LRU : un grand pas vers la fonction publique territoriale ?
Tout va très vite dans le village universitaire gaulois.César et sa prétresse ont ourdi un complot de taille, la LRU qui, découpé en fines tranches de saucisson et avec force fumée, passe (presque) inaperçu. Il s’agirait cette fois d’en finir avec le statut de fonctionnaires d’Etat des personnels universtaires, lesquels rejoindraient la fonction publique territoriale...
Les universités ayant opté pour la LRU ront reçu leurs premières directives. Dans une lettre émanant DRH du ministère en date du 27 janvier 2009, on peut lire que désormais, les personnels universitaires sous régime LRU "ne seront plus directement rémunérés sur le budget de l’Etat et ne pourront donc plus bénéficier des prestations d’action sociale interministérielle et ministérielle". Cette lettre oublie juste de préciser sur quel budget seront désormais servies ces prestations. Un détail sans doute, aux yeux de nos grands stratèges, mais au fond, la LRU étant passée, ce n’est déjà plus leur problème.
Par ailleurs, le rattachement programmé des rectorats aux conseils régionaux , dont étrangement personne ne parle, confirme l’idée d’un transfert des universités de la fonction publique d’Etat vers la FP territoriale. Ainsi le gouvernement s’apprête à démanteler un système avant de le refiler, tel une patate brûlante un peu abimée, aux régions. La France féodale avance à grands pas, telle le chat botté...
Ce transfert n’ira pas sans conséquences fâcheuses, car pour équilibrer les budgets il n’y a pas 36 solutions : augmentation des impôts et/ou diminution de la masse salariale (on pourrait également délocaliser nos enseignants chercheurs en Inde, en généralisant la pratique d’enseignement à distance, ça permettrait d’éloigner les manifs et de préserver la tranquilité du président dont les oreilles sont sensibles aux sifflet, mais chaque chose en son temps...)
Preuve que César n’a d’autre stratégies que le démantèlement du service public, cette régionalisation va évidemment à l’encontre de ses déclarations vertueuses reprises en boucle par sa Prétresse (souvenez-vous, c’était il y a seulement quelques jours, le 22 janvier, lorsqu’il justifiait la réforme par la nécessité d’une compétitivité internationale de nos universités, niant au passage leurs bons résultats... ) Chacun sait en effet, combien les conseils régionaux, à la différence de l’Etat, sont naturellement compétents pour organiser une stratégie internationale cohérente... Ainsi au lieu de partir bêtement en ordre serré pour affronter les cohortes mondialisées, mieux vaut laisser à chaque région le soin d’organiser son bataillon et définir sa propre stratégie. Un grand moment de compétitivité gauloise en vue pour nos admirateurs étrangers.
Coscinny, relève toi, ils sont (re)devenus fous !
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