Lettre ouverte à mon Député
Monsieur le Député,
Au moment où vous débattez en notre nom de la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, je souhaite poser à ceux qui s’apprêtent à la voter les questions suivantes auxquelles les centaines de milliers de Français ayant défilé le 13 janvier dernier dans les rues de Paris, et les millions d'autres qui les soutiennent, sont en droit d’attendre une réponse sans faux-fuyants.
Une seule réponse argumentée, qui mettrait en défaut sans équivoque possible l’évidence des faits invoqués, suffirait à ébranler notre conviction d’être en droit de lutter par tous les moyens contre l’instauration de cette loi. Sans invalidation précisément argumentée de ces évidences, rien ne pourrait en effet justifier le refus du gouvernement d’entendre la voix de tous ceux, riches ou pauvres, croyants ou non-croyants, anonymes ou autorités reconnues, hétéro ou homosexuels, dont ce projet de loi méprise les valeurs. Ils lui demandent de ne pas priver les Français de cet acte civil rendant public l’union d’un homme et d’une femme, en achevant de vider le mariage de tout son sens pour l’élargir aux personnes de même sexe et transformer ainsi sa nature même afin de satisfaire une minorité d’homosexuels qui, dans leur grande majorité, se moquent pourtant éperdument de cette institution jugée dépassée. Malgré la lente et inexorable dégradation depuis une cinquantaine d’années environ des valeurs de respect et de fidélité mutuelles que le mariage a normalement pour fonction de servir et d’inscrire dans la durée, de très nombreux Français en effet tiennent encore à cette institution qui octroie respectivement à un homme et une femme le statut de mari et de femme et les engage solennellement à se devoir respect et fidélité pour accomplir leurs vocations naturelles de père et de mère et assumer jusqu’au bout l’éducation de leurs enfants. La spécificité de cet engagement solennel, qui traduit une volonté commune de fonder une famille pour protéger une filiation désirée, peut et doit être reconnue par la loi, sans enfermer les homosexuels dans un déni de réalité qui les légitime à s’estimer victimes de discrimination pour le simple fait de ne pas avoir accès naturellement à la paternité et à la maternité, ce qui condamne du même coup la société à leur accorder artificiellement ce "droit à l’enfant" qu’ils seront ainsi en droit d’exiger par tous les moyens (adoption, PMA, gestation pour autrui).
La position dogmatique adoptée par le pouvoir en place, qui se contente d'une condamnation de principe globale et souvent biaisée de tous les arguments invoqués par les opposants au projet accusés d’homophobie rampante ou de violence envers les familles homoparentales, sans accepter d’en débattre dans le détail, peut en effet laisser craindre que notre représentation nationale en soit réduite à se laisser imposer un texte dont la teneur relève plus de l'idéologie que d'une véritable pensée politique fondée.
Avec la conviction que vous saurez faire entendre notre voix au gouvernement et obtenir les réponses qui s’imposent aux questions posées, je vous prie d’agréer monsieur le Député, l’assurance de mon plus profond respect.
Francis Beau, le 31 janvier 2013
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