Les jeunes, dernier bastion PS
Artisans des victoires de Mitterrand et de celle de Chirac en 1995, les 18-24 ans ont contribué par leur abstention à la défaite de Jospin et à la percée lepéniste en 2002. Qui séduit aujourd’hui ces électeurs plus volatils et plus à gauche que leurs aînés, mais tout autant passionnés par la campagne ?
Zénith de 10 000 militants pour Nicolas Sarkozy, parlant ensuite de "oinj" sur Skyrock, Ségolène Royal citant Jamel et Diam’s sur son Skyblog après un passage au congrès de L’Unef, comme les autres candidats de gauche, visite-marathon au Salon de l’étudiant pour François Bayrou...l’opération séduction des jeunes reste un passage obligé pour tout présidentiable. Représentant environ 13 % de l’électorat, les 18-24 ans ont longtemps été acquis à la gauche, et les récentes enquêtes montrent que leur préférence va pour l’heure clairement à Ségolène Royal (34% des intentions de vote) devant Nicolas Sarkozy (22 %), et François Bayrou (20 %). Mais adhésion aux idées, ne veut pas dire mobilisation. Car s’ils apparaissent plus à gauche que l’ensemble des Français, les lycéens majeurs et étudiants présentent une propension à l’abstention plus élevée, pesant par là-même sur l’issue du scrutin. Ils ont ainsi apporté leurs votes à François Mitterrand en 1981 et 1988, puis à Chirac en 1995, sensibilisés par la thématique de la fracture sociale. Néanmoins, leur désertion des isoloirs au premier tour en 2002 a donné cet étonnant quarté de candidats pour les 18-24 ans : Le Pen en tête à 20 % (3 points de plus que l’ensemble des Français), 12% (!) pour Jospin, 11% pour Mamère et 10% pour Chirac. L’enjeu donc pour les candidats est certes de séduire, mais surtout de traduire les sensibilités partisanes par des bulletins de vote...
Pas dépolitisés
Abstention ne signifie pas dépolitisation : l’importance des manifestations lors de la crise du CPE offre un exemple en ce sens. Mais ce type de mouvement protestataire témoigne plus d’une aptitude des jeunes à se mobiliser sur des enjeux ponctuels plus de que se déplacer régulièrement dans les bureaux de vote (cf l’abstention record aux dernières législatives). Ainsi, si l’on a pu penser que le séisme du 21 avril 2002, où les jeunes avaient manifesté en masse, marquerait une repolitisation importante de cette tranche d’âge, il semble que le mouvement ne se soit que faiblement perennisé. Après avoir poussé la porte des partis, beaucoup de jeunes ne sont pas revenus, moins rompus qu’ils sont aux formes traditionnelles de militantisme. (Par exemple, la moyenne d’âge des nouveaux inscrits au PS ces derniers mois est de 43 ans, et la quasi totalité d’entre eux avaient déjà adhéré à un parti ou à une organisation syndicale : pas vraiment de jeunes bacheliers faisant leur baptême politique...).
Affectivité et autorité
Pour autant, la "planète jeune" ne constitue pas un ensemble homogène : le niveau de diplôme constitue un critère d’affiliation partisane, séparant un bloc scolarisé, plus proche de la gauche, et une jeunesse déjà au travail favorisant plutôt les candidats de droite. Point commun de ces électeurs, leurs préoccupations globales ont changé et se sont progressivement rapprochées de celles de leurs parents : emploi, logement, sécurité. Certes, ils restent plus sensibles à l’image des candidats et fonctionnent plus à "l’affectif" que le reste de la population (d’où l’engouement pour Ségolène Royal, plus rassurante que Nicolas Sarkozy) mais une intéressante enquête d’IPOS sur quelques thèmes controversés montre qu’à "la tolérance culturelle se mêle aujourd’hui à une attente de retour d’autorité". 83% des moins de 25 ans se prononcent par exemple pour l’instauration d’un service minimum lors des grèves, 72% d’adhésion à la suppression des allocations familiales en cas de délinquance, près de 60% se déclarent favorables à l’assouplissement des règles dans le contrat de travail des salariés, ou encore une majorité d’entre eux est opposée à l’entrée de la Turquie dans l’UE...Il reste que cette campagne semble beaucoup plus intéresser qu’en 2002 cette tranche d’âge, à l’instar du reste du corps électoral. La proportion d’inscrits sur les listes se disant certains d’aller voter est de 75 % (soit douze points de plus qu’il y a 5 ans) : un gisement potentiel de voix pour la candidate socialiste. "Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort", scandait-elle voici quelques jours, paraphrasant Mitterrand. Et si la jeunesse n’a pas toujours raison, pour les candidats, la jeunesse abstentionniste a toujours tort.
- Les nouveaux jeunes électeurs face à l’élection présidentielle (enquête Cevipof)
- "Données et témoignages sur le vote des jeunes" (La Croix)
- "Quand Royal fait référence à Jamel" (Le Figaro)
- "Nicolaaaas s’emballe au Zenith" (Libération)
- Le Blog de la présidentielle (Phosphore-Le Mouv)
- "Interview d’un chercheur sur le vote des 18-24 ans" (Site de l’INA)
- L’enjeu du vote des jeunes ou le reflet d’une génération plurielle (Forum IPSOS)
- Site "sexycentristes" des Jeunes UDF
- "Le site du Mouvement des jeunes populaires" (Militants UMP)
- "Le site du Mouvement des jeunes socialistes"
- "Fiche argumentaire des militants PS sur la jeunesse" (Parti socialiste)
46 réactions à cet article
-
Cela ne repose sur rien cette analyse,car elle sous entend que jeunesse = PS
Il y a autant de jeunes à droite qu’à gauche et,aujourd’hui compte tenu que ces partis ne portent plus aucunes idées que cela soit dans le domaine de la création des entreprises ou pour la formation et l’emploi.
Les années socialistes ont apporté aux jeunes la culture du « travailleur pauvre »
L’Etat subventionne des emplois de « jeunes-pauvres » et les salaires sont des salaires de travailleurs pauvres quelque soit les études ou le niveau d’étude.
