Les femmes sont des hommes comme les autres...
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Le spectacle du parti socialiste français illustre la méthode des femmes en politique. Car depuis le temps que l’on nous rebat les oreilles avec le slogan que les femmes font de la politique autrement que les hommes (sous-entendu mieux, plus humainement), bien des hommes finissaient par se sentir relégués au rang de brutes épaisses et en venaient à douter de l’utilité de leur existence même...
Je ne vais pas seriner un couplet sur la valeur comparée du féminin et du masculin. Les comparaisons qui généralisent ne correspondent pas aux valeurs individuelles réelles et confinent à une forme de sexisme, que celui-ci soit fait à l’encontre des hommes ou des femmes.
Mais dans la mesure où cette idée que les femmes font de la politique autrement est assez répandue et reprise régulièrement, il me vient l’envie de voir si c’est vrai.
Au PS en France, Martine Aubry et Ségolène Royal s’écharpent pour la direction du parti. On peut lire et entendre les petites phrases assassines, l’arrogance, la condescendance entre adversaires, la langue de bois, les coups bas, les frustrations rageuses. Quoi de neuf dans cet épisode ? Rien. Les deux candidates ont la même attitude et la même méthode que les hommes. N’est à voir que Ségolène Royal, s’accrochant bec et ongles à la conquête d’un parti supposé servir son ambition présidentielle pour 2012. Elle n’est plus vraiment dans le “Aimez-vous les uns les autres”, elle ne parle plus “d’allumer des étoiles”. Elle veut la place, point barre. Et elle fera tout pour l’avoir.
D’autres femmes politiques ont déjà accédé aux responsabilités gouvernementales ces trente dernières années. je n’ai pas vu de langage plus humaniste, d’intérêt plus social ou environnemental que chez leurs collègues masculins.
Je ne veux pas ici dévaloriser la manière d’être des femmes en politique. En effet, constater qu’elles sont comme les hommes alors que justement la manière des hommes est dévalorisée et jugée moins sensible et moins humaine, impliquerait de dévaloriser les femmes puisqu’elles font pareil.
Ce clivage homme durs-femmes sensibles est erroné et sa généralisation est sexiste. La généralisation, si prisée dans les études de genre féministes, induit une pensée idéologique et non une vision nuancée et circonstanciée de la réalité.
Que les femmes sachent se battre en politique, tant mieux ! Car il le faut : il faut savoir tenir une position avec fermeté, savoir déplaire, savoir trancher. La république n’attend pas des élu-e-s “thérapeutes”, dont la sensibilité et le soucis de l’humain serait garant d’une politique plus “douce”. Dans ce domaine, celui qui ne sait pas se battre a peu de chance de voir ses idées trouver une place.
Donc, tant mieux si les femmes savent être aussi dures que les hommes - d’ailleurs, qui a dit que les femmes ne savent pas être dures ? Elles savent l’être parfois plus que les hommes. Et au fond, leur attitude réhabilite la manière d’êtres des hommes politiciens. Si les femmes font pareil, c’est que les hommes ne sont pas si mal ! Ne faisons surtout pas de procès aux femmes politiques : sans adrénaline elles ne pourraient pas tenir ces places. Les hommes en savent bien quelque chose.
Au final, l’attitude des femmes en politique réhabilite les hommes : ils ne sont pas des brutes épaisses. Et les femmes sont des hommes comme les autres...
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