• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Politique > Les îlots sociaux

Les îlots sociaux

Les politiques semblent tous regretter l’époque où la France était unie et patriotique. Parallèlement ils dénoncent le communautarisme. Je tente de montrer dans cet article que cet état de fait est dû à l’accélération des communications, qui empêche d’homogénéiser la société comme avant, et je tente d’avancer une solution politique au problème.

C’est un fait, la société évolue de plus en plus vers ce que les politiques appellent le communautarisme. Ce terme est généralement employé pour désigner le repli sur soi des communautés religieuses, mais la réalité est que l’ensemble de la société tend vers une communautarisation. Il suffit de regarder sur Internet le nombre de sites et de forum dits « communautaires » pour comprendre que le communautarisme extrémiste n’est qu’un cas particulier de communautarisme. Par la suite j’emploierai l’expression « îlot social » pour désigner une communauté.

Comment ces îlots sociaux se sont- ils constitués ?

Jadis, les moyens de communications (télé, presse...) étaient concentrés entre quelques puissants. Or, une communauté, qui est par essence un regroupement d’individus, ne pouvait se constituer que si ces gens pouvaient communiquer entre eux. La seule chose qui permettait aux communautés de se former était donc la proximité géographique. Pour qu’une communauté puisse exister, il fallait une certaine densité de population partageant les mêmes intérêts. C’est ainsi que l’habitant d’un petit village qui avait une passion exotique se retrouvait souvent seul pour la pratiquer.

Dans cet environnement, les médias de masse pouvaient se permettre d’imposer une culture commune à la population. Il est bien connu des historiens que c’est l’imprimerie qui a réellement crée la notion de nation. La télévision et la radio l’ont renforcée, tout en permettant l’émergence d’une culture populaire de masse. Dans ce sens, on peut dire que les médias ont uniformisé le mode de pensée de la population et créé la société actuelle, avec un paroxysme lors de la seconde moitié du XXe siècle.

Puis est arrivé Internet. Ce petit outil a eu plusieurs effets dévastateurs sur les fondations de la société. On peut même dire qu’il l’a minée :

  • Abolition des distances : cette propriété permet à des communautés de se créer, et de vivre là où cela aurait été impossible. La communauté des développeurs du logiciel libre Linux n’aurait par exemple eu aucune chance d’apparaître sans Internet, car dans de nombreuses villes, il n’y avait parfois qu’une seule personne intéressée par ce type de développement. Nul ne peut douter que cette communauté a apporté d’énormes bienfaits à l’humanité en rendant le logiciel abordable pour tous.
  • Abolition du temps : sur Internet, tout va vite, tout change, en permanence. Un nouveau disque sera éclipsé par le suivant en quelques heures. Le cerveau n’a pas le temps de s’imprimer de toutes ces créations culturelles. La culture devient une culture de l’instantané. On en jouit sur le moment, mais on cherche la nouveauté en permanence. Du coup, il est très difficile de créer une culture commune entre les individus. Après tout, si l’on n’avait pas rabâché les disques de Johnny à longueur d’antenne pendant trente ans, il ne resterait probablement pas grand-chose de cet artiste.
Nous avons donc, pour résumer, une force fédératrice, qui marche pour réunir de petits groupes qui ont presque tout en commun, et une force dislocatrice, qui rend la création de groupes à la base non homogènes beaucoup plus difficile.

La longue queue

Vous pensez peut être que j’affabule, mais ce que j’avance est en train d’être remarqué par les gens du marketing qui doivent s’adapter à ce changement de société pour mieux vendre.

Chris Anderson a écrit un livre fort intéressant intitulé The long tail ou La longue queue. Ce livre traite de marketing. Et il tente de démontrer comment le marché des médias s’est radicalement transformé en quelques années. Les marchés de niches qui jusqu’ici n’intéressaient personne ont explosé, tandis que les marchés tout-venant (musique de hit parade, série B) se sont littéralement effondrés. Le livre donne de nombreux exemples réels, et est étayé de statistiques qui tendent à prouver :

  • qu’il est de plus en plus difficile de vendre un article conçu pour plaire à l’ensemble de la population
  • qu’il est de plus en plus facile de vivre sur un marché de niche si l’on a bien ciblé sa communauté
  • que les distributeurs qui font un gros chiffre d’affaires sur Internet sont ceux qui ont un large choix de produits qui, individuellement, se vendent très peu.

Ainsi, en musique, les ventes de hit-parade s’effondrent. Mais dès que l’on attaque des genres très précis, on note une étonnante créativité. C’est ainsi que certains festivals vont réussir à ramener plusieurs dizaines de milliers de personnes pour voir des artistes inconnus du grand public. (Sensation Black d’Amsterdam, par exemple). Cela aurait été impensable il y a seulement quinze ans.