Voila pourquoi,ils ne pensent qu’à partir ailleurs,si ils le peuvent afin d’exprimer leur capacité d’évolution dans une société moderne
En plus,« le jeune » ne veut pas l’assistanat,il veut la liberté de pouvoir évoluer dans une société moderne
Après autant d’années des socialistes au pouvoir,c’est une véritable fracture avec la jeunesse
-
Quelques mises au point :
« Il y a autant de jeunes à droite qu’à gauche »
Pas d’après les instituts de sondages. Voilà un petit texte extrait d’une analyse de TNS-Sofres. A trois mois de l’élection, les intentions de vote sont toujours à prendre avec beaucoup de précautions. Mais telles qu’elles sont évaluées dans la vague 3 du Baromètre politique français (CEVIPOF, fin décembre 2006), parmi les 18-24 ans, elles se portent en plus grand nombre sur la candidate socialiste Ségolène Royal : 46% contre 30% pour Nicolas Sarkozy au 1er tour du scrutin. Actuellement les jeunes en France se situent plus à gauche qu’à droite. Il est donc assez logique qu’ils reportent cette tendance sur la candidature qui incarne le camp de la gauche.
« Les années socialistes ont apporté aux jeunes la culture du »travailleur pauvre« »
Faux. La France est un des rares pays dont le taux de pauvreté est inférieur au taux de chômage (6.2% contre 8.4%) ce qui implique que cette catégorie, qui existe malheureusement est très limitée en nombre. Les travailleurs pauvres, c’est plus une spécialité anglo-saxonne. Au RU 5% de chômage contre 12% de pauvreté, et aux USA 5% de chômage pour 17% de pauvreté, et même 5.3% d’extrême pauvreté (moins de 400$/mois, catégorie qui ne représente même pas 1% de la population en France).
« Voila pourquoi,ils ne pensent qu’à partir ailleurs,si ils le peuvent afin d’exprimer leur capacité d’évolution dans une société moderne »
Faux. Les jeunes français veulent majoritairement devenir fonctionnaire (75% selon IPSOS).
« Après autant d’années des socialistes au pouvoir, c’est une véritable fracture avec la jeunesse »
Merde alors, je croyais que c’était la droite qui était au pouvoir depuis 5 ans. Les jeunes veulent des emplois stables pour pouvoir se construire une Vie. Souvenez-vous du CPE !
-
Excusez-moi, j’avais oublié de me logguer.
-
Bonjour, Je ne sous-entends pas que jeunesse=PS, comme vous l’affirmez. Si vous relisez l’article, vous constaterez que je souligne que les 18-24 ans placent Ségolène Royal largement en tête, ce qui est assez notable, considérant que les traditionnels « bastions » ou réservoirs de voix socialistes ne sont plus acquis : les enseignants doutent, beaucoup d’ouvriers sont passés à droite voire à l’extrême-droite en 2002...Et effectivement sympathie de la jeunesse pour un candidat ne veut pas forcément dire bulletin de vote à la clé, abstention oblige. (Les jeunes qui votent extrême sont souvent les plus mobilisés). Quant aux préoccupations des jeunes (vous dites qu’ils veulent plus de liberté, moins d’assistanat), j’évoque en fin d’article une enquête (dont je donne le lien) qui montre bien qu’elles sont moins « à gauche » en matière économique que l’on pourrait s’y attendre. (ex souplesse du contrat de travail). Certes, beaucoup de jeunes ont manifesté contre le CPE, mais combien, restés chez eux ou à la fac,y adhéraient ? Bref, ce billet n’a pas le caractère péremptoire dont vous le soupçonnez...Merci de votre contribution néanmoins, et en n’hésitez pas à nous rendre visite sur http://www.presidentielles.net pour d’autres articles et d’autres contenus inédits !
-
@Anthony Meilland
C’est vrai que les jeunes sont majoritairement de gauche et veulent pratiquement tous devenir fonctionnaires et c’est peut-etre la le hic.
Le probleme c’est qu’il n’y aura pas de place pour tout le monde et q’augmenter les places se servira pas a grand chose vu le nombre d’etudiant par exmple qui sortent avec un diplome et reste sur le carreau, apres. La stabilite de l’emploi a l’heure actuelle est un peu depassee, je pense. Les concours sont peu nombreux et surbookes.
La gauche a tellement devalorise le prive que « peu » de personnes osent y aller, preferant l’attente souvent longue et couteuse d’un hypothetique concours (souvent oriente)qui les fera passer fonctionnaires. Alors qu’il pourrait bosser dans le prive. L’autre probleme est le decalage fac qui sont un peu a l’ouest sur ce qui se passe dans le prive et forme des gens inadatpes au besoin.
-
j’ai moi aussi oublie de logger
-
@ anthony
Souvient toi que les sondages se sont completement gourés en 2002. Tu leur fais encore confiance ?
Des jeunes, il y en a à gauche et à droite.
Crois tu que tous les jeunes diplomés peuvent adherer aux theories demagogiques de gauches (« distribuons les richesses », « trop de police », « vive les banlieues ») ?
Non.
Mais si vraiment le PS se resument aux jeunes, ils devraient s’inquieter de la chute de la demographie... (explication de la politique pro-immigration ?)
-
Les jeunes veulent majoritairement devenir fonctionnaires parce que le privé les paye tellement mal malgré leurs efforts et leurs connaissances qu’ils ne veulent pas être les derniers cons à produire pour les autres.... L’echelle des salaires est tellement écrasée que quitte à gagner peu autant ne pas se fatiguer trop.
Ce qui importe plus que tout pour redonner aux jeunes l’envie de produire c’est de payer correctement ceux qui travaillent dans le privé et prennent des risques autres qu’une rupture de trombone ou l’éclatement d’un stylo bille en attendant la RDT et le W-E !
En france le salaire c’est le SMIC, légèrement amélioré si vous êtes très productif. Payez donc mieux les gens qui savent faire quelque chose et qui n’ont pas peur de bosser et il y aura beaucoup moins de candidats fonctionnaires. Pour l’instant il faut bien reconnaitre que ce sont eux les rois, mais j’imagine mal un pays ou il n’y aurait que des fonctionnaires. Ca fonctionnerait aussi bien qu’une entreprise ou il y a trop d’administratifs par rapport aux productifs : prix de revient trop élevé, perte de clients par mise en concurrence, fermeture de la boutique à court terme.
-
Les jeunes qui braillent dans la rue sont majoritairement de gauche et nostalgiques du grand chahut soixantehuitard qu’ont connu leurs .... grands parents.
Mais il y en a aussi beaucoup qui la ferment, because pensée unique obligatoire (tiens voila une chose qui perdure depuis 68 sans aucun problème). Ils n’oublieront certainement pas d’aller voter puisque dans l’isoloir au moins ils peuvent dire ce qu’ils pensent à ceux qui perturbent leurs écoles et leurs facs avec la bénédiction de la gaaaauuuche bien pensante.. et je crains fort que les votes jeunes de 2007 ressemblent aux votes jeunes de 2002.
