Macron : plus amateur prétentieux qu’épidémiologiste
« Président épidémiologiste », « se transformant au fil des événements, en épidémiologiste, en urgentiste, en anesthésiste, en spécialiste de la biologie moléculaire »… : les journalistes macronistes ne reculent devant rien pour vendre un Macron au chevet des Français. Mais, au regard de son bilan, il apparaît plus comme un amateur trop sûr de lui, qui a multiplié les erreurs.
Zéro anticipation et mauvais choix
Le Monde, avait vanté un « Président épidémiologiste », citant Jean-Michel Blanquer, pour qui « il a acquis une vraie expertise sur les sujets sanitaires (…) Ce n’est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne et au regard du temps important qu’il y a consacre depuis plusieurs mois ». Marianne avait donné la parole à Catherine Hill pour y répondre : « Macron n’est pas épidémiologiste, et justement, il a perdu son pari. Déconfiner début décembre, c’était trop tôt. Il est responsable de tout ce qui s’est passé après, et de la situation des semaines à venir ». Devant l’ironie de beaucoup, Brice Couturier, de France Culture, avait défendu Macron : « il y a des journalistes qu’énerve la capacité du président à apprendre des choses compliquées, comme l’épidémiologie », avant que Serge Raffy de l’Obs ne surenchérisse dans un papier hallucinant « il a revêtu la blouse blanche (…) se jetant corps et âme dans l’étude de l’ARN messager ou autres thérapies, susceptibles de terrasser le Covid ».
L’étude de l’ARN messager n’est pas ce qu’on attend d’un président. On attend de lui la capacité à bien s’entourer, et en matière de vaccination, choisir un responsable intéressé par la logistique par exemple. On attendait de lui la capacité à anticiper la gestion de la crise sanitaire, comprendre l’importance de la vaccination, et nous permettre de profiter d’une réussite rapide. Las, il faut bien reconnaître que sur ce sujet, notre « président épidémiologiste » a été bien moins clairvoyant que Donald Trump, qui a mis le paquet dès le printemps 2020 sur la vaccination. Le 4 mai, quand l’hôte de la Maison Blanche évoquait la possibilité d’avoir un vaccin dès la fin de l’année, Macron affirmait « personne de sérieux ne me dit qu’avant la fin de l’année, on aura des vaccins disponibles. Le consensus est plutôt pour la fin de l’année 2021. Et beaucoup me rappellent qu’on met plutôt dix ans pour en trouver ».
Pire, quand Israël, Londres et Washington avaient bouclé, eux, leurs commandes, Macron soutenait le 1er octobre que « les gens qui peuvent vous dire qu’on aura un vaccin en mars ou en avril vous trompent ». Le même mois, Netanyahou affirmait mettre « en œuvre toutes ses relations pour amener ces vaccins le plus rapidement possible ». Début décembre, quand le Royaume Uni démarrait sa campagne, Macron affirmait « on ne connaît pas tout sur ce vaccin, comme on ne connaît pas tout sur le virus » croyant bon d’étaler sa culture : « Il ne faut jamais oublier qu’un médicament, (…) pharmacon en grec, c’est à la fois le médicament et le poison », critiquant implicitement le faible seuil d’efficacité des autorités étatsuniennes. Aujourd’hui, celui que certains présentent comme un épidémiologiste, devrait faire un sacré mea culpa et avoir de sacrés remords sur son manque de clairvoyance sur le développement des vaccins, qui n’est probablement pas pour rien dans les retards invraisembables de notre pays…
Non content de ses échecs de 2020, Macron continue à faire fausse route. La France n’a cessé de remettre en cause l’efficacité du vaccin Astra Zeneca. Suivant déjà certains experts allemands, Macron soutenait le 29 janvier « on pense que le vaccin est quasi inefficace pour les plus de 65 ans », en recommandant alors son usage uniquement pour les moins de 65 ans. Il critiquait alors également Londres : « une stratégie vaccinale qui ne consiste à faire qu'une injection, je ne suis pas sûr que ce soit totalement sérieux », au point de susciter beaucoup de critiques outre-Manche. Deux mois plus tard, les chiffres sont clairs : c’étaient l’UE et Macron qui n’étaient pas sérieux. Enfin, le 15 mars, juste après l’annonce d’une suspension par l’Allemagne, Macron a fait de même, avant de faire un double demi-tour quatre jours plus tard, réautorisant le vaccin, en le réservant au plus de 55 ans. Résultat, tous ces atermoiements ont discrédité le vaccin AstraZeneca, 71% des Français ne lui faisant pas confiance.
Bilan des courses : la France, a beaucoup moins vacciné que bien des pays. Et le second vaccin par l’approvisionnement, le AstraZeneca, est boudé par beaucoup de Français. Ce qui est clair ici, c’est qu’outre la commission européenne, Macron a une lourde part de responsabilité dans ce fiasco : trop sûr de lui et trop bavard, il a pris beaucoup de mauvaises décisions.
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