Les indignés, j’en suis !
Le mouvement des indignés fera-t-il tache d’huile ou l’été mettra-t-il fin à sa
construction ? Ce mouvement plutôt sympathique et spontané rassemble tous ceux et celles qui en ont marre de cette société injuste, génératrice de richesses exorbitantes d’un côté et d’une pauvreté impitoyable de l’autre. Ce mouvement se méfie des partis politiques et ne veut pas qu’ils s’affichent dans les rassemblements par des signes ostentatoires. Il est évident que la méfiance à l’égard du monde politique est grande, et que les indignés les mettent tous dans le même sac.
Le pouvoir d’un côté se méfie de ce genre de mouvement, car il ne sait pas vers quelle forme il peut évoluer. Donc il le combat fermement en empêchant les campements prolongés, mais pas trop violement pour qu’ils ne rallient pas la sympathie de la population. D’un autre coté il n’est pas trop inquiet car, sans véritable base politique, il parie que beaucoup d’indignés qui se mobilisent spontanément disparaitront tout aussi spontanément à l’approche des vacances.
Une partie de la population désabusée a choisi la famille Le Pen sous le prétexte de « on a tout essayé, alors pourquoi pas l’extrême droite ? ». Cette partie de la population écoute le discours du FN qui lui permet de mettre un visage et un nom sur ses frustrations et ses abdications : l’étranger, l’immigré ! Ce discours permet aux actionnaires et aux plus riches de rester à l’écart de la vindicte populaire. Lorsque le capital est en difficulté, le fascisme est son meilleur allié.
Mais l’autre partie de la population, tout aussi désabusée, ne dit pas « on a tout essayé, alors pourquoi pas l’extrême gauche ? » Car si l’extrême droite n’inquiète pas la classe dirigeante, l’extrême gauche affole tous les baromètres des milieux politiques à gauche comme à droite. Ce sont des empêcheurs de tourner en rond, nos cerveaux façonnés par 40 ans de doctrines libérales et anticommunistes primaires se braquent. Le plus absurde est que les communistes eux-mêmes les traitent de gauchistes ou trotskistes et leur gardent rancune pour des querelles vieilles de 80 ans … comme dans les histoires corses ou siciliennes !
La droite et la gauche traditionnelle combattent avec la même violence l’extrême gauche. La droite directement, la gauche plus sournoisement afin de récupérer ses électeurs. Partage des richesses, annulation de la dette, autogestion, nationalisation des banques et développement des services publics est un discourt de guerre vis-à-vis de la droite et du Medef. Partage des mandats et limitation de leur durée afin que la politique ne soit pas un métier, élus révocables, transparence des alliances et programme de rupture avec le capitalisme mettent la gauche traditionnelle face à ses contradictions.
Si les indignés ont peur d’être récupérés et ne veulent pas politiser le mouvement, ils prennent quand même le risque de servir de « faire valoir » aux partis de gouvernement lors des élections : ils seront récupérés d’une manière ou d’une autre. Ne pas vouloir politiser le mouvement est le plus sûr moyen de se faire manipuler, le plus sûr moyen de crier et de ne pas faire entendre sa voix ! Beaucoup ne voient dans les propositions de la gauche dite « extrême » que de l’utopie. Mais vouloir faire de la politique, parler politique sans faire de la politique est aussi une utopie. Victor Hugo disait que « l’utopie est la réalité de demain », alors pourquoi pas …
article publie sur Conscience Citoyenn Responsable
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