Les Verts sont entrés dans Paris !
Les plus anciens se souviennent des paroles de la
chanson allégorique de Serge Reggiani, « Cessez de rire, charmante Elvire,
les Verts, sont entrés dans Paris » Depuis les dernières élections
européennes, l’arrogance verte n’a plus de limites et ne cesse d’enfler. Le
score aux Européennes de Génération Ecologie à Paris, nettement supérieur à la
moyenne nationale, fait rêver les Verts de pouvoir contrôler la capitale et la Région
aux prochaines élections. Si les Français ne se ressaisissent pas à temps, le
pays va virer en une sorte de goulag vert, où tous ceux qui n’agiront, voire ne
parleront pas écologiquement correct seront d’abord ostracisés, comme déjà
Claude Allègre, ou pire devront se convertir à la nouvelle religion verte et
ériger des minarets laïcs d’où seront diffusés au porte-voix les Mots d’ordre
des nouveaux prophètes. Et cela peut commencer par la capitale, le poisson
pourrit toujours par la tête, nous dit le proverbe. Comment oser tenir des
propos n’étant pas dans la ligne verte si l’on veut désormais faire carrière à
l’université ou dans l’éducation nationale ? Le moindre doute est taxé de
révisionnisme. On comprend mieux les tergiversations de Bertrand Delanoë, qui
sans être un phénix ou une canaille, essayait de gérer tant bien que mal sa
ville et, en dehors de quelques dépenses somptuaires et inutiles, il s’en
tirait plutôt bien. Il ne méritait jusqu’à présent ni les applaudissements
nourris ni les huées. Il est désormais devenu l’otage d’une clique verte
suffisante et imbue qui veut le faire passer sous ses fourches caudines.
Les Verts infiltrent tout. Dans leurs diatribes, le pollueur est tapi dans tous les recoins de la société, il faut le débusquer, le fustiger et le faire payer. Ils se moquent de l’architecture, du patrimoine exceptionnel de Paris, de son cachet urbain. Ce qu’ils veulent ce sont des pistes cyclables partout, des voitures non polluantes avant de supprimer pour de bon le véhicule individuel et faire manger bio le citoyen. Et s’il n’y avait le précédent Panafieu qui n’est pas de leur bord, ils seraient prêts à soutenir la visite du Louvre et de Versailles en roller. Car s’il existe quelques véritables scientifiques fourvoyés dans cette idéologie, la plupart des marottes des Verts tiennent le plus souvent de l’incantation et des préceptes de Rika Zaraï, avec ses médications aux herbes et ses bains de siège, que du raisonnement critique. Leur foucade du principe de précaution, ils veulent l’imposer comme le onzième commandement ou le sixième pilier de l’Islam.
Déjà les anciens leaders écolos étaient plutôt tartignoles, mais heureusement personne ou presque ne suivait Waechter, Voynet, Lipietz ou Lalonde. Mais Duflot, qui se prend pour la Louise Michel de la cause verte, la marmaille en plus, Vincent Placé dont le dogmatisme fait penser à Saint-Just, avant qu’il ne vire bientôt à un robespierrisme encore plus radical et surtout Cohn-Bendit, ont le vent en poupe. Ce dernier ayant changé de fond de commerce par opportunisme ne croit probablement pas un mot de ce qu’il déclare et doit se marrer doucement d’être pris pour un gourou. Il est devenu un mandarin vert, exactement du même acabit que ceux qu’il fustigeait quand il était étudiant en 68. Les socialistes sont marrons et certains pour sauver leur mandat sont prêts à toutes les génuflexions, compromissions et couleuvres à avaler. S’il veut arriver à placer à la mairie Anne Hidalgo, pourtant bien plus raisonnable que Dati et qui n’a pas besoin de cornac vert, Delanoë sera obligé de faire des concessions de plus en plus importantes aux écolos. Les impôts locaux qui avaient déjà fortement augmenté depuis le départ de Jean Tiberi, vont prendre des dimensions colossales, car les lubies vertes ne se nourrissent pas de l’air du temps. Il n’y a quasiment plus d’ouvriers à Paris et de personnes aux revenus modestes en dehors des derniers vieillards qui bénéficient encore des loyers 48 et ce n’est pas la construction programmée de quelques centaines de nouveaux logements sociaux qui seront transformés en ghettos ethniques qui vont modifier le paysage sociologique de la capitale. Paris devient une ville de bourgeois frileux et craintifs qui se gargarisent de slogans entendus à la télévision. Le psittacisme vert gagne progressivement les esprits et s’impose comme une nouvelle religion planétaire encore plus dangereuse que les islamistes radicaux.