-
Oncle archibald, s’il vous plaît lisez ma réponse un peu plus loin je me suis trompée en cliquant sur « réagir à l’article » au lieu de « réagir à votre commentaire ».
-
« Ce qui importe plus que tout pour redonner aux jeunes l’envie de produire c’est de payer correctement ceux qui travaillent dans le privé et prennent des risques autres qu’une rupture de trombone ou l’éclatement d’un stylo bille en attendant la RDT et le W-E ! »
J’ai rarement lu quelque chose d’aussi idiot. C’est sûr qu’avec des gens pourvus d’une telle capacité de raisonnement, la France va s’en sortir...
Vous n’avez pas encore compris que ce sont des propos comme les votres qui donnent aux jeunes Français l’envie de partir ?
-
je sais plus qui a dit « Ne pas être communiste avant trente ans, c’est être sans coeur, mais rester communiste après trente ans, c’est être sans intelligence. » C’est toujours vrai, il serait intéressant après le 1er tour de comptabiliser les voix de tout la gauche ( 7 candidats ) chez les moins de trente ans
-
Très intéressant le vote des jeunes. Traditionnellement peu mobilisés, ils auront bien sûr une influence dans cette élection qui devrait se jouer dans un mouchoir. Et comme ils sont peu sondés (vu qu’ils ne sont pas dans les listing traditionnels des instituts...), mais se sont beaucoup inscrit sur les listes électorales, leur vote sera intéressant à suivre.
Traditionnellement, le vote des jeunes est moins extrême que celui de leurs aînés (même si le vote Besancenot peut séduire). Ce vote est en effet souvent de gauche, PS, mais la surprise de cette élection est la proportion d’intentions de vote pour Bayrou, proche de 20%. Cela s’explique en effet par l’atractivité « émotionnelle » du projet de rassemblement de Bayrou, par son côté généreux, qui séduit comme le montrent les nombreux jeunes (non UDF !) présents lors de ses meetings (les « 10.000 » jeunes présents pour voir Sarkozy, qui ne pouvaient être plus de 6500 au Zenith en raison de la capacité de la salle, étaient eux des UMP...).
Néanmoins, il est aussi intéressant de noter ce désir d’autorité de nombreux jeunes, qui sont souvent les premières victimes des désordres sociaux et autres grèves.
Comme pour beaucoup d’électeurs dans cette élection, le pourcentage d’indécis chez les jeunes est sans doute encore élevé. Cette fin de campagne nous réserve encore des surprises.
-
Tout à fait d’accord, n’ayant pas de ligne de téléphone fixe il ne rentrent pas dans les panels de sondage. Je suis d’accord avec l’article qui dit que la nouvelle génération est à la fois plus libérale que celle de ses parents tout en étant de gauche sur la question des moeurs. Je constate autour de moi (j’ai 29 ans) chez mes amis ce positionnement politique à deux niveaux : de centre droit en économie et de gauche sur certains sujets de société (mariage homosexuel... Je crois que c’est pour cela que F.BAYROU a percé dans dans cette caégorie alors qu’il était inexistant auparavant chez les jeunes. Il essaye de se positionner sur cet masse centriste un peu nouvelle mais à mon avis bien réelle contrairement à ce que pense certains de ses détracteurs. Pour autant en grattant un peu je regrette que les radicaux et Borloo n’est pas senti cette nouvelle aspiration plus proche de leur sensibilité qu’elle ne l’est en réalité de celle de l’UDF qui reste malgré out conservatrice même si elle s’en défend dans cette campagne. En effet je viens de découvrir que certains députés UDF ont proposé un projet de loi à l’assemblée visant à rétablir la peine de mort dans certains cas (terrorisme. Je vais voter BAYROU mais j’espère que la mutation qu’il déclare opérer sera réelle.
-
Vous avez raison concernant les téléphones fixes. Les sondeurs ne peuvent joindre quantités d’étudiants ne vivant plus chez leurs parents, et qui n’ont qu’un portable ! C’est l’une des catégories les plus difficiles à sonder de ce fait. A l’échelle de l’Hexagone, entre les Français qui n’ont pas de fixe ou qui s’en servent uniquement pour un abonnement TV et internet, c’est ainsi près de 30% de la population qui est insondable (cf article dans le Canard enchaîné du mercredi 21 mars).
-
Petit commentaire hors-sujet.
Ne te méprends pas : Borloo a certes rallié Sarkozy mais la base du parti radical aurait volontiers rallié Bayrou. Il n’y a qu’à aller sur le site du parti radical pour lire les commentaires des militants. C’est édifiant... et décevant de la part de Borloo.
-
@ voltaire
Quand vous dites « Traditionnellement, le vote des jeunes est moins extrême que celui de leurs aînés », vous vous méprenez complètement, ceci sans doute afin de servir votre enchaînement sur une EVENTUELLE « proportion d’intentions de vote pour Bayrou, proche de 20% ».
Je dis « éventuelle » car vous affirmez ensuite que « le pourcentage d’indécis chez les jeunes est sans doute encore élevé ».
Avant de commenter, lisez les documents que l’auteur vous donne à lire. Avez-vous passé le bac ? C’est pourtant élémentaire comme démarche me semble t-il :
« 2002 : Le Pen 20 % (17 %) ; Jospin 12 % (16 %) ; Mamère 11 % (5 %) ; Chirac 10 % (20 %) ; Besancenot 10 % (4 %) ; Bayrou 8 % (7 %) » (source La Croix).
-
@ mj357 magnum
Vous semblez soutenir un candidat qui reprend trop de propositions des autres candidats : « certains députés UDF ont proposé un projet de loi à l’assemblée visant à rétablir la peine de mort dans certains cas ».
Il me semble que seul Le Pen a fait cette proposition de rétablir la peine de mort !
Alors, Bayrou élu ferait cause commune avec LUI ?
-
Quand on se sera aperçu que Bayrou était une supercherie, il sera trop tard ; Mais ce que le peuple a fait, le peuple peut le défaire, mais 5 ans plus tard seulement ; Moi j’ai rêvé d’un monde associant écologie et economie, et non pas d’un monde d’ultra libéralisme ou le profit n’est que la seule variable du bien vivre. M.MADELIN n’a rien d’un écolo au coté de Bayrou
-
Gare du Nord : le témoignage de Mohamed, 30 ans
NOUVELOBS.COM | 02.04.2007 | 08:56
Réagissez à l’article334 réactions
Mohamed, 30 ans, d’Argenteuil, était à la Gare du Nord mardi soir 27 mars. Il raconte les émeutes, son interpellation, et les conditions de sa garde à vue. Ni avocat ni médecin. Diabétique, Mohamed affirma avoir été privé de son insuline pendant 36 heures. Il a fini à l’hôpital, avant d’être condamné jeudi en comparution immédiate à quatre mois de prison avec sursis pour jet de projectile sur les forces de l’ordre.