Les conséquences

Nos concitoyens vivent donc de plus en plus dans des mondes parallèles. Le monde dans lequel vit un citoyen est de plus en plus façonné par les communautés qu’il fréquente, beaucoup plus que par la culture de son pays.

Cela crée de considérables difficultés pour les politiques qui ne sont pas habitués à traiter ce problème. Certains vont se tourner vers le clientélisme, alors que ce faisant, pour contenter un îlot, ils vont mécontenter une bonne partie des autres.

D’autres vont au contraire vouloir restaurer l’autorité et les valeurs, sans comprendre que cela ne peut qu’échouer, car tous les jours, une force puissante pousse vers la destruction de l’ancienne société. En effet, comme l’a dit de façon visionnaire (dans les années 1690) le sociologue Marshall McLuhan, le média est le message, ce n’est pas le contenu qui affecte la société, mais le canal de transmission lui-même. Ce nouveau média qu’est Internet s’est ainsi introduit dans « la galaxie Gutenberg » et il en mine tous les jours les fondations. Car des valeurs trop rigides, faute de pouvoir plier, finissent par se rompre. D’où la perte des valeurs traditionnelles et leur remplacement progressif par de nouvelles valeurs.

La seule solution va alors être d’assouplir la société pour éviter de la rompre. Cela implique de simplifier au maximum les règles de vie commune, et de redéfinir l’Etat comme un simple service permettant aux différents îlots sociaux de cohabiter. Cela inclut essentiellement la justice, la police et quelques services d’infrastructures minimaux. Une telle société pourrait s’approcher de celle prônée par l’idéologie libertarienne et minarchiste. Avec un Etat minimum juste là pour garantir les libertés des citoyens.

Notez bien que je ne parle pas de communautarisme de masse comme le communautarisme religieux, et surtout je ne parle pas de communautarisme exclusif. D’où mon emploi de l’expression îlots sociaux. C’est bien l’individu qui reste au centre du modèle, en choisissant librement les îlots auxquels il va appartenir, et en acceptant leurs règles, sans contrainte.

Conclusion

Loin d’être un phénomène réservé aux extrémistes religieux, le communautarisme touche toutes les franges de la société. Avec des aspects extrêmement bénéfiques à côté des effets caricaturaux présentés par les politiques. Ce communautarisme est poussé par Internet et s’installe progressivement comme une force dans la société nouvelle.

Il pose une menace pour l’Etat tel qu’on le connaît aujourd’hui, mais il est tout à fait envisageable de continuer à vivre en bonne entente dans le pays avec le communautarisme. Les idéologies libertariennes et minarchistes apparaissent comme une bonne réponse à ce problème.


Moyenne des avis sur cet article :  4.56/5   (54 votes)




Réagissez à l'article

43 réactions à cet article    


  • Marsupilami (---.---.48.171) 7 septembre 2006 11:33

    Bonne analyse, mais les remèdes proposés par l’auteur sont pires que le mal dénoncé, puisqu’ils n’en sont qu’une métastase ultralibérale : « idéologies libertariennes et minarchistes apparaissent comme une bonne réponse à ce problème ».


    • La Taverne des Poètes 7 septembre 2006 11:38

      C’est bien de rappeller qui est Mac Luhan car les jeunes ne connaissent souvent que Mac Gluant (=Mac Donald) mais c’est très dangereux de réclamer un Etat régalien à l’instar des ultra-libéraux.


      • Marsupilami (---.---.48.171) 7 septembre 2006 11:58

        Bon, tu as raison, alors un petit lien sur Mac Luhan.


      • Marc Bruxman 7 septembre 2006 19:44

        Victor, bien sur qu’internet n’explique pas tout concernant le communautarisme. Dans certains quartiers, le communautarisme est permis par la concentration de gens originaires d’un certain pays ou partageant un certain culte. Mais ce coté la du problème (si l’on voit cela ainsi) est connu et documenté probablement mieux que je ne pourrais le faire ici.

        Mais la encore, il suffit d’aller voir sur des sites comme http://www.mejliss.com/ que même ce communautarisme la se sert grandement d’internet pour exister. On peut être d’accord ou non avec les idées répendues sur ce site (perso elles me font frémir) mais ce qui est sur c’est que dans les années 80, ces gens n’auraient pas pu exprimer leurs idées en dehors de leur voisinage. Et ceux qui ont des idées aussi extrémes se seraient probablement senti seul et auraient hésités à franchir le pas pour les exprimer publiquement.