Les incitations à la réhabilitation des logements aux normes « écologiques » vont faire le bonheur des entreprises de BTP, des poseurs d’isolant et de fenêtres à double vitrage sans pour autant sauver la planète. Et Paris étouffera encore plus sous les réglementations ubuesques et les lois gadget. Pourtant, l’air n’a jamais été aussi pur à Paris que maintenant ; le chauffage au charbon ainsi que les usines et leurs cheminées ont disparus depuis la fin des années 60 et l’eau de la Seine n’a jamais été aussi saine, même si Chirac a renoncé à s’y baigner comme il l’avait promis dans une autre vie. Les abeilles de Paris sont la preuve d’un environnement sain, elles ne se sont jamais si bien portées. Lutte contre le bruit, le tabac, l’automobile, les antennes relais, les produits chinois, tout est bon pour mettre Paris dans un carcan. Remplacer la police de Sarkozy par une police qui traquera les délinquants écologiques n’améliorera pas l’image de la capitale de plus en plus tristounette. Même du temps du Général de Gaule, qui avait tenté d’imposer une chape de tristesse sur la France, Paris n’était pas aussi sinistre. Et ce ne sont pas les apéritifs citoyens des bourgeois-bohèmes enfermés dans leurs cours à Oberkampf, protégés par des digicodes et servant une infâme piquette bio, qui vont redonner vie à la ville.
Et puis, les messes écologistes vont proliférer comme des champignons avec des rassemblements citoyens pour le climat, des prières laïques contre le réchauffement, des foires du bio, véritable arnaque gustative labélisée. Leur catéchisme radical est diffusé sur les médias par de nouveaux Monseigneur Mayol de Lupé, qui galvanisent et bénissent leurs nouvelles Légions Charlemagne avant de les envoyer au front Les enfants des écoles ne chanteront pas la Marseillaise mais une version réactualisée de « Maréchal, nous voilà » (ou plutôt, écolos, nous voilà pour sauver l’avenir de la France) à la gloire de la nature comme au temps des rassemblements totalitaires. Devant certaines prises de position, on ne peut que penser au « retour à la terre » pétainiste qui vantait la France rurale, mais qui manquait cruellement alors d’engrais et de pesticides. Un enfant à l’école qui ne rendrait pas un devoir écologiquement correct où les pollueurs sont le méchants et qui se conclut par le fait qu’il faut sauver la planète verrait ses parents convoqués derechef par la directrice de l’établissement comme s’il avait dit des obscénités à la récréation ou exhibé son zizi en classe.
Car celui qui ne bêle pas est immédiatement qualifié de séide, à la solde à la fois du Grand Capital, des multinationales, des pétroliers et des gros industriels. Quand, injure suprême, on ne le traite pas de libéral ! Jadis on évoquait pour faire peur, la Cinquième Colonne, la juiverie internationale, puis plus tard, le petit bourgeois ou le supplétif des milices patronales. Celui qui ne trie pas ses poubelles, ne fait pas de vélo et se fout royalement des OGM est obligatoirement un nervi inféodé à la mondialisation. Soit dit en passant, quel manque d’imagination dans la phraséologie.
Bien sûr, il y a l’opposition à la construction de tours dans la ville. Un amoureux de Paris ne peut être que contre, sans pour autant réciter le credo vert. La tour Montparnasse est une abomination, la tour Zamanski à Jussieu aurait du être rasée au lieu d’être désamiantée au frais des contribuables. Mais sur les boulevard des Maréchaux, dans des quartiers déjà affreux le long du périphérique, les tours ne détérioreront pas beaucoup plus le paysage. Certes, on les verra hélas de loin. Paris et surtout sa périphérie ont été en partie détruits par Pompidou et ses successeurs ont achevé le travail. Malgré tout, pas besoin d’être vert pour refuser les tours, certains à droite, comme dans la gauche traditionnelle y sont aussi opposés. Jean-Paul Huchon doit dès maintenant se préparer à souffrir, car au niveau régional, de nouvelles batailles sont à venir pour le contrôle de la Région.
Enfin, dire que l’on n’est pas un inconditionnel des ampoules à basse consommation, qu’il nous arrive quelquefois de jeter une pile à la poubelle et qu’on n’est pas véritablement persuadé par l’impact humain sur un éventuel réchauffement climatique, c’est comme déclarer devant les convaincus que l’on préférait Pétain à de Gaulle, que Marc Dutroux est un garçon fréquentable et que l’holocauste n’a pas existé. Les Verts sont bel et bien entrés dans Paris. Mais souvenez vous qu’après y avoir commis leurs méfaits dans la chanson de Reggiani, ils finissent par quitter la ville. Qu’ils le fassent par Issy ou par Ivry, peu importe, du moment qu’ils dégagent le terrain.
PS :
On peut imaginer d’ici peu un nouveau type de trafiquants évoluant dans un milieu interlope, celui de vendeurs sous le manteau d’ampoules à incandescence, interdites au même titre que la cocaïne et une police verte traquant impitoyablement revendeurs et clients voulant continuer à s’éclairer à l’ancienne. Et pourquoi pas, des ateliers clandestins de fabrication d’ampoules dans des caves exploitant des sans-papiers et des filières d’importation aux mains de mafieux chinois. Et encore mieux, un Frédéric Beigbeder, arrêté en possession d’une ampoule de 100 Watts !
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