Le témoignage :
"J’étais pas loin, un copain m’a appelé pour me dire que c’était chaud, qu’il se passait des trucs dans la gare du Nord. Il était aux environs de 17 heures, quand je suis allé voir avec deux amis. On a vu un cordon de CRS et de policiers en civil dans le grand hall faisant face à une bonne centaine de jeunes soutenus par des passagers, des hommes, des femmes de tous âges. Ils se sont tenus en joue comme ça pendant près de trois heures. Les gens étaient de plus en plus nombreux, le bruit avait vite couru qu’un type avait été malmené, humilié pendant un contrôle, mais on ne savait rien de plus, il se disait même que c’était un mineur. Je suis resté pour tenter de calmer les jeunes, et parce que je trouvais la situation très dangereuse : les jeunes et les policiers étaient vraiment tendus, et les passagers, vieux et moins vieux, femmes et enfants continuaient de circuler.
Il y avait un type très grand, très costaud, que j’ai reconnu, un membre de la Tribu K, qui haranguait la foule, chauffait les gamins : « On est des victimes ! ». J’ai aussi vu une petite dame âgée, venue me demander ce qui se passait, je lui ai parlé du jeune contrôlé de façon violente, elle a aussitôt levé son poing, elle s’est dirigée vers les forces de l’ordre, et elle leur a dit « li-bé-rez le jeune, li-bé-rez le jeune ! ». Les jeunes, eux, criaient : « Sarkozy, fils de ... » Et puis, les CRS ont chargé, et gazé. Tout le monde a pris.
Une autre charge nous a poussés vers les portiques qui conduisent au RER D. Là, les jeunes ont tout cassé. Moi, j’étais contre les pillages, je leur disais, « arrêtez, arrêtez ! Ca sert à rien, et en plus vous voyez pas qu’ils vous filment, les flics ! Arrêtez ! » Rien à faire... Le magasin Footlocker a été détruit par un seul gamin, tout seul, avec sa barre de fer. Il a cogné, il est rentré et je l’ai vu ressortir avec des survêtements plein les bras.
Mais le plus impressionnant, c’était les filles : elles avaient la rage, et elles étaient nombreuses, j’en ai vu une détruire toute seule le photomaton, une autre la machine à distribuer des boissons et des barres de chocolat toute seule aussi. Les charges étaient de plus en plus nombreuses, de plus en plus violentes. C’est là que j’ai pris un coup de colère. J’ai ramassé une pompe par terre devant Footlocker et je l’ai jeté sur les flics. Ils m’ont vu et je suis devenu leur cible. J’ai fait cinquante mètres en courant, mais ils m’ont rattrapé. Il était 20h15. Je me suis débattu, j’ai même arraché la matraque d’un flic. Et puis trois autres sont arrivés, je me suis retrouvé face contre terre, écrasé au sol, j’entendais un chien qui hurlait en me bouffant le crâne. Et puis ils m’ont traîné jusqu’au poste de la Gare du Nord, où je suis resté à peine cinq minutes avant qu’ils me transfèrent à rue Riquet, à la porte de la Chapelle, à l’USIT.
Pendant le voyage, dans la voiture, le policier assis avec moi à l’arrière me tapait dans les côtes avec le bout de sa matraque. A 20h40, j’étais rue Riquet, attaché à un banc. Après, ils m’ont mis à poil, m’ont demandé de m’accroupir pour un toucher rectal. Et puis, je leur ai signalé que j’étais diabétique, qu’il me fallait de l’insuline, parce qu’en période de stress, les risques de tomber dans le coma redoublent, et je les ai prévenus que je pouvais avoir des propos incohérents. Je leur ai expliqué que normalement, avant 21 heures, j’aurais du me piquer. Ils ne m’ont pas écouté, ils s’en foutaient. Ils m’ont jeté en cellule avec les autres, j’étais KO, j’avais besoin de manger au moins.
J’ai demandé mon repas. On ne me l’a jamais servi. Je suis resté 36 heures sans manger, ni boire une seule goutte d’eau. Et je n’ai ni de médecin ni d’avocat. Je sentais que j’allais de plus en plus mal, j’ai demandé mon insuline à plusieurs reprises. Ils m’ont transféré à 3 heures du matin dans la nuit de mercredi à jeudi au dépôt du palais de justice. J’ai des souvenirs troubles parce que j’allais vraiment très mal, là. Ils m’ont à nouveau déshabillé, à nouveau fait un toucher rectal. Je crois qu’ils pensaient que je simulais, ils trouvaient mon état étrange, j’avais du mal à parler.
Un médecin passait voir les prévenus, il m’a examiné, a testé mon taux de sucre dans le sang. La moyenne est normalement à 1,30 g par litre de sang après un repas. Moi, j’étais à 5g par litre de sang, là. Le docteur a aussitôt prévenu que mon état nécessitait une hospitalisation en urgence. Il a insisté. Et je sais qu’il y a seulement quelques dizaines de mètres du dépôt à l’Hôtel Dieu.
C’est pourtant à 9 heures du matin seulement que les policiers m’y ont conduit. Ils m’ont traîné jusque là-bas. J’ai été mis immédiatement sous perfusion. Ils m’ont soigné, et donné à manger. Il a fallu me réhydrater pendant quatre heures. Et puis, j’ai été ramené au dépôt, en cellule. Jusqu’à 19h30, j’ai regardé les autres partir aux comparutions immédiates, je les voyais revenir, en larmes. Le type qui est passé juste avant moi a pris quatre mois ferme pour avoir jeté une canette vide sur les policiers. Je me disais qu’avec ma basket, j’allais en prendre au moins autant que lui. Sauf que lui a dit qu’il avait agi « pour rigoler ». Moi, ce n’était pas mon cas.
J’ai expliqué que je trouvais que la police ne gérait plus du tout la situation, et que j’ai lancé la chaussure de colère, après avoir tenté de calmer les jeunes, et voyant que les flics ne cessaient de gazer tout le monde, alors qu’il y avait des passants. J’ai été condamné pour jet de projectile sur les forces de l’ordre à quatre mois de prison avec sursis. J’étais libre, jeudi, à 20h15.
Là ils m’ont proposé de me conduire à nouveau à l’hôpital, pour mon insuline. Je leur ai dit non, je voulais rentrer chez moi."
Propos recueillis par Elsa Vigoureux
(le samedi 31 mars 2007)
-
Ca sent le canular ce « témoignage »...
-
En tout cas quand sego propose d’offrir un an de salaire et de charge pour les jeunes elle y va fort dans la drague...
Ceci je me demande si c’est pas un peu trop gros. Ca fait longtemps qu’on a pas entendu une promesse aussi énorme non ?
-
Pas si longtemps que ca : 2 emplois gratuits par entreprise ! Si c’est pas une belle promesse electorale, ca... :)
-
Moi je propose l’arret des guerres dans le monde, la fin de la famine, du Sida et des politiques qui preferent l’interet general, et bien sur 25h paye 40 et une 6 semaine de conges payes.
VOTEZ POUR MOI. Le tube de vaseline est gratuit c’est moi qui offre.
-
Non je vais vous proposer le programme Sarkosy/Bayrou :
- Travailler 50H/semaine
- Suppréssion de moitié des congés payés et suppression totale des RTT et des jours fériés.
- Diviser /2 vos salaires.
- Payer sur son salaire, les charges actuelles voire plus ;
- Payer davantage en mettant des franchises pour se nourrir, se loger, se soigner, se former, se loger,...
- Un état répressif...
- Faire monter les Francais, les uns contre les autres
- Ne plus faire d’enfants( ça coute trop cher)
- Continuez à polluer dans que la planete accuse le coup et tant que les profits profitent à quelques uns. La vaseline, je vous laisse le soin de la payer et de vous l’appliquer.On se retrouvera dans 5 ans on verra bien... qui avait raison. -
@ Segolene.
Merci pour la vaseline j’y penserais. Bosser 50h/semaine je les fait déjà « a l’étranger » mais personne ne m’oblige. Je les fait parce que j’aime mon boulot (j’ai cette chance) et que mon boss reconnaît mon travail pour ce qu’il est. = une jolie prime en fin D’année.
C’est un investissement sur du long terme qui payera plus tard. Je préfère manger mon pain noir maintenant et le blanc plus tard.
Pour l’Etat répressif on récolte se que l’on sème. Le laxisme aggrave et aveugle de la gauche nous emmène l’autre boulet de Sarko. Tout exces est nocif dans un sens comme dans l’autre. Conclusion fait ton choix.
5 ans de coucouning et de laxisme avec Sego ou la matraque et le communautarisme avec Sarko. Moi je choisi aucun des deux. Je ne voterais probablement pas à cette élection. Je regarderais cela de loin.
-
Le gagnant chez les jeunes sera mr abstention , 22 avril ou pas , le dimanche beaucoup seront décomposés après avoir fait la teuf en boite et les elections ils s’en tamponent d’une force !
-
C’est pas tout à fait faux le chat, j’avais prévu une grosse fête pour les 4 et 5 mai, mais ma mère m’a rappelé qu’il fallait voter le lendemain.
Mais y a-t-il une loi qui interdit de voter bourré ou avec la gueule de bois ?
-
Le commentaire à la con précédent est le mien.
-
Le mythe de l’election serait que de nombreux jeunes se seraient inscrits l’annee derniere, qui votant a gauche vont faire basculer l’election.
Cest completement faux, la pluspart des nouveaux inscrits sont des gens « ages » , ayant demenage depuis. Le taux de veritables ’Jeunes’ est tout a fait dans la norme des autres elections.
Enfin bien sur tout depend de ce que l’on appele ’JEUNE’. Il semble qu’a 33 ans (cf gare du Nord) on soit encore dans la categorie JEUNE, ce qui evidement modifie mon commentaire....
-
Habon a raison de vouloir modérer certains commentaires trop enthousiastes pour être honnêtes.
Source CEVIPOF - Tableau 1 - Politisation, appréciation de la situation politique et orientation politique en fonction de l’âge (en %) / Ecart Vague 1 / Vague 4 :
Se positionne ni à gauche ni à droite :
18 - 21 ans : -6
22 - 30 ans : -10
31 ans et plus : -8
N’a confiance ni dans la gauche ni dans la droite pour gouverner le pays : recul de 8% des trois catégories.
Cette tendance évidente sur une bipolarisation gauche/droite des jeunes (et moins jeunes) confirme celle des élections de 2002.
Autre fait notable relevé dans cette vague d’enquêtes, si tant est qu’elle repose sur des données fiables :
« La vague 4 du Baromètre vérifie l’attractivité des idées de Jean-Marie Le Pen au sein de la jeunesse déscolarisée et faiblement diplômée. 22% des jeunes actifs, et 27% des jeunes actifs ayant un niveau de diplôme inférieur au Bac, expriment leur accord avec elles. Parmi les jeunes étudiants ils ne sont dans ce cas que 12% ».
Je confirme ce constat pour le vérifier tous les jours autour de moi.
Ainsi, ou peut sans risque tordre le cou à l’idée d’un vote massif des jeunes entre gauche et droite : « l’absence de positionnement entre la gauche et la droite reste malgré tout la plupart du temps majoritaire. 39% des 18-21 ans ne se reconnaissent pas dans cette bipartition de l’espace politique et idéologique, encore 32% des 22-30 ans et 27% des 31 ans et plus ».
Les (nombreux) jeunes « ninis » sont partagés entre centre et extrêmes.
-
Non seulement Habon n’a pas raison, mais il a même tort ! Il écrit en effet ceci :
"Le mythe de l’election serait que de nombreux jeunes se seraient inscrits l’annee derniere, qui votant a gauche vont faire basculer l’election. C’est completement faux, la plupart des nouveaux inscrits sont des gens « ages », ayant demenage depuis. Le taux de veritables ’Jeunes’ est tout a fait dans la norme des autres elections."
Habon, les déménageurs ne sont jamais comptabilisés comme « nouveaux inscrits », mais comme comme personnes ayant changé de lieu de vote. Les nouveaux inscrits, c’est ça :
1) il y avait 41,2 millions d’inscrits sur les listes électorales en 2002.
2) 500 000 décès par an font 2,5 millions en 5 ans
3) il y a eu 40 000 naturalisations par an, soit environ 200 000 en 5 ans
4) il y a 43,9 millions d’inscrits en 2007
On a donc environ 5 millions de nouveaux inscrits en 2007 (électeurs non inscrits en 2002), qui représentent 12% du corps électoral de 2007.
Sur ces 5 millions de nouveaux votants, 4 millions sont des jeunes.
Au cours des 5 dernières années, il y a en eu chaque année 800 000 « jeunes » qui ont atteint leurs 18 ans (soit 4 millions en 5 ans), dont les 3/4 ont été inscrits automatiquement sur les listes électorales (soit 3 millions). Les autres se sont inscrits volontairement.
On a donc une augmentation massive des personnes de moins de 30 ans sur les listes électorales en 2007, ce qui va bien sûr desservir les partis conservateurs, qui trouvent leur électorat favori chez les électeurs les plus âgés.
Pas facile de défendre les rentiers de 70 ans et les smicards de 25 dans un même programme. C’est ce qui explique les contorsions permanentes de certains. N’en déplaise à Habon.
-
Ouais enfin tout ça c’est oublier un peu vite que Lepen arrive premier chez les jeunes en 2002....
Les jeunes sont loin d’être tous PS, c’etait déjà vrai il y a 5 ans et ça le sera encore plus cette année.
Ayant 23 ans je vois tout les jours des jeunes me dire que leur vote ira au FN. Et ma fois c’est un juste retour des choses.
-
@WELLS
ici idem dans les bdr + les maghrebins d’origine ; c’est marrant que l’on voit des gens se déclarant voter fn mais que personne n’ose dire voter sarko ....
-
Gare du Nord : le témoignage de Mohamed, 30 ans
NOUVELOBS.COM | 02.04.2007 | 08:56
Réagissez à l’article334 réactions
Mohamed, 30 ans, d’Argenteuil, était à la Gare du Nord mardi soir 27 mars. Il raconte les émeutes, son interpellation, et les conditions de sa garde à vue. Ni avocat ni médecin. Diabétique, Mohamed affirma avoir été privé de son insuline pendant 36 heures. Il a fini à l’hôpital, avant d’être condamné jeudi en comparution immédiate à quatre mois de prison avec sursis pour jet de projectile sur les forces de l’ordre.
Le témoignage :
"J’étais pas loin, un copain m’a appelé pour me dire que c’était chaud, qu’il se passait des trucs dans la gare du Nord. Il était aux environs de 17 heures, quand je suis allé voir avec deux amis. On a vu un cordon de CRS et de policiers en civil dans le grand hall faisant face à une bonne centaine de jeunes soutenus par des passagers, des hommes, des femmes de tous âges. Ils se sont tenus en joue comme ça pendant près de trois heures. Les gens étaient de plus en plus nombreux, le bruit avait vite couru qu’un type avait été malmené, humilié pendant un contrôle, mais on ne savait rien de plus, il se disait même que c’était un mineur. Je suis resté pour tenter de calmer les jeunes, et parce que je trouvais la situation très dangereuse : les jeunes et les policiers étaient vraiment tendus, et les passagers, vieux et moins vieux, femmes et enfants continuaient de circuler.
Il y avait un type très grand, très costaud, que j’ai reconnu, un membre de la Tribu K, qui haranguait la foule, chauffait les gamins : « On est des victimes ! ». J’ai aussi vu une petite dame âgée, venue me demander ce qui se passait, je lui ai parlé du jeune contrôlé de façon violente, elle a aussitôt levé son poing, elle s’est dirigée vers les forces de l’ordre, et elle leur a dit « li-bé-rez le jeune, li-bé-rez le jeune ! ». Les jeunes, eux, criaient : « Sarkozy, fils de ... » Et puis, les CRS ont chargé, et gazé. Tout le monde a pris.
Une autre charge nous a poussés vers les portiques qui conduisent au RER D. Là, les jeunes ont tout cassé. Moi, j’étais contre les pillages, je leur disais, « arrêtez, arrêtez ! Ca sert à rien, et en plus vous voyez pas qu’ils vous filment, les flics ! Arrêtez ! » Rien à faire... Le magasin Footlocker a été détruit par un seul gamin, tout seul, avec sa barre de fer. Il a cogné, il est rentré et je l’ai vu ressortir avec des survêtements plein les bras.
Mais le plus impressionnant, c’était les filles : elles avaient la rage, et elles étaient nombreuses, j’en ai vu une détruire toute seule le photomaton, une autre la machine à distribuer des boissons et des barres de chocolat toute seule aussi. Les charges étaient de plus en plus nombreuses, de plus en plus violentes. C’est là que j’ai pris un coup de colère. J’ai ramassé une pompe par terre devant Footlocker et je l’ai jeté sur les flics. Ils m’ont vu et je suis devenu leur cible. J’ai fait cinquante mètres en courant, mais ils m’ont rattrapé. Il était 20h15. Je me suis débattu, j’ai même arraché la matraque d’un flic. Et puis trois autres sont arrivés, je me suis retrouvé face contre terre, écrasé au sol, j’entendais un chien qui hurlait en me bouffant le crâne. Et puis ils m’ont traîné jusqu’au poste de la Gare du Nord, où je suis resté à peine cinq minutes avant qu’ils me transfèrent à rue Riquet, à la porte de la Chapelle, à l’USIT.
Pendant le voyage, dans la voiture, le policier assis avec moi à l’arrière me tapait dans les côtes avec le bout de sa matraque. A 20h40, j’étais rue Riquet, attaché à un banc. Après, ils m’ont mis à poil, m’ont demandé de m’accroupir pour un toucher rectal. Et puis, je leur ai signalé que j’étais diabétique, qu’il me fallait de l’insuline, parce qu’en période de stress, les risques de tomber dans le coma redoublent, et je les ai prévenus que je pouvais avoir des propos incohérents. Je leur ai expliqué que normalement, avant 21 heures, j’aurais du me piquer. Ils ne m’ont pas écouté, ils s’en foutaient. Ils m’ont jeté en cellule avec les autres, j’étais KO, j’avais besoin de manger au moins.
J’ai demandé mon repas. On ne me l’a jamais servi. Je suis resté 36 heures sans manger, ni boire une seule goutte d’eau. Et je n’ai ni de médecin ni d’avocat. Je sentais que j’allais de plus en plus mal, j’ai demandé mon insuline à plusieurs reprises. Ils m’ont transféré à 3 heures du matin dans la nuit de mercredi à jeudi au dépôt du palais de justice. J’ai des souvenirs troubles parce que j’allais vraiment très mal, là. Ils m’ont à nouveau déshabillé, à nouveau fait un toucher rectal. Je crois qu’ils pensaient que je simulais, ils trouvaient mon état étrange, j’avais du mal à parler.
Un médecin passait voir les prévenus, il m’a examiné, a testé mon taux de sucre dans le sang. La moyenne est normalement à 1,30 g par litre de sang après un repas. Moi, j’étais à 5g par litre de sang, là. Le docteur a aussitôt prévenu que mon état nécessitait une hospitalisation en urgence. Il a insisté. Et je sais qu’il y a seulement quelques dizaines de mètres du dépôt à l’Hôtel Dieu.
C’est pourtant à 9 heures du matin seulement que les policiers m’y ont conduit. Ils m’ont traîné jusque là-bas. J’ai été mis immédiatement sous perfusion. Ils m’ont soigné, et donné à manger. Il a fallu me réhydrater pendant quatre heures. Et puis, j’ai été ramené au dépôt, en cellule. Jusqu’à 19h30, j’ai regardé les autres partir aux comparutions immédiates, je les voyais revenir, en larmes. Le type qui est passé juste avant moi a pris quatre mois ferme pour avoir jeté une canette vide sur les policiers. Je me disais qu’avec ma basket, j’allais en prendre au moins autant que lui. Sauf que lui a dit qu’il avait agi « pour rigoler ». Moi, ce n’était pas mon cas.
J’ai expliqué que je trouvais que la police ne gérait plus du tout la situation, et que j’ai lancé la chaussure de colère, après avoir tenté de calmer les jeunes, et voyant que les flics ne cessaient de gazer tout le monde, alors qu’il y avait des passants. J’ai été condamné pour jet de projectile sur les forces de l’ordre à quatre mois de prison avec sursis. J’étais libre, jeudi, à 20h15.
Là ils m’ont proposé de me conduire à nouveau à l’hôpital, pour mon insuline. Je leur ai dit non, je voulais rentrer chez moi."
Propos recueillis par Elsa Vigoureux
(le samedi 31 mars 2007)
-
@ Melle Canarde
Merci pour cet article concis qui laisse une large place aux commentaires les plus divers et moins partisans que ces derniers jours sur VOX.
Les sous-titres donnant la trame de votre post « Pas dépolitisés » et « Affectivité et autorité » traduisent bien l’engagement des jeunes en faveur d’un système politique déraciné des valeurs bipolaires et tendant vers une pluralité des tendances sans a priori, où le gauchisme d’autrefois, inné chez les jeunes, est relayé par un extrêmisme de toutes tendances.
Cette tendance observée chez les jeunes se retrouve chez les moins jeunes, ce qui tend à prouver que le mûrissement de la population s’effectue dans le même sens.
Plus enclins aux valeurs de république, de nation, de droiture et de courage, les jeunes montrent le vrai visage de la France de demain.
-
préférence va pour l’heure clairement à Ségolène Royal (34% des intentions de vote)
Leur préférence réelle va aux candidats de la gauche de la gauche.
A leur donner le choix entre les trois divas, on obtient évidemment un résultat faible (34%), mais surtout tronqué.
Si par chance, on aperçoit un militant PS distribuer des tracts, on aura du mal à le classer dans la jeunesse.
Alors, titrer « les jeunes dernier bastion du PS », c’est clairement de la désinformation.
-
Etre jeune n’est pas forcèment être crétin ni forcèment traitre à sa patrie ou collaborateur de l’invasion migratoire.
Beaucoup de jeunes Français aiment encore leur pays et voteront en conséquence.
La conscience politique et la clairvoyance face au péril ne viennent pas avec l’age sinon nous n’en serions pas arrivé là !
-
Le choix du PS d’appliquer les techniques de marketing politique qui est la définition politiquement correcte de la propagande populiste initiée par Goebbels, est une preuve de plus que ce parti n’a plus rien voir avec la gauche. Le volte-face mediatique, racoleur de SR d’un bout à l’autre de l’électorat (Pétain, Staline, Jaurès,Barrès... tout y est passé) est une illustration du mépris pour les électeurs et ceux de la gauche en particulier. La gauche ce n’est pas cela : ce n’est pas l’achat et le racolage des votes jusqu’aux pires extrèmes pour établir un pouvoir monarchique Mitterandien. Dans ce domaine si Badinguet était Napoléon le petit,SR serait plutôt Mitterand le petit. Quant à largent, les puissances de l’argent, les rapports avec l’argent, il n’en manque pas plus au PS qu’à NS et Le Pen. La publication de l’ISF de SR nous a épargné ceux de Lang, DSK et autres caciques du bureau politique. Vu sur un autre débat : http://www.marketing-politique.com/mkpq/index.html
-
Thierry 31 mars 2007 23:36Razzye Hammadi, président du MJS, a rappelé que depuis longtemps, chaque candidat élu était le préféré des jeunes ; cest de bon augure !
-
bonjour, Oncle Archibald. je me permets de réagir à votre article, car je commence à être ulcérée de voir les fonctionnaires traités de fainéants. je suis rentrée dans la fonction publique d’état depuis maintenant 25 ans, j’ai passé des concours, j’ai déménagé 5 fois, (sans indemnités particulières) je ne prends pas de congés maladie ni de garde d’enfants (j’en ai trois), je fais environ 45 heures par semaine en moyenne (vous allez me dire parce que je le veux bien) payées 38H30 : effet de l’ARTT, étant cadre « supérieur », j’ai un forfait hebdomadaire de 38h30 lorsque j’en fais bien 6 de plus « à l’oeil ». Vous savez, je ne suis pas rentrée par vocation, mais j’ai appris à aimer mon métier, à cavaler la nuit (non payées, ces heures) puisque j’appartiens à une administration dite régalienne. j’aime mon métier, c’est vrai que j’en fais peut être trop, et pour rien. je suis d’accord que le mérite n’est pas récompensé, et que la différence d’échelle de salaires n’est pas attractive (des fois, je me dis que je suis une grande c... d’avoir passé ces concours) ; mais quand même, dans leur grande majorité, les gens bossent. le problème est plus de l’utilité de ce que l’on leur fait faire (de plus en plus inféodé au politique, donc à l’intérêt d’une élection plus qu’à l’intérêt général).le politique fait de plus en plus supporter aux fonctionnaires la responsabilité de leurs décisions imbéciles. Un exemple ? la PAC ! On fait plancher de pauvres rédacteurs régulièrement invectivés par les lobbies des céréaliers sur des textes dont finalement ils ne veulent pas... et qui sont rangés dans une armoire aux oubliettes (en même temps que les contentieux que l’on fait sur eux). A qui la faute ? aux scribes de base ou aux syndicats inerprofessionnels des exportatuers de céréales, qui veulent tous toucher des restitutions, mais qui neveulent pas supporter les contrôles ; bel exemple de civisme. Moi je pense au contribuable qui paye la note lorsque bruxelles fait sauter ces subventions, mais que pour des raisons politiques, on maintient envers un électorat particulier ; jamais on aautant dénigré le civisme, et le sens du service public. ce dernier va avec l’intérêt général, mais pour son malheur, l’intérête général s’arrête généralement au bout de 5 ans, aux veilels des élections. Comment voulez vous avancer ? Aorsje vous en prie, arrêtez de nous taper dessus, les fonctinnaires font ce qu’ils peuvent, et ne sont pas tous, loin de là, des fainéants. ils sont mal utilisés, et surtout mal menés, et mal aimés enfin.
-
@phyletta
La reponse ne m’est pas adresse mais je suis partiellement d’accord avec certains points.
Il y a une repartition « a chier » des fonctionnaires. Certains secteurs ou il y en a trop et d’autes pas assez. Certains fonctionnaires sont cependant payes « a rien foutre » alors que dans un autre secteur ils pourraient etre efficace et mieux exploites leurs connaisances et leurs acquis. Certains ne veulent pas bouger et veulent rester dans leur petit coin tranquille. (ce n’est pas votre cas) mais c’est un constat qui n’est pas isole. De plus leurs syndicats sont pourris jusqu’a la moelle et a la solde de tel ou tel parti politique et ne pensent qu’a conserver leurs acquis ( leur part du gateau) parfois aberrants mais ce qui est acquis est acquis. Impossible de revenir en arriere si cela ne marche pas, sans mettre tout le monde dans la rue.L’interet general les syndicats s’en foutent, je pense. La salle reputation des fonctionnaires vient comme d’habitude d’un nombre de gens qui pourrissent tout le troupeau. Mais la encore un fois la brebie galeuse trouvee,....rien ne se passe.Fonction publique oblige. Pourtant les loies existent mais ne sont jamais appliquees.
Cordialement.
-
cela fait plaisir de voir que quelqu’un a lu mon mel précédent, même si je vous trouve un peu dur. Si je peux l’être moi aussi, un peu, avant de virer les syndicalistes, si on pouvait se débarrasser des énarques, ce serait déjà un gros progrès, je vous assure, et bien moins de pesanteur dans le fonctionnement quotidien. Qu’on remette des gens de terrain aux postes clefs, et non des énarques qui se casent de préférence au ministère des finances, pour leur carrière, avant de partir pantoufler dans un poste du privé honorifique (et lucratif). C’est exactement le contraire qui se passe : plus on nous parle de performance, plus on nous met des comités de « pilotage », et si vous saviez qui pilote l’avion....
-
@ phyletta
Merci beaucoup d’avoir prêté attention à ce que j’exprimais en réponse à une interpellation « les jeunes veulent tous devenir fonctionnaires ». Je ne doute absolument pas qu’il y ait des fonctionnaires qui bossent, ni qu’ils soient très inéquitablement répartis suivant les secteurs d’activité comme le dit mariner valley,
Ce que j’ai voulu dire c’est que, par exemple, un jeune ingénieur dans le secteur privé entre dans la vie active en commençant par un stage non rémunéré ou on lui fait néanmoins tenir la place d’un ingénieur salarié, qu’il est ensuite, avec de la chance, embauché avec un salaire qui ne correspond pas à sa qualification, en bref qu’il est systématiquement surexploité dès qu’il intervient dans un secteur ou la concurrence est forte. J’ai un fils dans ce cas, ingénieur dans une entreprise de robotique et automatismes qui a pour clients essentiellement les constructeurs d’automobiles. Il dort mal, les objectifs qu’on lui assigne sont toujours plus haut (puisqu’il a réussi un objectif qui paraissait intenable la fois d’avant !), il sera probablement viré dès qu’on estimera qu’un plus jeune pourra faire la même chose que lui en étant moins payé. Un deuxième fils détenant une maîtrise de génie civil, après de courtes expériences dans deux cabinets d’ingénierie BTP, a finalement préféré un poste de ... professeur de mathématiques dans un centre de formation d’apprentis du bâtiment. Quitte a être relativement peu payé (montant au bas de la feuille de salaire) il préfère être bien mieux payé à l’heure de travail effectif, dormir sans somnifères parce qu’il n’a pas peur d’être viré, prendre de longues vacances en même temps que sa femme qui est instit (« professeur des écoles ») et passer du temps avec ses enfants, etc...
A mon avis les jeunes sont très nombreux à faire ce choix, et sans doute si le travail salarié dans les entreprises privées était mieux reconnu et mieux rémunéré ils ne seraient pas aussi attirés par la fonction publique, que je respecte quand elle fait son boulot, ce qui est parfois le cas et parfois pas. La différence avec le privé est là : pas d’obligation de résultat même si les choses changent et qu’il y ait moins de « bonnes planques » qu’avant. C’est quand même une question de Société majeure puisque les fonctionnaires sont en quelque sorte les « administratifs » de l’entreprise commune... Je veux dire par là qu’il en faut, qu(ils sont indispensables et leur travail respectable, mais que tout le monde ne peut pas être fonctionnaire, alors que beaucoup trop de jeunes veulent l’être. D’une façon générale c’est toute la problématique du temps de travail et de la rémunération du travail qui est en débat sous cette question anodine : « pourquoi nos enfants veulent-ils tous être fonctionnaires ». Et vous aurez sans doute compris que je suis un professionnel libéral, qui n’est pas dans le domaine de la santé, donc payé avec les deniers de ses clients et non avec de l’argent public comme les médecins, ce qui implique beaucoup d’heures passées pour une rémunération qui est celle d’un salaire avec la prise de risques et la responsabilité en plus.
-
@oncle archibalb
Je suis entierement d’accord avec ce que vous dites surtout avec le debut. il est clair et meme certains que certaines entreprises ne fonctionnent qu’avec des stagiaires par exemple, car ils ont besoin d’experiences (c’est maintenant une obligation), donc bossent comme des malades, sont assurer par les ecoles d’inge ou les facs donc pas de frais pour l’employeur= main d’oeuvre gartuite. Une fois le stage terminee bein......on prend on autre stagiaire.
quand j’etais sans emploi ne pouvant trouver de boulot, je me suis mis a rechercher des stages histoire de ne pas perdre la main. certaines boites me demandaient d’avoir deja fait d’autres stages avec des experiences acquises bien ciblees pour pouvoir faire un stage chez eux dans des domaines ou j’avais deja bosser comme ca pas besoin de me former = immediatement operationnel et gratuit.............
-
@phyletta
Pour les Enarques c’est comme tout ils ne sont pas tous mauvais. Ils ont part leur formation « normalement » recue une vision d’ensemble qui est necessaire aux fonctions qu’ils occupent. Cependant c’est vrai que la majorite d’entre eux a visiblement appris a s’occupe davantage de la carriere. Peut-etre que les programmes d’enseignements de l’ENA font comme ceux de l’education nationale ils changent
(en pire souvent). D’ou le decalage avec la realite......
)
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON