sous réserve de la sécurité informatique et d’une alternative papier pour les citoyens qui n’ont pas internet. Pour 1 millions de signatures, on peut prévoir un délai de 18 mois.

          c) le référendum.
          OK, sauf que je ne mélangerais pas les votations sur des sujets et les élections des représentants (pour éviter tout ce qui pourrait transformer un référendum en plébiscite). De plus, le nombre de votations sur des sujets sera probablement plus élevé que le nombre d’élections. Et pourquoi attendre la prochaine élection ?


        • charlesleter 9 mai 2012 14:07

          plutot d’accord pour une association citoyenne portant le projet ,neutre politiquement pour réunir un maximum de gens et autonome .
          500 000 comme en italie semble suffisant.
          En la matière seul les rapports de force comptent,je ne suis pas sur que le conseil constitutionnel veuille appuyer une telle démarche qui remet en cause le pouvoir des partis dont ses membres sont issus.Un initiative citoyenne qui menacerait de vote blanc donc de privation de recettes les partis pour les législatives (1,63€ par vote /5ans) aurait peut etre un peu de poids si elle accroche assez de citoyens.
          a suivre ...


        • Axel de Saint Mauxe Axel de Saint Mauxe 8 mai 2012 18:08

          Présentez vous aux législatives. Limite de dépôt le 18/05.


          • Stalouk 9 mai 2012 15:34

            Bonjour,

            Je comprends ce que vous dites et je suis plutôt d’accord avec vous, cependant je vois quelques problèmes majeurs qui pourraient empêcher cette idée de label de fonctionner :

            1) L’immense majorité pense toujours que l’UMP et le PS, pour ne citer qu’eux, sont des partis démocrates. Dans ce contexte, je pense que le lancement d’un mouvement (véritablement) démocrate se fera dans l’indifférence générale. Après tout, le parti de Bayrou s’appelle bien mouvement démocrate : La novlangue est de vigueur. Il faut d’abord nous désintoxiquer.

            2) Imaginons que le point 1) est résolu. Même dans cette hypothèse, on sait à quel point il est difficile de s’imposer en politique, au milieu des gens en place, des lobbys, des interets de chacun... Un mouvement démocrate, qui souhaite donc virer les usurpateurs, serait immédiatement attaqué, diffamé par l’oligarchie afin de le descréditer. Et le mensonge, c’est leur spécialité.
            Je ne suis pas sur que passer par un parti soit la façon la plus efficace de procéder. C’est jouer sur le terrain des professionnels de la politique, qui se dépècheraient de nous manger tout cru.

            3) Enfin, sûrement le plus important : Je pense, cela n’engage que moi, que le peuple ne souhaite pas la démocratie véritable. J’ai l’impression que les gens ne veulent pas gouverner, ils préfèrent « un bon maître » comme dirait Etienne Chouard.
            A partir de là difficile d’être élu sur ce label démocrate. Mais ça vaut le coup d’essayer.


            • democradirect democradirect 9 mai 2012 21:27

              Vous êtes pessimistes, mais heureusement pas au point de renoncer à essayer.

              1) Oui, il faut se désintoxiquer. Le lancement d’un label ou d’un mouvement peut participer à se processus de désintoxication.

              2) Il faut bien tirer parti des législatives. Certes, les professionnels de la politique ont pour eux l’art du mensonge, mais nous avons la vérité et la justice : cela devrait plus que compenser.

              3) Selon un sondage de l’IFOP (voir ici), une large majorité des Français veulent davantage de démocratie. Et ceci quelque soient leur sexe, classe d’âge, profession, région et tendance politique.


            • nedzio nedzio 21 mai 2012 21:36

              Pas besoin du label pour ceux qui examine les programmes d’un peu plus prêt. La 6eme république avancée du programme du front de gauche ( http://www.jean-luc-melenchon.fr/arguments/telechargez-le-programme-lhumain-dabord/ ) porte en elle la mise en place de la démocratie non seulement pour la conduite du pays mais aussi pour la conduite des entreprises.


              • democradirect democradirect 22 mai 2012 21:36

                Pourriez-vous obtenir de Mélenchon qu’il prenne l’engagement metionné ci-dessus :

                « Si je suis élu, je m’engage, durant la première année de mon mandat, à cosigner une proposition de loi pour l’introduction du droit de référendum d’initiative populaire suivant : si une proposition de modification de la Constitution est soutenue par un million de signatures de citoyennes et de citoyens inscrits sur les listes électorales réunies en 18 mois, alors cette proposition devra obligatoirement être soumise en une votation populaire dont le résultat s’imposera aux élus. De plus, toute modification de la Constitution – même voulue par les élus – devra obligatoirement être soumise en une votation populaire dont le résultat s’imposera aux élus ».

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