        Je crois tout simplement que le besoin communautaire est une caractéristique bien humaine. (Supporters de foots, Partis politiques, ...). L’Etat jusqu’à présent avait les moyens de choisir les communautés qu’ils tolérait (car jugées bonnes pour le pays) et celles qu’il interdisait (car jugées dangereuse). Ce n’est maintenant plus le cas.

        Concernant les remédes pouvez vous détailler à quel n’importe quoi vous pensez ? Si vous avez une meilleure solution vous pouvez également la proposer, le forum est la pour cela.


      • Marsupilami (---.---.244.32) 8 septembre 2006 09:45

        Remède à l’explosion des communautarismes isolationnistes ? Pas moins d’Etat, mais plus d’Etat, un Etat qui insisterait sur ce qui rassemble plutôt que sur ce qui morcelle : l’appartenance à une même aire culturelle et géographique (pour le concret) au sein de la communauté humaine (pour l’abstrait). Evidemment, vu l’individualisme moutonnier (donc communautariste) et l’hyperlibéralisme économique actuels, c’est pas gagné.


      • (---.---.249.43) 7 septembre 2006 18:46

        Bonne analyse et très bon article. Merci pour cet agréable moment de lecture smiley


        • borneo (---.---.55.113) 7 septembre 2006 19:27

          a lire les blogs de quelques « influenceurs », on peut juger de la véracité de cet analyse.

          Les commentaires emmanent pour la plupart de personnes qui partagent les mêmes convictions et qui semblent par dessus tout détester les avis contraires. A l’opposé une communauté villageoise, dans le réel est constituée de personnalités trés différentes. Personne ne songera a traiter le boulanger de salaud de Sarkosiste et le patron du bar de crétin de marseillais parce qu’il soutient l’OM. Dans le monde virtuel de l’internet, c’est au contraire une constante Ce communautarisme virtuel, en retour, d’une maniére ou d’une autre se traduit dans le réel. La mode se décline de plus en plus en signe d’appartenance à des « tribus ». Et demain, nous aurons des quartiers homogénéisés, comme au temps du moyen Age. Ce ne sera plus la rue des tanneurs, mais la rue des bobos, la rue des rastas etc..


          • Marc Bruxman 7 septembre 2006 19:50

            Malheureusement on commence à voir ce genre de comportements (traiter le boulanger de salaud, de sarkozyste ou je ne sais quoi d’autres) dans le réel.

            Je crois (d’ou l’idée d’écrire cet article) que l’on peut difficilement lutter contre cet aspect communautaire qui s’installe sur la plupart des pays développés.

            Je crois enfin que la seule façon de maintenir une société en l’état est d’assouplir les régles de façon à ce que chaque communauté puisse se sentir libre de vivre comme il lui semble et donc n’ait pas à hair les autres pour exister. Cela implique de simplifier trés largement les régles existantes.

            Toutefois, cette solution posera des problèmes vis à vis des communautés religieuses car elle impose une forme de laicité « hard » ou toutes les pratiques seront tolérées en privées mais non tolérées en public. On peut effectivement imaginer que certains quartiers communautaires (comme au moyen age) aient des dérogations à la régle mais cela ne sera probablement pas le cas dans de nombreux autres endroits.


          • Marc Bruxman 7 septembre 2006 20:17

            Concernant les solutions, beaucoup d’entre vous (enfin pour ceux qui ont répondus) m’ont reprochés mes propositions de solutions.

            Je cite quelques un d’entre vous pour y répondre : « les remèdes proposés par l’auteur sont pires que le mal dénoncé, puisqu’ils n’en sont qu’une métastase ultralibérale »

            Le vocabulaire utilisé laisse penser que vous détestez cette idéologie. Libre à vous.

            Toutefois, je tiens à vous faire remarquée qu’elle n’a dans son sens premier jamais été appliquée. Contrairement à une idée reçue, les Etats Unis de Bush ne sont pas une société libérale (au sens ou l’entendent les libéraux) car l’état y est encore trés impliqué et trés puissant.

            Ceux qui souhaitent connaitre mieux l’idéologie libérale devraient lire entre autres Frédéric Bastiat et Ludwig Von Mises (entre autres). Ou de consulter par exemple cet article : http://fr.wikipedia.org/wiki/Libertarien

            Concernant la difficulté d’effectuer la transition vers une telle société je suis d’accord que cela peut être problématique. Mais avez vous une meilleure solution ?

            Enfin je suis ouvert à toute proposition de solution autre venant de ce forum.


          • Marc Bruxman 7 septembre 2006 20:18

            Concernant les solutions, beaucoup d’entre vous (enfin pour ceux qui ont répondus) m’ont reprochés mes propositions de solutions.

            Je cite quelques un d’entre vous pour y répondre : « les remèdes proposés par l’auteur sont pires que le mal dénoncé, puisqu’ils n’en sont qu’une métastase ultralibérale »

            Le vocabulaire utilisé laisse penser que vous détestez cette idéologie. Libre à vous.

            Toutefois, je tiens à vous faire remarquée qu’elle n’a dans son sens premier jamais été appliquée. Contrairement à une idée reçue, les Etats Unis de Bush ne sont pas une société libérale (au sens ou l’entendent les libéraux) car l’état y est encore trés impliqué et trés puissant.

            Ceux qui souhaitent connaitre mieux l’idéologie libérale devraient lire entre autres Frédéric Bastiat et Ludwig Von Mises (entre autres). Ou de consulter par exemple cet article : http://fr.wikipedia.org/wiki/Libertarien

            Concernant la difficulté d’effectuer la transition vers une telle société je suis d’accord que cela peut être problématique. Mais avez vous une meilleure solution ?

            Enfin je suis ouvert à toute proposition de solution autre venant de ce forum.


          • herbe (---.---.6.46) 7 septembre 2006 21:18

            Vraiment très intéressant !

            Plutôt que proposer la solution des idéologies libertariennes et minarchistes, pourquoi ne pas regarder du coté du concept de l’identité-relation :

            "« Les identités fixes deviennent préjudiciables à la sensibilité de l’homme contemporain engagé dans un monde-chaos et vivant dans des sociétés créolisées.

            L’identité-relation semble plus adaptée à la situation. C’est difficile à admettre, cela nous remplit de craintes de remettre en cause l’unité de notre identité, le noyau dur et sans faille de notre personne, une identité refermée sur elle-même, craignant l’étrangeté, associée à une langue, une nation, une religion, parfois une ethnie, une race, une tribu, un clan, une identité bien définie à laquelle on s’identifie.

            Mais nous devons changer notre point de vue sur les identités, comme sur notre relation à l’autre. Nous devons construire une personnalité au carrefour de soi et des autres.

            Une identité-relation, c’est une expérience très intéressante, car on se croit généralement autorisé à parler à l’autre du point de vue d’une identité fixe. Bien définie. Pure. Maintenant, c’est impossible. Cela nous remplit de craintes et de tremblements, et nous enrichit considérablement. »

            Edouard Glissant, Le Monde2, 31 décembre 2004 "

            La réponse d’Edouard Glissant à une question sur la créolisation de l’europe lors d’une interview(http://fredericjoignot.blogspirit.com/archive/2005/01/21/edouard_glissant.h tml) :

            "E.G : -Oui l’Europe se créolise. Elle devient un archipel. Elle possède plusieurs langues et littératures très riches, qui s’influencent et s’interpénètrent, tous les étudiants les apprennent, en possèdent plusieurs, et pas seulement l’anglais.

            Et puis l’Europe abrite plusieurs sortes d’îles régionales, de plus en plus vivantes, de plus en plus présentes au monde, comme l’île catalane, ou basque, ou même bretonne. Sans compter la présence de populations venues d’Afrique, du Maghreb, des Caraïbes, chacune riche de cultures centenaires ou millénaires, certaines se refermant sur elles-mêmes, d’autre se créolisant à toute allure comme les jeunes Beurs des banlieues ou les Antillais.

            Cette présence d’espaces insulaires dans un archipel qui serait l’Europe rend les notions de frontières intra-européennes de plus en plus floues."


            • Marc Bruxman 7 septembre 2006 23:23

              Peux tu donner un lien sur le concept de l’identité relation ?

              Merci d’avance !


            • herbe (---.---.69.1) 8 septembre 2006 10:53

              Je n’ai pas de lien précis.

              On peut se référer à l’Oeuvre d’Edouard Glissantet de Patrick Chamoiseau

              http://fr.wikipedia.org/wiki/Edouard_Glissant

              http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Chamoiseau

              Sinon on peut trouver à ce lien un entretien avec Patrick Chamoiseau ou il aborde le concept d’identité relationnelle(synonyme d’identité relation)et de la créolisation du monde entre autres..

              http://www.msha.fr/celfa/recherche/auteur/chamoiseau/chamoiseau.htm#22

              cordialement herbe


            • La Taverne des Poètes 8 septembre 2006 00:17

              Sans l’Etat, l’îlôt social n’aura rien de social.


              • Marc Bruxman 8 septembre 2006 00:39

                Je ne vois pas pourquoi !

                La solidarité ce n’est pas une invention de l’état. La réalité c’est qu’aujourd’hui les gens se disent qu’ils ont déja payé pour la solidarité et donc rechignent à aider les mendiants dans la rue.

                De plus quand je donne volontairement à une asso humanitaire, elle me rend des comptes concernant l’utilisation de l’argent. Et en général je ne donnerai pas à une association qui détourne les fonds. Dans le cas de l’état, je payes, je n’ai pas le choix.

                Si j’avais au moins le droit de choisir à qui je veux donner la partie « solidaire » de mes impots il y aurait déja du progrés.

                Saviez vous qu’il existait des coopératives ouvriéres qui fournissaient une assurance chomage dés le XIXème siècle ? Ces coopératives appartenaient aux ouvriers (qui y souscrivaient volontairement) et non à l’état comme maintenant.

                Enfin a partir du moment ou le minimum (police, justice) est assuré il n’y a pas lieu de craindre la destruction de la société, bien au contraire. Elle fonctionnera de façon beaucoup plus efficace quand les gens se prendront en main plutot que de rester assisté.


              • Marsupilami (---.---.244.32) 8 septembre 2006 09:53

                Ah bon ? Pour toi l’Etat se limite à la police et à la justice ? C’est le degré zéro de la pensée politique. Et en plus, tu n’es pas assez cohérent avec tes idées libertariennes-minarchistes : pourquoi chaque communauté dont les membres se seraient librement choisis - comme il se doit dans ce genre d’utopie niaise - n’aurait-elle pas sa propre police et sa propre justice ?


              • ZEN zen 8 septembre 2006 12:11

                « Saviez vous qu’il existait des coopératives ouvriéres qui fournissaient une assurance chomage dés le XIXème siècle ? Ces coopératives appartenaient aux ouvriers (qui y souscrivaient volontairement) et non à l’état comme maintenant. »

                Etrange et révélatrice confusion entre la pensée de Proudhon et les libertariens US , qui font feu de tout bois pour évacuer la notion d’Etat, afin de donner aux groupes multinationaux tout pouvoir sur nos vies . Alain Madelin nous déjà servi le même soupe...


              • Marsupilami (---.---.244.32) 8 septembre 2006 12:58

                @ Zen

                Oui, la récup’ par ce libertarien-minarchiste des communautés ouvrières du XIXe siècle m’avait fait bondir. Mais j’ai préféré re-bondir sur l’Etat réduit à la police et à la justice, c’est-à-dire un état entre autre policier. Ces libertariens sont d’une incroyable et dangereuse niaiserie. De vrais hippies postmodernes branchouillés sur la pensée USB-ADSL.


              • Marc Bruxman 8 septembre 2006 13:28

                Les groupes multinationaux ne sont la que parce qu’il y a (ou il y a eu) des états derriére pour les subventionner et/ou leur donner des avantages compétitifs.

                Regardes les grands groupes Francais : La plupart sont la car l’armée ou les boites publiques les ont largement financés (Sagem, Alsthom, Airbus ...).

                De même aux US, crois tu que Boeing, Lockheed Martin, Halliburton et tous les autres existeraient si l’état US n’avait pas mis la main à la poche. Réponse : Oui mais ils seraient d’une taille beaucoup plus réduite.


              • Marsupilami (---.---.244.32) 8 septembre 2006 13:33

                Tu n’as tas tort. Et alors ? Qu’aurait fait un non-Etat libertarien et minarchiste à la place ? Rien ? Donc de l’hypercapitalisme sans aucun protectionnisme ni aucune régulation d’aucune sorte. Elle est bio la moquette que tu fumes ?


              • (---.---.59.170) 8 septembre 2006 13:38

                Evidement, sans commande militaire, un constructeur militaire n’a pas de commande. C’est limpide comme démonstration.


              • Rocla (---.---.214.254) 8 septembre 2006 13:41

                C’ est un peu comme un boucher dont tous les clients seraient végétariens

                Rocla


              • Marc Bruxman 8 septembre 2006 13:50

                « Evidement, sans commande militaire, un constructeur militaire n’a pas de commande. C’est limpide comme démonstration. »

                Sauf que toutes ces boites ont des activités civiles a coté de leurs activité militaires. Tu peux voir les commandes militaires comme des subventions cachées.


              • (---.---.59.170) 8 septembre 2006 10:40

                Le communautarisme est du à l’immigration, pas à l’internet.


                • Marc Bruxman 8 septembre 2006 11:33

                  A Marsupilami, le degré zéro de la pensée politique c’est de ne pas fournir d’argument ni de contre propositions. C’est ton cas, pas le mien.

                  Pour les communautés qui ont leur propres polices et justice ce n’est pas possible car il faudrait regrouper géographiquement chaque communauté. Mais sinon les universités ont déja leur réglement intérieur depuis longtemps sans que cela choque personne.


                  • Marsupilami (---.---.244.32) 8 septembre 2006 11:54

                    Le regroupement géographique de très nombreuses communautés qui se sont constituées avant l’apparition d’Internet, c’est déjà fait : ça s’appelle les ghettos, qu’ils soient ethniques, religieux, homosexuels ou friqués.

                    Ce que je propose est simple : recréer un Etat moderne avec tous ses pouvoirs régaliens (qui ne se limitent pas à la police et à la justice, mais aussi à l’éducation, à la santé, au lever de l’impôt, à la politique culturelle, etc.) qui se donnerait les moyens éducatifs et informationnels pour transcender les clivages communautaires afin que chaque citoyen se sente appartenir à une même communauté, entre autre culturo-linguistique. Je me situe donc aux antipodes absolues du libertarisme et de la minarchie, capisco ?


                  • (---.---.59.170) 8 septembre 2006 11:58

                    On ne peut pas utiliser le terme gethos, du fait de l’histoire du getho de varsovie. Hélas, ils ne sont pas enfermé dans leur cité, et vivent trés confortablement, grâce à notre argent, ils en sont trés content, empéche l’arrivé d’étragner à leur communauté, et donc, ca n’a aucun rapport avec un getho.


                  • Marsupilami (---.---.244.32) 8 septembre 2006 12:06

                    Définition de « ghetto » dans le Petit Larousse :

                    « 1) Quartier habité par des communautés juives ou, autrefois, réservé aux Juifs ; 2) Lieu ou une minorité vit séparée du reste de la société ; 3) Milieu refermé sur lui-même, condition marginale ».

                    On peut donc parfaitement utiliser ce mot, pour décrire soit une minorité qui est confinée dans un lieu par une majorité, soit une minorité qu’il s’auto-exclut volontairement.


                  • (---.---.59.170) 8 septembre 2006 12:13

                    C’est l’opinion de Larousse. Une entreprise privé.

                    "GHETTO, subst. masc. A. [Dans certaines villes d’Europe, du Moy. Âge au XIXe s., et à l’époque moderne sous le régime nazi, principalement en Europe orientale] Quartier où les Juifs étaient tenus de résider, isolés du reste de la population et étroitement surveillés. Le ghetto de Venise. Figurez-vous l’effet que produit sur le voyageur [à Amsterdam] une sorte de ghetto boueux, pouilleux, lépreux, une Babylone d’immondices, une Ninive d’ordures et de trognons (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 120) :

                    C’est dans le courant de 1943 que le IIIe Reich entreprit la « liquidation finale » des quartiers juifs de toute la Pologne, fit naître l’insurrection du ghetto de Varsovie, celui de Bialystok (...) les sursauts désespérés des camps de la mort de Treblinka, de Sobidor, de Lwow. L’Insurrection du Ghetto de Varsovie, présentée par M. Borwick, Paris, Julliard, 1966, p. 7."

                    Ah, vous n’aviez pas tout mis. C’est difficile le français, pas vrai ?


                  • ZEN zen 8 septembre 2006 12:14

                    Oui, Marsu, le tribalisme, on connait...en UK, on commence à réaliser l’effet dévastateur du communautarisme.

                    Entièrement d’accord avec toi sur la refondation de l’Etat sur les bases que tu décris...


                  • (---.---.59.170) 8 septembre 2006 12:19

                    Non, ca servira à rien de refonder ce qui existe déja : il faut expulser tout les immigrés, c’est la seule solution réaliste pacifique (toujours pas compris ce qu’ils fesaient là, d’ailleur). Sinon, et bien la communauté blanche va s’organiser, c’est sur, pour ne plus être minoritaire dans son propre pays.


                  • Marsupilami (---.---.244.32) 8 septembre 2006 12:48

                    @ IP:xxx.x7.59.170

                    Tu me prends pour un imbécile ou quoi ? Le terme de « ghetto » a acquis une signification plus large et plus universelle, et tant pis si c’est « l’entreprise privée » Larousse (ça veut dire quoi, ça ?) qui donne cette définition élargie. As-tu déjà écouté In the ghetto d’Elvis Presley ? Cette chanson n’a-t-elle pas une portée universelle ?

                    Je n’admets pas ce procès en utilisation de la langue française. Il est aussi débile que celui du CRAN vis-à-vis de la définition que le Petit Robert (autre entreprise... privée) donne de la colonisation.

                    Par contre, pour l’utilisation d’un terme comme « génocide », dont Daniel-Milan (voir le post du chacal antisémite ci-dessus) abuse pour désigner la politique d’Israël vis-à-vis des Paltestiniens, je suis l’un des seuls sur Agoravox, à presque systématiquement rappeler qu’elle est scandaleusement inappropriée dans ce cas précis, étant donné que la population palestinienne a été multipliée par 5 depuis la création d’Israël.

                    Alors tes leçons, tu te les mets ou je pense. Je n’en ai pas à recevoir de toi sur ce point-là, capisco ?


                  • (---.---.59.170) 8 septembre 2006 12:53

                    « Le terme de »ghetto« a acquis une signification plus large et plus universelle, et tant pis si c’est »l’entreprise privée« Larousse (ça veut dire quoi, ça ?) qui donne cette définition élargie. »

                    Ca veut dire que c’est l’opinion de Larousse.

                    « As-tu déjà écouté In the ghetto d’Elvis Presley ? Cette chanson n’a-t-elle pas une portée universelle ? »

                    Je n’écoute pas de la musique de singe, désolé.

                    « Alors tes leçons, tu te les mets ou je pense. Je n’en ai pas à recevoir de toi sur ce point-là, capisco ? »

                    Employer getho qui est quasi synonime de génocide est une banalisation du facisme. Libre à toi de t’aligner sur la médiocrité ambiante, mais le jour ou tu auras de vrai getho..


                  • Marsupilami (---.---.244.32) 8 septembre 2006 13:02

                    Bon, j’arrête là. Je ne discute pas avec les racistes, quelle que soit la religion qu’ils revendiquent, surtout ceux qui comme toi n’ont pas lu ce que j’ai écrit, qui était très clair.


                  • (---.---.59.170) 8 septembre 2006 13:05

                    D’ailleur le premier getho fut construit pour PROTEGER des Juifs riches banquiers. A-N-P, tel est notre getho..


                  • touriste (---.---.218.244) 8 septembre 2006 12:32

                    C’est quand meme une vision tres superficielle du changement de la societe.

                    Les communautes ont toujours existees bien evidemment et la naissance d’Internet favorise la creation des communautes virtuelles (c’est a dire « de-localisees »)

                    Mais tout de meme si vous appartenez a un club de jeu, une communaute religieuse ou de pensee, il va bien falloir se reunir un jour !

                    Internet ne permet que l’echange d’informations et non le partage des biens materiels (repas, vehicules, locaux, ...)

                    Bref je crois que l’on insiste trop sur la forme sans se soucier du fond qui change moins fondamentalement.

                    Je vois la une consequence de la jeunesse d’internet (10 ans en gros pour le web) et du deferlement mediatique et fantasmatique qui s’en est suivi.

                    Sur le plan economique le degonflage de la bulle « internet » a deja eu lieu, sur le plan mediatique il reste quelques grosses scories a degager

                    Mais le plus genant dans cet article c’est qu’il fait totalement l’impasse sur l’organisation et le fonctionnement concrets de notre societe.

                    Il evite soigneusement de montrer l’articulation entre les « tribus » au sens communautaires (les ilots sociaux) et les classes sociales qui divisent la societe.

                    Certes dans la propagande liberale, le prolo et son patron, seront membres bienheureux de la meme communaute, fan de foot, pilier d’eglise, collectionneur de boites de camembert, etc.

                    Dans la realite l’un jouera au golf et disposera d’un patrimoine et des revenus consequents et l’autre se contentera de vacances une annee sur deux et des voyages devant la tele ...

                    Si cette vision n’apparait pas a de nombreux intervenants sur internet c’est d’abord parce qu’il existe un biais statistique important : historiquement le population qui frequente le net est completement differente de la population francaise en general (niveau d’education, culture, niveau de revenus ...)

                    Il est facile de theoriser sur la « nouvelle societe » quand on est jeune, bac+5, issu d’un milieu aise Ca l’est beaucoup moins quand on doit economiser severement pour se payer un PC et galerer pour l’abonnement Adsl indispensable.

                    Enfin un dernier mot sur le role de l’Etat. Par construction l’Etat c’est un appareil legislatif, administratif, repressif, qui est mis en place par la classe dominante pour maintenir et augmenter ses privileges.

                    C’etait peut etre moins visible dans les annees 50 quand il existait un relatif « ascenseur social ». C’est maintenant flagrant quand des jeunes diplomes issus de classes populaires voient leur avenir bouche.

                    Et par rapport a la creation de l’internet je ne vois pas de modification importante du role de l’Etat.

                    Sauf peut etre que le controle social et/ou la repression policiere tendent a se developper grace aux NTIC.

                    Ceux qui ont perdu un emploi pour avoir bavarde imprudemment sur un forum comprendront de suite de quoi je veux parler ...

                    L’internet est un outil dans une societe qui devient « informationnelle », est ce que cela changera la vie des gens ?

                    Superficiellement sans doute. Pas sur le fond si l’on garde le meme type de societe !!


                    • (---.---.59.170) 8 septembre 2006 12:35

                      « Par construction l’Etat c’est un appareil legislatif, administratif, repressif, qui est mis en place par la classe dominante pour maintenir et augmenter ses privileges. »

                      La classe dominante n’a pas besoin d’école gratuite, de sécurité sociale, de transport en commun et d’assistante sociale.. Faudrait voir à changer votre disque Marxiste, il est rayé.


                    • touriste (---.---.218.244) 8 septembre 2006 13:29

                      « La classe dominante n’a pas besoin d’école gratuite, de sécurité sociale, de transport en commun et d’assistante sociale.. Faudrait voir à changer votre disque Marxiste, il est rayé. »

                      Parfaitement exact. La classe dominante n’a besoin que d’un appareil repressif, militaire, policier ou mediatique !

                      Le social a ete impose par les luttes des travailleurs et accepte par le patronat pour faire baisser les tensions sociales.

                      Mais en effet le neoliberalisme a commence a detruire systematiquement toutes les avancees sociales : retraites, secu, droit du travail, ...

                      Quant au disque raye, moi je dis comment je vois l’Etat et vous me repondez archaique !

                      Cela veut simplement dire que vous n’avez pas d’argument serieux a m’opposer :)


                      • (---.---.59.170) 8 septembre 2006 13:35

                        Et le plus marrant, c’est qu’en plus la classe dominante à de moins en moins besoin des français. Il va falloir s’y faire, ce ne sont pas les patrons qui font la queu à l’ANPE..


                      • (---.---.59.170) 8 septembre 2006 13:36

                        « Le social a ete impose par les luttes des travailleurs et accepte par le patronat pour faire baisser les tensions sociales. »

                        Ah, j’oubliais : tout ca c’est vous qui le payez, pas les classes supérieurs.


                      • Rocla (---.---.214.254) 8 septembre 2006 13:39

                        On ne dit pas les luttes de travailleurs,on dit les « dures luttes syndicales ».

                        Rocla


                      • touriste (---.---.218.244) 8 septembre 2006 14:09

                        « On ne dit pas les luttes de travailleurs,on dit les »dures luttes syndicales« . »

                        Historiquement c’est faux. De juin 36 a mai 68 les syndicats ont toujours ete derriere, tres loin derriere, les travailleurs en greve :)

                        Mais enfin le debat sur l’Etat est complexe.

                        Par exemple dire que l’instruction gratuite c’est du social, ca se discute !

                        Sans instruction gratuite une minorite des travailleurs auraient les connaissances suffisantes pour faire tourner les machines

                        Et je vous parle pas des ordinateurs ou sans bac+N vous etes plutot un boulet ...

                        En creant l’instruction publique l’Etat ne faisait que repondre aux besoins (deja !) des industriels en main d’oeuvre qualifiee

                        D’ailleurs pour le fun je vous signale que les syndicats de l’epoque se sont battus a fond CONTRE l’ecole obligatoire :))

                        C’est donc des questions compliquees.

                        Mais le fondamental reste toujours et encore le role central de l’Etat comme instrument de domination de classe.

                        Notamment ideologique. Il faut bien payer, sur fonds publics, ces centaines de penseurs officiels qui nous apprennent que dans la vie tout ce que nous avons, nous le devons aux patrons envers lesquels nous lie une dette d’eternelle gratitude :)


                        • Céline Ertalif Céline Ertalif 17 septembre 2006 13:07

                          Cet article me parait faire suite d’un précédent du 9 juin qui commençait ainsi « Les révolutions technologiques ont souvent précédé les révolutions politiques. En bousculant les rapports de pouvoir entre les hommes, les innovations technologiques mettent à mal le système politique qui, parfois, ne s’en remet pas. Nos hommes politiques ne semblent d’ailleurs pas s’y tromper, et craignent beaucoup l’arrivée d’Internet et tout ce qu’il crée comme bouleversements sociaux. »

                          Je trouve les 2 articles intéressants, et les trolls derrière ce deuxième article décevants. La référence de l’auteur à Frédéric Bastiat et aux libertariens est aussi consternante.

                          Mais j’ai l’intention de répondre prochainement plus longuement et plus au fond à ces deux articles. La fréquente subordination de bouleversements sociaux aux « innovations technologiques » est un concentré d’idéologie qui ne tient pas la route. Comme d’habitude, l’idéologie n’est jamais mieux que là où on ne la voit pas, et il faut quelques lignes pour s’en expliquer.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès